Se quitter pour mieux se retrouver

11/05/2017

Se quitter pour mieux se retrouver

Xion s'éxécute, aussi efficace que ce que j'attends d'elle. Le Pacte avait certaine eu un rôle là dedans, mais je me plaisais à penser que sa volonté pesait aussi dans la balance. Je l'observe faire, en silence, attendant patiemment le déroulement des évènements, jusqu'à ce qu'elle me donne les clés. Sans attendre et en couvrant un maximum leurs bruits, je pose mon genoux libre à terre pour libérer ma cheville prisonnière. Puis je me rapproche de la porte, passe mon bras à travers les barreaux et les ouvres à leur tour, laissant les clés sur le loquet. Je n'avais pas grand intérêt à les garder, si ce n'est dans le cas où je me retrouverais à nouveau prisonnière ici. Mais ce n'était évidemment pas dans mes projets.

J'ouvre la porte, elle grince légèrement et me tends instantanément. Les lueurs de Xion me permette d'y voir suffisamment clair pour rejoindre le grand coffre où ces cons là avaient « rangé » mes affaires. Rapidement, je remets mon plastron, récupère mes armes et le reste de mes affaires mais... Non... Non non non non non. C'est pas vrai ?! Je me tétanise littéralement, les yeux prêts à sortir de leur orbite. Elle n'est pas là ! Frénétiquement, je me mets à observer le sol tout autour de moi mais ne trouve rien, je sens alors mon sang commencer à bouillonner mais les mots de Xion me récupère alors que j'étais au bord d'un précipice incontrôlable.

Je la fixe, une seconde, avant de retrouver ma conscience. Je me redresse alors, finis de serrer mes armes à ma ceinture et m'approche du premier qu'elle assomme. Rapidement, je lui retire ses gants. La présence de Xion me rappelle qu'elle m'avait conseillé d'avoir des gants, pour la prochaine fois où j'aurais à monter sur son dos. La prochaine fois n'allait sûrement pas tarder. Elle s'occupe du deuxième pendant que j'enfile mes nouvelles acquisitions. Pas le temps pour plus de fouille, c'est dommage.

Je me redresse alors et des bruits de pas attire subitement mon regard à la sortie alors que Xion s'y est déjà posté. Les secondes s'enchaînent, la retour d'Oblivion me foudroie et me mets en colère. Mais à vrai dire, j'ai à peine le temps de la voir que Xion prends déjà les choses en... queue et moustaches. Un éclair d'inquiétude frappe mon âme, la voyant ainsi succomber à un étranglement, comme si je n'avais pas conscience que Xion s'était certainement arrêté avant l'erreur fatale. Rapidement et en quelques pas, je m'approche d'Oblivion pour empêcher sa chute en l'attrapant sous les aisselles. Par instinct, j'approche mon visage du sien pour être sûr qu'elle respire encore. C'était le cas.

Je passe alors l'un de ses bras sur mes épaules, intimant à Xion qu'elle pouvait la lâcher et que j'allais m'occuper de la déposer à l'extérieur. Mais en sortant, je pouvais moi même commencer à sentir l'agitation. Effectivement, la présence d'autres enfants divins étaient à redouter, ils savaient se repérer les uns les autres. Je grogne, jure et peste, les babines retroussés. Finalement, j'opte pour une autre tactique. Je tends Oblivion à Xion.

❝ Tiens, attrape là, elle va être utile finalement. On l'embarque avec nous. On doit partir d'ici et vite. ❞

Puis en quelques gestes maitrisés, je grimpe sur le dos de Xion, la laissant nous mener vers la sortie la plus proche. Effectivement, les gants n'étaient pas de trop. Quelques mètres plus tard, j'entends au loin et face à nous, des Gardes nous ordonner de nous arrêter, éclairés par de faibles torches disposées par ci par là. Je grogne à nouveau, montrant les crocs avant de dégainer mon épée d'un geste, la pointant sur Oblivion.

❝ Je détiens la Garde Dorée. Je vous jure que si vous tentez quoi que ce soit je l'égorge ! ❞

Je les vois et les entends déjà refréner leur ardeurs alors que je distinguais déjà plusieurs arcs tournés vers moi. Subitement, je pense au fait que mes mots allaient certainement troubler Xion, la contradiction entre ce que je lui avais demandé et ce que je menaçais de faire pouvait être déroutant. Alors je murmure, très bas et rapidement, juste pour elle.

❝ On la garde en vie, c'est juste histoire de pouvoir sortir tranquille. Maintenant on se casse d'ici et vite. ❞

Sur la fin, ma voix était plus forte et plus tranchante. Je laisse alors Xion entamer notre fuite, à l'allure qu'elle jugerait elle même suffisamment rapide. Tout ce que j'avais à faire, c'est me cramponner et c'est ce que j'allais faire. Une fois assez éloigné, je me retourne vers eux et gueule à nouveau.

❝ Et si vous nous suivez, c'est la même ! Bande de cons... ❞

Je finissais en me retournant vers la direction que l'on prenait, pestant presque seulement pour moi même et Xion éventuellement. Je lui demandais ensuite de s'éloigner pour être, selon elle et ses sens, suffisamment en « sécurité » au moins pendant quelques minutes. Il y avait les Montagnes et la Forêt autour de nous. Peut-être une caverne, une clairière au milieu des arbres, peu importe. Il nous fallait un endroit tranquille ou déposer Oblivion, je ne comptais pas me la trimballer éternellement.

Codage par Libella sur Graphiorum

15/08/2018

Se quitter pour mieux se retrouver

La femme se débat. Ses jambes, même libres, ne lui sont d'aucune aide face à la force divine. Son corps finit par s'alourdir. Sa conscience est étouffée, ça y est. Xion allait la déposer silencieusement sur le sol quand Lagertha décide de l'aider. Ah non, de s'en charger complètement. C'est parce que c'est une femme qu'elle fait plus attention ? La renarde a pu observer cette considération dans l'attitude de son humaine.

Elle la lâche sans discuter puis se glisse à l'extérieur. Un frisson parcourt ses membres. C'est comme si elle sentait les autres divins la renifler. Elle se détourne de cette sensation désagréable pour s'attacher à la seule qui lui importe. L'agitation de son élue. Cette dernière n'émane pourtant pas de la situation. Elle est gardée à l'intérieur. Plus intime.

Elle ne saisit pas pourquoi il faut emmener le poids mort mais obéit. Sa confiance en Lagertha suffit amplement. Elle se baisse légèrement pour faciliter la montée de son humaine sur son dos puis saisit la femme inconsciente dans sa gueule. Elle n'est pas spécialement délicate mais la tient par sa taille, protégée par une tassette. Ses crocs la perceront moins facilement que sa peau.

La renarde étend ses sens pour s'orienter dans cet endroit inconnu. La sortie qu'elle repère est gardée. Tant pis, elle n'a pas trop le choix. La cheffe de clan lui indiquera quoi faire. Un grognement sourd s'échappe de sa gorge lorsqu'ils les repèrent, faisant écho à celui de son humaine. Elle s'apprête à forcer leur fuite quand celle-ci prend la parole. Instinctivement, sa prise se resserre sur l'otage. Puis se détend immédiatement avec la précision soufflée.

Désorientée par ce constat très flou, la fille d'Aqua met quelques secondes à se ressaisir. Les hommes se rapprochent. Eux ne sont pas accompagnés d'un divin. Elle prévient dans un murmure légèrement étouffé par l'obstacle entre ses crocs :

« Accroch'toi. »

Elle attend encore un peu, misant sur l'effet de surprise. Une fois à portée, elle bondit au-dessus du petit groupe et entame sa course. Lagertha se tient à sa crinière épineuse. Ça ne la gêne pas. Contrairement à la discrétion demandée dans le camp, son humaine se met à hurler d'une voix menaçante. Ses grognements sont contagieux. La renarde s'y joint. Elle croquera les audacieux. Ça ne la dérange pas d'y retourner pour le prouver, même si elle doute de pouvoir repousser tout le monde.

Xion va trop vite pour que ses pattes s'enfoncent dans la terre. Il ne faut pas qu'on puisse la pister. Elle ne sent rien dans les airs pour l'instant. La montagne, elle ne connaît pas trop. Mais ça lui semble plus sûr que la forêt si elle trouve une caverne. Elle sera repérée peut-être plus facilement par ses pairs. Pas grave, elle se remettra à courir.

Au bout d'une quinzaine de minutes, la renarde sent l'humidité d'une grotte à proximité. Vide. Elle l'indique à son humaine et s'y engouffre, puisqu'elle ne reçoit pas d'ordre contraire. Elle allait lâcher son paquet avant de se rappeler son apparente préciosité. Elle l'étend délicatement sur le sol froid et rocailleux. L'armure est abîmée, mais elle n'a pas endommagé la chair. Intrigués, ses yeux dorés détaillent le visage de la soldate pour la première fois. Rapidement, car autre chose la préoccupe.

« Tu es blessée. Ça saigne. »

Elle ignore si le problème vient de la plaie ou du bandage mal fait, mais le sang de Lagertha irrite son odorat depuis leur fuite. Ils paieront pour ça.

Codage par Libella sur Graphiorum

Crédits Image - Max Ramirez

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

11/05/2017

Se quitter pour mieux se retrouver

A l'avertissement de Xion, je m’exécute, m'accrochant du mieux que je le pouvais, quitte à en avoir mal aux mains. Les gants aidaient grandement, mais sa crinières n'en restait pas moins potentiellement dangereuse. Il y avait de quoi s'accrocher, entre son saut au dessus des têtes dévissées par la surprise et sa vitesse de déplacement. J'arquais mon dos pour éviter la moindre prise au vent. Plusieurs minutes s'écoulent alors jusqu'à enfin trouver une caverne qui pourrait nous accueillir quelques instants.

Xion y dépose délicatement Oblivion, dont j'observe maintenant le corps reposant sur le sol. Puis la fille d'Aqua me rappelle à l'ordre et dans un sursaut, je me souviens de quoi elle fait mention. D'un regard vers l'arrière, j'observe mon épaule dont le bandage avait effectivement mal tenu. Je soupire alors avant de descendre de son dos.

❝ T'en fais pas, c'est pas grand chose. On soignera ça une fois en sécurité. ❞

Je laisse une main posé sur son flan, lui accordant un regard qui se voulait rassurant, mais je doutais d'y parvenir. Mon esprit lui était tourmenté ce soir et je me sentais bien incapable d'en montrer l'inverse. Je baisse un instant le regard, en soupirant de nouveau, alors que des gémissements en arrière appellent mon attention. Je me tourne vivement vers Oblivion qui grimace, sans doute ses esprits lui reviennent.

Sans attendre, je sors mon épée de son fourreau, accroché à ma ceinture fraichement récupérée. Je tends la pointe de la lame vers elle avant qu'elle ne retrouve complètement conscience. Xion posté derrière moi, sans doute d'un air moyennement chaleureux, moi la menaçant de ma lame d'un air similaire, je pouvais être certaine qu'elle n'allait pas faire de faux pas. J'osais même lui faire conscience sur ce point.

Néanmoins je serrais les dents. La voir ainsi ne m'étais pas particulièrement confortable, je devais bien l'admettre. Quelques bruissements, sans doute le vent, à l'extérieur me rappellent que nous ne sommes pas encore tout à fait sortit de ce merdier. Je pose à nouveau ma main sur Xion, sans quitter Oblivion du regard, et m'adresse à la fille d'Aqua d'une voix plutôt basse.

❝ Sois sur tes gardes, si tu sens la moindre présence suspecte, dis le moi. ❞

Puis je détache ma main et m'avance d'un pas vers Oblivion qui était peut-être en train de se redresser. Mes paupières se plissent, dans un rictus plutôt étrange, teinté de malaise et de colère. Pourquoi les Quatre s'amusaient-ils ainsi de moi ? A cette rageante pensée je lève une babine, montrant un crocs avant de m'adresser à la Garde Dorée, anciennement mon amie. Je n'avais pas spécialement le temps de me perdre dans une discussion profonde, alors j'allais droit au but.

❝ Mon écharpe ? Elle est où ? ❞

Mon ton était sec, plein d'une amertume non dissimulée que, je pense, elle pourrait aisément comprendre. Moi qui m'était aventuré jusqu'à chez elle pour la récupérer, j'étais persuadé qu'elle avait conscience de son importance. Mais allait-elle seulement aller dans mon sens, après tout ce qui s'était passé ?

Codage par Libella sur Graphiorum

01/09/2017

Oblivion avait incroyablement mal à la tête. Elle avait pour ainsi dire perdu l’habitude de se faire mettre au tapis comme une débutante. Son esprit était toujours aussi engourdi et elle avait du mal à refaire surface. Une part d’elle semblait en effet vouloir rester là où elle était, cachée dans un recoin de son corps, à l’abris de l’extérieur.
Mais elle se faisait lentement tirer faire la surface, comme si quelqu’un ou quelque chose lui avait attrapé le bras et la forçait à remonter. Elle se débattit vaguement en grognant, pas coopérative du tout. Non, non, elle ne voulait pas y retourner ! Le conscience, les questions, tout ça, elle en avait assez, elle en avait marre. Pitié.

Mais point de pitié pour elle. Tout à coup elle ouvrit les yeux en portant une main à son crâne avec un nouveau grondement de douleur et de dépit prononcé. Elle ne fit pourtant pas mine de se relever. Sous elle, son cerveau comprenait que c’était le sol. Froid et dur, ce n’était pas franchement confortable mais c’était mieux que rien.
Autour de ses hanches, quelque chose la gênait. Elle tâtonna et trouva que ses tassettes d’armure avaient une forme étrange, pas comme d’habitude. Tiens, elle avait celles de quelqu’un d’autre…?
Puis les voix arrivèrent à ses oreilles. Deux. L’une qu’elle aurait reconnu entre toutes, et la seconde, emprunte de magie, lourde et millénaire. Une Invocation.

Le cerveau sursauta en même temps que son coeur à cette information et elle se redressa vivement sur un coude. S’immobilisant immédiatement parce que le sol tournait dans tous les sens. Elle allait vomir. C’était sûr. Elle ferma les yeux, forts, inspira. Sa gorge la brûla. Ca grattait. Comme si elle était malade ou quelque chose. Elle toussa du coup, mais ça fit encore plus mal, alors elle se retint de tousser. On aurait vraiment dit qu’elle allait vomir.
Mais non. Elle rouvre un oeil, puis deux, tout en modulant sa respiration. Si elle ne respire pas trop profondément, ça va.

Et là, c’est l’épée de Lagertha pointée sur elle qui l’accueille. De mieux en mieux. Non contentes de l’enlever, puisqu’il s’agit visiblement de ça, vues qu’elles sont dans une grotte… En plus elle la menace… Pour lui demander où est son écharpe ? Vraiment ? Si le but de cette n’avait pour objectif que ça, Oblivion hésite entre rigoler et l’insulter.
A la place elle ne dit pas grand chose, soutenant le regard brun sans frémir. Puis elle déglutit difficilement et finit par répondre, d’une voix douloureuse et éraillée :

“Ce n’est pas moi qui l’ai.”

Une semi-vérité en réalité. Elle se souvient parfaitement avoir vu la Duchesse l’emmener après avoir marché dessus. Mais ça, elle n’était pas forcément obligée de le dire.

Pourquoi faisait-elle de la résistance de la sorte ? Les raisons étaient multiples. Elle ne voulait pas faciliter la tâche de son ancienne amie. Les fautes s’ajoutaient peu à peu à son dossier et ne faisaient qu’alourdir les charges contre elle. Non content d’avoir tenté de détrousser une noble et son escorte, elle a aussi tué des Gardes Dorés, puis maintenant elle l’enlève ?
La colère ne faisait que grimper et Oblivion se répétait les fautes de la nordienne en boucle, comme un mantra, pour arriver à considérer Lagertha, enfin, comme une ennemie.

Si on lui avait dit qu’elle aurait tant de mal que ça à régler le cas de cette femme, qui après tout était une étrangère, juste parce que des années auparavant elles avaient été amies… Elle n’y aurait pas cru. Et pourtant. Tout les opposait, et rien n’était fait pour que ça aille mieux, leurs choix de vie respectifs étant assez évocateurs, mais cette saleté de nostalgie, appelez ça comme vous voulez, s’obstinait à ne pas lâcher prise et à ramener, sans cesse, de vieux souvenirs désuets sur le devant de la scène pour la faire hésiter. C’était fatiguant.

Elle demanda donc, d’un ton froid, celui qui caractérisait chez la Garde Dorée une espèce d’agression :

“Tu m’as enlevé juste pour me demander ça ? Sérieusement ? Dis-moi que t’as pas fait ça.”

Car Oblivion craignait désormais que des soupçons de collusion avérée pèsent sur elle. Jusqu’à présent, tout aurait pu être expliqué sans que leur lien de connaissance soit mise en cause, mais maintenant ? Surtout si elle s’en sortait vivante. Elle serait interrogée, c’était certain, et il faudrait qu’elle mente, évidemment. Joyeuse perspective qui ne fit qu'augmenter d'un cran son agacement et sa colère.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

15/08/2018

Se quitter pour mieux se retrouver

Xion tire une moue un peu inquiète. Lagertha dit que sa blessure, ce n'est pas grand chose. C'est pas tout à fait vrai. Mais bon, ce n'est pas urgent au point qu'elle l'attrape et la conduise d'urgence dans un village. Leur paquet bouge. La renarde l'observe se réveiller. Rien ne transparaît dans son regard neutre. Avec sa faible constitution humaine, la femme ne sera pas d'attaque avant un moment. Sa cheffe de clan aura l'avantage, vu son état. Elle veille quand même. On ne sait jamais. Les mots soufflés par Lagertha s'ancrent dans son esprit.

« Oui. Je reste vigilante. »

Et puis son élue se remet à crier. Décidément. Elle sent sa colère. Elle aussi aurait préféré punir le camp entier pour avoir osé enfermé son humaine. Enfin, si elle l'avait emmenée à la base, la situation serait peut-être différente.

Une écharpe ? Son regard doré semble un peu perdu. La conversation lui échappe. Quelque chose la tourmente. Elle s'éloigne pour laisser son élue gérer la soldate. Elle ignore ce que Lagertha a en tête à son sujet, de toute façon. Ça va lui permettre de sonder les environs dans le calme. Et de souffler aussi. Sur terre, elle peut gérer quelques pointes de vitesse de la sorte. L'endurance n'est pas son fort en revanche.

La fille d'Aqua s'allonge. C'est vrai ça. Pourquoi Lagertha n'a pas requis sa présence dans cette bataille ? Ni même celle de Galifey ? Elle pose doucement sa tête sur ses pattes avant. Un petit soupir soulève brièvement ses babines. Elle suit distraitement la conversation. La réponse pas très claire de la femme ne va pas plaire à son humaine. Ça c'est sûr.

La prochaine réplique de sa part déclenche un grondement sourd. Tout son corps vibre. Il retentit au sein de la caverne puis s'y étouffe. La soldate a intérêt de faire attention à comment elle s'adresse à Lagertha. Xion n'aime pas l'animosité dans sa voix. Qu'elle ne soit pas contente d'avoir été emmenée, la renarde peut comprendre. Mais qu'elle feule et crache comme un animal blessé, sans aucun respect pour son élue, certainement pas.

Qui est-elle pour se le permettre d'abord ? N'a-t-elle pas peur de ce qui peut lui arriver ? Lagertha peut décider de lui trancher la gorge à n'importe quel moment. La fille d'Aqua serre la mâchoire. Il serait si facile de briser son petit corps.

Codage par Libella sur Graphiorum

Crédits Image - Max Ramirez

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

11/05/2017

Se quitter pour mieux se retrouver

La lame toujours en sa direction, je grogne à sa première réponse, en fronçant davantage les sourcils. Ce n'est pas elle qui l'a, hein ? Ca, ca ne répondait pas à ma question, néanmoins, ça m'apportait une autre information : elle savait qui l'avait et elle me le cachait. J'en était presque certaine. A cette idée, ma main serra un peu plus le manche de mon épée. La suite ne me plaisait pas plus, tout comme à Xion à priori, dont le grondement résonne dans toute la caverne. Je jette un œil à la fille d'Aqua en lui étant silencieusement reconnaissance de réagir avec tant d'animosité à l'égard d'une ennemie qui prenait un peu trop ses aises avec moi. Mais là, il s'agissait d'Oblivion. Revenant sur la Garde Dorée, je soupire sèchement en rengainant mon épée.

❝ Putain Oblivion, tu me crois si conne que ça ? ❞

Elle m'avait mise en colère. Moi qui, par je ne sais quel procédé, cherchait à trouver en elle des raisons pour ne pas la haïr, elle ne me facilitait décidément pas la tâche. Elle avait des préjugés sur ma condition ou le camp que j'ai choisis, comme j'en avais pour elle et son poste. Je me détourne alors d'elle, en faisant quelques pas, l'air enragé d'une bête en cage. Cette situation m'agaçait, me mettait mal à l'aise et je ne savais pas quoi faire de tout ça. Les Quatre qui n'avaient de cesse de la mettre sur ma route, contre eux aussi j'étais en colère. Contre moi même aussi, pour ne pas avoir réussis à l'éliminer quand j'en avais eu l'occasion. Il fallait peut-être que je me rende à l'évidence, j'en étais sûrement incapable. Ici encore, je pourrais l'éliminer et facilement en plus. L'excuse de savoir qui avait mon écharpe n'allait pas me leurrer très longtemps.

Instinctivement, mon regard se pose sur le tissu blanc noué à mon poignet, cet objet de focalisation qui était sensé me permettre de m'apaiser et de fixer mes pensées. Doucement, je ralentissais mes pas, jusqu'à m'arrêter, dos à la Garde Dorée. J'inspire et soupire alors, mes yeux se perdant sur la roche autour de nous.

❝ Je t'ai enlevé et utilisé comme otage, pour pouvoir sortir plus facilement du trou dans lequel tu m'a foutu. Mais pour justifier que t'es pas morte, je te laisse te démerder. Parce que si t'étais pas revenue, on en serait pas là. ❞

Ma voix résonnait dans la caverne, j'avais l'impression qu'on pouvait même entendre les battements de mon cœur grâce à ça. Bien sûr que j'allais lui laisser la vie sauve, j'avais bien compris que je serais incapable, d'un jour, prendre sa vie même si ça pouvait régler mes problèmes. Et comme si ce n'était pas suffisant, je préférais même resté dos à elle, peut-être pour éviter de me confronter à cette réalité. Cependant, j'avais retrouvé un peu mon calme et ma voix était plus posée. Je fixais alors la roche sombre face à moi en croisant les bras sur ma poitrine.

❝ Tu sais qui l'a et c'est tout ce que je veux savoir. Alors dis le moi, qu'on en finisse. ❞

Je le sentais, même si je n'avais aucune idée de qui il pouvait s'agir. La connaissant, ça pouvait être n'importe qui digne d'être protégé de moi. Un de ses gars, la noble même peut-être. Tout ce que je voulais moi, maintenant, c'est en finir avec tout ça. Qu'elle me dise où était mon écharpe et qu'elle se barre, loin d'ici.

Codage par Libella sur Graphiorum

01/09/2017

Oblivion n’avait pas les idées claires. Pas du tout. Elle était énervée. Elle avait mal. Elle était déçue. Elle était honteuse. Elle en avait assez. Ca tournait en boucle dans sa tête et elle était à deux doigts d’exploser. Et bien au pire qu’elle la tue, ça lui ferait des soucis en moins tiens. Plus de mariage, plus de carrière, plus d’héritage, plus d’hésitation. Plus rien.

Les grognements colériques qui répondirent à sa question ne lui firent ni chaud ni froid. Oh que ça leur plaise ou non, elle n’en avait rien à faire, rien du tout. Elle était dans la merde jusqu’au cou, alors qu’elle n’avait rien demandé. Et alors les reproches. Encore. Oh oui bien sûr, c’était de sa faute si elle avait été enlevée. Evidemment. Parce qu’elle avait enfin décidé de faire son travail correctement et de laisser ses états d’âme de côté.
Sa réponse fusa, sèche, et nette, de sa voix éraillée.

“Je t’ai foutu au trou pour te sauver les miches. Qu’est-ce que tu crois ? Que les autres t’auraient laissé la vie sauve ? Tu as tué des camarades à eux, des frères d’armes. Tout ce qu’il voulaient, c’était te décapiter sans procès. Et crois-moi, personne n’aurait rien eu à y redire si je n’avais pas pris les devants.”

Quand Lagertha rengaina son épée, Oblivion en profita pour tenter de se relever. Mauvaise idée. La terre recommença à tourner et elle se rassit prudemment, posant sa tête entre ses jambes. Bon, elle allait devoir rester comme ça un moment. Elle poursuivit, amère.

“Mais bon, laisse moi dans la merde, c’est pas comme si j’avais l’habitude. De toute façon, j’ai pas besoin d’aide et encore moins de la tienne.”

Et pour le coup c’était vrai. Elle saurait bien se débrouiller encore une fois pour trouver une explication. S’ouvrir la gorge avec un caillou peut-être ? Ou sa dague ? Oui elle était toujours là, dans sa botte. Faire comme si elle avait tenté d’être tuée ? Peut-être même qu’elle y passerait pour de bon, et elle arrivait à se dire que ça ne serait pas si idiot. Elle avait déjà la gorge blessée de toute façon, un peu plus ou un peu moins…
Ou plus simplement, dire que l’arrivée des secours avait poussé la nordienne à fuir sans lui faire le moindre mal. Plus sûr mais aussi moins crédible.
Il fallait qu’elle réfléchisse déjà à une option, c’était le plus important.

Le ton un peu plus calme de Lagertha et cette nouvelle résolution qui occupait une partie de son cerveau évacuèrent la colère pour laisser place à la lassitude. Encore cette écharpe. Oui elle savait qu’elle était importante, elle n’avait pas oublié. Après tout, la guerrière avait bravé le portail du manoir familial pour venir la récupérer. Elle avait aussi bravé le malaise d’une nouvelle rencontre entre elles pour ça. Elle avait été courageuse. La Garde Dorée s’en souvenait parfaitement. Et elle devait bien l’avouer, depuis ce jour, elle l’admirait autant qu’elle détestait l’admirer de cette façon.
Lagertha représentait à la fois l’incarnation parfaite de son ennemie et en même temps celle, tout aussi idéalisée de la femme forte qu’Oblivion rêvait d’être.

Elle soupira longuement… Avant de hoqueter de douleur. Mauvaise idée aussi de soupirer. Bon sang. Elle déglutit, la gorge sèche, et secoua la tête pour elle-même. D’accord, d’accord. Elle faisait des efforts, autant faire pareil. Elle marmonna donc en réponse :

“Tu ne pourras pas la récupérer. Pas à moins d’avoir une armée et de prendre d’assaut la capitale. Mais moi je peux.”

Et voilà. Quelle idée de merde. Qu’est-ce qui lui prenait de dire ça ? Est-ce qu’elle avait vraiment envie de se mouiller auprès de la Duchesse pour un bout de tissu, aussi important fut-il ? Et encore, même pas important pour elle, mais pour une ennemie supposée, qui était responsable de plusieurs morts de frères d’armes et, de façon étendue, de l’état de Maxis.
Oblivion se pinça l’arête du nez et fermant les yeux, agacée d’elle-même.
Et pourquoi ne pouvait-elle tout simplement pas dire que c’était la Duchesse qui l’avait ? Si ça se trouvait, elle s’en était déjà débarrassé et alors Oblivion mettait la noble en danger pour rien. Oui voilà, c’était ça la vraie raison. Il fallait qu’elle soit sûre de ses informations avant de les refiler à la nordienne.

“J’ai vu qui l’a ramassé, oui. Mais l’écharpe peut être n’importe où à l’exploitation maintenant. C’est trop vague pour que tu y retournes. Moi je pourrais mener mon enquête sans éveiller de soupçons.”

Et c’était tout à fait vrai. Elle n’en rajouta pas plus, et commença à se masser les tempes, pour faire refluer un mal de crâne grandissant. Bon, alors… Il restait aussi la question du : comment être crédible dans son rôle de victime ?

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

11/05/2017

Se quitter pour mieux se retrouver

Même si je m'étais interdis de répondre à son affront, dos à elle, je n'avais pu empêcher mes crocs de se montrer. Qu'est-ce qu'elle espérait ? Que je culpabilise de leur avoir enlevé moins d'une dizaine de gars alors que face à ça, eux, à cause d'eux, tout mon clan avait périt ? Pas à cause d'eux directement, mais tout était lié, je le savais. Les Sangtis répondaient au Prince. Les Gardes Dorés répondent au Prince. Je n'ai pas besoin de plus pour ne reculer devant aucun opportunité d'en éliminer un ou deux. C'est ma petite contribution pour l'affaiblir, lui. Mais malgré les ressentiments, j'avais réussis à me calmer, même si de son côté elle ne faisait pas grand chose pour m'y aider. Car même si ses mots étaient davantage coopératifs, ils ne me plaisaient en aucune façon. Mes sourcils se froncent, mon air se noircit. Une armée ? Pour récupérer mon écharpe des mains de celui ou celle qui l'avait ? C'était la noble. J'en étais presque sûr. Je jurais dans un murmure, pestant contre elle qui avait tout foutu en l'air et que j'aurais dû tuer quand j'en avais l'occasion.

Je recommençais à trépigner, faisant les cents pas comme un fauve en cage, s'apprêtant à se confronter à son ennemi. J'enrageais. Et pourtant, elle conclue sur quelques mots qui me stoppent net, mon regard pointant vers elle d'un air plus qu'étonné. Elle, elle peut ? C'est vraiment ce qu'elle était en train de me proposer ? Après tout ce qu'elle m'avait reproché ? Mon regard se durcit, mes sourcils se froncent alors que j'écoute ce qu'elle a à me dire. Quand elle finit en se massant les tempes, je soupire vivement en détournant le regard d'elle. Ça me touchait. Et c'était agaçant. Mais elle avait fait un pas vers moi sans que je lui demande. Mes yeux roulent alors, dans tout les sens alors que je m'avance vers elle, m'accroupissant non loin, les bras ballant posés sur les cuisses. Je cherche alors son regard.

❝ Tu sais que si tu fais ça, ça implique qu'on se recroise ? ❞

Un léger sourire, quasi imperceptible, étire le coin de mes lèvres. L'idée m'était de moins en moins désagréable. Mais ce fin sourire disparait aussi vite qu'il était venu, remplacé par cet air sévère continuellement peint sur mon visage, mes yeux s'abaissant sur le sol dans un nouveau soupire.

❝ Et j'aurais une dette envers toi. ❞

Je n'aimais pas particulièrement avoir des dettes, encore moi envers une Garde Dorée. Mais là, tout était différent, j'avais enfin l'impression de m'adresser à l'enfant que je connaissais, que j'avais oublié et qui refaisait surface, petit à petit. En tout cas, c'était ma manière de la remercier. Mais point trop n'en faut, je me relève rapidement. Je n'avais malheureusement rien en stock qui pourrait lui faire passer le mal que lui infligeait l'étranglement de Xion. J'en avais subit un une fois, pas au point d'en perdre conscience, mais ça n'avait déjà pas été une expérience agréable. Et je recommençais à faire les cents pas, moins frénétiquement cela dit, cherchant une solution sur les parois rocheuse de cette caverne.

❝ On pourrait dire que je t'ai laissé en arrière pour les ralentir, mais ça vaudrait tout autant pour ton cadavre. Et si on joue la précipitation, ma fuite parce qu'ils nous auraient rattrapé, je risque de me faire reprendre. ❞

Mes pas se ralentissent, jusqu'à s'arrêter complètement, face à l'entrée de la caverne d'où provenait une brise légère et fraîche. Je m'en approche, Xion n'étant pas loin, mes yeux se posent un instant sur elle pour ensuite observer l'horizon au dehors. Ma voix est définitivement plus posée et pour qu'elle l'entende, je tourne légèrement mon visage sur le côté.

❝ Ou alors on mise sur ta fuite. J'avais décidé de te garder en vie parce que c'était comme ça que tu serais le plus utile, au cas où on nous retrouve. On est venu dans cette caverne pour se cacher et la renarde est partit en éclaireuse. C'est là que tu en à profité pour me cogner et t'échapper. Le temps que je reprenne mes esprits t'étais déjà plus là. Valait mieux que je fuis plutôt que j'essaye de te retrouver. ❞

Ça pouvait sembler cohérent, mais il manquait quelque chose. Je me retourne alors et m'approche d'elle, d'un pas lent, l'observant dans tous ses recoins, analysant ce qui n'allait pas. Elle n'était pas captive actuellement et ça se voyait. Mais je n'avais aucune corde. Une lanière de mon plastron pourrait peut-être faire l'affaire. Mes yeux retrouvent alors les siens, aussi sérieux qu'une combattante avant un bataille.

❝ T'aurais de quoi attacher tes poignets ? Sans marque de lien ça sera pas très crédible. ❞

Codage par Libella sur Graphiorum

01/09/2017

Oblivion ne savait plus trop où elle en était mais elle avait compris des choses simples. Quand rien n’allait, il fallait se reposer sur le factuel, comme elle l’avait toujours fait. Lagertha et elle étaient ennemies au regard de la politique. Mais au fond elle l’appréciait, c’était son modèle. La nordienne avait tué des camarades. Mais la Garde tuait des nordiens. Elles ne devraient pas se recroiser. Mais malgré leurs efforts, elles le faisaient quand même, sans le vouloir.
Donc, même si ce n’était pas facile et même si les cases de la société ne lui facilitaient pas la tâche, autant admettre qu’elle reverrait Lagertha et qu’elle préférait que ce soit elle qui décide plutôt qu’un coup du sort malheureux.
Et puis, curieusement, l’idée de la revoir lui faisait plaisir. Un plaisir qui se le disputait certes au remord de la trahison envers ses frères d’armes mais quand même.

Elle opina à la question de la nordienne. Bien sûr qu’elle savait ce que ça impliquait. Elle se triturait bien assez les neurones avec ça. Elle crut voir ce qui ressemblait à une esquisse de sourire, mais l’idée était trop étrange et incongrue pour qu’elle y prête foi. Elle avait halluciné, la faute à sa migraine et à la douleur, ou peut-être à ses espoirs les plus fous aussi. Peu importait.

Quand l’idée de la dette fut évoquée. Oblivion grogna en signe de protestation. Elle ne faisait pas ça pour ça. En vérité, son premier réflexe avait été de se dire qu’ainsi, en s’occupant elle-même de l’écharpe, elle n’aurait pas à prendre le risque de recroiser la guerrière au détour d’une nouvelle escorte, avec tous les problèmes de conscience que cela lui occasionnerait.
Son but premier était égoïste. Elle proposait son aide pour avoir la paix. Mais était-ce seulement pour ça ? Elle savait à quel point l’écharpe était importante pour Lagertha. Et l’idée qu’elle soit celle qui lui rendrait lui plaisait. Pour lui montrer qu’elle faisait des efforts.

Pourquoi en faire ? Parce que lutter ne servait à rien. S’énerver et mordre non plus. Elle ne passerait jamais à l’acte et ne mettrait jamais ses menaces en oeuvre. Elles le savaient toutes les deux. Alors pourquoi continuer à nier et à ne pas voir l’évidence ?
Elles étaient liées, par un truc, quelque chose d’indéfinissable et qu’elles ne pouvaient pas sectionner. Il faudrait faire avec.
Elle répondit alors, soutenant son regard du sien, redevenu franc comme d’habitude, d’un ton redevenu neutre et sans une once d’agressivité, presque sereine :

“Ce n’est pas juste. Nous sommes censées être ennemies. Mais je suis incapable de te détester pour rentrer dans les cases, et encore moins de te tuer. Autant l’accepter et vivre avec mes remords et l’impression de trahir mes principes.”

Après une pause, soulagée d’avoir enfin dit à voix haute ce qui lui pesait sur le coeur, elle reprit :

“Je récupèrerais ton écharpe et ferait en sorte qu’elle te revienne. Mais je ne fais pas ça pour que tu te sentes redevable. C’est juste mieux pour tout le monde si nos prochaines rencontres sont programmées… Puisqu’il semble évident qu’on ne peut pas s’éviter.”

Elle l’écouta ensuite pour ses théories et lui fut reconnaissante d’essayer de l’aider à masquer le but réel de cet enlèvement. Elle refit carburer ses neurones, secouant négativement à la première suggestion. Sur ce point elles étaient d’accord. La laisser comme ça dans la grotte serait trop crédible.

La nordienne suggéra ensuite de la laisser s’enfuir et de l’attacher. Si la deuxième partie convenait parfaitement à Oblivion qui s’empressa de détacher le lacet de l’une de ses bottines pour lui tendre, avec ses mains tendues.

“Serre fort. Il faut que les marques donnent l’impression que je suis attachée depuis le début.”

Pourtant, sombrement, une idée supplémentaire faisait chemin dans sa tête. La fuite semblerait-elle véridique, d’un point de vue extérieur ? Lagertha était quand même une combattante, qui plus était du nord, réputée pour leur extrême adresse à l’art du combat… Et tous les rescapés de l’escorte ou presque avaient pu voir sa rage au combat. Elle n’était pas certaine que son histoire tienne debout.

Elle inspira alors et demande, résolument :

“Il faut que tu m’ouvres la gorge et que tu me laisse ici. Juste de quoi rendre ta fuite crédible. Pas trop pour éviter que je me vide de mon sang avant que les secours arrivent. Si l'enfant divin qui t’accompagnes à des sens aiguisés, il suffit juste d’attendre qu’il les perçoive, de le faire et de filer juste avant qu’ils arrivent.”

Cette idée avait deux avantages non négligeables. De premièrement rendre crédible l’enlèvement, mais aussi de retenir au mieux, voir au pire de diviser les éventuelles troupes lancées à leur poursuite.

“J’ose espérer qu’ils seront trop occupés à me rafistoler pour te courir après, ce qui te met hors de danger ou presque.”

Oblivion inspira, résolue, et acheva son discours calmement, terriblement convaincue par son idée à la limite du suicide.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

15/08/2018

Se quitter pour mieux se retrouver

Ainsi allongée, la fille d'Aqua profite de l'air frais. Une brise légère glisse sur ses écailles telle la caresse d'Aer. Ça lui rappelle involontairement les plumes duveteuses de l'autre, et sa présence apaisante. Son regard lumineux observe distraitement les alentours. Elle décèle facilement les quelques signes de vie, puisqu'elle y voit mieux qu'en plein jour. Mais ce sont ses autres sens qu'elle tend pour rester à l'affût d'une présence ennemie. Peu à peu, sa propre aura s'affaiblit, se camouflant dans ce paysage nocturne. Son regard se lève vers le ciel, vaste manteau d'un bleu sombre où brille quelques éclats. Comme ses précieux abysses.

Elle aurait pu s'abandonner dans cette contemplation. Se laisser bercer, son corps gracile se soulevant au rythme de sa respiration. Mais derrière sinuent le calme et l'agitation. Un inlassable va-et-vient qui la laisse dans l'indécision et l'incompréhension. Et bien qu'elle éprouve une totale confiance en Lagertha, ses aléas émotionnels l'inquiètent. Xion a envie de l'aider. De comprendre, pour la sortir de ce tourment qui se répercute de plus en plus finement sur elle.

Alors elle écoute, toujours. Elle accorde de l'attention aux mots de la femme, puisque ceux de son élue envoient son esprit dans trop de directions. Elle ne comprend pas tout. Mais elle arrive, progressivement, dans sa vision simple, à recoller la plupart des morceaux. Les faits se concentrent sur l'écharpe. Pas elle. Ce qu'elle veut, c'est trouver le sentiment qui anime sa cheffe au fond. Noir ? Ou blanc ? Elle se laisse absorbée par ses émois.

C'est vrai. Même si son humaine s'emporte, son humeur est dénuée de rage. Elle ne réagit pas du tout comme face à une ennemie. Qui est cette personne ? Dans ces mots, il y a les belles armures dorées, ils, eux. Puis, il y a Lagertha. C'est tout. Où est-elle ?

Xion tourne le museau vers son élue, qui s'est rapprochée. Puis qui repart. D'un même mouvement, la renarde se lève et la suit à l'intérieur de la grotte. Elle a compris. Pour la première fois, elle s'immerge dans une conversation entre humains. Parce que celle-ci lui tient à cœur, maintenant. La proposition de la femme la dérange. La démange même. Se trancher la gorge ? Trop incertain. D'abord en retrait, elle attend que l'humaine ait fini pour venir doucement se placer entre elles.

« Je n'aime pas ça. »

Son visage masqué se tourne vers Oblivion. Elle l'observe en silence. Avec intensité. Avec considération. Puis elle se retourne vers Lagertha.

« Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu veux la protéger ? »

Ce n'est pas un reproche, juste une question. Xion regarde ses marques sur le cou pâle. Elle aurait pu éviter ça. Elle est agacée, parce qu'elle ne peut pas y remédier. Elle réfléchit, sans attendre de réponse particulière. Elle reprend une place plus naturelle dans la discussion avant de s'adresser à la soldate, en désignant brièvement l'extérieur :

« Eux là-bas c'est ton clan ? Tu es sûre qu'ils vont te protéger si tu fais ça ? »

Sa queue fend l'air lentement, en décrivant quelques cercles et autres arabesques. Parfois d'un geste nerveux. Elle s'inquiète. Il n'y a que Lagertha et sa force divine qu'elle juge en mesure de protéger Oblivion.

Codage par Libella sur Graphiorum
Crédits Image - Max Ramirez

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

22/01/2014

Se quitter pour mieux se retrouver

Feat Oblivion, Lagertha

Après avoir quitté le bâtiment où avait été enfermée cette fameuse Lagertha, Nérée retourna vaquer à ses occupations, qui étaient sommes toutes assez banales maintenant qu'elle avait rejoint son exploitation. Ce qui lui arrivait, cela ne la regardait plus ; elle l'avait déjà oubliée. Elle avait rangé la sorte de petite écharpe qu'elle venait de ramasser dans son sac sans fond, sans y faire attention. Elle avait été oubliée là, et ce n'était de toute façon pas un bout de tissu qui allait changer grand chose à sa soirée. Quelques tâches administratives l'attendaient dans son bureau avant qu'elle ne puisse se détendre vraiment après cette journée plutôt originale.

Les heures défilèrent assez vite, jusqu'à ce que des cris vinrent jusqu'à ses oreilles. S'approchant de la fenêtre de son bureau, elle haussa un sourcil lorsqu'elle vit le campement s'agit pour une raison inconnu. Un monstre, peut-être. Une autre voix s'était aussi élevée dans la nuit, et deux silhouettes semblaient se diriger vers l'entrée. Ne sachant ce qui s'était dit ou passé, la jeune noble se décida à rejoindre la cours, elle aussi.

Très vite, elle fut interceptée par des gardes dorés qui l'informèrent de la situation. Elle passa d'un visage sérieux, presque inquiet, à un, légèrement plus exaspéré. Elle soupira. Ils avaient laissé cette femme s'enfuir avec une autre, et par pur hasard, cette dernière se nommait Oblivion. Se pouvait-il qu'il existait réellement un lien entre ces deux-là ? Elles avaient l'air de s'être déjà rencontrées avant l'attaque, vu les mots qu'elles s'étaient échangées. Mais jusqu'où allait-il ? Si c'était une possibilité intéressante et amusante, elle le laissa de côté et se dirigea pour le moment vers l'extérieur. Elle se souciait surtout de cette sécurité si faible qu'on pouvait aller et venir librement ici. La garde dorée était réellement en déclin.

« Shénzi ! Viens à moi. »

Elle savait le demi-dieu puissant, il retrouverait peut-être avec ses sens la trace des fugitifs. D'autres groupes de gardes étaient déjà parti à leur recherche, mais ils ne pouvaient pas non plus abandonner toutes les défenses du campement. La vie d'Oblivion ne valait pas celle de toute une exploitation ; la nuit, certains monstres étaient plus actifs que d'autres. Retrouver Lagertha non plus n'était pas quelque chose d'important à ses yeux. Nérée se fichait bien de cette femme, ou de l'autre. Mais au moins, on ne pourrait pas lui reprocher de n'avoir rien tenté. Elle était une duchesse impliquée dans ses affaires, après tout.

« Nous allons faire un tour. Nous devons retrouver deux humains et une invocation, ils ne sont pas loin d'ici. »

La jeune noble ne lui donna pas plus d'explication que cela et se prépara à monter sur son dos. Elle était toujours en froid avec Shénzi. Elle n'avait toujours pas oublié ce qu'il s'était passé. Et elle ne lui avait toujours pas reparlé franchement, depuis. Cependant, il était le seul qui pouvait agir le plus rapidement dans ce genre de situation sans trop risquer de faire une mauvaise rencontre. Elle ne comptait de toute façon pas chercher longtemps. Elle ne comptait pas rester en sa compagnie longtemps.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

14/02/2016

Se quitter pour mieux se retrouver

Maître renard à l'odeur allecheh

Il ne savait pas où il se trouvait mais c'était bien reposant et calme. Shénzi était loin des villages humains et d'eux dans un endroit avec quelques monstres qu'il sentait pas loin de lui mais il n'avait pas de soucis. Si on osait l'attaquer il pouvait riposter facilement. Il méditait tranquillement en voyant les jours et les nuits défilés. Il s'était isolé ici depuis la dernière fois qu'il avait été appelé à Rorn par son humaine pour une affaire qu'il ne comprenait toujours pas et qu'il ne voulait de toute façon pas comprendre. Leur dernier échange n'avait pas du tout été bon et il lui en voulait. Il avait des choses à lui dire ! Mais il avait reçu l'ordre de se taire... Tu va voir petite idiote... Oh il n'allait pas la tuer, non il allait refaire son éducation ! Et lui dire ce qu'il pensait. Quand il pourrait parler, bien sûr.

Shénzi ne doutait de toute façon pas qu'elle allait faire de nouveau appel à lui bientôt. Il connaissait son humaine après tout et connaissait surtout ses faiblesses maintenant que ça faisait un moment qu'il était avec. Aussi lorsqu'il sentit la magie de pacte l'arracher de cet endroit pour le téléporter il n'était pas surpris et il se laissa transporter jusqu'à Nérée. Ah rien que le son de sa voix l'agaçait déjà. Elle faisait comme si de rien n'était... Vraiment ? Mais le fils d'Aer ne lui accorda pas un regard et se contenta de baisser très légèrement son dos pour qu'elle monte comme elle le pouvait dessus.

Après le chien suiveur, le chien pisteur ! Qu'est-ce que sa nature divine était piétinée par cette Nérée parfois... Shénzi gronda sourdement en s'élevant d'un coup de queue dans les airs. Ce n'était en tout cas pas quelque chose de difficile pour lui, il sentait facilement la présence de ses cousins.

Il ne dit pas un mot (il ne pouvait de toute façon pas) et commença ses recherches en volant à toute vitesse dans le ciel de la nuit. Il y avait des forêts et des montagnes pas loin mais Nérée lui avait dit que leur cible n'était pas loin de son campement. Que pouvait-il s'être bien passé d'ailleurs pour qu'elle lui fasse une telle demande ? Tant que Nérée était en sécurité le reste il s'en fichait un peu. Le fils d'Aer chercha quelques minutes dans des coins où les hommes de gardes humains de Nérée n'étaient pas encore allé. Soudainement le demi-dieu piqua vers un endroit en contre-bas. Il avait senti quelque chose qui correspondait à la description de son humaine. Il n'avait pas prévenu Nérée et de toute façon il ne pouvait pas. Elle n'avait qu'à bien se tenir. Bien fait pour elle !

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

11/05/2017

Se quitter pour mieux se retrouver

Elle a raison, ce n'est pas juste, mais c'est comme ça. J'étais incapable de l'éliminer et je m'en mordrais certainement les doigts plus d'une fois, mais je ne pouvais pas faire autrement alors, il était certainement préférable de commencer à voir plus loin. Ce qui était surtout le plus important pour le moment c'était de régler notre problème d'enlèvement. La caverne faisait alors résonner le moindre bruit et celui de ses lacets étant tirés ne m'échappait pas. Je me tournais alors vers elle, comprenant rapidement avant de la rejoindre et de m'accroupir devant elle. Je m’exécutais sans aucune hésitation, passant le lacet autour de ses poignets tendus, de plusieurs tours bien serré avant de fermer par un nœud fermement. D'un coup d’œil, je notais éventuellement la douleur que ça aurait pu lui provoquer, mais je ne m'en inquiétais pas, elle avait dû subir bien pire.

Je prenais ensuite l'initiative de récupérer le lacet de sa deuxième botte, notant d'ailleurs la présence d'une dague, m’attelant à emprisonner également ses chevilles. C'est durant cette nouvelle entreprise qu'elle commençait à proposer une idée qui, dès les premiers mots, crispait mon visage sévèrement. Quelques coups d’œil vers elle m'indiquait qu'elle était sérieuse et prête à risque ça, mais pour autant, ça ne me détendait pas du tout. Au contraire. Je serrais alors à nouveau fermement les liens à ses chevilles et me relevait, silencieuse, posant mon regard sur elle quelques secondes. C'était hors de question et étonnement, Xion était d'accord avec moi. Je croisais alors mes bras sur ma poitrine, lui offrant l'instant d'un regard avant de toiser Oblivion de ma hauteur. A la question de Xion cependant, mon visage se crispe à nouveau et mes mâchoires se serrent.

❝ Ça aurait été trop long de t'expliquer. Je le ferais plus tard. ❞

Et je le ferais, évidemment, mais pas maintenant. Notre temps était compté et l'avait encore plus été là bas. Elle entame alors une conversation avec Oblivion et j'en profite alors pour me détourner, revenant à l'entrée de la caverne pour réfléchir à une solution plus envisageable. Lui trancher la gorge. Un rire nerveux me faisait refuser catégoriquement cette éventualité. Alors quoi ? Une diversion, crédible et efficace. Une porte de sortie accessible et rapide. Ils auraient certainement des Semi-Divins avec eux, pour la chercher, il y en avait là bas. Alors il fallait utiliser leur sens à notre avantage.

Bien. J'avais une idée. Je revenais alors à elles, le regard sombrement sérieux. Sans attendre l'approbation de personne, j'attrapais les poignets d'Oblivion d'un geste plutôt brusque, la laissant se stabiliser ainsi avant de me pencher pour attraper la dague dans sa botte droite. D'une voix pâle, sans émotion, j’énonçais les choses.

❝ Tu as voulu te libérer et me poignarder dès que tu en avais l'occasion. Mais j'ai réussis à la retourner contre toi. ❞

Joignant le geste à la parole, je plantais brusquement sa dague dans sa cuisse, assez négligemment pour laisser penser à un mouvement de défense. Plongeant alors mon regard dans le sien, une légère crispation dans la mâchoire me fait reculer, m'assurant de ne pas avoir de trace de sang sur moi et laissant la dague où elle se trouvait. Puis d'un geste de la tête je désigne Xion.

❝ Avec son emprunte magique et l'odeur de ton sang, ça les alertera, d'où la précipitation à t'éloigner rapidement de moi. ❞ L'air impassible, je me tournais vers Xion. ❝ Prends la avec toi, cours dans leur direction et attire les le plus loin possible de cette position. ❞

J'accordais un dernier regard à Oblivion avant de m'en détourner définitivement, revenant à l'entrée de la caverne. Laissant alors Xion agir comme je le lui avais demandé, je m'accroupis au sol et mouille la terre avec l'eau de ma gourde avant de la disposer sur ma peau pour camoufler un maximum ma propre odeur, mon visage, mon cou et toutes les zones libres.

Codage par Libella sur Graphiorum

01/09/2017

Oblivion réfléchissait encore à leurs différentes options quand Lagertha s’approcha déjà pour lui nouer les mains et les pieds. Elle serra fort, comme demandé et la Garde grimaça sans toutefois émettre le moindre son. C’était douloureux mais ses entraînements à la garnison étaient parfois plus généreux en courbature, bleus et autre blessures qu’ensuite il fallait qu’ils s'entraînent - officieusement - à soigner.
Elle la laisse défaire son second lacet et lui nouer les jambes puis la nordique s’éloigne, sans mettre à exécution l’idée que la Garde avait eue.

L’enfant divin qui était jusqu’alors resté en retrait prend finalement parole pour donner son avis qui, sans doute, doit aller de paire avec celui de Lagertha. Bien, Oblivion en déduisit donc que, sans doute, se trancher la gorge était trop hasardeux pour sa propre survie. En réfléchissant, c’était effectivement le cas mais d’un autre côté… Il fallait bien que ça ait l’air vrai non ?
Elle s’apprêtait donc à protester quand le regard de la semi-divinité posé attentivement sur elle la fit tout à coup devenir muette. Allons bon, qu’est-ce que c’était que ça encore ?

Finalement, la question adressée à Lagertha lui fit cligner des yeux. La protéger ? Mais de quoi ? Ou de qui ? Durant la fuite ? Ou plus tard ?
Le fait par ailleurs que la nordienne ne nie pas mais élude fit cette fois froncer les sourcils de la Garde. Allons bon, encore un mystère. Si elle s’était attendue à ce que Lagertha ai autant d’égards pour elle, Oblivion aurait peut-être été moins virulente… Ou pas, ses remords étaient toujours là, après tout.

Les questions suivantes de l’Invocation furent toutefois pour elle, ne lui laissant pas le temps de s’attarder plus avant sur l’épisode précédent. Sa vision des choses était étrange et laissa un instant la demoiselle pensive.
Pouvait-elle considérer la Garde Dorée comme un clan ? Si elle avait su ce que représentait un clan, peut-être aurait-elle pu en juger. Bien sûr ils se soutenaient et se protégeaient les uns les autres, mais par dessus tout les ordres étaient les ordres, et si le sacrifice de soi était nécessaire pour exécuter l’ordre… Et bien certains n’hésitaient pas, les plus fanatiques souvent. Oblivion n’était pas assez placide pour suivre aveuglément n’importe quelle instruction, elle remettait toujours en cause ce qu’on lui demandait, surtout lors d’opérations inhabituelles. Ce qui faisait d’elle à la fois un bon et un mauvais soldat. Elle grimaça légèrement à cette idée.
La seconde question de l’Invocation lui tira un rictus désabusé. Non, elle n’était pas sûre qu’ils tentent absolument tout pour la sauver, d’autant plus s’ils pensaient qu’elle était déjà condamnée. De ça elle était quasiment sûre.
Pour le coup, les deux interrogations du demi-dieu lui firent définitivement abandonner ses velléités d’héroïsme. Oui, décidément, trop d’inconnues pour risquer sa vie ainsi, même si clairement c’était l’option la plus crédible pour la dédouaner.
Elle prit néanmoins le temps de réponse à l’enfant divin, par politesse.

“Je ne crois pas que la Garde Dorée soit assimilable à un clan. Il y a des choses qu’on ne fait pas de la même façon. Et… Non, s’ils me croient déjà morte ou presque, ils ne gaspilleront pas des ressources à essayer de me sauver s’ils pensent que c’est couru d’avance et que je vais y passer.”

Elle inspira et lâcha, de mauvaise grâce certes mais quand même :

“Donc… Laissons tomber l’égorgement.”

Quand Lagertha revint, le visage sombre et sérieux, Oblivion sut qu’elle avait une idée et qu’elle comptait bien la mettre en oeuvre séance tenante. Hélas, saucissonnée comme elle l’était, à part soutenir le regard de la nordienne d’un air bravache, elle ne pouvait pas faire grand chose d’autre.

Quand elle énonça l’histoire qui serait à mettre en place, la Garde Dorée opina, sachant ce qui allait se passer. La douleur fut fulgurante et elle lâcha une bordée d’injures pour évacuer le flot de souffrance qui lui déchira la cuisse en deux. Lentement la robe bleue de la demoiselle se teinta de rouge alors qu’elle fermait les yeux pour faire disparaître les étoiles qui passaient devant ses prunelles. Elle oscillait du buste, mobilisant toutes ses forces à ne pas tourner de l’oeil, par fierté plus que par nécessité, car en réalité les ténèbres bienfaisantes de l’inconscience auraient été bienvenues. Mais elle refusait d'apparaître faible devant la nordienne, hors de question. Elle l’avait déjà bien trop été.

Les paroles de la blonde étaient lointaines aux oreilles de la Garde Dorée qui n’en comprit pas le sens, le visage crispé de douleur. Elle crut percevoir un départ, sans capter de qui, les yeux toujours fermés, et, finalement, n’y tenant plus, sombra dans les ténèbres de l’inconscience anti-douleur.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

15/08/2018

Se quitter pour mieux se retrouver

Un étrange sentiment la prend à l'estomac. Xion se crispe également. La réplique de Lagertha ricoche sur ses écailles sombres. Sa question posée, son regard doré revient s'accrocher aux traits de son humaine, qui soutient difficilement les siens. Ils la quittent dès que la soldate répond. Sans se détendre, la renarde reporte son attention vers cette dernière. Ses iris se posent néanmoins sur elle avec plus de douceur. Contrairement à son élue, la femme prend le temps de lui parler. La surprise d'avoir une véritable explication, calme, relâche progressivement la tension de ses muscles.

La créature des abysses aimerait lui demander si les armures dorées sont sa famille, ce qui ferait d'eux son clan. Selon ses propres notions du moins. Elle n'ose pas. Cette réflexion la trouble. Elle sonde Lagertha pour voir si c'est le cas, mais rien ne transparaît. La guerrière revient avec concentration, toute émotion chassée du paysage. Seule leur fuite importe. Xion imprime ses directives et sa détermination dans son esprit. Elle acquiesce en silence.

La suite n'est pas très claire pourtant. Fuir le plus loin possible, d'accord. Mais si son ennemi est plus rapide et qu'elle doit engager le combat ? Que faire d'Oblivion ? La protéger puisque les autres ne le feront pas ? La laisser à sort ? Et Lagertha ? Comment s'assurer qu'elle sera sauve ? Comment la rejoindre ?

Ces préoccupations s'effacent brutalement. La fille d'Aqua observe son élue entreprendre de masquer son odeur. Puisque sa cheffe se passe encore d'explications, elle fait de même, et prend les devants. Elle se souvient avoir senti la présence de l'eau plus tôt durant sa course.

« Rejoins le fleuve. Et appelle-moi. »

L'autre tourne déjà de l’œil. Xion revoit la dague se planter dans sa chair sans ménagement. Le comportement de Lagertha avec cette personne la rend confuse. Elle attaque et protège en même temps. C'est étrange. Ça la dépasse. Aussi elle se base sur le seul acquis de cet échange. Oblivion n'est pas leur ennemie.

Cette fois, elle la saisit délicatement entre ses crocs. Elle s'élance au pas de course. Une fois la caverne à plusieurs centaines de mètres, elle accélère. Son énergie magique se relâche encore un peu plus loin. Il ne lui faut pas longtemps avant d'en détecter une en retour. La renarde grimace. L'aura provient du ciel. Les enfants d'Aer sont plus rapides ici. Et elle est très puissante.

Devinant son piqué, Xion force l'allure jusqu'à atteindre sa vitesse maximale. La distance se raccourcit beaucoup trop vite. Elle fonce vers la montagne et ses roches escarpées, espérant le ralentir. Il faut absolument qu'elle gagne du temps.

Codage par Libella sur Graphiorum
Crédits Image - Max Ramirez

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

14/02/2016

Se quitter pour mieux se retrouver

Des fourmis à écraser

Le demi-dieu gronda sourdement. Il avait piqué là où il avait senti des présences mais elles prenaient la fuite. Deux d'entre elle, une autre restait en arrière. Si elle comptait tromper ses sens divins elle était idiote ! En tout cas il ne s'y attarda pas car il n'aimait encore moins sentir un cousin se jouer de lui. Il repris alors sa traque et rapidement il le retrouva : il était avec une autre humaine qui sentait la mort. Tant pis pour elle.

Shénzi n'avait pas reçu plus d'ordre et il allait en profiter. Il devait retrouver deux humains et une invocations et c'était bln. En plus il n'était pas de bonne humeur. Il concentra alors sa magie et lança des rafales de vent en plein sur son cousin d'aqua alors qu'il le rattrapait. La situation était à son avantage il n'avait pas d'obstacles dans les airs. Il avait choisi de lancer ce qu'il pouvait faire de mieux comme s'il se défoulait sur les autres de sa rage.

Le vent déferla alors, le demi-dieu allait sûrement toucher. Et s'il ne touchait pas ce n'était pas important car déjà il concentrait une nouvelle fois sa magie pour la déchaîner.

Sur son dos il y avait toujours son humaine mais il n'y prêtait même plus attention. Elle ne comptait pas pour lui alors qu'elle l'avait réduit sous silence sans scrupule. Quelle odace. Elle allait s'en mordre les doigts de ses enfantillages alors qu'il ne voulait que l'aider. En tout cas pas le temps de se préoccuper de ça pour le moment. Il avait un demi-dieu à traquer.
Sort vent 7 : mana 14

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

22/01/2014

Se quitter pour mieux se retrouver

Feat Oblivion, Lagertha, Xion

La forêt était sombre. Seul la faible lueur de la lune l'aidait à distinguer la cime des arbres du reste du paysage qui se dévoilait sous ses pieds. Après un petit moment à s'habituer à l'altitude et à la vitesse de sa bête, elle pouvait enfin rouvrir ses paupières pour n'y voir que pas grand chose. Rien. Elle ne pouvait ainsi que se fier aux sens de Shénzi pour retrouver l'introuvable ici, une simple balade histoire de dire qu'elle y avait du sien, un tant soit peu. La jeune noble n'espérait pas vraiment retrouver la garde disparue et si c'était le cas, morte serait déjà un grand succès dans cette recherche. Les monstres rodaient la nuit et un corps pouvait finir en pâtée pour calis en un rien de temps.

Soudainement, la duchesse dû s'accrocher un peu plus fort à la fourrure de son demi-dieu. Shénzi avait décidé de plonger dans la noirceur de la forêt, quittant sa vitesse de croisière pour une bien plus soutenue. Plus nauséeuse, aussi. Nérée sentait bien qu'il y avait encore des tensions entre eux et qu'il se faisait un malin plaisir à la malmener ; a ne plus prêter attention à elle. Soit. Elle le laissa continuer sur le chemin qu'il semblait avoir trouver.

Sur ce chemin, il devait y avoir quelque chose d'intéressant. Tout ce qu'elle pu sentir, ce fut ce vent. Elle en fut décoiffée. Puissant, apparaissant soudainement et balayant tout sur son passage. Même sur son dos, même si elle n'était pas la cible directe de cette colère, la jeune noble eu un instant des frissons. De peur ou d'excitation, elle ne pu réellement le savoir sur l'instant. Elle agrippa un peu plus alors qu'elle tenta de cacher son visage comme elle le pouvait, le vent lui fouettant trop le visage. Les arbres craquèrent sous la puissance qu'il avait levé en un instant. Nérée savait Shénzi fort, elle avait vu son évolution au fur et à mesure que leur lien se renforçait. Mais elle ne l'avait jamais vraiment vu en action. Elle ne le pensait pas aussi puissant. Peut-être pas aussi en colère.

« Tu ne penses pas y aller un peu fort ? »

Elle ne pouvait juger pleinement des dégâts que son attaque avait causé, elle n'y voyait toujours pas grand chose, mais elle se doutait bien que l'environnement avait dû en prendre un coup. Puis, laissant un bref instant s'écouler, elle se reprit :

« ... Fais comme bon te semble. »

Ce soir, elle n'avait pas envie d'aller contre sa volonté plus qu'il ne fallait. S'il voulait se déchaîner, qu'il le fasse. C'était sûrement mieux sur un potentiel ennemi que sur elle.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

15/08/2018

Se quitter pour mieux se retrouver

Fin limier, l'enfant d'Aer la repère aussitôt et choisit de la prendre pour cible. Bien. L'idée ne la rassure pas, surtout quand elle perçoit sa puissance. Mais au moins, ils s'éloignent de son élue. N'ayant pas encore conscience des dangers naturels qui peuplent l'île, Xion se dit que ce plan est forcément mieux.

Oblivion dans sa gueule, elle poursuit sa course. L'engeance céleste se rapproche à toute vitesse. L'évidence la frappe avant sa magie. Elle ne pourra pas s'échapper. Son issue repose sur la rapidité de Lagertha à atteindre la rivière, et sa propre capacité à résister en attendant.

Le souffle divin la cueille sur place. La renarde lâche le corps inconscient et roule au sol. Elle grogne. Son dos la fait souffrir. Comme si Terra avait abattu son poing sur sa fine colonne vertébrale. Les craquements des arbres alentours l'alertent. La majorité a déjà ployé, les autres hésitent. Pas de temps à perdre. La fille d'Aqua bondit sur ses pattes et chope la Garde inanimée avant qu'un tronc ne l'écrase.

Changement de plan. Au lieu de s'exposer, coincée entre la roche et le bois, la créature abyssale s'enfonce dans la forêt. La rafale dévastatrice manque de précision. Avec un peu d'espoir, sa vision surpasse celle de son cousin dans l'obscurité. Alors plus la végétation sera touffue, plus elle sera protégée.

Un frisson électrise ses sens. Une seconde vague magique se prépare. Une troisième la renverra probablement au temple. Sa réflexion s'emballe. Xion sait être proie et prédateur. Ce soir, la faveur de la nuit et l'inégalité de la chasse ne laissent aucun doute sur son rôle. Elle doit profiter de sa faiblesse, peu importe ce que ça lui coûte. La vie de la blonde en dépend. Et elle la protégera, puisque son clan ne le fait pas.

Le vent effleure à peine la cime des arbres que la renarde plonge. Elle suit la direction de leur chute et se fait balayer avec eux. Puis se laisse enfouir sous les amas d'écorces et de branches, qui se cassent sur son corps. La douleur résonne dans tous ses membres. Elle glisse la jeune femme à l'abri sous son ventre et serre la mâchoire. Ses sillons lumineux s'éteignent et son aura s'évanouit. Les géants de bois brisés ont manqué de l'assommer, et la magie d'Aer de l'achever. Cette disparation devrait donc être relativement crédible.

Il n'y a plus qu'à attendre et espérer. Que Lagertha la rappelle rapidement. Que le demi-dieu prenne son temps avant de vérifier l'identité de l'humaine sous ses côtes. Qu'il ne lui reste pas assez d'énergie pour décider de tout réduire en poussière. Alors Xion attend. Dans le silence et l'obscurité. Et s'il s'approche sans tarder, ses crocs se feront une joie de l'accueillir pour lui arracher la moindre miette de temps.

Codage par Libella sur Graphiorum
Crédits Image - dongbiao lu

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

11/05/2017

Se quitter pour mieux se retrouver

Encore accroupis au sol, ma mine était grave tandis que je finissais de camoufler ma peau. Le regard sur le sol, je continuais silencieusement en écoutant la renarde. Lui accordant par la suite mon attention et mon regard, je hochais la tête pour lui affirmer que j'allais suivre ses paroles. Si le fleuve était proche, c'était une bonne chose, cela nous permettrait de fuir plus vite et plus discrètement. Je l'observais donc partir, un dernier regard pour Oblivion avant de me redresser. De la boue en main, je la passais sur mon visage lentement avant de rouvrir mes yeux d'une teinte similaire.

Je m'engageais alors dans les méandres de le forêt qui caressait le flanc de montagne. Si mes premiers pas avaient été timides, ils s'accélérèrent rapidement. Il faisait nuit et je n'étais pas certaine que mon odeur dissimulée suffirait à repousser les bêtes qui rôderaient. Ainsi donc, sans retour en arrière possible et sans un regard, je courais droit devant. Sautant au dessus des pierres, esquivant les arbres. Mon allure était brute, mais efficace. Ma course était rapide, mais ample. Ma respiration elle était de plus en plus saccadée, mais étonnement discrète, ne s'échappant qu'en de bref soupir.

Au bout de plusieurs minutes, le fleuve était en ligne de mire alors, sans ralentir, je m'élançais vers lui. Je le rejoignais rapidement, mesurant ma course jusqu'à sa rive. Je m'arrêtais alors, cherchant un indice potentiel sur ce qui pouvait bien se passer au loin. Si j'avais pu entendre quelques sons, ce n'était rien en comparaison aux buissons autour de moi qui commençaient à se mouvoir. Je grondais alors avant de m'élancer en direction de descendre aux côtés du fleuve. Je courais à en perdre haleine, grondant et grognant. J'attendrais le dernier moment pour l'appeler, pour qu'elle s'éloigne suffisamment. Mais si jamais, c'était trop tard pour elle quand je le ferais ?

Cette simple question me tourmenta assez pour que je choisisse de la privilégier. Elle avait certainement dû assez les éloigner et le temps avait été long depuis notre séparation. Je ne m'arrêtais pas de courir cependant et l'appela enfin à moi.

❝ Xion ! ❞

Même à son apparition, je continuais de courir, il en allait de notre survie.

❝ Fuyons ! … Par le fleuve ! ❞

Ma respiration haletante ne me permettait pas grand chose de plus que ces maigres indications. Je devrais ainsi monter sur son dos et nous traverserons la rivière à un allure folle. Voilà ce qui nous permettrait de fuir à coup sûr.

Codage par Libella sur Graphiorum

15/08/2018

Se quitter pour mieux se retrouver

L'Appel l'arrache aux troncs brisés. Ses iris lumineux embrassent une dernière fois la tignasse blonde mêlée de terre et de feuillage. Et une pointe d'inquiétude l'enserre avant de disparaître. Pourvu que le bois ne l'écrase pas et que les autres la trouvent. Même sans chercher.

La hâte qui pulse dans les veines de son élue se répand dans les siennes. Xion se dresse immédiatement. Elle rattrape son humaine en quelques foulées. La présence de l'eau l'enveloppe dans un agréable sentiment de confiance. Elle reste une proie, mais les chances s'égalisent. Son humaine le souligne avec justesse. Qu'elle assimile ainsi sa nature et l'importance de sa Mère lui plaît et la rend fière.

Maintenant son aura divine sous silence, la renarde ralentit sensiblement. Il y a une chose qui la tiraille et qu'elle ne peut taire.

« Lagertha je... je ne sais pas si elle va vivre. »

Un curieux sentiment lui tord les entrailles. Le temps leur manque. Invisible pour les sens magiques du fils du Ciel, elle reste soumise aux cinq autres. Surtout sous sa forme originelle. L'enfant des abysses distribue ses conseils :

« Je ne vais pas pouvoir te tenir. Et il va falloir que tu t'accroches très fort. »

Elle se baisse et laisse son humaine agir en conséquence, soit en déchirant du tissu pour protéger ses mains, soit en s'agrippant d'une manière peu flatteuse mais efficace. Puis elle plonge. Le liquide glisse contre sa peau avec délice et familiarité. Elle prend rapidement de la vitesse. Sachant que la nage sera désagréable pour Lagertha, elle veille à ce que celle-ci tienne le coup. Son potentiel de l'Ancien Monde reste à jamais bridé. Mais la force n'est pas toujours la solution, malgré son envie d'en découdre. Son corps entièrement sombre prouve qu'il faut savoir se faire oublier.

RP suivant pour Lagertha & Xion

Codage par Libella sur Graphiorum
Crédits Image - dongbiao lu

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

▼ Succès ▼▲ Succès ▲