Hm, encore un échec. Pas le sien, mais celui de l’humain qui venait de tenter son épreuve et qui n’avait pas eu la chance d’en réchapper, comme bon nombre de ses prédécesseurs d’ailleurs. Nagah soupira tandis qu’il songeait à la place qu’il accorderait au nouveau cadavre qui viendrait enrichir sous peu sa collection. Eh oui, il prenait plaisir à se servir des corps des humains morts durant l’épreuve pour décorer son plateau de jeu. Il aurait pu songer à devenir décorateur d’intérieur, tiens. Enfin, encore faudrait-il trouver des clients qui aimeraient le style un peu morbide et sanglant du Demi-dieu.
Tout en bâillant, il se redressa puis s’étira longuement, faisant craquer ses articulations qui souffraient d’un cruel manque d’exercice. Quand trouverait-il enfin quelqu’un de suffisamment résistant pour réussir son épreuve et le faire sortir de cette prison infernale ? Un soupir d’agacement franchit ses babines alors qu’il s’approchait d’un pan de mur pour écrire le nom de sa nouvelle victime. D’un coup de griffe, il s’asséna une blessure et passa sa patte sur son sang bleuté. Il observa le mur un instant puis leva la patte mais se stoppa net. Merde. Comment il s’appelait déjà, cet humain ? Ja-quelque chose. Jafar ? Non. Jacques ? Non plus. Jacob ! Il posa sa patte sur le mur mais se rendit compte que le sang avait séché pendant son temps de réflexion. Râlant, il se blessa à nouveau et rédigea enfin le nom. Satisfait, il se recula et observa les noms qu’il avait déjà écrit sur le pan de mur. Tous des incapables. Quoique le dernier avait bien failli réussir. Dommage qu’il n’ait été réduit en charpie par manque de prudence. Le surplus de confiance en lui l’avait également mené à cette fin tragique. Espérons que les suivants soient plus intelligents. Mais pour avoir côtoyé des huîtres dans l’Ancien Monde, Nagah n’estimait pas le QI humain supérieur à celui de ces crustacés.
Après avoir admiré un petit moment son tableau de chasse, il retourna s’allonger au fin fond de sa cellule et se mit à rêvasser. Toujours les mêmes rêves et les mêmes espoirs. Tsss... Même son imagination n’arrivait plus à le distraire. Il fallait vraiment qu’il sorte d’ici mais il ne voulait pas commettre l’erreur de choisir son invocateur à la va-vite. Après tout, il serait lié à celui qu’il choisirait pendant un long moment, peut-être même pour l’accompagner jusqu’à sa mort. La mort de l’humain, hein, pas la sienne. Dans cette situation d’emprisonnement perpétuel, l’immortalité sonnait comme une terrible malédiction.
Le temps passa. Plusieurs semaines, mois, voire sans doute années s’étaient écoulées. Il avait perdu toute notion du temps depuis qu’il était ici. Ses yeux se fixèrent sur la porte quand il entendit un bruit dans le couloir. Enfin, un nouveau candidat ! Il ne restait plus qu’à espérer qu’il fasse mieux que les autres. Ce n’est pourtant pas une chose compliquée que de survivre, c’est l’essence même de la vie. Donc, si l’humain qui comptait se présenter à son épreuve disposait d’un minimum d’instinct de survie, il devrait s’en tirer. Enfin, normalement...
Vous arrivez devant une lourde porte en bois. Sur celle-ci, vous pouvez lire le nom de l’invocation « Nagah » qui y est gravé. Vous remarquez également la présence d’effarantes traces de griffes sur celle-ci, ainsi qu’une assez grande quantité de sang qui macule le bois. Au moins, vous ne pourrez pas dire que l’avertissement manquait de clarté. Il faut être fou pour vouloir entrer mais après tout, c’est à vos risques et périls... Surtout au péril de votre vie, en fait.
Le ciel était strié de gris, telles les pensées du jeune homme qui le contemplait. Les nuages gonflés d'eau défilaient de manière irrégulière. L'humeur d'Aqua variait sans prévenir et ne daignait dégager ses tons sombres aujourd'hui. Les gouttes glissaient sur le visage découvert du spectateur silencieux. Assis au bord d'un ponton depuis bientôt une heure, il fixait le Temple dressé au milieu des Îlots qui perçaient timidement l'océan Téthys. Seule une cape le protégeait des affres du temps, gardant son équipement à peu près au sec. Il lâcha un faible soupir et ferma les yeux.
Son expérience de la mer était teintée d’épisodes houleux. Aussi garder les pieds sur la terre ferme représentait une certaine sécurité pour son esprit de combattant. Cependant, mers et cieux étaient le domaine des rêves. Et il était loin d'y être insensible.
Les paroles du comte Akelar résonnaient encore dans sa tête, se mêlant aux encouragements de la Lionne divine. Chasser seul était trop dangereux, il en était tout aussi conscient. Et Sarabi ne pourrait l'accompagner à chaque fois. La conséquence de cette évidente réponse aurait déjà dû le conduire devant la cellule d'un enfant de l'Eau, en profitant de sa présence dans les environs. Pourtant il demeurait là, à hésiter.
L'air résolument triste de sa mère lors de son bref passage à Lüh, les pleurs de Silam, sa cousine et le dédain de sa propre sœur remettaient sans cesse en question la voie qu'il avait choisi. Sa famille l'aimait. S'il disparaissait, il allait laisser bon nombre de personnes derrière lui. Alors pourquoi persévérer à mettre sa vie en danger ?
Valion se releva. Le Désert Ambré n'avait cessé de balayer ses illusions et de le renvoyer face à ses doutes. Sans réussir à dompter une Flamme, il avait pourtant beaucoup appris, sur les demi-dieux comme sur lui-même. Oui, il le savait désormais. Il l'avait accepté.
« J'ai besoin de plus. »
Le chasseur fit glisser une douzaine de tsuris dans la main du premier pêcheur à portée. La traversée fut brève. Posant un pied sur l'herbe vive des Îlots Aqua, il admira l'édifice. Exit la couleur sable des pierres solaires, les murs de ce Temple revêtaient majoritairement une teinte blanche. Également plus petit, il n'en dégageait pas moins quelque chose de mystique et d'intriguant. L'averse s'étant intensifiée, Valion ne s'éternisa pas.
Une étrange sensation l'avait saisi dès son entrée dans la prison divine. L'air n'était pas sec mais, sans grande surprise, humide. Il y régnait une sorte de tension presque palpable... Était-il le seul à le ressentir ? Cela émanait-il des lieux ou de son esprit ? Quelle qu'en soit l'origine, il redoubla de méfiance. Certaines portes étaient déjà ouvertes, et plus il s'enfonça dans les entrailles de la bâtisse ancienne, plus cette impression désagréable s'accrut.
Là. Son estomac se serra. Nagah. La porte semblait faite d'un solide bois. Mais ce n'était pas la chose la plus fragrante. Couverte de sang séchée et creusée par des marques de griffes, elle renfermait les traces d'une profonde violence. Alerté par la présence d'un danger tapi au-delà, comme s'il se baladait en pleine Forêt de Jade, Valion n'en restait pas moins irrémédiablement intrigué. Quelle était la nature de l'épreuve et de l'entité attendant derrière cette porte ? Devait-il l'ouvrir ?
La rage. Il en avait, lui aussi. Malgré tout ce temps où elle était restée cachée, elle avait fini par surgir, imprévisible, incontournable. Se tenait-elle également dans cette cellule ? Il abaissa la poignée et poussa le battant. Il devait le découvrir. Calmement et avec prudence, il s'engouffra dans la gueule du loup.
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : dongho Kang Date d'inscription : 14/04/2018 Messages : 152Double Compte : Steesha, Geoffrey De Vaillance Elément : Métier : Pirate (et maintenant noble à temps partiel) Invocation(s) : Nagah (mon petit loup grognon) Inventaire : Rapière
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : dongho Kang Date d'inscription : 14/04/2018 Messages : 152Double Compte : Steesha, Geoffrey De Vaillance Elément : Métier : Pirate (et maintenant noble à temps partiel) Invocation(s) : Nagah (mon petit loup grognon) Inventaire : Rapière
Ezelya soupira, les pieds sur le bord du Temple, alors que la rage en elle grondait aussi fort que son torrent intérieur. Le trajet n'avait pas été bien difficile. Après qu'elle ait quitté Lüh, elle s'était embarquée dans son cher navire, et avait rejoint une plage près d'Heilan, où son équipage avait pu la déposer sans qu'elle soit aperçue par les locaux. De la, elle avait marché jusqu'au village et avait payé, comme tout le monde, un droit de passage. Elle se souhaitait pas qu'on l'associe au pirate écarlate, dont elle avait laissé les frasques à l'abri sur son navire. Alors elle était arrivée ici, devant le Temple. Déterminée, elle était prête à entrer et à forcer n'importe quel demi-dieu à la suivre. Son expérience avec Valefor l'avait renforcée, et maintenant tout lui semblait possible. Enfin, il me fallait pas exagérer. Elle était toujours chamboulée de s'être faite percer à jour aussi facilement par le demi-dieu de l'air. En une seconde, il avait déjà exposé ses plus grandes peurs, et elle avait pleuré comme un bébé. Cette fois, ce ne serait pas pareil. Elle ne laisserait personne voir sous sa carapace. Seul son objectif de puissance comptait. Elle voulait devenir la pirate la plus crainte qui soit. C'était son seul but, sa seule raison d'être, car c'était le seul moyen de retrouver sa femme. Pour la forme, et comme la première fois, elle avait mis de côté son attirail de pirate. C'était à la fois plus pratique, et il était inutile de se mettre en danger. Si quelqu'un la voyait entrer et prévenait les gardes, elle aurait une belle surprise à sa sortie de la cellule. Alors bon... Elle préférait être tranquille, quand bien même elle devait mettre de côté l'image imposante de la pirate écarlate. D'un pas assuré, elle s'engagea dans les couloirs. Encore une fois, Ari lui avait bourré la tête de ses inquiétudes, et lui avait fait promettre d'être prudente. Comme la dernière fois, il lui avait dit de faire l'épreuve du demi-dieux en répondant à ses exigences, sans le mettre en rogne. Il ne voulait pas qu'elle meurre... Mais elle... Elle ne voulait pas entrer et passer par le blabla inutile, tout comme elle ne voulait pas passer pour un n'importe qui. Si elle voulait devenir la plus crainte, elle devait agir comme si elle sortait de la norme, ne pas... ne ressembler à personne. Alors pour ça, elle se préparait. Elle savait qu'elle ne pourrait pas surprendre un demi-dieu. A leur âge, ils avaient probablement tout vu, mais... Elle devait garder de vue son objectif, et ne pas s'attarder là où on ne pouvait rien lui apporter. En fait, elle cherchait une Invocation particulière, qui partagerait sa folie, ou qui, au moins, accepterait de se ranger à ses côtés pour tuer et répandre au sol le sang de ses ennemis. Bien sûr, elle ne pouvait pas savoir à l'avance quel serait le caractère du demi-dieu qu'elle affronterait. Cependant, une porte attira son attention. Alors même que ses pensées étaient dirigées vers le sang, c'est justement ce qui se présenta à elle. Du sang, qui imbibait une lourde porte de bois. Cette porte semblait lourde, massive, mais des griffes l'avaient entaillée, ce qui lui donnait un aspect plus fragile. Sur la porte, il y avait un nom. Nagah. C'est le sang avant tout qui attira Ezelya, et elle n'hésita pas une seconde malgré la voix d'Ari qui lui criait de s'arrêter. Ari n'était pas là. Il n'y avait qu'elle. Elle et... Et cette Invocation qu'elle allait rencontrer. La première chose qui la frappa quand elle entra fut l'odeur du sang, forte et omniprésente. La seconde chose fut les noms écrits sur le mur. Plusieurs noms, qui devaient tous avoir leur signification. Le dernier était Jacob. Sans qu'elle sache pourquoi, elle ne voulait pas que son nom termine là. Après, elle remarqua les cadavres, qui servaient de décoration étrange. Cloué sur un mur, l'un d'eux semblait avoir souffert avant sa mort, ou avoir ressenti une grande terreur. Enfin, il ne semblait pas en paix avec lui même. Aussi, il y avait ceux dans les coins, deux au total, ainsi que celui face à elle, qui l'empêchait d'avancer. Le dernier était au sol, plus loin, et c'est en le regardant qu'Ezelya fut frappée par la dernière chose qui habitait cette cellule. Nagah, le demi-dieu. Le sang qui maculait les lieux ne semblaient pas le déranger, et la demoiselle vit un sourire monter doucement sur ses lèvres. Un sourire fou des possibilités d'avoir avec elle un demi-dieu aussi meurtrier. Elle s'inclina légèrement en avant, pleine de respect pour l'être d'eau et de sang.
《 Enfant d'Aqua, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Que dirais - tu de sortir d'ici et de m'aider à semer le chaos ? 》
Voilà, il n'y avait pas grand chose d'autre à dire. A partir de maintenant, sa vie ne lui appartenait plus. Tout était entre les mains de cet être surpuissant. Elle n'était plus que spectatrice, esclave du destin... Et elle ne pouvait être plus heureuse.
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Darenrin Date d'inscription : 03/04/2018 Messages : 125Double Compte : / Liens vers la fiche : Par ici Elément : Métier : Hors-la-loi Invocateur : Ezelya Kor'lenter Inventaire : Pierre de télépathie liée à Ezelya
Sac sans fond
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Depuis qu’il avait entendu du bruit dans le couloir du temple, Nagah s’était redressé, se tenant fièrement sur le dernier cadavre de l’humain qu’il avait vaincu, observant sa décoration d’un œil satisfait. Cette façon d’orner sa cellule n’avait pas uniquement pour but d’effrayer les potentiels invocateurs, elle plaisait réellement au Demi-dieu. La couleur du sang, l’odeur de la mort... La seule touche qui lui déplaisait un peu était la froideur des cadavres. Bon sang, il en avait marre d’avoir froid à son royal postérieur. Pourtant, un fils d’Aqua devrait être habitué à la fraîcheur et à l’humidité. Oui, sauf que lui commençait à croire qu’il aurait dû naître du Dieu Ignis avec son fichu caractère ardent et sanguin. Par ailleurs, les rares fils et filles d’Ignis qu’il avait côtoyé avaient tous un caractère relativement merdique. Enfin, peut-être n’avait-il juste pas eu de chance de ce côté-là.
Observant le cadavre cloué au mur qui tirait un peu la gueule, il pencha la tête en se disant qu’il aurait peut-être dû lui crever les yeux pour donner plus de profondeur à sa décoration. Hm, soit, ça attendrait la fin de l’épreuve si l’humain - sans doute apeuré - se décidait à franchir la porte. Finalement, un sourire mauvais se dessina sur les babines du loup quand la porte s’ouvrit. Son regard bleuté étincelait. Il trépignait d’impatience à l’idée de pouvoir jouer avec sa nouvelle proie. Une femme ? Quelle ne fut pas sa surprise de voir une humaine passer la porte de sa cellule. Jusqu’à maintenant, seuls des hommes avaient été assez fous pour vouloir le défier et tenter de l’asservir. Bien que Nagah doutait que cette fragile petite chose ne gagne l’épreuve de force, il avouait sans mal qu’il était intrigué. Se montrerait-elle plus forte et moins couarde que tous les hommes qui s’étaient présentés avant elle ? L’avenir le dira. Bien que son regard ne laissait rien passer, le Demi-dieu fut surpris d’observer une marque de respect venant d’une humaine. Ses prédécesseurs avaient tous manqué de finesse sur ce point. Peut-être s’étaient-ils cru suffisamment puissant pour considérer l’invocation comme un simple esclave, l’objet de leur convoitise.
- Semer le chaos ? Hm, tu sais choisir tes mots, c’est un bon début. Mais sache que je ne te suivrais pas uniquement sur de belles paroles. Je veux connaître tes motivations, constater de ta détermination et ce n’est qu’ensuite que je prendrais ma décision. Répondit-il à la question qui venait de lui être posée.
Mais alors qu’il s’apprêtait à poursuivre son monologue, il capta un autre bruit dans le couloir et ses oreilles se dressèrent. Manifestement, la jeune femme allait avoir un concurrent. Deux humains, rien que pour lui. S’il n’était pas devenu aussi blasé à force de rester enfermé dans une cellule toutes ces années, il aurait bien sautillé de joie. Heureusement que le ridicule ne tue pas parce que cette simple pensée l’aurait achevé.
- Eh bien, on dirait que tu vas avoir de la compagnie pour passer l’épreuve. A moins que tu n’aies amené cet humain avec toi ? L’interrogea le Demi-dieu alors que la porte s’ouvrait lentement pour laisser apparaître un homme cette fois-ci.
Un grognement puissant résonna entre ces murs, les faisant légèrement vibrer. Il faut dire que l’écho dans ce temple était tout simplement excellent, ce qui donnait un rendu particulièrement intimidant lorsqu’il se mettait à vocaliser. Si l’humaine avait eu besoin de l’aide d’un homme pour rejoindre le temple ou - pire encore - pour l’aider durant l’épreuve, la rage de Nagah n’en serait que décuplée. Puis finalement, une idée lui vint à l’esprit. Si ils étaient venus ensemble pour se soutenir mutuellement, le Demi-dieu pourrait très bien leur ordonner de se battre jusqu’à ce que mort s’en suive. Le sadisme du fils d’Aqua ne semblait pas avoir de limite.
- Approche, enfant des Dieux. Je ne vais pas te tuer, enfin pas tout de suite. Que me vaut ta visite ? Souhaites-tu toi aussi semer le chaos en ce monde ? Demanda t-il au dernier arrivant.
Pendant que ce dernier répondait, Nagah descendit de son « trône » et s’approcha de l’humaine, la contournant pour l’observer sous toutes les coutures puis fit de même avec le second humain en l’effleurant. S’ils essayaient seulement de le toucher, ils risqueraient d’y perdre quelques doigts. Oui, il réagissait souvent dans les extrêmes quand quelque chose lui déplaisait. Il posa finalement ses pattes avant sur le cadavre plus proche de l’entrée et maintint fièrement sa position en s’adressant de nouveau à eux.
- Bien. Avant le début de l’épreuve, j’aimerais que vous vous présentiez à tour de rôle. Les dames d’abord. Le Demi-dieu jeta un regard vers le mur où se situaient les inscriptions en voyant l’air dubitatif des humains. Ah, ça ? D’un mouvement de tête, il indiqua les cadavres. Dans le coin là-bas, vous avez Iwan et Chris. Celui qui me sert de tapis - mais qui est aussi confortable qu’une pierre ponce - c’est Jacob. L’autre qui est cloué au mur comme une chouette, c’est Gavin. Finalement, il regarda l’homme sur lequel il avait les pattes. Et lui, c’est Thomas. J’ai jamais pu supporter sa sale gueule. C’était peut-être pour ça que ce cadavre était le plus abimé, de sorte à ce qu’on ne puisse qu’à peine distinguer les traits de son visage tant il était couvert de sang. Oui, il s’était bien acharné sur celui-là, mais qu’est-ce qu’il s’était amusé à le torturer pendant des heures, aussi bien mentalement que physiquement. Vous savez à présent ce qui vous attend si vous échouez. Autrement dit, la mort purement et simplement. Donc, si l’un de vous souhaite renoncer, qu’il parte maintenant. Après, il sera trop tard. Conclut-il, laissant à présent la parole aux deux humains.
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : dongho Kang Date d'inscription : 14/04/2018 Messages : 152Double Compte : Steesha, Geoffrey De Vaillance Elément : Métier : Pirate (et maintenant noble à temps partiel) Invocation(s) : Nagah (mon petit loup grognon) Inventaire : Rapière
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : dongho Kang Date d'inscription : 14/04/2018 Messages : 152Double Compte : Steesha, Geoffrey De Vaillance Elément : Métier : Pirate (et maintenant noble à temps partiel) Invocation(s) : Nagah (mon petit loup grognon) Inventaire : Rapière
Le demi-dieu avait semblé apprécier sa réponse, ce qui l'avait fait sourire. Cependant, et il le lui avait bien fait comprendre, les mots ne suffiraient pas. Elle eut envie de lui répondre qu'elle le savait, et qu'elle ne comptait pas lui prouver sa détermination uniquement par des mots, mais quelque chose l'arrêta. Dans le couloir, quelqu'un approchait de la porte de la cellule. Elle grogna. Sérieusement ? De toutes les portes contenant des demi-dieux surpuissants, il avait fallu que quelqu'un choisisse de venir ici en même temps qu'elle ?
《 - Eh bien, on dirait que tu vas avoir de la compagnie pour passer l’épreuve. A moins que tu n’aies amené cet humain avec toi ? 》
Elle retint un rire dédaigneux et passa sa main sur sa rapière, qu'elle avait à la taille, comme toujours.
《 Je n'aurais pas la folie d'ainsi porter atteinte à ma propre dignité, enfant d'Aqua. 》
La porte finit de s'ouvrir et un humain pénétra dans la cellule en même temps que le loup laissait s'échapper un grognement sourd qui fit trembler les murs. Cela ne perturba pas la demoiselle outre mesure mais... Ezelya ne put empêcher un rictus de surprise devant le nouvel arrivant. Cet homme... Elle le connaissait ! Avant de s'engager vers le Temple de l'eau, elle avait attaqué quelques bateaux, dont l'un d'entre eux en particulier, où un homme avait capté son attention. Elle le reconnaissait aujourd'hui, et eut un instant peur qu'il ne la reconnaisse à son tour. Elle dut poser une main sur son coeur pour en calmer les battements. Elle ne portait ni son déguisement, ni son masque. Il ne pourrait jamais la reconnaître, voyons. Ce fût la voix du divin enfant qui la sortit de ses pensées.
《 - Approche, enfant des Dieux. Je ne vais pas te tuer, enfin pas tout de suite. Que me vaut ta visite ? Souhaites-tu toi aussi semer le chaos en ce monde ? 》
Elle leva les yeux au ciel. Et voilà qu'il exposait son besoin de destruction devant le passant lambda. Ce demi-dieu n'avait - il aucun sens de la discrétion ? Sans doute que non. Elle se surprit à penser que l'enfermement devait être pénible et que doucement, la conscience sociale de telles créatures devait s'effacer, mais... Elle chassa rapidement ces pensées en écoutant l'homme répondre à l'enfant d'Aqua. Le loup profita d'ailleurs du temps de réponse pour se mettre à tourner autour de ses deux nouvelles proies. Par respect, Ezelya ne le toucha pas et le laissa l'examiner, tout comme il examina l'homme. Finalement, la créature posa ses pattes avant sur le cadavre juste devant l'entrée, et les incita à se présenter, en respectant les anciennes politesses. Les dames d'abord, bien sûr. Elle n'osa pas trop discuter la permission qui lui était accordée, mais en temps normal, elle aurait probablement demandé à l'homme de faire le premier pas, puisqu'elle aimait passer dernière. Cependant, le loup ne les laissa se présenter immédiatement, puisqu'il remarqua les regards lancés vers les noms sur le mur. D'un ton blasé, habitué, comme si tout était normal, il leur présenta ses décorations d'intérieur. Ce fût la fin des présentations qui fit tiquer Ezelya.
《 - Et lui, c’est Thomas. J’ai jamais pu supporter sa sale gueule. 》
Le nom de son fils hérissa le poil de son corps, et elle fronça ses sourcils. Pourtant, malgré que l'homme soit méconnaissable, la jeune femme savait que ça ne pouvait être son Thomas, et elle se contenta de jeter un regard méprisant à l'image d'un homme qui n'aurait jamais pu être celui qu'elle aimait de tout son coeur. A la fin de ses présentations, elle se permit de prendre la parole pour répondre à la question initiale du loup.
《 Mon nom est Ezelya. 》
Elle arrêta sa phrase en jetant un regard de côté vers l'homme. Pouvait - elle donner son identité ? Si elle avait à dévoiler qu'elle était pirate, il valait mieux que l'homme ne sache pas qui elle était. Surtout qu'elle basait toutes ses chances sur sa profession, sa folie, et son désir de destruction. Donner ici son nom la mettait en danger elle... mais aussi sa famille. Son simple prénom était un risque assez grand comme ça.
《 Enfant d'Aqua, je me désole de n'avoir pas grand chose d'autre à dire sur ma personne. Je suis Ezelya, et mon être se résume à la mer et à la destruction que je sème sur mon passage. Je suis pirate. Plus que ça, je compte sur ton aide pour devenir celle que tout le monde craindra. 》
Et la demoiselle se tut, n'osant pas regarder l'homme en face. Se douterait - il de qui elle était ? Avec un peu d'intelligence, il n'était pas sorcier de faire le lien, ou au moins de se douter de quelque chose. Du moins, c'était là sa pensée, mais... Comment aurait - il pu faire le lien ? Quand elle l'avait attaqué, le masque cachait son visage et étouffait sa voix, tout comme son écharpe et son chapeau camouflaient ses cheveux et le haut de son corps. Il aurait pu la reconnaître à son allure, à son corps.. mais Dieux, il n'était pas devin. Il n'aurait jamais pu mémoriser autant d'informations sur elle. Au fond, la seule chose capable de la trahir aurait été ses yeux, et encore la. Des yeux comme les siens, il s'en trouvait partout sur Arcane, non ? Finalement, elle osa se tourner vers lui et lui offrit un sourire cruel, froid, et digne de la pirate qu'elle était.
《 À votre tour, mon cher. 》
Et dans sa voix, on sentait comme le lion qui guette sa proie, alors même qu'elle était loin d'être le prédateur ici.
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Roxeur (Avril 2018)
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Rang : Protecteur Crédit Avatar : Gerry Arthur Date d'inscription : 27/01/2018 Messages : 925Double Compte : Xion, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Présentation d'un Protecteur Contes de la Lameblanche Elément : Métier : Chasseur intermédiaire [Rang 2] Invocation(s) : Slavko Inventaire : Collier de Slavko ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ 2065 Ŧ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ Équipement ↣ ↣ Bonus d'endurance : +5 [15] ↣ Dégâts de mêlée (lance) : +10 [12] ↣ Dégâts à distance : +8 [10] ↣ Réduction des dégâts en parade [12]
En s'avançant, Valion fut saisi par une désagréable odeur reconnaissable entre mille. La putréfaction des cadavres en décomposition. N'aurait-il jamais assisté à de violents combats qu'il aurait eu un haut-le-cœur, mais il se contenta de porter un bras devant ses narines pour les protéger de cette senteur invasive. Inévitablement dépourvue d'aération, la salle demeurait moins sombre que les deux précédentes visitées. Il aperçut rapidement l'hôte de ces lieux funestes et la petite silhouette qui lui faisait face. Il eût à peine remarqué les corps inertes au sol que sa botte s'écrasa sur quelque chose d'étrangement flasque.
Valion ferma brièvement les yeux pour digérer l'information. Pas besoin de baisser le regard pour identifier ce sur quoi il venait de marcher. La cellule en était tout bonnement remplie. Et visiblement, les goûts de l'enfant d'Aqua dataient au moins d'Aspéra, puisque certains visiteurs n'avaient plus une once de muscle pour recouvrir leurs os poussiéreux. Sans avoir le temps de s'attarder sur les émotions naissantes que déclenchaient cette vision, le jeune homme se reprit à l'entente de la voix masculine de la créature divine. Était-il associé à cette femme ? Par les Quatre il ne l'avait jamais vu non ! Et se demandait bien quel esprit pouvait être attiré dans ce cimetière du passé. Mais enfin, la même question aurait pu lui être posée.
« Non, je- »
La première arrivée l'interrompit. L'interrogation était dirigée vers elle, après tout. Presque arrivé à sa hauteur, le chasseur fut stoppé dans son élan par un sourd grondement venant droit des entrailles du fils de l'Eau. Les muscles de l'ex-milicien se tendirent, faisant appel à des réflexes défensifs qui dépassaient de loin ses pensées. Même s'il garda son calme et sa relative impassibilité, il ne fallait pas s'y tromper, l'intégralité de son corps réagissait à la menace latente. Et celle-ci émanerait certainement de la divinité le dépassant d'un demi-mètre.
Il ressemblait à un Oboro, en plus grand bien sûr. Si son visage aux traits fins n'inspirait aucune inquiétude, son regard cobalt en dévoilait le contraire. Froid, empreint de haine et sans appel, tel une sentence mortelle. Et pourtant, le fils de forgeron ne put s'empêcher d'admirer sa fourrure sombre et ses reflets vifs, relevée sur sa poitrine d'un blanc immaculé. La couleur imprimant l'intérieur de ses oreilles resplendissait sous les lueurs de la pièce. Jamais il n'avait posé les yeux sur un bleu pareil. Fronçant les sourcils sous l'impact de la curiosité, il remarqua les ornements argentés arborés sur son museau et son arcade, mais les paroles de leur porteur ne lui permirent pas d'en découvrir l'origine.
« Chaos ? »
Il obéit et se plaça au niveau de l'inconnue, à distance respectueuse. Son ton avait perdu de son habituelle chaleur, sans doute refroidi par l'ambiance. Le dénommé Nagah quitta son siège artificiel et Valion y gagna une admirable vue sur le tableau derrière lui. Cette fois, il comprit mieux le sens des écritures, et ses traits se durcirent encore davantage. Il porta brièvement son regard sur la jeune femme avant de suivre les mouvements du Loup divin, à la fois méfiant et captivé, incapable de s'en détacher.
« C'est cela que tu souhaites ? Sortir d'ici et ravager Arcane ? » Le chasseur marqua un temps d'arrêt, ses yeux glissant d'un interlocuteur à l'autre sans préciser à qui il s'adressait. « Non, je ne suis pas venu ici pour semer le chaos. »
Volontairement évasif, il se doutait que la question tenait plus de la rhétorique, et qu'il y aurait davantage à creuser, d'un côté comme de l'autre. Le fils d'Aqua se posta sur une autre de ses victimes et, s'il les invita à se nommer en toute cordialité, amorça les présentations en dévoilant leurs prédécesseurs. Un frisson lui parcourut l'échine en entendant le prénom de l'un de ses plus vieux camarades. Se pouvait-il que...? Non, il n'y avait aucun moyen pour que Gavin soit venu dans un Temple, et encore moins tenter l'épreuve d'un de ses résidents. Il n'en avait ni le courage ni la folie, jamais.
La jeune femme à ses côtés avait également réagi à l'écoute de ce morbide exposé. Valion chassa mentalement la sensation de langueur qui s'emparait de son esprit à la moindre mention de cet homme qu'il n'avait jamais pu considérer comme un ami mais dont il était pourtant proche. Cet homme qui était son exact opposé. Il releva la tête vers le prédateur. Il avait déjà affronté l'échec. Mais dans ces pupilles où brûlait une âme noire, c'était la mort qu'il contemplait. Et il resta droit.
Ezelya. L'ancien brigadier-chef l'observa enfin plus en détails. Il avait déjà repéré son teint hâlé mais sa déclaration confirmait l'empreinte du sel de l'océan sur son joli visage. Elle semblait aussi redoutable que l'océan qu'elle chérissait tant. Il y avait quelque chose de familier chez elle. Elle venait d'indiquer faire partie de la piraterie, alors même qu'il avait eu une altercation avec des pilleurs marins la semaine passée. Elle semblait posséder un caractère fort, de battante et de meneuse, comme l'illustrait ses propos, digne d'un capitaine. Mais n'était-ce pas nécessaire pour tous ceux souhaitant survivre quotidiennement aux caprices d'Aqua ?
Le regard carnassier qu'elle lui adressa ensuite le fit tiquer. Croyait-elle vraiment à ce qu'elle venait de dire ? Cette pensée l'irritait malgré lui. Était-il donc en présence de deux fous sanguinaires ? Ou y avait-il autre chose ? Incapable de briser la glace de ce mystère, Valion essaya de ne plus y songer pour tâcher de répondre.
« Je me nomme Valion. » Il s'inclina légèrement avec respect, puisqu'il n'avait guère eu l'occasion de le faire avant. « Je suis chasseur. »
Contrairement aux enfants d'Ignis rencontrés, il n'avait pas envie de se livrer sans réserve. Il sentait qu'il devait se protéger, que le demi-dieu agrandirait la moindre de ses failles pour le faire souffrir. Pas comme Sarabi. Peut-être qu'il se trompait. Mais honnêtement, la pièce jonchée de corps sans vie parlait d'elle-même, sans compter les mots de la divinité. Son respect du divin et son dégoût du mensonge demeuraient toutefois supérieurs.
« Je suis venu ici car j'ai récemment découvert que j'ai... cette rage en moi. Elle a toujours été là, mais je ne l'avais jamais remarquée avant. Je veux apprendre à m'en servir. Et pour ça, j'ai besoin de ton aide Fils d'Aqua. »
Mais quelque chose le démangeait, et son regard alterna successivement entre la jeune femme et le demi-dieu. Impossible de définir la nature de leurs pulsions destructrices, ni à quel point ils les partageaient. Il rajouta donc :
« Je ne veux pas la laisser me contrôler. »
Il posa finalement ses yeux gris-bleu sur la pirate. Elle voulut peut-être répliquer mais Valion enchaîna, ne laissant passer que le temps d'un soupir.
« Nagah, tu t'es bien fait comprendre. » Il balaya la salle du regard. « Les Hommes devraient te craindre. » Puis le planta dans celui du de l'interpellé, l'interrogeant silencieusement sur la portée de cette constatation. « Quelle est ton épreuve ? »
Était-ce la preuve de l'impatience ? De l'agacement ? Cela ne lui ressemblait pas. Mais cet endroit singulier lui faisait un drôle d'effet.
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Darenrin Date d'inscription : 03/04/2018 Messages : 125Double Compte : / Liens vers la fiche : Par ici Elément : Métier : Hors-la-loi Invocateur : Ezelya Kor'lenter Inventaire : Pierre de télépathie liée à Ezelya
Sac sans fond
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Il le craignait. Nagah en était sûr à présent. La réaction qu’eut Valion face à son grognement confirma son hypothèse et la position défensive qu’il adopta en fut la preuve. Dire qu’il n’avait même pas eu besoin de sortir les crocs pour paraître plus intimidant. Un sourire malsain revint s’afficher sur les babines du loup qui se pourlécha discrètement. Ça y est, il avait trouvé sa nouvelle proie, celle qu’il se ferait une joie de briser, aussi bien physiquement que mentalement. Quant à l’humaine, il se doutait bien qu’elle ne serait pas aussi facilement manipulable. Qu’à cela ne tienne, il trouvera aussi le moyen d’exploiter ses faiblesses quand le moment sera venu.
« Je n'aurais pas la folie d'ainsi porter atteinte à ma propre dignité, enfant d'Aqua. »
Ainsi donc, ils n’étaient pas venus pour passer l’épreuve ensemble ? Tant mieux, le Demi-dieu pourrait les monter plus facilement l’un contre l’autre et les pousser à se battre jusqu’à ce que mort s’en suive. En fait, dans le cas où ils se seraient connus, l’issue du combat n’aurait été que plus jouissive. M’enfin, ces humains étaient tellement faibles que le fils d’Aqua aurait pu douter de leur capacité à attenter à la vie d’un de leur semblable. Certains avaient bon cœur et feraient tout pour défendre la veuve et l’orphelin, ce qui semblait être le cas de Valion. A contrario, Ezelya paraissait plus égoïste et tuerait sans doute quiconque se mettrait en travers de son chemin. En les opposant, il était pratiquement certain qu’Ezelya l’emporterait avec cette même rage que Valion se targuait de vouloir garder sous contrôle. La rage, la colère, c’était justement ce qui faisait la force du Demi-dieu et il ferait tout pour que l’humain la laisse éclater, qu’il sente à quel point celle-ci pourrait s’avérer être une précieuse alliée.
« C'est cela que tu souhaites ? Sortir d'ici et ravager Arcane ? »
Le Demi-dieu s’offusqua en entendant la question de l’humain qui sonnait comme un reproche. Ce n’était peut-être qu’une question innocente mais elle eut tout de même le mérite de l’agacer. Et il ne souhaitait pas ravager le Nouveau Monde, juste en exterminer tous les êtres humains qui y vivaient, ce n’était pas pareil. Il secoua négativement la tête, s’apprêtant à le corriger. Mais avant, il devait trouver les mots. Des mots qui ne risqueraient pas de mettre mal à l’aise l’humain. Quoi qu’après réflexion, il en avait strictement rien à foutre de le gêner, de l’agacer ou même de le mettre en colère. Le seul à ne pas trop titiller ici était le Demi-dieu lui-même car il pourrait décider de tuer les deux humains avec une facilité déconcertante.
- Je n’aspire qu’à éradiquer l’espèce humaine. Il marqua une pause en soupirant, se disant que sa réponse méritait d’être approfondie. Nous autres, Demi-dieux, n’avons pas pour objectif de détruire ce Monde mais bien de le protéger. C’est vous et vous seuls qui êtes à l’origine du mal qui le ronge. Vos ancêtres ont commis l’irréparable et même si vous prétendrez ne pas être comme eux, vous reproduirez leurs erreurs, c’est à n’en pas douter. En agissant ainsi, je veille à ce que le Nouveau Monde reste comme l’Ancien qui était magnifique avant que votre engeance ne débarque sur ces terres. On pouvait clairement déceler une pointe d’amertume dans ses propos acerbes.
Puis vint l’heure des présentations. Le Demi-dieu décela aisément une réaction chez chacun d’eux quand il prononça deux noms en particulier. Ils les connaissaient ? Non, la répercussion sur leur attitude n’était pas suffisamment explicite pour que ce soit ça. Sans doute qu’un de leur proche portait le même nom. En fait, peu lui importait. Lorsque ce fut au tour de la demoiselle de se présenter, celle-ci jeta un regard perplexe vers l’homme à ses côtés, semblant nager en plein doute. Pourquoi hésitait-t-elle ? Il y avait anguille sous roche avec ces deux là, Nagah le sentait.
« Enfant d'Aqua, je me désole de n'avoir pas grand chose d'autre à dire sur ma personne. Je suis Ezelya, et mon être se résume à la mer et à la destruction que je sème sur mon passage. Je suis pirate. Plus que ça, je compte sur ton aide pour devenir celle que tout le monde craindra. »
Voilà qui était intéressant. En la choisissant, il aurait sans doute plus de chance de pouvoir laisser libre court à ses pulsions meurtrières. Néanmoins, elle semblait disposer d’un caractère plus marqué que l’humain à ses côtés et Nagah savait qu’il ne pourrait pas agir à sa guise si elle en décidait autrement. Lorsque cette dernière acheva sa présentation, l’enfant d’Aqua hocha la tête, lui signifiant que cette brève description lui suffisait pour l’instant. Il laissa ensuite Valion s’exprimer et manifester enfin un signe de respect. C’était pas trop tôt !
« Je suis venu ici car j'ai récemment découvert que j'ai... cette rage en moi. Elle a toujours été là, mais je ne l'avais jamais remarquée avant. Je veux apprendre à m'en servir. Et pour ça, j'ai besoin de ton aide, Fils d'Aqua. Je ne veux pas la laisser me contrôler. »
Intérieurement, le Demi-dieu éclata de rire. Cet humain venait lui demander de l’aider à apprendre à maîtriser sa rage alors que lui-même en usait et en abusait sans remords ? Le destin qui l’avait amené jusqu’à sa porte s’était clairement foutu de sa gueule. Nagah ne l’aiderait aucunement à maîtriser sa rage, il ferait même tout le contraire en l’attisant jusqu’à ce qu’elle ne s’empare complètement de son hôte. Aussi, il tenta de dissimuler tout signe d’amusement pour ne pas purement et simplement lui rire au nez.
« Nagah, tu t'es bien fait comprendre. Les Hommes devraient te craindre. » Dit-il en marquant une pause avant de reprendre. « Quelle est ton épreuve ? » Pourquoi diable, voulait-il précipiter les choses ? Ils avaient tout leur temps, inutile de brûler les étapes.
- Je ne cherche nullement à être craint. Je ne fais qu’exécuter la volonté des Quatre, la tâche qui m’a été confié à la naissance. Mais comme je l’ai dit - et je n’aime pas me répéter - des nuisances m’en empêchent. Oui, il qualifiait bien les humains de nuisibles.
Un soupir las échappa au Demi-dieu. Il retira ses pattes du cadavre et s’approcha à nouveau des humains, dépassant Ezelya de quelques pas. Il lui jeta un regard en coin puis fixa Valion et lui bondit dessus, le plaquant au sol en posant ses pattes avant sur son torse, grognant en entrouvrant la gueule, laissant entrevoir ses crocs.
- Es-tu donc si pressé de mourir, Valion ? Si tu veux apprendre à contrôler ta rage, apprends déjà la patience. Lui conseilla t-il dans un premier temps. Ta demande était irrespectueuse et rien que pour le manque de respect dont tu fais preuve depuis ton arrivée, tu mériterais que je ne mette un terme à tes jours ici même et tout de suite. Mais je ne le ferais pas. J’ai d’autres projets pour toi. Sur ces mots, Nagah se retira et bondit plus loin. Bien, nous allons pouvoir commencer. Il regarda les deux humains, l’air sournois. Néanmoins, il leur lâcha un dernier petit conseil avant le début de l’épreuve. Si j’étais vous, je prendrais une bonne inspiration, vous allez en avoir besoin. Et pas qu’un peu.
Ne leur laissant que peu de temps pour comprendre où il voulait en venir, il inonda la pièce en quelques secondes et rapidement, tout ce beau monde se retrouva immergé. Nagah se mit à nager tranquillement comme à son habitude alors que des algues agrippaient les pieds des humains, remontant le long de leur corps pour venir les enserrer complètement jusqu’à les immobiliser. Plus ils se débattraient, plus ils se fatigueraient et plus les algues deviendraient envahissantes. Petit à petit, les varechs les attiraient vers le fond. Fond qu’ils ne pouvaient d’ailleurs pas apercevoir, ce qui rendait la chose encore plus angoissante. Durant la descente aux enfers marins, ils purent voir leur vie défiler devant leurs yeux, leur passé, leurs échecs, leurs espoirs et leurs déceptions. Il n’y avait nulle joie dans ces souvenirs là. Certaines réminiscences semblaient même avoir été déformées de la réalité pour donner plus de profondeur au traumatisme. Lorsqu’ils furent au bord de sombrer dans l’inconscience par manque d’oxygène, l’étreinte disparut, les souvenirs se stoppèrent et ils franchirent une barrière d’eau qui les amena dans une nouvelle salle où la quantité d’air nécessaire à leur survie serait présente. Cette salle était d’un bleu turquoise, le sol était gelé et le plafond était rempli par l’eau qu’ils venaient de traverser pour arriver ici. Pour résumer les choses, ils se situaient dans une grande bulle au milieu de l’eau. Oh zut, le Demi-dieu venait de se rappeler qu’un des humains qui avait tenté son épreuve était mort ici d’une crise cardiaque. Oui, le pauvre était claustrophobe.
- Bien, nous sommes arrivés. Expliqua Nagah en s’ébrouant rapidement pour évacuer le surplus d’eau. Il ressemblait toujours à une serpillère quand il était mouillé. Pour la première épreuve, j’ai décidé que vous vous affronterez. Il me semble que vous avez tous les deux une arme en votre possession, faites-en bon usage et... Oh, j’oubliais... Il pencha la tête avec un petit sourire naturellement sournois. Pour que l’épreuve soit validée, l’un de vous doit mourir. L’humain l’avait suffisamment agacé pour qu’il en vienne à souhaiter sa mort et s’il pouvait admirer Ezelya faire le sale boulot à sa place, il n’en serait que doublement satisfait.
Autour d’eux, le paysage était fait de glace et d’eau. C’était certes magnifique à observer mais ce lieu servait surtout d’arène au Demi-dieu pour ses épreuves. Par endroit, la glace formait des obstacles derrière lesquels les combattants pouvaient se cacher. Et au milieu de cette arène, se trouvaient des statues de glace représentant les personnes auxquelles ils tenaient le plus. Ces statues se matérialisèrent sous leurs yeux, presque de façon surréaliste, puis se brisèrent soudainement, faisant disparaitre les êtres chers au cœur des deux humains. Pendant ce court laps de temps qui avait dû paraître comme une éternité pour eux, ces statues faites de glace s’étaient animées et mises à parler sous le contrôle de l’imagination de Valion et d’Ezelya. Mais même si ces êtres n’étaient fait que de glace, leur apparence était on ne peut plus réaliste.
Assis plus loin, le Demi-dieu attendit de voir la réaction de ses cobayes. Il doutait que les humains apprécieraient ces petits « cadeaux » mais en réalité, il adorait voir la colère se lire dans leurs yeux quand on leur prenait ce à quoi ils tenaient le plus.
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : dongho Kang Date d'inscription : 14/04/2018 Messages : 152Double Compte : Steesha, Geoffrey De Vaillance Elément : Métier : Pirate (et maintenant noble à temps partiel) Invocation(s) : Nagah (mon petit loup grognon) Inventaire : Rapière
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : dongho Kang Date d'inscription : 14/04/2018 Messages : 152Double Compte : Steesha, Geoffrey De Vaillance Elément : Métier : Pirate (et maintenant noble à temps partiel) Invocation(s) : Nagah (mon petit loup grognon) Inventaire : Rapière
Elle se répéta ce nom plusieurs fois. C'était donc le nom de celui qui risquait de tout découvrir. Étrangement, elle aimait bien ce nom. Il n'était pas extravaguant comme celui de son Eänwen, mais il avait cette sonorité qu'elle ne pouvait s'empêcher d'apprécier. Il fallait bien cela, vu les circonstances. Au fond, elle espérait que Nagah leur donnerait une seconde chance de s'affronter. Elle voulait, que pour cette fois, ce soit définitif... Leur dernier combat. Elle n'aimait pas particulièrement le fait de recroiser encore et encore des adversaires qui la mettaient en difficulté. En éliminant Valion, elle s'assurait que ça ne se reproduise plus. Pourtant, lorsqu'il mentionna sa rage, elle fronça les sourcils, déstabilisée. Il voulait utiliser sa rage ? Ces paroles ressemblaient aux siennes, lorsqu'elle avait commencé à tuer en tant que pirate. Sa rage, sa haine, sa colère, c'était là des carburants dont elle ne pouvait plus se passer, sous peine de s'effondrer. Valion lui jeta un regard, et la suite de ses mots lui fit réaliser que, bien sûr, personne n'était comme elle.
《 - Je ne veux pas la laisser me contrôler. 》
Elle leva les yeux au ciel. Mais bien sûr. Pourquoi donc, alors, avait-il pénétré dans la cellule ensanglanté d'un demi-dieu tel que Nagah ? Ce dernier, d'ailleurs, avait répondu à la première question de Valion en lui disant qu'il était loin de vouloir ravager Arcane. Il souhaitait plutôt éradiquer l'espèce humaine. Ezelya n'avait pas trop de problème avec ça, seulement si au final, il la laissait vivre en paix avec sa douce et ses enfants. Sans humains pour lui barrer la route, retrouver sa femme serait beaucoup plus facile. Elle devait éliminer toujours plus d'ennemis, sur ce point, Nagah avait raison. La demoiselle aurait pu commencer à s'ennuyer, si le loup n'avait pas alors bondit sur Valion, sans aucun avertissement. Surprise, elle recula d'un pas. La réaction était peut-être un peu... exagérée ? Elle ne comprenait pas trop ce qui avait énervé le demi-dieu. Était-ce le fait que Valion lui demande d'en venir au point avec son épreuve ? Elle ne savait pas trop. Pourtant, elle eut un petit pincement au coeur en voyant l'homme écrasé sous le poids visiblement imposant de la bête. Pendant un instant, la folle idée de lui apporter de l'aide lui traversa la tête, mais elle la chassa, rappelant à elle la haine et la colère qui grondaient en elle. Le demi-dieu, toujours perché sur le corps de Valion, s'adressa alors à lui.
《 - Es-tu donc si pressé de mourir, Valion ? Si tu veux apprendre à contrôler ta rage, apprends déjà la patience. Ta demande était irrespectueuse et rien que pour le manque de respect dont tu fais preuve depuis ton arrivée, tu mériterais que je ne mette un terme à tes jours ici même et tout de suite. Mais je ne le ferais pas. J’ai d’autres projets pour toi. 》
La pirate leva les yeux au ciel. Pourquoi tant de théâtralité ? Le demi-dieu n'avait rien à prouver, après tout. Pourtant, elle se retint bien de faire le moindre commentaire, se contentant de fixer les mouvements du loup alors qu'il se reculait pour leur annoncer que finalement, l'épreuve pourrait commencer. Elle eut à peine le temps de comprendre le conseil du loup -prendre une bonne respiration-, que déjà la pièce s'était remplie d'eau. L'obscurité la frappa, et pendant un tout petit moment, la jeune femme se débattit, tentant désespérément de rejoindre la surface. Il lui fallait remonter, il lui fallait vivre ! Mais au fond, à ces mots, elle arrêta de battre inutilement des bras. La mort... N'était-ce pas ce qu'elle cherchait, en un sens ? Elle qui avait combattu, elle qui avait tout perdu... Quel futur lui restait-il, autre que cette douce étreinte de noirceur et de froid ? Elle tourna la tête vers Valion, considérant sa présence. Poétique idée que de ne pas mourir seule. Elle en aurait presque ri. Les algues qui la tiraient vers le fond étaient en train de prendre totale possession de son corps, et elle se contentait de retenir sa respiration. Elle repoussait le moment où elle avalerait l'eau, mais ne le fuyait pas en cherchant désespérément à retrouver le soleil. Dans le fond, c'était sans doute la meilleure mort qu'elle aurait pu espérer. Mourir noyée. Au fond de l'eau, qui l'avait toujours apaisée. Oui, elle était réellement à sa place. Dans cette acceptation de son sort, elle put voir des souvenirs remonter juste devant ses yeux. Contrairement à ce qu'elle aurait pu penser, au vu du calme qui l'étreignait, ses souvenirs n'avaient rien d'apaisant. Alors qu'elle sombrait, elle pu voir Eänwen lui reprocher de l'avoir abandonné, ses enfants terrorisés durant l'attaque du village, ses parents déçus de leur fille... Elle tendit la main vers ces souvenirs, et, dans un ultime effort, utilisa tout ce qu'il lui restait de force pour donner un dernier coup de jambe, pour agiter une dernière fois les bras... Rien à faire. À bout de force et de souffle, elle chercha de l'air, et ce fut son erreur. L'eau s'engouffra en elle et lentement, elle commença à voir de plus en plus flou. Bien vite, l'obscurité prit contrôle de sa vision, et il ne resta devant elle qu'un écran noir...
Jusqu'à ce que tout revienne à la lumière. Accrochée à la vie par un regain d'espoir et par sa mission, elle inspira un grand coup, puis toussa à n'en plus finir pour faire sortir l'eau de ses poumons. Au bout d'un long moment de souffrances, elle put enfin respirer correctement, même si sa gorge la brûlait affreusement. La demoiselle prit un moment pour redresser sa tête vers le demi-dieu. Valion, comme elle s'en doutait, était toujours à ses côtés. Quand Nagah eut l'attention de ses candidats, il leur fit le topo de son épreuve. Se battre ? Quelques minutes plus tôt, elle aurait presque sauté de joie à pouvoir tuer son ennemi, mais à tête réfléchi, c'était au final la pire des idées qu'elle ait eu. Seule contre un homme comme Valion, elle ne faisait pas le poids. Son style était fait pour voler, pour avoir de la liberté, elle était faite pour les grands combats, ceux où on se battait contre la personne sur qui on tombait ! Dans ces moments là, elle pouvait se jouer de ses adversaires, disparaître entre eux, parer, jouer… Mais en combat singulier, dans un espace aussi découvert, elle ne pourrait rien faire. D’ailleurs… Où étaient-ils ? Elle prit un moment pour regarder la bulle d’eau dans laquelle ils étaient enfermés. Une arène. Elle constata avec soulagement qu’il y avait des endroits où se cacher, derrière des obstacles de glace. Au moins, elle pourrait profiter du terrain à son avantage. Du moins, elle l’espérait. Lentement, elle se releva. Son regard alterna entre Valion et le demi-dieu.
《 - Puisque c’est là ton souhait, Nagah. 》
Et elle posa la main sur la garde de sa rapière. Seulement, avant qu’elle ne puisse vraiment faire quoi que ce soit, Eänwen se matérialisa devant elle, formée de glace, mais pourtant irradiante de beauté. Dans un premier temps, alors que la jeune femme s’approchait, elle resta de marbre, incapable de bouger, puis les souvenirs de l’épreuve de Valefor vinrent la frapper. Encore une fois, ce n’était là rien de vrai, rien de tangible, juste une illusion. Elle se ferma totalement, regardant d’un œil mauvais la glace qui pensait pouvoir prendre la place de sa femme, et quand elle se brise, ne ressentit rien d’autre qu’une rage toujours plus forte. Elle devait retrouver son papillon, et pour ça… Son regard se planta dans celui de Valion. Pour cela, elle devait tuer cet homme. Rapière en main, elle s’approcha doucement, de sa démarche chantante, amoureuse, languissante. Encore une fois, les deux amants allaient s’affronter, et un combat passionné en découlerait. Elle avait hâte de voir ce que cela donnerait. Depuis le début de sa carrière de pirate, elle avait exécuté tous ses adversaires, et personne ne l’avait jamais combattu sans le masque. Alors, elle le sentait, cette romance n’en serait que plus douloureusement passionnée. Une romance de sang, d’acier, de sueur et de rage. La demoiselle souriait, et en resserrant sa prise sur son arme, porta le premier coup, tout en douceur, comme elle en avait l’habitude. Elle ne visait pas Valion, mais son arme, qu’elle effleura, juste pour le plaisir de le provoquer. Elle commençait toujours ses combats ainsi, et à son souvenir, ça avait été comme ça lors de leur dernier affrontement aussi. Au fond d’elle, la rage et l’adrénaline lui faisaient oublier la prudence. En combat, il n’y avait aucune chance pour qu’il ne reconnaisse pas son style particulier.
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Roxeur (Avril 2018)
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Rang : Protecteur Crédit Avatar : Gerry Arthur Date d'inscription : 27/01/2018 Messages : 925Double Compte : Xion, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Présentation d'un Protecteur Contes de la Lameblanche Elément : Métier : Chasseur intermédiaire [Rang 2] Invocation(s) : Slavko Inventaire : Collier de Slavko ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ 2065 Ŧ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ Équipement ↣ ↣ Bonus d'endurance : +5 [15] ↣ Dégâts de mêlée (lance) : +10 [12] ↣ Dégâts à distance : +8 [10] ↣ Réduction des dégâts en parade [12]
Le mouvement fut bien trop vif pour pouvoir être anticipé. Une seconde, Valion observait le demi-dieu avec méfiance, et la suivante, il basculait en arrière, rencontrant violemment le sol. Le choc se répercuta dans toute sa colonne vertébrale et lui coupa le souffle. Les pattes écrasant sa poitrine ne lui permirent de récupérer qu'un malheureux brin d'air et rendaient sa respiration douloureuse. La gueule du Loup divin s'ouvrit devant son visage crispé, laissant entrevoir un destin funeste.
Patient ? Il était patient ! Simplement les paroles du fils d'Aqua l'irritaient comme jamais. Et comment avait-il bien pu considérer ses propres mots comme offensants ? Il devait avoir un ego surdimensionné. Quoique, l'immense haine dont il faisait preuve suffisait déjà bien à tordre le sens de sa vision des Hommes. Mais les crocs de la mort ne se refermèrent finalement pas sur sa jeune vie. Et l'enfant des Quatre s'en fut, libérant la pression qui comprimait ses poumons. Valion se redressa sur ses coudes pour reprendre un minimum de contenance. Il eut un regard pour la pirate avant d'être interpellé par le conseil nébuleux de leur hôte. Fronçant les sourcils, il entendit soudainement le bruit de l'eau qui se déverse. Encore au sol, la vague, plus réelle qu'un simple son, le cueillit de plein fouet.
Valion roula, emporté par les eaux tumultueuses, jusqu'à sentir quelque chose agripper ses pieds et le tirer. L'air bloqué au fond de sa gorge mais les yeux ouverts à la recherche de la pirate, il essayait de se maintenir en place. Il n'y voyait pas très bien et ne repéra que grossièrement la silhouette féminine. La pression s'accrut autour de ses chevilles. Il se plia en deux pour les atteindre et tenter de défaire les liens. La substance visqueuse remonta alors le long de ses mollets puis de ses genoux, avalant goulûment l'énergie qu'il donnait pour se libérer. N'ayant aucune prise sur les algues glissantes, il se redressa et se débattit férocement. Les bulles qui s'échappèrent de ses lèvres remontaient vers une surface insondable, aussi sombre que le fond apparent.
Hors de question qu'il meure ici, sans nulle autre raison que subir la cruauté d'un Loup enragé. À moins que ceci ne soit l'épreuve, et qu'il périsse pour ne pas avoir trouvé de solution. Les griffes sous-marines ne cessaient de gagner du terrain à une vitesse grandissante, montant désormais jusqu'à sa clavicule. Ainsi immobilisé et à court d'air, il se mit à voir des images. Des scènes de sa vie. Étaient-elles le fruit de son imagination ? Si proche de la mort, était-il en train d'halluciner ?
Une voix sombre et caverneuse retentit directement dans son esprit, et une silhouette draconique s'anima sous ses yeux. Espoir de réussite. Fils indigne. Forgeron médiocre. Elle s'effaça pour laisser place à une forme féline. Panique. Confusion. Réconfort. Doute. Aucun enfant des Quatre ne l'accepterait. L'entraînement. La Milice. Les recrues. La corruption. L'ennui. La frustration. L'aspiration. Le manque de pouvoir. L'échec. Valion secoua vivement la tête pour chasser ces souvenirs à peine déformés par le reflet de l'eau, pour masquer son impossibilité à réagir, son impuissance. Mais sa bouche s'ouvrit, désespérant d'attraper un souffle pour finalement accueillir le torrent de la défaite.
Tout s'évanouit brutalement. L'air lui revint, la lumière et le sol également. Expulsant l'indésirable fluide aqueux de ses poumons, Valion chercha immédiatement Ezelya du regard, une fois son cerveau assez oxygéné pour le permettre. Il fut soulagé de la voir, même si elle semblait tout aussi éprouvée que lui. Pirate ou pas, elle n'en restait pas moins un être humain. Et il n'avait aucune raison de vouloir sa mort.
Fatigué d'avoir lutté, transi de froid par cette presque noyade et la température ambiante, le fils Lameblanche demeura à genoux le temps de reprendre un peu de force et d'esprit. La pièce était magnifique et incroyable. L'eau les surplombait sans jamais percer ce cercle invisible dans lequel ils se situaient. Les parois turquoises s'apparentaient à des pierres précieuses. Valion se releva, vite gagné par la fraîcheur du sol gelé. Puis Nagah prit la parole, sans qu'il soit remis de ses émotions.
S'affronter ? Jusqu'à ce que l'un trépasse ? Mais quel genre d'épreuve était-ce là ? Qu'est-ce qu'il devait prouver en tuant l'autre prétendant ? Valion fronçait les sourcils. Il s'était déjà bien assez battu contre ces maudits pirates. Loin de lui l'envie de recommencer, même s'il avait des comptes à régler avec une certaine capitaine. Ezelya n'était d'ailleurs pas sans lui rappeler cette femme. Mais, sans savoir comment distinguer un pirate d'un autre, il ne pouvait pas l'accuser des torts de toute une communauté. Elle n'avait pas de masque ni de tenue écarlate bien qu'en soit, ce ne puisse être un critère déterminant...
Trop occupé à taire le sentiment d'injustice que lui inspirait la cruelle divinité, Valion n'avait pas encore fait le rapprochement. Il restait déterminé à réussir l'épreuve pour montrer au demi-dieu ses erreurs de jugement. Cherchant les yeux océan aux reflets d'acier, il ne trouva malheureusement qu'une ferme résolution à obéir au fils d'Aqua. Instinctivement, l'ancien soldat raffermit ses appuis. Un étrange bruit retentit soudainement dans son dos sans qu'il ne détecte une présence. Faisant volte-face, il se retrouva nez-à-nez avec trois visages aux traits gelés pourtant familiers.
Sa mère, sa petite cousine et sa sœur. Cette dernière le toisait avec son air habituellement condescendant. Valion ouvrit la bouche sans savoir quoi dire ni faire. Son esprit avait beau lui expliquer que ce n'était pas la réalité, il n'arrivait pas à détacher son regard de la statue glacée représentant Danae.
« Pourquoi es-tu parti ? Encore. Tu nous as abandonné ! Exactement comme papa ! Notre famille a besoin de toi et tu nous fuis comme un lâche. » « Non je- » « Maman pleure chaque jour à cause de toi, à se demander si tu reviendras jamais ou si nous t'attendrons pour l'éternité, sans savoir que tu es déjà mort !!! »
Elle implosa brusquement en un millier d'éclats, laissant un Valion haletant et en sueur. Il croisa alors le regard meurtrier de la pirate, qui s'approchait à pas de velours. Comme un prédateur fondant sur sa proie. Le forgeron reprit contenance du mieux qu'il put, attrapant sa lance d'une main et se reculant de quelques pas précipités. Loin d'être envahi par la peur, il n'en était pas moins complètement désorienté. L'écho des mots acerbes de Danae résonnait encore das sa tête. Il avait l'impression de suffoquer. Pourtant aucune liane marine n'enserrait sa gorge nue. Ses vêtements trempes alourdissaient ses mouvements et le froid avait quelque peu engourdi ses muscles.
La pirate fondit sur lui, à l'instar du demi-dieu le clouant au sol un peu plus tôt. Guère préparé, Valion n'en fut que plus confus lorsque la demoiselle effleura son arme de sa fine lame. Un frisson lui parcourut l'échine. Il n'eut pas le temps d'y songer qu'une nouvelle attaque vint. Il para maladroitement. Elle était redoutable, impressionnante. Était-ce là la rage évoquée au début de cette entrevue ? Le coup prévisible qu'il porta fut esquivé avec une aisance caractéristique. En punition pour cette imprudence, il écopa d'une blessure superficielle sur le bras. Certains y verraient probablement une douce vengeance.
Néanmoins, sa prise sur le manche de sa lance se raffermit. Le langage des armes forçait naturellement sa concentration. Son esprit instable laissait place à un instinct fidèle. D'un large revers, il parvint à pousser Ezelya sur le côté, espérant ainsi la déstabiliser. Mais il ne parvint nullement à briser son équilibre et la jeune femme en profita pour se glisser derrière lui. Valion fut sauvé par un réflexe quand la pointe de la rapière s'arrêta à seulement quelques centimètres de son visage. En se reculant vivement, il fut frappé par l'étrange masque à la fois blanc et écarlate arboré par la capitaine.
Un masque ? Non, il n'y avait pas de masque. Il secoua la tête. Ses traits se durcirent. Ces mouvements. Cette arme. Cette façon qu'elle avait de se battre en évitant le contact, en tournant autour de son adversaire, en l'incitant à commettre une faute. Ce regard déterminé, joueur, moqueur. Ces yeux fous. Les poings du jeune homme se serrèrent autour du manche de bois, à en faire blanchir ses phalanges. Il brisa le rythme de cet échange désavantageux en cessant ses offensives. À nouveau, il grinça entre ses dents :
« Toi. »
Il tenait la responsable du massacre. Les barrières du combat s'évanouirent dans son esprit. Sa raison lui échappa pour voguer vers des horizons sombres et incertains. Il ne ressentait même plus la morsure du froid. Un feu ardent ravageait ses entrailles. Ezelya devint subitement le catalyseur de tous ses doutes. Colère d'avoir été dupé, de s'être fait malmené. Impuissance devant tous ces morts. Frustré d'un affrontement vain et inachevé. Peur d'échouer. Envie de réussir. Pouvoir de faire la différence. Rage de vaincre. Rage de vivre.
Dans un cri sourd tenant davantage du grognement, Valion s'élança de toute sa force. Pour la première fois de son existence, il éprouvait l'envie de tuer. Pourtant, la pirate était aussi insaisissable qu'une ombre, impossible à transpercer. Et ça ne faisait que l'énerver davantage. Ses coups redoublèrent d'intensité, il en oublia même son environnement. Il avait cru sentir quelque chose sur sa pommette, peut-être ailleurs, peut-être partout, il n'en avait cure. Jusqu'à ce qu'il s'interrompe brutalement, saisi par la vive odeur du sang. Était-ce le sien ? Celui d'Ezelya ? Il ne savait pas. Tout ce qu'il voyait, c'était son corps collé au sien. Tout ce qu'il sentait, c'était son souffle contre sa peau.
Valion lâcha sa lance pour agripper le bras armé de la pirate. De sa main libre, il vint enserrer son cou. Sa poigne de forgeron ne lui ferait pas défaut. Il pressa légèrement jusqu'à sentir le battement de son cœur. À elle d'éprouver la sensation de proie. À lui de devenir le prédateur.
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : dongho Kang Date d'inscription : 14/04/2018 Messages : 152Double Compte : Steesha, Geoffrey De Vaillance Elément : Métier : Pirate (et maintenant noble à temps partiel) Invocation(s) : Nagah (mon petit loup grognon) Inventaire : Rapière
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : dongho Kang Date d'inscription : 14/04/2018 Messages : 152Double Compte : Steesha, Geoffrey De Vaillance Elément : Métier : Pirate (et maintenant noble à temps partiel) Invocation(s) : Nagah (mon petit loup grognon) Inventaire : Rapière
Aux yeux d'Ezelya, tout se mélangeait. Le loup avait disparu de son champ de vision, et tout ce qu'elle voyait était sa proie. Valion. Les apparitions de glace l'avaient déstabilisé, et il contrait à peine ses coups. Il était lent, déséquilibré, perdu. En temps normal, jamais elle n'aurait eu le dessus sur lui. Elle n'avait pas la chance de leur dernier affrontement, où il devait faire attention aux ennemis qui l'entouraient. Aujourd'hui, toute son attention pouvait se focaliser sur elle, et elle aurait du mal à le battre. Après tout, elle était petite, peu endurante, et sa force n'égalerait jamais celle d'un homme aussi bien bâti. Elle était condamné à jouer de sa légèreté, mais son manque d'endurance lui posait un énorme problème dans ce genre de situation. Dans sa façon de jouer, de se battre, elle devait épuiser son adversaire, attendre qu'il commette une erreur... Et si elle n'était pas capable de tenir plus longtemps que lui... Alors elle était morte. Les combats singuliers n'étaient clairement pas sa spécialité, même si elle les aimait. Ezelya se concentra de nouveau sur le combat, cessant d'estimer ses chances pour réellement s'y mettre. En accélérant le rythme, elle se mit à esquiver, à tester, à jouer... et dans leur romance enflammée, Valion goûta la lame de sa rapière. La blessure était parfaitement bien placée, ce qui arracha un sourire moqueur à la pirate. Seulement, il ne fallut pas longtemps avant que le jeune homme réalise.
《 - Toi. 》
Elle recula d'un bond pour éviter un coup rapide qu'elle n'avait pas vu venir, et comprit que le combat allait prendre une toute autre allure. En quelques secondes, elle passa de maître à bouffon qu'on forçait à exécuter des mouvements toujours plus invraisemblables. Jouant sur sa grande mobilité, elle s'éloigna de la pluie de coups qui fusait vers elle, et essaya tant bien que mal de se mettre à l'abri, seulement, c'était impossible. À force d'esquives et de parades, elle s'essoufflait immanquablement, et Valion prenait du terrain. En quelques secondes, voire minutes, elle écopa de plusieurs blessures superficielles, qui auraient pu la tuer si elle avait été un tout petit peu plus lente. Pour la demoiselle, tout était trop rapide, mais il en allait de sa vie de tenir le rythme. Elle porta quelques coups, la respiration de plus en plus courte, la vision de plus en plus floue. Elle se battrait jusqu'à la fin... Jusqu'à la fin ! Alors qu'elle essayait de contourner son adversaire, un coup fusa vers ses côtes, et elle fut forcée de se jeter contre l'un des piliers de glace. Seulement, il était trop tard. La lame de la lance traversa sa peau, sa chair, et laissa une longue balafre passant de sa hanche au haut de sa poitrine. La blessure était profonde, et immédiatement, le sang commença à noircir ses vêtements. Le souffle coupé, elle percuta le pilier de glace et s'immobilisa. Sa vision était si floue qu'elle distinguait à peine l'homme qui avançait vers elle. L'odeur du sang emplissait ses narines, et un rouge étrange obstruait sa vision. Elle en déduit que du sang devait couler sur l'un de ses deux yeux. Tentant vainement de reprendre son souffle, la pirate comprit trop tard que son adversaire était trop près. Son souffle saccadé tombait sur la peau de Valion, et elle sentait son corps contre le sien. Trop tard pour se dégager, pas assez de place pour se lancer à l'arrière... Le bras faible, elle tenta de le transpercer dans un coup final et désespéré, mais il attrapa son bras sans aucune difficulté, l'empêchant de se battre. C'était fini... Elle regarda sa main s'approcher, et la laissa cueillir sa gorge. Immédiatement, elle se sentit étouffer, et son premier réflexe fut de se débattre. Elle tenta de glisser, de donner des coups de pieds, de s'échapper... Elle planta même ses ongles dans le bras de l'homme, jusqu'à le faire saigner... Mais c'était inutile. Alors elle regarda devant elle, et son regard rencontra celui de Valion. Ses yeux étaient toujours aussi bleus.
Comme ceux d'Eänwen...
La jeune femme eut un sourire devant la mort. Enfin... Enfin elle allait pouvoir arrêter de courir et enfin se reposer. Elle allait pouvoir attendre patiemment sa femme, regarder ses enfants d'en haut, trouver la paix. Et la mort avait le regard de son petit papillon. Un regard plein de haine, mais des yeux qui ne pouvaient lui évoquer autre chose que la douceur de son Eänwen en ce moment. Doucement, elle retira ses ongles de la peau de la mort, et vint étreindre la main qui enserrait sa gorge. Son regard se fit tendre au même rythme que sa vision se remplissait de noir.
《 - Eänwen... Je suis désolée... 》
Les mots avaient traversé ses lèvres sans qu'elle ne puisse les retenir, usant ses dernières réserves d'oxygène. Ses yeux se fermèrent doucement, et elle remarqua, dans un dernier élan de conscience, que des larmes coulaient abondamment. S'il était temps pour elle de mourir, alors soit.
Il était temps.
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Darenrin Date d'inscription : 03/04/2018 Messages : 125Double Compte : / Liens vers la fiche : Par ici Elément : Métier : Hors-la-loi Invocateur : Ezelya Kor'lenter Inventaire : Pierre de télépathie liée à Ezelya
Sac sans fond
Sabre Sorts : eau_0;eau_1;eau_2;eau_3;eau_4;eau_5;eau_7;
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Ils n’en avaient pas conscience mais l’épreuve avait débuté au moment même ou les algues agrippèrent leurs pieds pour finalement recouvrir complètement leurs hôtes, telle une plante grimpante et envahissante. Nageant sereinement dans ces eaux qu’il ne connaissait que trop bien, Nagah observa et analysa la réaction de chacun d’eux. Visiblement, Ezelya semblait moins tenir à la vie que son comparse qui se débattait avec vigueur pour ne pas sombrer dans les ténèbres. Néanmoins, au vu de la réaction de la pirate lorsque les souvenirs revinrent l’assaillir, il s’avérait qu’elle n’était pas encore prête à s’abandonner à la mort. Un sourire satisfait s’esquissa sur les babines du loup alors qu’il continuait à nager tranquillement pour les rejoindre dans l’arène où il ne leur laissa que peu de temps pour reprendre leurs esprits avant d’exposer la thématique qui les attendait.
« - Puisque c’est là ton souhait, Nagah. »
Au fond, il savait qu’Ezelya ne rechignerait pas à tuer Valion si cet acte lui permettait d’obtenir sa puissance. A contrario, il doutait de la capacité de l’humain à aller au bout des choses. Tuer ne semblait pas faire partie de ses projets. Tant pis pour lui. Ici, la règle était la même qu’à l’extérieur et elle sonnait de la même manière que celle d’un prédateur et d’une proie dans la nature. Manger ou être mangé, tuer ou être tué. C’était la même chose. Finalement, on dirait bien qu’ils s’étaient mis d’accord pour commencer. Chacun s’était saisi de son arme dans le cadre de l’affrontement. Mais avant, juste pour augmenter la rage des combattants, les statues de glace s’étaient manifestées. Encore une fois, Nagah observa et analysa les réactions de chacun. Là où Ezelya ne sembla voir qu’une mascarade, Valion y vit les reproches et la rancœur de sa famille. La tristesse, la frustration, la colère... Oui, c’était ce qu’il voulait.
Et rapidement, le combat commença. Un peu avant le début de celui-ci, Nagah s’était éloigné pour s’installer sur un obstacle plus en hauteur, histoire d’avoir un bon angle de vue sur les deux combattants et ne rien rater du spectacle. Oui, pour lui, cette confrontation avait des allures de divertissement. Une première blessure fut infligée à l’humain, minime. Oui, du sang ! Non, pas assez. L’enthousiasme du loup divin retomba, attendant le prochain coup qui viendrait mordre la chair de l’un des deux assaillants pour tâcher la glace ou leurs vêtements. L’espace d’un instant, la déception passa dans le regard du Demi-dieu. Valion s’était ramolli, ou peut-être était-ce l’invocation de glace qui l’avait un peu trop éprouvé ? Tsss, il était décidément bien trop émotif.
« Toi. »
Alors finalement, il avait vu juste ? Ces deux là se connaissaient bel et bien. Avaient-ils joué la comédie jusqu’à maintenant pour se jouer du Demi-dieu ? Non, quelque chose lui faisait penser que Valion ignorait qui était cette femme jusqu’à maintenant. Il allait falloir qu’il éclaircisse ce point avec son futur invocateur pour savoir ce qui s’était vraiment passé entre eux. Mettant de côté ses interrogations, il se concentra sur le combat qui reprenait. A présent, c’était au tour d’Ezelya de se sentir submergée par les coups portés par Valion. Il devait bien le reconnaître, cette confrontation aurait le mérite de le tenir en haleine jusqu’au bout. Encore du sang. Plus de sang. Que ça soit celui de l’homme ou de la femme, Nagah n’en avait que faire, tant qu’il coulait en abondance.
Le fils d’Aqua entrouvrit la gueule quand il vit la violence des coups portés par Valion, en particulier celui qu’Ezelya tenta vainement d’esquiver et qui lui valu une belle balafre en plus d’une blessure profonde qui remontait de son abdomen vers sa poitrine. Rapidement, le sang imbiba ses vêtements et le surplus goutta sur le sol gelé qui se teint de rouge. Sur ce coup, la pirate avait mal évalué la distance qui la séparait de l’obstacle et ce dernier lui avait été fatal. Intrigué, l’intérêt du Demi-dieu monta encore d’un cran quand il vit la distance entre eux se réduire rapidement et fronça les sourcils en voyant l’humaine tenter une dernière attaque dans un élan désespéré qui - bien entendu - échoua lamentablement. Mourir asphyxiée... Hm, ce n’était pas la mort que Nagah aurait souhaité pour elle mais il s’en contenterait. Après tout, il avait demandé à ce que l’un d’eux soit mis à mort pour que l’épreuve soit validée, même s’il n’avait pas précisé la façon de procéder.
- Eh bien... Qu’attends-tu, Valion ? Tue-la. Le Demi-dieu s’était finalement décidé à prendre la parole. Ce petit jeu n’avait que trop duré. Tout en s’exprimant, il descendit de son perchoir et rejoignit les deux combattants dont la proximité rappelait celle de deux amants. Il secoua la tête en lâchant un petit rire narquois. C’est bien ce qui me semblait. Tu es faible, incapable d’achever même ceux dont tu souhaiterais la mort au plus profond de ton âme. N’essaye pas de le nier, j’ai bien vu le changement dans ta façon de combattre. Tu la détestes, tu la hais, même si j’en ignore la raison. Mais j’aimerais vraiment comprendre ce qui te pousse à vouloir lui laisser la vie sauve alors qu’elle n’aurait pas hésité à te trancher la gorge si elle en avait eu l’occasion. Finalement, l’humain semblait mieux maîtriser sa rage qu’il ne l’aurait cru.
Il s’assit près d’eux et attendit les explications de Valion tout en jetant un regard vers la jeune femme que sa blessure devait faire souffrir, enfin si elle avait repris conscience. D’ailleurs, il attendrait que cette dernière récupère ses esprits avant de livrer son verdict. Les deux l’avaient déçu, même si ce n’était pas sur le même plan. Ezelya était fragile et manquait d’endurance mais son envie de tuer était bien présente. Quant à Valion, il était fort et puissant, possédait cette rage caractéristique que recherchait le loup mais son refus de tuer ses adversaires l’agaçait.
- Tu as échoué, Valion. Dit-il finalement en donnant son verdict. Néanmoins, le Demi-dieu ne le renvoya pas immédiatement, préférant s’assurer qu’Ezelya survivrait avant de se débarrasser de son second candidat.
Quel contraste saisissant. Son teint reflétait les attraits du soleil, sa chaleur dorée, sa délicatesse et sa légèreté. Et pourtant, le sel de la mer avait ajouté son propre grain, durcissant ses traits, ternissant le hâle de l'astre. Il n'avait toutefois pas chassé ses courbes naturelles, vestiges d'un passé ancré sous sa peau. Témoins de toute une histoire, ses yeux impassibles se faisaient le mur d'une vérité enfouie, cachée au plus profond de l'océan tumultueux. Ses nuances grisées ressemblaient aux siennes et pourtant, Valion ne s'y reconnaissait pas. Jusqu'alors, il n'y avait décelé qu'un froid dangereux, qu'un flirt avec la mort. Mais leur expression s'altéra devant l'insistance de sa poigne. Où était partie cette rage qu'il cherchait éperdument à étouffer ?
Il éprouva ensuite une sensation de douceur, trop ténue pour qu'il puisse la saisir immédiatement. Si seulement il arrivait à décrocher son regard de la vie qu'il tenait entre ses mains, il aurait pu apercevoir les doigts d'Ezelya sur leur étau mortel. Mais le contact était une goutte, glissant lentement sur la surface consciente sur jeune homme. Son murmure lui fit cligner des yeux plusieurs fois. Il tiqua sur le nom employé, puisqu'il ne lui était clairement pas destiné. Ses larmes furent le torrent qui se déversa dans son esprit soudainement confus, se débattant pour remettre pied dans le présent. Il relâcha sensiblement sa prise sans la défaire. C'était son seul ancrage dans le présent, il avait peur de se noyer s'il lâchait.
Le demi-dieu lui rappela alors son illustre présence, et son ordre impérial finit de déclencher ce retour à la réalité auquel il aspirait. Le choc de l'état alarmant de la pirate se mêla aux paroles toujours plus accablantes du fils d'Aqua. Telles un parasite vorace à l'affût de la moindre parcelle d'esprit sain, elles étaient des attaques destinées à le faire basculer dans la violence, encore. Regagnant peu à peu de l'assurance, il s'évertuait à les dévier, à défaut de pouvoir pleinement les éliminer. Bien incapable de faire disparaître la rage qui l'avait brutalement saisi et imprégnait toujours son corps, il la tourna vers le Loup divin, et tenta, au mieux, de la brider. Il n'était plus assez hors de lui pour être suicidaire en déversant son animosité sur cet être, peu importe à quel point il en avait envie en cet instant.
« Tu as tort, enfant de l'Eau. »
Il contemplait toujours la jeune femme et la grande ouverture dessinée à même la chair. Il y avait beaucoup de sang, Valion ne l'avait pas ratée.
« Je suis désolé. »
Ce fut le seul remord qu'il pouvait se permettre vu l'urgence de la situation. La maintenant d'une main contre le pilier de glace, il sortit de l'autre deux gélules Anez de son petit sac.
« Restez éveillée. Avalez ça. »
Sans vraiment lui laisser le choix, il inséra les deux comprimés dans sa bouche et lui donna une légère claque, espérant obtenir quelque réaction. Puis il plaqua sa main sur ses lèvres et fit pression sur sa mâchoire pour l'inciter à ingérer. Ça risquait de l'engourdir un peu mais cela devrait nettement soulager la douleur. De toute façon, sa condition ne lui permettait pas d'être en pleine possession de ses moyens. Une fois sûr qu'elle les ait avalés, il la laissa doucement glisser jusqu'au sol.
Elle perdait trop de sang. Il sortit son rouleau de bandes et en déchira une bonne partie à l'aide de ses dents. Il défit le corset d'Ezelya et releva sa chemise avant d'enrouler son torse dans le tissu pour couvrir sa blessure au possible. Puis il serra d'un mouvement sec et noua les deux bouts. Il prit ensuite son pouls et alors seulement, il se tourna vers Nagah, toujours en essayant de contenir les vives émotions que ce dernier lui inspirait.
« Je ne la hais pas. Et je ne suis pas faible. Il faut bien plus de force pour épargner ses ennemis que pour les achever. Ta haine t'aveugle complètement si tu n'es pas capable de réaliser cela, enfant d'Aqua. »
Puis le verdict tomba, sans surprise. Valion resta droit et le fixait sans sourciller.
« Bien. Maintenant finissons-en. Laisse-nous partir ou, si tu la choisis, hâtons-nous hors d'ici pour que je puisse trouver de quoi la recoudre, ou quelqu'un. »
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : dongho Kang Date d'inscription : 14/04/2018 Messages : 152Double Compte : Steesha, Geoffrey De Vaillance Elément : Métier : Pirate (et maintenant noble à temps partiel) Invocation(s) : Nagah (mon petit loup grognon) Inventaire : Rapière
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : dongho Kang Date d'inscription : 14/04/2018 Messages : 152Double Compte : Steesha, Geoffrey De Vaillance Elément : Métier : Pirate (et maintenant noble à temps partiel) Invocation(s) : Nagah (mon petit loup grognon) Inventaire : Rapière
La prise sur son cou se fit plus légère, et l'air put de nouveau parvenir à ses poumons, ce qui força la jeune femme à rouvrir les yeux. Elle n'était pas morte ? Non... Vu la douleur que chaque respiration lui amenait, elle ne pouvait pas être morte. Seul un corps encore bien en vie pouvait apporter autant de douleur. Pourtant, la demoiselle était encore dans le brouillard. Le rouge qui obstruait sa vision était encore là, mais en plus, des points obscurs dansaient devant ses yeux. Que pouvait-il bien se passer ? Valion avait il renoncé à la tuer ? Pourtant, elle sentait encore sa peau contre son cou, ainsi que sa propre main, posée sur celle de son tueur. Elle voulait encore mourir, mais le monde semblait se mouvoir autour d'elle, comme pour lui signifier qu'elle en faisait encore partie. Au loin, la voix de Nagah avait commencé à se faire entendre. Que pouvait bien dire le demi-dieu ? Elle entendait sa voix, son ton, mais elle ne distinguait aucune de ses paroles. Parlait - il à Valion ? Avait-il changé d'avis quant au sort qu'il réservait à ses pantins ? Non... De ce qu'elle avait vu, le loup n'aurait pas hésité à la laisser mourir. Alors pourquoi n'était - elle pas morte ? Pourquoi pouvait - elle encore sentir la vie en elle ? C'est quand elle se posa cette question que sa gorge fut totalement libérée de la poigne de Valion. Son corps, criant de détermination, se raccrocha à ce moment d'espoir et tenta d'aspirer le plus d'air possible, ce qui provoqua une quinte de toux, puis sa respiration se fit plus lente, mais toujours aussi sifflante. Lentement, sa vision se rétablissait, mais c'était surtout son oreille qui entendait mieux. La voix de Valion était très proche, et cette fois, elle put capter certaines paroles. Il était désolé. Elle ne comprenait pas trop de quoi, mais elle appréciait le regret dans sa voix. Peut être que dans un autre contexte, elle s'en serait inquiétée, comme elle s'inquiétait des changements de tons de la voix de son papillon ou de la tristesse dans les yeux de ses enfants avant leur disparition. Seulement, avec la tête aussi encombrée et plongée dans un tourbillon de douleur, elle ne pouvait pas vraiment s'inquiéter pour qui que ce soit. Avoir été un peu plus consciente, elle se serait peut être fait la remarque que la tristesse n'était plus la, et la rage non plus, mais encore une fois, il y avait des choses plus importantes. Importantes comme sa bouche qu'on ouvrait pour y mettre quelque chose, ainsi qu'une douleur sur sa joue, qui lui arracha un grognement. A ce moment, une main se posa sur sa bouche -elle l'aurait bien mordue, avoir été capable de bouger- et on fit pression sur sa mâchoire. La demoiselle avala les choses étranges, dans l'espoir de libérer sa bouche pour de nouveau sentir l'air. On la relâcha ensuite et elle glissa lentement jusqu'au sol. Que se passait-il, bon sang !? Elle cligna plusieurs fois des yeux, et lentement, la douleur se mit à se faire plus discrète. Elle ne sentait toujours pas vraiment son corps et était incapable de bouger, mais au moins elle ne souffrait plus autant. Elle sentit vaguement l'air se glisser sous ses vêtements, ainsi qu'une pression se faire sur la blessure qui l'avait mise dans cet état, mais elle ne fit pas le rapprochement avec l'image floue de Valion qu'elle voyait toujours en face d'elle. Finalement, tout le mouvement se calma et elle put reprendre doucement un peu d'emprise sur la réalité. La voix du jeune homme se fit encore entendre, et elle put entendre ce qu'il disait, les yeux entrouverts. 《 - Je ne la hais pas. Et je ne suis pas faible. Il faut bien plus de force pour épargner ses ennemis que pour les achever. Ta haine t'aveugle complètement si tu n'es pas capable de réaliser cela, enfant d'Aqua. 》
Elle considéra ses paroles. Était - ce vrai ? La vraie force résidait - elle dans le fait d'épargner ses ennemis ? Elle y réfléchit un instant, et se dit que c'était exactement le genre de paroles qu'aurait tenues Eänwen. En refermant les yeux, la jeune femme chassa au loin le tourbillon qui risquait de l'emporter si elle pensait à ses actions. A la place, elle rouvrit les yeux pour essayer d'y voir plus clair. C'est la qu'elle entendit le vedict de Nagah. Si Valion avait échoué... Avait - elle gagné ? Elle ne put s'empêcher de ressentir une pointe d'injustice. Elle avait perdu le combat... Comment pouvait - elle gagner le support d'un demi dieu ? Elle ouvrit la bouche pour parler, mais le jeune homme l'interrompit, faisant comprendre au loup l'urgence de la situation. Ezelya le sentait, il lui fallait quelqu'un pour la soigner. Heureusement, le bateau n'était pas très loin d'ici... Elle eut un petit sourire à l'inquiétude de Valion. Il regrettait son coup, alors même qu'il l'avait presque tué. Elle en fut presque attendrie.
《 Nagah... 》
Sa propre voix la prit par surprise, tellement elle était en mauvais état. Elle souffla, toussa, et se reprit.
《 Ce serait un honneur pour moi de t'avoir à mes côtés... Mais j'aimerais être en vie pour cela. 》
Elle se tourna vers Valion, du moins, tourna son regard vers lui.
《 Mon bateau n'est pas très loin d'Heilan. On me soignera là - bas. 》
Pour elle, il était très clair qu'on ne devait pas la soigner à Heilan. Si Ari avait des amis en ville, ils la reconnaîtraient, et il entendrait parler de sa blessure. Avoir Ari à dos pour le restant de ses jours était quelque chose qu'elle voulait éviter, comme le fait de l'inquiéter inutilement. Quoique... Elle se doutait qu'il devait se faire des millions de scénarios dans sa tête. Peut être même avait il pris le bateau jusqu'au Temple et l'attendait à l'extérieur... Ça aurait été son genre. La demoiselle chassa ces pensées. Après tout, son jumeau était occupé avec d'autres choses importantes. Ses mésaventures ne devaient pas l'intéresser. Malgré la douleur et ses muscles faibles, Ezelya tenta de se relever, mais comprit très vite que cétait inutile. Elle était incapable de bouger ses jambes toute seule.
《 Par contre... Je ne dirais pas non à un peu d'aide ? 》
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Darenrin Date d'inscription : 03/04/2018 Messages : 125Double Compte : / Liens vers la fiche : Par ici Elément : Métier : Hors-la-loi Invocateur : Ezelya Kor'lenter Inventaire : Pierre de télépathie liée à Ezelya
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Vexation, frustration, colère... On aurait pu croire qu’il aurait ensuite laissé libre court à la rage si caractéristique du Demi-dieu pour remettre cette saleté d’humain à sa place - ou plutôt six pieds sous terre - mais non. Il était blasé, purement et simplement blasé. Toute cette bienveillance que dégageait l’humain lui donnait la nausée, même si l’envie meurtrière ne resterait pas loin derrière. Les remarques désobligeantes, les insultes... Ce petit jeu qu’il avait instauré entre lui et Valion ne l’amusait plus. Pouvait-il seulement imaginer l’impact de ses propos ? Évidemment, il n’avait pas tort sur toute la ligne et la preuve la plus évidente était qu’il semblait avoir bien compris que Nagah ne jurait que par la colère et la haine. Et ce qui alimentait cette rancune grandissante n’était autre que les humains que les Quatre leur avaient imposé en guise de punition divine.
Aussi, il ne jugea pas utile de répliquer aux paroles de Valion et se contenta donc de l’ignorer. Assailli par l’ennui qu’avait pris la tournure des récents évènements, le Demi-dieu resta silencieux et observa l’humain soigner la jeune femme qui deviendrait - si elle survivait - son invocatrice. S’il avait été en pleine possession de ses moyens, il aurait pu lui fournir des soins adaptés sans aucune difficulté. Mais à l’intérieur du temple, sa magie restait bridée. Et de toute façon, il n’avait aucune envie de développer la moindre forme d’attachement pour un humain, que ça soit par pitié ou autre. Toujours silencieux et calme, il attendit qu’Ezelya reprenne ses esprits pour lui proposer de sceller le pacte. D’ailleurs, lorsqu’il entendit son nom, ses oreilles se redressèrent et son attention se reporta immédiatement vers la propriétaire de la voix qui - soit dit en passant - paraissait assez faible.
« Ce serait un honneur pour moi de t'avoir à mes côtés... Mais j'aimerais être en vie pour cela. »
Evidemment, c’était compréhensible. De plus, un invocateur mort ne lui servirait strictement à rien. Mais pour sortir d’ici avec Ezelya, il devait avant tout sceller le pacte pour devenir son invocation. Que c’était humiliant de penser qu’il serait - à partir de ce moment - complètement soumis aux ordres qu’elle pourrait lui donner. Mais étant donné leur penchant commun pour la destruction et le chaos, Nagah ne craignait pas vraiment d’être bridé par son invocatrice dans ses élans meurtriers. Par ailleurs, il espérait que celle-ci ne se laisserait pas manipuler par Valion et son incommensurable bonté. En fait, si elle pouvait tout simplement lui demander de le tuer, il n’en serait que doublement satisfait. Mais étant donné que le jeune homme lui avait sauvé la vie, il doutait de l’aboutissement de cette requête.
- Tu le seras, ne t’en fais pas. Mais avant de quitter ces lieux, j’ai besoin de sceller un pacte avec toi... Un pacte de sang. Sans quoi, je ne pourrais pas t’accompagner à l’extérieur. Il marqua une pause, le temps pour elle de comprendre ses propos vu son état de faiblesse avancé. Tends-moi juste ton bras, je m’occupe du reste. Il attendit qu’elle s’exécute et se blessa volontairement, regardant son sang couler sur le sol gelé, puis il passa sa patte dans le liquide de couleur bleu et la leva pour ancrer ses griffes dans le bras d’Ezelya. Il insista jusqu’à voir du sang perler sur le membre et mêla son sang au sien en appuyant sa patte sur la blessure - tout à fait superficielle quand on la comparait à la plaie béante qui remontait sur la poitrine de la jeune femme - et attendit quelques secondes que la magie des Quatre opère. Il retira finalement sa patte dans un faible soupir et s’écarta sensiblement en observant Ezelya, pensant ressentir quelque chose maintenant que le lien s’était fait.
« Par contre... Je ne dirais pas non à un peu d'aide ? »
Son regard dévia vers Valion. Après tout, c’était lui qui était le plus à même de l’aider à marcher. Nagah, lui, pourrait la porter sur son dos mais, encore une fois, il n’en avait guère envie. Alors, s’il pouvait refiler le sale boulot à l’humain, il ne se gênerait pas pour le faire. Laissant les deux humains se débrouiller, il se concentra pour faire apparaître une sorte de tunnel aquatique qui les ramènerait vers sa cellule. En fait, ce passage relierait tout simplement l’arène à la geôle du Demi-dieu. Il leur suffirait maintenant de traverser l’étendue d’eau en empruntant le tunnel. Bien qu’il aurait pu noyer ses hôtes à nouveau pour les faire quitter l’arène, il jugeait que - vu l’état de son invocatrice - il était préférable de lui éviter de nouvelles émotions fortes. Une fois tout ce beau monde arrivé à destination, le tunnel disparut derrière eux et ils retrouvèrent l’ambiance morbide de la sanglante prison du Demi-dieu. Une nouvelle porte s’ouvrait à lui et cette chère « liberté » lui tendait les bras. Mais au lieu de foncer directement vers celle-ci, il se retourna pour jeter un regard en arrière. Il ne fallait pas qu’Ezelya meure ou tout ce qu’il aurait fait jusqu’ici n’aurait servi à rien.
Royalement ignoré par le capricieux Loup divin, Valion demeura à son tour silencieux. Maintenant qu'il avait échoué son épreuve, ce dernier ne lui portait sans doute plus aucun intérêt. Tant mieux. S'il pouvait se passer de ses remarques venimeuses, c'était très bien ainsi. Le chasseur croisa les bras en l'observant sceller le Pacte. Son cœur se serra néanmoins. Il ne savait pas s'il devait plaindre la jeune femme d'être associée à pareille divinité, ou s'il devait craindre le redoutable combo qu'ils pouvaient former.
Mais l'heure n'était pas à l'anticipation. Gardant sa mine renfrognée et ses nerfs sensibles, il tourna la tête vers Ezelya à l'entente de sa demande, puis jeta un coup d’œil sur son invocation nouvellement acquise. Visiblement, cette dernière n'était pas d'humeur salvatrice. Le poil hérissé par ce manque de considération, Valion lui adressa un regard mauvais. Il le soupçonnait d'être parfaitement capable de les aider mais se garda de lui en faire la remarque. Encore une fois, même si ça le démangeait, ça n'aurait servi qu'à conforter Nagah dans ses pensées.
Il souleva délicatement la capitaine pirate pour la prendre dans ses bras et emprunta le tunnel magique. Ses muscles endoloris firent part de leur désapprobation mais le forgeron chassa mentalement cette douleur. C'était comme après de longues heures de travail, où son corps réclamait repos alors que son esprit restait concentré sur la dernière pièce à assembler pour finir son oeuvre et partir tranquillement. Il prit courage dans cette comparaison et s'engagea vers la sortie, un dernier regard pour les malheureux cadavres qui resteraient à jamais ici, loin de leurs proches.