Sa chevelure lui collait à la peau, tombant de part et d'autres de ses épaules. Elle qui était normalement si bien apprêtée, la voilà qui se dévoilait d'une manière un peu plus naturelle. Dans le plus simple des appareils, même. Cela ne la dérangeait pas. Elle même observait Rymaïn, sans gêne, suivant ses faits et geste sans un mot. Ses prunelles allaient de marque en marque, s'arrêtant un instant sur un détail pour passer à un autre l'instant d'après. A sa question, enfin, une répons assez prévisible, mais à la fois surprenante. Elle commençait a apprécier ce côté-là de sa rousse. Surtout à le découvrir. Leur relation évoluait doucement mais sûrement ; il fallait de toute façon mettre les choses ensemble pour savoir si elles se complétaient.

« Bien. » Fit-elle dans un léger rire, décidant de ne pas rebondir sur ces paroles hésitantes.

Suite à cela, la jeune femme revint sur une question un peu plus simple, en apparence. La curiosité, encore, mais surtout l'envie d'en apprendre un peu plus. Nérée était quelqu'un de très cultivée, qui, lorsqu'elle en avait le temps, ne rechignait pas à apprendre de nouvelles choses. Elle avait passée une grande partie de sa jeunesse à apprendre, d'une façon qui pouvait toujours se discuter, mais elle avait tout de même appris. Rymaïn lui apporta une réponse plutôt détaillée et, face à ses mots, la jeune femme ne pu cacher son air intéressé.

« Oh, je ne connaissais pas l'existence de ce genre de procédé. »

Permanent, mais réversible. Vraiment intéressant. La jeune noble n'en dit pas plus car déjà Rymaïn semblait être passée à autre chose, se décidant à sortir du bain à son tour. Elle aurait tout le temps de la questionner plus tard ; leur lien venait tout juste de se créer.

La jeune femme se détourna un instant de sa rousse pour ramasser ses affaires. Dans la hâte, elle n'avait même pas fait attention où elle les avait jeté. Elle les déposa dans un petit panier, se retournant soudainement aux paroles de Rymaïn. Doutait-elle encore ? Ce n'était cependant pas une question idiote, car elle savait qu'elle n'était pas de son monde. Pour elle, aussi, cela pouvait lui causer quelques soucis. Mais, heureusement, c'était elle qui était aux commandes.

« Ta présence, m'importuner ? Pas le moins du monde. Et si elle dérange quelqu'un, je réglerai rapidement le problème. »

Et puis, si sa propre présence l'importunait, elle était libre d'aller et venir dans la maisonnée comme bon lui semblait. Nérée ne l'obligeait pas à participer la fête ; elle n'était pas devenue son pot de fleur personnel. Aussi, elle pouvait comprendre qu'elle ne se sentirait peut-être pas à l'aise, ainsi entourée d'inconnus, surtout des nobles. Nérée n'était pas un exemple en la matière et le reste de ses fréquentations ne lui ressemblait en rien. De toute façon, elles auraient le temps d'en discuter plus tard. Un détail avait attiré son attention et coupé court à ses réflexions.

« Mmh... Laisse plutôt tes affaires ici. Je vais les faire laver. »

Loin de là l'idée de faire passer le message que ses affaires étaient sales, elle n'avait de toute façon pas vérifié, mais c'était sûrement l'occasion pour Rymaïn d'avoir un change propre. Comme elle avait décidé de rester pour la soirée, elle aurait tout le loisir de récupérer ses habits le lendemain matin. Elle la scruta quelques secondes, avant de reprendre la parole.

« J'ai l'impression que l'on fait plus ou moins la même taille, à quelques détails près. Je vais te prêter mes habits. »

Nérée était peut-être un peu plus petite. Un peu plus fine. Mais la jeune noble n'avait pas que des vêtements parfaitement ajusté alors, elle trouverait bien quelque chose à lui mettre sur le dos. Se rapprochant d'elle, la duchesse lui désigna l'endroit où elle avait posé ses propres affaires, tout sourire, comme si elle ne lui laissait pas vraiment le choix. Comme elle ne semblait guère s'exécuter avec entrain, elle pris l'initiative et décida de s'en emparer directement. Elle rencontra une résistance de forme plutôt que de fond et, l'instant d'après, ses habits avaient rejoins les siens. Au fond, elle aimait bien la bousculer un peu. Jouer sur les mots, la forcer à changer ses habitudes. Elle y trouvait en réponse des réactions aussi belles que captivantes. Une fois fait, elle lui intima de la suivre, direction sa chambre.

Ce n'était pas la première fois qu'elle allait s'y retrouver, dans cette pièce où souvent la jeune femme ne tolérait en général personne. C'était son endroit, tout comme la serre, où elle détestait être importunée. Son endroit où elle se savait seule. La chambre était une pièce plutôt personnelle, aussi, et il y avait certaines choses qu'elle voulait garder pour elle. Comme par exemple... Les deux rousses entrèrent dans la pièce après quelques couloirs traversés.

La pièce n'avait pas franchement changé depuis sa première visite. Nérée se dirigea vers son armoire. Elle ne l'avait pas emmenée dans son dressing, une pièce dédiée à toutes ses affaires accumulées, ici elle trouverait sûrement son compte dans ce qu'elle portait le plus souvent. Des robes, tout comme des tuniques, des broderies, et tout ce qu'on pouvait imaginer pouvant faire partie d'une garde-robe d'une noble. Il était vrai, cela était un peu plus éloigné du style sauvage de sa rousse. Un tout petit peu.

Ne sachant si elle avait des sous-vêtements propres, dans le doute, elle laissa sa commode ouverte. Tout comme le reste de son dressing. Elle s'était servie au passage, prenant une jolie robe sombre et dorée.

« Tiens. Prends ce qui te plait. »

Elle lui désigna son dressing où elle avait pris sa robe, lui laissant le choix de sa tenue.
Pour le moment.