Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Hashiara (Tumblr) Date d'inscription : 05/02/2018 Messages : 116Double Compte : Ezelya et le petit Roah Elément : Invocateur : La meilleure garde dorée ♥
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« Eyes on eyes, what do you wanna regain? After all I wonder how you feel 'bout this madness »
Éphémère
Mes ailes s'étirent de chaque côté de ma cellule, frôlant les murs de par leur immense envergure. Depuis combien de temps n'ai-je pas côtoyé les cieux? Ma dernière libération commence à dater, et lentement, le désir de liberté revient à la charge. Liberté d'étendre mes ailes sans toucher les parois de pierres froides. Liberté de hurler vers les cieux sans que mon prorpre cri me revienne. Liberté d'inspirer sans que la terrible odeur d'humidité soit au rendez-vous. Liberté d'enfin être contrainte dans mes actions, pour que de nouveau je trouve un sens à cette masquarade.
Je grogne quand mon regard descend vers les touffes de poils au sol. Le sang coule encore le long de mes griffes, témoin de ma quête impossible. Les goutelettes tombent dans un rythme hypnotisant, s'écrasant au sol dans une mélodie que je connais déjà. Toujours la même chose.
Et alors que je m'aprête à me jeter contre les murs pour y dessiner la silhouette de mon corps, la porte de ma cellule s'ouvre. Enfin, une mélodie différente à chaque fois. Le pas d'un humain qui s'avance, décidé à me ramener avec lui. Ma salvation. Un rire m'échappe, modulé par le soulagement qui m'habite ainsi que par la perspective d'un divertissement inespéré. Je sais que l'humain l'entendra, depuis la salle sombre où l'épreuve l'aura fait atterrir.
Je me retourne, rétracte mes ailes, et m'installe pour l'observer. Nous sommes deux, transportés par la magie du temple vers une illusion si bien bâtie. Une salle noire, où l'humain ne peut me voir. J'aime leur confusion, ou leur certitude d'être en contrôle.
« Bienvenue, mon ami. »
Le bout de ma queue frôle leurs pattes, un contact doux, mais qui en a fait crier plus d'un de surprise. Certains me parlent, d'autres non. Dans tous les cas, je ne leur réponds pas. À la place, je les laisse sentir ma présence, bâtir leur courage, et dès que je les sens prêts à avancer, la salle change drastiquement. Les voilà sur une plage de sable chaud. L'eau turquoise vient caresser leurs bottes, et le soleil frappe doucement contre le dessus de leur tête. Il fait chaud, mais c'est seulement agréable, vu la température qu'ils ont du braver pour atteindre le temple. Derrière eux, à une cinquantaine de mètre, une forêt tropicale leur offre un barrage, et quelques animaux peuvent y être aperçus. Je les laisse profiter, contempler les lieux, puis lentement réaliser, au bout de quelques pas, qu'ils ne laissent aucune empreinte au sol, que l'eau ne semble créer aucun remous à leur passage, qu'ils naviguent dans un monde qui efface la moindre de leurs actions. Une branche cassée se reformera dès qu'ils la quitteront des yeux. Et éventuellement, après quelques minutes de marche, ou de nage, ils reviendront au même point de départ, sauf que cette fois quelqu'un les attendra. Un homme, Brom, intallé face à eux, derrière une table de bois. Un bol contenant deux dés à six faces y siègera, ainsi qu'une lame. Bien sûr, quand bien même l'épreuve leur est destinée, je ne peux me retenir de les y joindre, alors c'est bien moi qui prendrai les traits de l'une de mes nombreuses vies humaines. Avec un sourire, je leur offrirai de jouer. Un lancer de dés, chacun notre tour, et le premier à avoir un six offrira à l'autre le droit de le poignarder.
« En auras-tu le courage, mon ami? »
HRP:
Hewo! Pour ceux qui veulent participer à l'épreuve, sachez que votre personnage en sortira intact physiquement. Je ne veux pas repousser les gens, alors quand bien même vous seriez mortellement blessé durant l'épreuve, tout reviendra à la normale dès la fin de l'épreuve, qu'elle soit échouée ou réussie!
Pour ce qui est du jeu, il suffit de venir sur le barcane lancer les dés (2d6). Si je suis présente, on pourra le faire ensemble, sinon vous n'avez qu'à lancer pour Brom, en alternant vos lancers de dés. Une fois pour lui, une fois pour vous, etc. Le premier à avoir six perd la partie uwu
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Kim Junghun Date d'inscription : 21/05/2017 Messages : 105Double Compte : Ephylix, Capou, Haelselgr Liens vers la fiche : Par là Journal de bord Métier : Brigadier dans la Milice Invocation(s) : Valefor, renard légendaire ; Erebos, le Dieu de la destruction Inventaire : • Epée droite (Maniabilité 3/5, Tranchant 2/5, Résistance 3/5) [+4]
• Armure de qualité médiocre [+4]
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Kim Junghun Date d'inscription : 21/05/2017 Messages : 105Double Compte : Ephylix, Capou, Haelselgr Liens vers la fiche : Par là Journal de bord Métier : Brigadier dans la Milice Invocation(s) : Valefor, renard légendaire ; Erebos, le Dieu de la destruction Inventaire : • Epée droite (Maniabilité 3/5, Tranchant 2/5, Résistance 3/5) [+4]
• Armure de qualité médiocre [+4]
Tenue de chasseur [+0] Cape de voyage [+0] Cape de voyage rembourrée [+0] Une paire de gants rembourrés [+0]
Inventaire:
Journal de bord (1) Crayon (1) Odre de mutation pour Rorn (1) Gourde pleine (1) Tubernacles (2) Graines de soleil (4) Bâtonnets de viande de bibi séchée (37) Carte d'Arcane (1) Boussoles (2)
Voilà qu'elle était de nouveau confrontée au froid de la montagne abritant le temple de l'air. La jeune femme avait séjourné un petit moment à Kelder, reprenant ses forces et se ravitaillant du mieux qu'elle le pouvait. Elle avait déjà affronté une fois l'enfer de cette montagne et elle s'apprêtait à le refaire. Pourquoi ? Pour atteindre toujours plus de puissance. Certains murmuraient déjà qu'elle était folle de risquer ainsi sa vie. Mais en avait-elle réellement quelque chose à faire ? La rousse était déterminée à gagner le plus rapidement possible en force pour pouvoir écraser le Keiser d'un coup fort et rapide, elle n'avait que faire des racontars de quelques ivrognes au coin d'une taverne. Eskel avait fini par déserté, ou presque, la Milice, étant de moins en moins présente à Rorn, préférant largement Kelder où il était facile d'aller d'accéder au temple. Elle avait eu de la chance, cette fois, le barrage nordien avait été plutôt clément. Les hommes en poste étaient épuisés et ne demandaient qu'une seule chose : rentrer chez eux pour retrouver leur famille. Quelques belles paroles et un bon graissage de patte et hop, le travail était fait.
Le temple se dressait fièrement devant elle. Elle réajuste sa cape rembourrée et pénètre dans l'immense bâtiment, entendant seulement le bruit de ses pas sur le sol. L'air y était frais également et des volutes de fumée s'élevaient à chaque respiration. La jeune femme avait froid, le faible corps humain qu'elle possédait n'arrivait plus à la réchauffer suffisamment. Bien qu'elle soit tenace, ses lèvres bleues et les tremblements incessants de son corps trahissaient sa faiblesse face au froid mordant de la montagne. Elle grogna de ne pas être plus résistante de ce côté là et entra rageusement dans l'une des cellules sans faire attention à ce qu'il pouvait y avoir d'écrit sur la porte. Le noir, c'est tout ce qu'elle rencontra en entrant dans la pièce. Un noir qu'elle soupçonnait d'être de la magie divine. De toute manière, ces enfants divins ne savaient faire autre chose que des illusions pour tenter de tromper leur ennui. Qu'ils étaient pathétiques. Eskel avance d'un pas sûr puis s'arrête, laissant le loisir au demi-dieux présent d'avoir l'impression de s'amuser avec elle. La jeune femme croise les bras et fronce les sourcils en sentant une chose venir frôler ses pieds. Son instinct lui hurlait de fuir mais sa raison détraquée lui imposait de rester en place et d'écouter la voix du semi-dieu. Elle avait vécu bien pire et il fallait qu'elle vainc ainsi sa peur si elle désirait devenir reine du nord.
C'est pourquoi elle déglutit pour se donner de la force. Elle serra les poings et après un instant d'hésitation qui pouvait se traduire en quelques longues minutes, elle franchi le cap et décida d'avancer à l'aveuglette. On a rien sans rien et Eskel était très loin d'être une personne qui mesurait le danger. Elle fonçait plus dans le tas qu'elle ne réfléchissait à ses solutions. L'ambiance changea du tout au tout, ce qui lui fit hausser un sourcil. Une plage ? Elle même n'avait jamais vu de plage comme ça. Bien qu'elle connaisse Lilyn de par ses descriptions dans les livres, elle n'avait jamais eu l'occasion de s'y rendre. La rousse resta un bon moment à admirer l'infinité de l'océan bien qu'elle sache que tout ceci n'était qu'une illusion. Il faisait d'ailleurs plus chaud, si bien qu'elle dû retirer tout son attirail d'hiver pour le caler comme elle le pouvait sous son bras. Seuls ses gants finirent dans sa besace où il restait heureusement assez de place. Elle ne remarqua pas tout de suite le fait qu'elle ne laissait pas de traces dans le sable. Elle ne s'en rendit compte qu'une fois avoir parcouru une certaine distance le long de la plage, envieuse d'explorer un peu. Mais outre le fait de ne laisser aucune trace, signe évident de magie, il y avait aussi cette impression qu'elle venait de tourner en rond alors qu'elle avait marché sans se retourner.
Tout cela ne fit que grandir son exaspération et elle soupira longuement avant de remarquer une chose qui n'était pas là avant. Méfiante, Eskel s'approche de la table et de l'homme au sourire suspect. Un poignard et deux dés dans un bol y étaient posés. Eskel pose sa cape sur le dossier de la chaise et regarde un instant l'homme sans rien dire. Elle le jaugeait. Les mots qu'il prononça titillèrent son ego et elle prit place sur la chaise. Elle savait, elle savait que tout ceci n'était qu'une illusion et pourtant elle se prenait au jeu avec un sourire déterminé. La milicienne avait toujours plus ou moins laissé sa vie entre les mains du hasard. Ne serait-ce que l'immense folie de désirer un demi-dieu et d'y retourner alors qu'elle avait failli perdre la vie dans une embuscade lors de son premier retour à Rorn. Valefor avait été d'une grande aide. Mais il demeurait son atout, sa pièce maitresse, aussi avait-elle besoin d'une autre invocation pour la soumettre au regard de tous et leur montrer qu'elle possédait la puissance des dieux. Eskel était prête à tout pour atteindre son but, mourir n'était pas un obstacle mais un signe d'échec et bien qu'elle se ficha éperdument de sa vie, elle faisait tout de même attention à ne pas la risquer trop stupidement. Or, cette épreuve là n'était qu'illusion, elle ne pouvait pas mourir. Aussi, la jeune femme offrit son plus beau sourire de défi à l'homme en face d'elle et lança les dés en premier.
La milicienne ne connaissait pas les règles du jeu. Mais il n'y avait aucun doute que cela impliquait d'utiliser le poignard d'une façon ou d'une autre. Au vu des mots de l'homme, elle ne douta pas très longtemps sur le fait qu'ils jouaient leur vie aux dés. Les lancés se succédèrent jusqu'à ce qu'un six tomba à l'énième lancé de l'homme. Eskel regarda le résultat sans comprendre puis posa un regard sur l'homme qui lui même regardait le poignard. Ainsi donc telles étaient les règles du jeu. Le six était le chiffre perdant, celui qui ôtait la vie du lanceur. La jeune femme saisit le poignard qu'elle soupesa et regarda durant un très court instant avant de poser son regard d'acier sur l'homme. Un sourire narquois naquit sur ses lèvres. Elle n'avait toujours pas prononcé un seul mort depuis son arrivée dans le temple. L'invocation qui vivait dans cette cellule ne connaissait pas sa voix. Il était temps de lui dévoiler le timbre et la voix de la future reine du nord. La rousse se leva et, renversant la table, vint poignarder l'homme qui semblait s'offrir à elle. "Crève, pourriture d'illusion", crache-t-elle, laissant s'envoler dans ses mots toute la haine qu'elle possédait envers les demi-dieux mais également envers la magie de leurs épreuves stupides. Valefor lui avait déjà fait le coup, il n'était pas question qu'elle subisse une deuxième fois les illusion viles d'une autre créature semi-divine. Son regard n'était que haine, ses gestes que violence. Eskel exprimait toute sa rage et sa frustration d'avoir été ainsi bernée.
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Rang : Sanza Sauvage Crédit Avatar : Thibault Girard & Allegiance : A Realm Divided Date d'inscription : 06/08/2018 Messages : 576Double Compte : Amko'Unn ⟐ Saen ⟐ Braith ⟐ Eira Liens vers la fiche : . ⟐Rymaïn Cuchulayne ~ Sang & Dévotion ⟐Les créations du Chaos... Elément : Métier : Chasseresse indépendante Inventaire : Gwyn - Sylvebec 2780 Ŧ (Economies) ءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءء 2000 Ŧ (sur elle) ءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءءء Equipement ↣
◊ Bonus d'endurance : +5 [15] ◊ Dégâts à distance : +6 [8] ◊ Dégâts de mêlée : +8 [10]
◊ Pendentif de
céléritéx1
◊ Cristaux de glacex2
◊ Orbe Fuguex1
◊ Graine maléfiquex1
◊ Porte bonheur(100% de réussite pour 2 lancés de dés)
◊ Pierres de télépathie non liéesx1
⟐ Obj. Divers :
◊ Sève de Lueur Nocturnex1
◊ Onguent du sans odeurx1
◊ Lien de tissu ocre(souvenir relié?)
◊ Broche de Nérée
◊ Tenue de rechange
◊Cape de voyage
◊ Cape chaude
◊ Petit couteau
◊ Corde solide(10m)
◊ Carte d'Arcane
◊ Longue-vue
◊ Couverture légère
◊ Lanterne
◊ Carquois de bois(5/15) [2 fl. perfo./3 fl. lumineuses]
◊ Lot de flèches[xx]
◊ Nécessaire d'entretien armes
◊ Nécessaire soins corporels Masque de mort
◊ Pendentif de
céléritéx1
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◊ Graine maléfiquex1
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◊ Pierres de télépathie non liéesx1
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◊ Sève de Lueur Nocturnex1
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◊ Lien de tissu ocre(souvenir relié?)
◊ Broche de Nérée
◊ Tenue de rechange
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◊ Corde solide(10m)
◊ Carte d'Arcane
◊ Longue-vue
◊ Couverture légère
◊ Lanterne
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◊ Lot de flèches[xx]
◊ Nécessaire d'entretien armes
◊ Nécessaire soins corporels Masque de mort
Éphémère Dans la tourmente... Mais laquelle? Rymaïn & Qualri ° Temple de l'air ° Été
Le balancement incertain d'une flamme miroite dans les abysses d'un regard perdu. La mèche se consume, la cire blanchâtre se déverse avec lenteur, tel un mal qui ronge progressivement l'esprit... La chambre de l'auberge du Kelder semble souffler l'hiver avec la même puissance que la froideur de l'âme qui y séjourne. Des bribes de mots résonnent aux tempes de la nordienne, la voix grave et profonde de l'enfant de Terra tambourine comme pour lui percer le crâne. '...il est temps pour moi de trouver mes réponses seul...' Ne subsiste que ce simple souvenir sonore, Baphomet n'est plus là. Les brumes qui encombrent sa psyché voilent la moindre trace d'optimisme '...J'ai besoin de temps, peut-être beaucoup, pendant lequel je te demanderais de ne pas m'appeler...' Un temps humain est si infime, que la nordienne à occulté la plus petite possibilité que ce temps prenne fin.
Sa présence dans le nord de l'île n'avait d'autre but que le recueillement auprès d'un temple longtemps laissé de côté. Le clan affilié au prince n'avait plus autorisé l'enfant aux cheveux enflammés à accompagner les pèlerinages après la prise du lieu par les hommes du Keiser. A ce jour, elle pouvait agir et voyager à sa guise, avec l'or d'un salaire pour payer la taxe quémandée, et un congé accordé par la duchesse qui n'avait besoin d'elle pour l'instant... Ce besoin avait pris une toute autre ampleur, après le message de l'enfant divin reçu quelques heures plus tôt. Ce n'en était plus un, mais une réelle nécessité. La nuit absorba la flamme de son étreinte suffocante, tandis que la nordienne contemplait une noirceur déjà omniprésente.
• Ω •
Les grandes portes de l'édifice se dressaient devant elle, délaissées momentanément par le prisme olive qui observait distraitement le mariage du ciel et de la pierre ciselée des hauteurs du temple. Combien de temps s'était écoulé depuis la dernière fois? Un fugitif et indistinct souvenir frôla sa pensée... Une enfant blonde, n'était-elle pas destinée à diriger son clan, elle aussi ? Les éclats du passé se dispersèrent rapidement, tandis qu'elle pénétrait au sein de la bâtisse.
Son pas feutré résonna à peine dans les vastes dédales de pierre parcourus par le souffle chantant d'Aer. Pourquoi est-elle entrée, déjà ? Cela ne s'avère pourtant pas nécessaire à son recueillement. Les ombres dansant derrière ses prunelles égarées semblent guider ses pas plus que sa raison... Oui, il faut bien que cette dernière affleure à peine la surface de sa réalité présente pour que sa main pousse la porte devant laquelle elle vient de s'arrêter.
L'obscurité l'engloutit alors, interrompant sa marche, l'écho d'un rire aux contours incertains vibre dans l'atmosphère. Une voix s'élève, amicale, apaisante... Ou est-ce la nordienne qui est incapable d'éprouver de réelles inquiétudes au sein des temples? Quelque chose vint effleurer ses pieds, réveillant un rien ses sens. À ce contact soudain, elle porta sa main à l'une de ses masses, mais la légèreté de l'acte en atténuait l'alerte. Le danger des épreuves divines et leur imprévisibilité ne s'imposa pas davantage au devant de sa conscience. Sa main se rétracta quand sa voix répondit dans un souffle.
"Merci à toi, enfant d'Aer..."
Le silence englobe alors le lieu, déjà marqué d'une présence indistincte, qui lui paraît imposante mais nullement dangereuse à ses yeux. Sans plus de réaction de la part de celle-ci, la guerrière amorce un pas en avant, ne sachant que faire d'autre. Immergée subitement dans un monde qui s'étend devant elle sous la forme d'un paysage clair et doux, Rymaïn fait glisser sa capuche dans son dos. Ses pieds foulent le sol sablonneux et humide pour observer les alentours... L'étendue bleutée l'attire davantage que la forêt qui la renvoie douloureusement à Baphomet, des réminiscences de son passage dans les abysses de Lykoï viennent caresser sa mémoire avec plus de tranquillité. Elle ne sait comment agir, cependant, et son pas finit par choisir une route intermédiaire. Elle longe la plage bercée par les vagues, entre eau et terre. Mais au bout de longues minutes elle réalise l'immuabilité du paysage. Son regard a noté cette absence d'empreintes dans son sillage, cette eau impassible lorsqu'elle la foule. Cette impossibilité d'apposer un repère quelconque, dans un monde déjà fictif où la nature semblait cristallisée au creux d'une brèche suspendue dans le temps. Un temps infini et divin, où une trace humaine n'a peut-être pas sa place ? Quel sens donner à ce décor choisi par l'enfant des cieux ? Veut-il l'égarer ou est-il lui même perdu dans cette éternité ?
Ses pensées se perdent, et si elle demeurait ici? Sa vie pourrait-elle rester figée indéfiniment et octroyer une liberté immortelle aux fils du feu et de la terre qui lui sont liés? Au vu de la direction empruntée, elle ne conscientise même pas être revenue à son point de départ lorsqu'elle aperçoit la silhouette d'une nouvelle scène se dessiner devant elle. Sa marche ralentit, ses prunelles olive détaillent les nouveaux éléments qui lui font face avant de s'approcher davantage. L'homme étire un sourire simple pour lui expliquer la nature de sa présence et le jeu qui lui est offert. La rouquine baisse les yeux sur les dés ainsi que la lame, alors que la voix extirpe une forme de question ou de défi... Le courage n'a pas sa place ici malheureusement, il s'agit surtout d'une absence concrète de rationalisation. En d'autres circonstances, rien n'aurait pu lui faire prendre le risque de mettre la liberté des deux divinités qu'elle a été chercher dans une balance imprévisible.
C'est quelque chose de plus sombre et difficile à cerner qui saisit Rymaïn lorsqu'elle tend une main vers l'un des dés, afin d'effectuer le premier lancé...
• Ω •
...Un six. Le résultat de l'unique geste posé par la jeune femme lui étire un fin et étrange sourire au coin des lèvres. L'homme face à elle aurait presque pu se vanter d'en observer un sur son visage, surtout si cela devait être sa dernière manifestation... émotionnelle? Elle le dévisage, retrouvant son impassibilité, dans l'attente simple. L'attente? S'agissait-il d'un désir tapis au creux de son corps, en réalité? Un bruit léger lui indique la prise d'une saisie sur l'arme reposant là, le type se redresse pour achopper son bras droit de sa main libre et l'attirer vers la table. Le geste la surpris pendant une fraction de seconde, elle s'attendait à le voir contourner le meuble boisé et ressentir la froideur de l'acier lui arracher la vie. Mais sa paume fut plaquée sur la surface brune avec fluidité, et l'arme l'y planta d'un coup net et précis en lui arrachant un grognement acerbe. Allez donc savoir si ce fut vraiment la douleur de la blessure ou le contact humain sur sa peau qui expulsa ce dernier de ses lèvres.
Une plaie de la sorte? Elle avait connut pire, bien que plus pratique, mais cela eut le mérite d'attiser ses sens engourdis et de remettre ses réflexions en route. Le plus désagréable fait de cette situation, en soi. Ses iris verts voguèrent de cette main blessée qui l'immobilisait au regard de l'homme qui venait de se rasseoir calmement devant elle... et maintenant? Ne sachant pas que déduire, elle amena un geste pour retirer l'arme, ignorant s'il la laisserait faire ou non.
Un frisson parcourut l'échine de la jeune femme. Elle raffermit sa prise sur la douce crinière argentée. L'ascension des Monts Célestes se révélait bien plus ardue que la descente des murailles de Rorn. Ses jambes fermement pressées contre les flancs de l'enfant des Lumières, elle sollicitait toutes ses forces pour se maintenir en place tandis que les puissantes mains s'accrochaient aux branches et aux rocs qui peuplaient la montagne.
L'astre d'Ignis rayonnait dans le domaine d'Aer, et ses douces caresses rendaient le froid moins mordant qu'à l'accoutumée. Elle n'osait pas imaginer les glaces mortelles des hauteurs en plein hiver, sentant déjà l'effleurer les caresses givrées de la montagne. Et ce malgré son épaisse laine et la chaleur du demi-dieu. Elle se serra à nouveau contre le corps semi-divin. Son visage reposait à l'abri parmi ses crins duveteux. Ses pensées également.
La Capitaine avait troqué avec regret et humilité son armure pour une de cuir et de maille légère, achetée en ville. En ces lieux revendiqués par le Keiser, mieux valait ne pas attirer l'attention en arborant ses couleurs ennemies. Même la présence de semi-divins ne pourrait garantir sa survie face à une horde de nordiens aguichés par la perspective de voir couler son sang doré.
Excepté sa hiérarchie directe, qui lui avait accordé une autorisation du bout des doigts et avec grande déconsidération, personne n'avait connaissance de sa venue au Temple d'Aer. Enfin, Iwan, son calis de chasse, devait bien se douter de quelque intention, puisqu'il gardait discrètement un œil sur ses déplacements.
Quelle folie de venir ici. Et pourtant, l'idée émergeait de nombreuses heures de méditation. Qilin avait trouvé un Partenaire d'esprit, et un Partenaire de jeu. Elle avait arrêté de le nier, ses repères s'en trouvaient chamboulés. L'un échappait à ses plans et l'autre s'en jouait à la perfection. Elle n'avait pas été aussi indifférente à leur présence qu'elle l'aurait souhaité.
Concentration. Focalisation. Elle avait trouvé. Un goût du risque subsistait. Et elle était ici pour le confronter. Une dernière épreuve. Il y avait tant à perdre. Mais aucun autre endroit ne lui permettrait d'arriver à ses fins. Loin de sa vie humaine, avant d'y replonger.
La fille Lù mit pied à terre, face au temple de l'air. Même sans sa solide armure, son maintien demeurait sans faille. Les vents glissaient contre sa silhouette élégante, légèrement arrondie par son manteau de laine et de fourrure. Elle abaissa sa capuche, détaillant la bâtisse du regard. Le Désert Ambré marquait son cœur de son empreinte sableuse et embrasée. Mais le temple offert à l'entité céleste possédait ses propres charmes.
Il était temps. Sa main gantée glissa du pelage carmin. La jeune femme s'avança, bien plus sereine qu'à l'aube de sa précédente épreuve. Elle se retourna pour contempler longuement les iris argentés. Une dernière fois ? Sa voix douce s'éleva, se faufilant entre les courants montagneux pour se faire entendre.
« Je ne compte pas mourir. Toi et moi avons encore beaucoup à découvrir, ensemble. »
Cette esquisse familière se peignit sur ses traits, qui se refermèrent avec une implacable détermination.
Les couloirs aériens éclataient d'une blanche lumière. Le marbre étincelait véritablement. Qilin y laissa courir ses doigts. Elle marchait d'un pas souple, tranquillement. Ses muscles échauffés avant l'ascension avaient évité les courbatures de justesse. La fatigue pesait toutefois sur ses épaules, pourtant délestées de leur poids habituel. Elle s'installa dans une alcôve et se rassasia. Reprendre des forces semblait judicieux, en vue de l'épreuve à passer.
Son instinct la guida, jaugeant chaque porte avec exigence. Elle avait délivré deux êtres exceptionnels. Elle ne tolérerait pas moins pour ce troisième. Il n'y avait qu'à voir le grossier personnage délivré par Gavhort ou la terreur muette entre les mains de Iwan, pour craindre la déception.
Elle s'arrêta. Cette porte l'attira plus qu'une autre, pour une indicible raison. Un parfum sauvage flottait dans les airs. Elle le suivit et s'engouffra à l'intérieur. Le noir total. Le malaise la saisit instantanément. Ses muscles se crispèrent, son souffle se raccourcit. Seul un étrange rire l'emplit de multiples échos. Impossible de définir quoique ce soit, si ce n'étaient des murs, pour créer une telle résonance. Qilin ferma les yeux, privilégiant ses autres sens.
La salutation tomba. Quelle familiarité. Ses pensées s'accrochèrent à sa fierté, remuée par cette désagréable appellation. Comme une bulle d'intimité instaurée contre son gré. Privée de sa vision obscurcie, sa respiration ralentit, lui redonnant un certain contrôle sur son corps. Elle n'aimait pas les ombres créées par d'autres. Aucune lumière ici pour les souligner.
Quelque chose frôla ses bottes de cuir doublé en laine. Elle fit un bond en arrière dans un réflexe agile, la main ancrée sur le pommeau de son arme. La sensation de douceur ne lui parvint que trop tardivement pour la retenir. Et encore, aucune raison de s'y fier. Certaines morts se paraient de tendresse.
La soldate retrouva un calme relatif, sa psyché et son corps protégés de ces trop nombreux inconnus. Elle fit un pas en avant. La luminosité se montra sans l'assaillir, à travers ses paupières closes. Elles s'ouvrirent délicatement. Une plage s'offrait à elle, et une forêt dense, plus loin. Ses iris sombres examinèrent attentivement les environs. L'écorce des arbres semblait seul à abriter signe de vie.
Son manteau et ses gants gagnèrent son sac, inadaptés à la chaleur des lieux. Tant de contradiction. L'eau, le soleil et la végétation. Aucune brise pour compléter le tableau. La fille Lù fronça les sourcils. L'épreuve avait-elle seulement commencé ? Elle se méfiait désormais.
Qilin s'accroupit et prit une poignée de sable mouillé, qu'elle laissa ensuite tomber. La sensation restait réelle. Elle tiqua. La matière reprit son aspect lisse, balayant toute trace de chute. Son regard de jais dériva sur le bout de botte, inlassablement effleuré par les remous. Nulle humidité ne teintait le cuir. Étrange. Pourquoi la plonger dans un monde qui la refusait ?
Elle décida de vérifier cette théorie en s'enfonçant dans la forêt, qu'elle jugeait moins dangereuse que les eaux. Le dao fut tiré de son fourreau, signe de sa posture défensive. Elle prit soin de compter ses pas en secondes, pour mesurer les deux. Les arbres recouvraient leurs branches coupées derrière son passage. Les rayons solaires filtrèrent après une douzaine de minutes. Elle retrouva la plage à peine quittée.
Le tableau avait pourtant gagné une ombre. La jeune femme s'approcha silencieusement de la silhouette attablée non loin. Elle rangea son arme, ne distinguant aucune agressivité, mais resta sur ses gardes, comme à l'accoutumée. Allure séduisante et faciès basané, la forme humaine et masculine lui rendit son observation muette.
Sur la table reposait deux dés, et leur terrain de jeu, sous la forme d'un bol. Ses pupilles détaillèrent ensuite la lame, de facture aussi simple qu'aiguisée. Sans autre indication que la plus évidente, la garde dorée saisit l'invitation et prit place, un sourire invisible étirait son esprit. Elle possédait un talent particulier pour les jeux.
L'homme lui présenta les règles, à défaut de son identité. La formulation s'apparentait à celle énoncée lors de son arrivée. Le timbre différait complètement. Qui était son adversaire ? Peut-être qu'elle le découvrirait en obtempérant. Les choix semblaient maigres, de toute manière.
La capitaine saisit les instruments du supposé hasard. Ses prunelles sombres plongèrent dans celles qui lui faisaient face. Elle lança. Sans regarder le résultat, elle attendit que l'autre prenne connaissance des chiffres obtenus pour le faire à son tour, n'ayant pu lire la réponse sur ses traits.
Son adversaire sollicita la chance à son tour. Qilin réitéra son petit manège, attendant qu'une émotion se dévoile. En vain. La souffrance physique, s'il en était capable serait donc le seul moyen de briser leur composition ? Celle de l'homme d'abord, visiblement. Elle attrapa la lame et en étudia le tranchant de l'index. Elle faillit à peine lorsqu'une goutte de sang perla. Elle frotta avec son pouce pour s'en débarrasser.
Souffrir pour souffrir ? Ça ne pouvait être le but de l'épreuve. Était-elle tombée sur un sadique ? Une coquille vide appâtée par le sang, à l'image de ce fils d'Aqua se glorifiant par ses tueries. Est-ce que la blessure s'effacerait, recouverte par la perfection intouchable qui définissait curieusement cette plage ? Deux moyens de vérifier, et les dés avaient choisi. La noble se leva. Elle n'en éprouvait aucun plaisir. La curiosité repoussa toutefois son geste. Elle toisa l'individu.
« Y'a-t-il un seul endroit que la souffrance aurait épargné ? »
L'humain serait illusion, et succomberait probablement. Le divin, en revanche, ne s'abîmerait pas d'une telle offensive. Les yeux d'ébène contemplèrent les reflets miroités par les rayons solaires sur le métal. Rien ne s'avérait si sûr. Une seule certitude, les règles du jeu. Elle ne comptait pas s'y dérober, mais...
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Hashiara (Tumblr) Date d'inscription : 05/02/2018 Messages : 116Double Compte : Ezelya et le petit Roah Elément : Invocateur : La meilleure garde dorée ♥
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« Eyes on eyes, what do you wanna regain? After all I wonder how you feel 'bout this madness »
Éphémère
Je me fonds dans cette apparence humaine comme dans une deuxième peau. Mes doigts s'étirent, j'inspire pleinement et enfin je me sens à l'aise. L'ennui a disparu du moment que mes yeux se sont ouverts sur ce paysage soudainement bien plus impressionnant. La plage s'étend à perte de vue, et au loin, les arbres s'élèvent bien haut au-dessus de ma tête. Je suis minuscule. Un point dans l'Univers, à peine plus qu'un insecte, et pourtant enfin doté d'une véritable vocation, d'une raison d'exister.
Pour le moment, cette raison est simple ; faire passer l'épreuve. Je suis heureux de voir les dés familiers installés devant moi, mais ce qui me captive le plus est la lame. Quel délice il sera de la voir tâchée de sang. De préférence le mien, évidemment. J'ai beau en connaître le teint et la texture par coeur, mon enveloppe humaine expérimentera la blessure dans une mesure que je n'ai plus connu depuis longtemps. Ce serait un véritable coup du sort que les dés me désignent comme victime. J'aurais pu piper mes instruments du destin, mais l'amusement en aurait été amoindri. Après tout, c'est le hasard et l'inconnu qui forment le mélange si délectable de ce jeu. Je dois m'y soumettre moi-même si je veux m'amuser.
Eskel:
Aujourd'hui, c'est une femme qui a mis les pieds dans mon tombeau. Quel plaisir ce fut pour moi d'entendre dans ses pas la mélodie de la détermination! Un sourire effleure mes lèvres et je croise les bras. N'est-ce pas ainsi qu'elle a fait savoir son état d'esprit en entrant dans le néant? Une façon instinctive de se protéger du mouvement de ma queue, mais aussi de me montrer son manque de peur. Je n'ai pas manqué de m'amuser de sa confiance. Après tout, n'est-elle pas ici en mon pouvoir? Piégée entre mes murs, elle pourrait très bien perdre la vie, n'est-ce pas? Je retiens un nouveau rire à l'idée de tuer des êtres si éphémères. Cet acte n'aurait aucun impact sur son monde, et encore moins sur le mien... alors à quoi bon?
Le soleil caresse mes cheveux d'ébène et je profite autant que je le peux de l'illusion. Je sais que les pas de cette demoiselle la rapprochent de moi à chaque seconde. Mon temps est donc compté. Pas d'inquiétude, cependant, puisque la vitesse avec laquelle elle approche ne me laisse pas le temps de m'étaler sur à quel point le vent m'avait manqué. D'ailleurs, la voilà déjà qui pointe le bout de son nez du côté de la plage. Un petit pincement me serre le coeur, à l'idée qu'elle n'ait pas pris le temps de contempler et de se questionner sur l'absence de traces laissées par ses bottes, mais cette sensation disparait bien vite. N'est-ce pas plutôt un plaisir de voir une femme ayant si peu d'intérêt pour une épreuve divine? Si les créatures les plus puissantes d'Arcane ne lui font ni chaud ni froid, peut-être en vaut-elle vraiment la peine. Je jubile intérieurement.
Lorsque, enfin, elle arrive à la hauteur de la table, je note son changement d'attirail. Ses vêtements d'hiver sont transportés tant bien que mal sous ses bras, et ses gants ont disparu. Elle profite donc de la nouvelle température, et j'en suis satisfait. D'ailleurs, je profite de sa proximité et de nos tailles beaucoup plus rapprochées pour l'étudier plus attentivement, le tout en lui expliquant les règles de mon jeu. Mes lèvres parlent de dés et mes yeux dérivent sur les siens, d'un gris hypnotisant, jusqu'à ses nombreuses cicatrices. Je me retiens de passer une main dans sa tignasse châtaine aux reflets roux, désireux d'en explorer la texture, et me contente plutôt de lui désigner la lame des doigts. L'impatience que je lis sur son visage m'intrigue. N'est-elle pas effrayée par la perspective de mourir? En quoi le risque en vaut-il la peine pour elle? Qu'est-ce qui l'attend dehors et qui justifie qu'elle ait besoin de support divin à ce point? Ou peut-être me trompais-je. Et si rien ne l'attendait à l'extérieur? Et si c'était justement ce qui justifiait qu'elle ne craigne pas le jugement des dés? Les questions me font jubiler. Quelques minutes à peine qu'elle s'abrite sous mes ailes et déjà que je ne sais plus à quoi donner mon attention.
En fait, je suis tellement captivé par l'étude de ses traits, dans l'espoir de trouver une piste de réponse, que je remarque à peine ma défaite. L'étirement de ses lèvres est ce qui me ramène au présent, et je dois réfréner mon propre sourire en la voyant soupeser l'arme entre ses doigts habitués. Une lueur de folie passe dans ses yeux, reflet de la mienne, et le doux timbre de sa voix m'offre un frisson de plaisir, alors même que la table est renversée et que la lame s'enfonce entre les os de mes côtes, visant directement mon coeur.
Je suis étonné, pour ne pas mentir, de la férocité des gestes de cette femme. La violence dans ses mouvements, dans ses paroles... Tout n'est que reflet de la haine et de la colère que je lis dans la flamme de ses iris. Un délice.
Sous le coup de dague, mon enveloppe humaine se défait en une gerbe de sang, et c'est Qualri'Brom'Shahare dans toute sa splendeur qui prend la place de Brom. La blessure ne redevient qu'une égratignure, rapidement apaisée par le Temple, mais la sensation de douleur reste claire dans mon esprit. Je suis apaisé et amusé. Cette humaine en a à revendre, et je ne peux que l'apprécier pour ça. Lentement, je roule mes épaules et me réapproprie mon corps divin. Puis, c'est ma voix qui s'élève pour applaudir la femme. Une voix parfaitement androgyne.
« Une illusion? Si j'en étais une, tu ne viendrais pas risquer ta vie ici, ai-je tort? »
Je glisse ma tête jusqu'au sol et la pose contre le sable chaud, étendant mes ailes de chaque côté de mon corps pour profiter du soleil. Ainsi, avec mon museau à sa hauteur, je peux l'examiner et lui parler tranquillement avant notre prochain jeu. À la base, le plan était que Brom en apprenne plus sur elle, mais je suppose que cette forme est tout aussi bien pour une discussion.
« Je suis Qualri'Brom'Shahare, ravie de faire ta connaissance. »
Rymaïn:
Oui, m'amuser. Après tout, l'arrivée de deux jeunes femmes à un intervalle si court... n'est-ce pas là une merveilleuse opportunité de déjouer l'ennui? Alors même que je prends place dans le corps de Brom pour jouer avec la rousse, une autre version de moi, en tout point identique si ce n'est la réalité qu'elle habite, se prépare à accueillir la chevelure d'ébène dans le néant. Je sens l'impatience monter dans mon être, et je dois me forcer par de grandes repirations à reprendre mon calme. Plutôt que de me hâter, je rejoue dans ma tête l'arrivée de la demoiselle en ces lieux. Elle avait une voix calme, à peine un souffle sur les braises de ma conscience, mais assez pour attiser ma curiosité. J'ai pu contempler un avant-goût de ses réflexes quand mes plumes ont effleuré ses pieds et que sa main s'est portée vers l'une de ses armes, et pourtant je reste déçu de ce manque de combativité qui semble fréquent chez les candidats que j'accueille. Après avoir entendu le timbre de ma voix, ses muscles se sont détendus. Ces humains sont peut-être facile à berner? Je me le demande.
Alors que mon regard dérive de nouveau sur mon arme, j'aperçois au passage la silhouette de mon invitée qui se dessine au loin. Je sais, présent partout en ce monde restreint, qu'elle a observé l'immuabilité du paysage, mais qu'en a-t-elle pensé? C'est la question que je me pose. Après tout, j'ai encore bien du chemin à faire avant de pouvoir lire l'esprit d'êtres aussi complexes. Et puis de toute manière, quel bien cela me ferait-il? Savoir en tout temps ce qui se passe dans la tête de mes interlocuteurs rendrait la vie trop prévisible. Je ne m'appesanti pas trop sur cette idée et retourne à des questionnements plus adéquats. Quelle est l'émotion qui prédomine sur son regard?
Enfin, elle arrive à ma table, et je lui désigne le jeu d'un mouvement de la main. Comme à mon habitude, je profite de notre proximité pour l'étudier. Ses cheveux captent la lumière et glissent sur ses épaules dans une cascade complexe dans laquelle je perds mon regard un instant. Pourtant, mes lèvres continuent leur monologue, expliquant le jeu, puis lançant ma provocation. Mes yeux vont rencontrer les siens, d'une délicieuse couleur olive, et j'y note l'indifférence. En est-ce vraiment? Un écran de fumée se dresse entre elle et moi, et c'est derrière ce brouillard que se cachent les réponses à mes questions. Est-ce sa façon de me lancer un défi? Cache-t-elle volontairement ses émotions pour me pousser à chercher à les comprendre? Est-ce une nouvelle forme de jeu? Une provocation? Je dois me concentrer pour éviter que mon sourire devienne trop évident, et la laisse saisir les dés.
Dès le premier jet, son destin tombe entre nous, et je dois avouer que j'en suis déçu. Moi qui voulait goûter de nouveau le tranchant de la lame, voilà que c'est à moi d'infliger la douleur. Un soupir m'échappe, en contraste avec le fin sourire qui effleure brièvement le visage de cette femme. Une seconde d'hésitation m'immobilise. Pourquoi un sourire? Cherche-t-elle aussi la souffrance? Ou la mort? Je laisse ces questions de côté, le jeu doit se finir.
D'une main experte, je vais aggriper son bras et le ramène à moi, plaquant sa main sur la table à l'aide de la lame. Je ne peux dire être étonné que le tout lui arrache enfin une réaction vocalisée, et je m'obstine à étudier ses traits, dans l'espoir d'y trouver des réponses. Dans un même temps, je prends place sur la chaise derrière moi. Il est temps pour la partie qui doit naturellement suivre un tel jeu. Je dois en apprendre plus sur elle, obtenir des réponses aux questions qui ont été soulevées par le premier défi. Ensuite seulement pourra-t-elle accéder à la suite.
Alors je la laisse retirer la lame, et je lui offre la voix de Brom, profonde et un brin taquine.
« Quelque chose bloque ton regard. Est-ce volontaire? »
Je n'ai pu retenir cette question, pressant contre les frontières de mon esprit. Un sourire étire mes lèvres, et je lève une main dans un mouvement d'excuse.
« Pardon, j'en oublie les civilités. Pour le moment, je suis Brom. Qu'en est-il de toi, mon amie? »
Qilin:
Et puis, ce serait injuste pour la jeune femme qui vient d'ouvrir les yeux sur la plage de sable chaud. Encore une, quelques minutes seulement après la rouquine. Deux versions de moi les confrontent en même temps, et je ne peux que m'extasier de la magie des temples, qui me permet de faire passer mon épreuve à ces demoiselles. Et puis, pour être tout à fait honnête, les deux ne sont pour me déplaire. Assez différentes pour me captiver pleinement, chacune à sa manière.
Mes mains réarrangent les dés, courent le long de la lame, et mon esprit se tourne vers l'accueil de cette invitée dans le néant. J'ai tout de suite vu sa mine se renfrogner à mes premières paroles, et j'en ai presque ri. Et puis ses réflexes agiles et sa position défensive m'ont ravis. Comment ne pas apprécier une telle réactivité? Pour avoir des gestes empreints de tant de naturel, son quotidien doit être intéressant. À quoi ressemble sa vie? Est-elle soldat? Mercenaire? Ou une criminelle particulièrement bien entraînée? Dans tous les cas, ses gestes et son parfum me laissent une promesse de mouvement et de distraction qui ne me laisse pas insensible.
Et c'est avec régal que je la regarde soulever le sable et le voir reprendre sa forme de base, inchangé. Elle examine les lieux, coupe des branches qui se reforment derrière elle, et finalement aboutie sur la plage, là où je me trouve. Elle a compris que le monde autour d'elle ne l'accepte pas, ou du moins se remet de la moindre de ses actions. A-t-elle tiré des conclusions basées sur ces observations? Je cherche ses yeux alors qu'elle approche, mais n'y trouve rien d'autre qu'une certaine méfiance. Je hausse un sourcil, amusé. Elle sait que le terrain est plus que dangereux, mais pourtant la voilà. Que cherche-t-elle, si elle reconnaît le risque d'avoir posé les pieds ici? En quoi mon pouvoir, ma puissance, pourrait-elle en valoir la peine? Je trépigne, aboslument ravi des mystères qui entourent mes deux invitées.
Une fois la demoiselle à ma hauteur, je commence mon explication du jeu, et en profite pour la contempler. Avec son teint parfait et ses cheveux lisses, elle ressemble à une poupée, et le constat me ravit. Les poupées sont si malléables. Je me demande dans quelle mesure elle le sera aussi. Je me doute bien, dans l'intelligence que je discerne dans ses yeux, qu'elle reste un beau défi, mais je m'amuse tout de même à chercher une faille dans sa posture. Quelque chose qui m'indiquerait une faiblesse.
Pour le moment, je ne vois rien.
Alors je me concentre plutôt sur les dés, qu'elle lance d'abord, et que je saisis à mon tour. La défaite arrive rapidement, et encore une fois je dois réfréner l'envie de sourire. Il me faut garder un masque impassible, pour confirmer aux joueurs que le jeu n'est pas truqué. Que seule la justice décide de qui mérite la souffrance. Et Dame Justice m'est si favorable aujourd'hui!
La demoiselle en face de moi soupèse l'arme et fait passer son doigt sur le tranchant. Bien sûr, ma fidèle lame est bien aiguisée, et la couleur de son sang m'attire immédiatement. Pourquoi se coupe-t-elle elle-même? C'est moi qui ai perdu. Je suis celui qu'elle doit frapper.
Son regard contemple les relfets du soleil sur le métal puis reviennent vers moi avec une question qui me surprend. Oh! Cette fois-ci, je ne peux retenir le sourire qui étire mes lèvres. Où frapper? Je contourne lentement la table, mes bras s'entrouvant légèrement de chaque côté de mon corps.
« J'ai vécu assez longtemps pour connaître toutes les douleurs que peut infliger une lame, mais les siècles d'enfermement ont tendance à effacer de tels souvenirs. Pourquoi ne pas me surprendre? Si je sais à quoi m'attendre, la douleur ne sera pas la même. »
Je lui fais face, la voix profonde et légèrement taquine. Je ne peux m'en empêcher. Brom est ainsi. Dans une provocation, je vais cueillir la main de la dame, celle tenant l'arme, et la fait monter vers ma gorge.
« Pourquoi faire durer ce jeu plus longtemps que nécessaire? Frappe, et ensuite peut-être pourrons-nous parler. Qu'en penses-tu? »
◊ Pendentif de
céléritéx1
◊ Cristaux de glacex2
◊ Orbe Fuguex1
◊ Graine maléfiquex1
◊ Porte bonheur(100% de réussite pour 2 lancés de dés)
◊ Pierres de télépathie non liéesx1
⟐ Obj. Divers :
◊ Sève de Lueur Nocturnex1
◊ Onguent du sans odeurx1
◊ Lien de tissu ocre(souvenir relié?)
◊ Broche de Nérée
◊ Tenue de rechange
◊Cape de voyage
◊ Cape chaude
◊ Petit couteau
◊ Corde solide(10m)
◊ Carte d'Arcane
◊ Longue-vue
◊ Couverture légère
◊ Lanterne
◊ Carquois de bois(5/15) [2 fl. perfo./3 fl. lumineuses]
◊ Lot de flèches[xx]
◊ Nécessaire d'entretien armes
◊ Nécessaire soins corporels Masque de mort
◊ Pendentif de
céléritéx1
◊ Cristaux de glacex2
◊ Orbe Fuguex1
◊ Graine maléfiquex1
◊ Porte bonheur(100% de réussite pour 2 lancés de dés)
◊ Pierres de télépathie non liéesx1
⟐ Obj. Divers :
◊ Sève de Lueur Nocturnex1
◊ Onguent du sans odeurx1
◊ Lien de tissu ocre(souvenir relié?)
◊ Broche de Nérée
◊ Tenue de rechange
◊Cape de voyage
◊ Cape chaude
◊ Petit couteau
◊ Corde solide(10m)
◊ Carte d'Arcane
◊ Longue-vue
◊ Couverture légère
◊ Lanterne
◊ Carquois de bois(5/15) [2 fl. perfo./3 fl. lumineuses]
◊ Lot de flèches[xx]
◊ Nécessaire d'entretien armes
◊ Nécessaire soins corporels Masque de mort
Éphémère Dans la tourmente... Mais laquelle? Rymaïn & Qualri ° Temple de l'air ° Été
Il ne bronche pas, la laissant ôter d'un geste fluide cette lame qui cloue sa main sur la table. Un flot vermeil se déverse, mais n'altère nullement la surface boisée sur laquelle il aurait du se répandre, seule sa main semble affectée. La douleur est réelle, bien que ténue, plusieurs nerfs ont du être sectionnés et, à ce rythme, elle risque fortement d'en perdre l'utilité. Une question vient percuter son esprit, ses yeux quittent sa blessure un moment, mais, d'un geste, l'homme ne lui laisse pas l'opportunité d'y réfléchir maintenant et se présente à elle. Son cerveau tente de prioriser ses actions, il souhaite discuter avec elle et non sa mort, apparemment, la nordienne se permet donc de retarder un tout petit peu cette conversation pour se soigner rapidement.
Sa main valide vient chercher la seule fiole qui n'est pas de forme ronde et siège dans son sac sans fond. Le liquide, aussi rouge que son sang, lui sera salvateur, bien que son application risque d'être extrêmement pénible. D'un mouvement, elle retire le petit bouchon avec ses dents, qu'elle recrache sur le côté avant de verser l'entierté du contenu sur sa plaie béante. La préparation mentale ne suffit pas à retenir un cri étouffé de douleur. La sensation est pire que bien des blessures qu'elle a déjà subit. Son visage se crispe sous l'effet du soin réparateur, et seule la vue de sa chair qui se referme aussi facilement lui permet de s'en détacher. Elle plie et déplie les doigts avec plus de surprise que de soulagement, puis glisse la fiole vide dans son sac et vient également rechercher le bouchon qui repose désormais à la frontière des eaux et du sable.
La guerrière flamboyante se redresse, l'horizon marin lui fait face et elle demeure tournée vers lui quelques secondes, songeuse. La façon dont l'humain s'est présenté à elle porte à croire qu'il ne revête pas toujours cette identité. Est-ce là une illusion pure, où l'incarnation de la semi divinité? Elle finit par pivoter dans sa direction, maintenant du même côté de la table que lui, bien qu'un peu éloignée. Elle le dévisage, puis parle enfin.
"Mon nom est Rymaïn. Mais, pour le moment, j'ignore qui je suis..." Une ombre, sans doute, portée par le vide. C'est parfois ainsi que se manifeste le mieux le désir, après tout. Il naît du manque, et le vide génère aisément ce dernier des ses mains habiles. En temps normal, du moins. Mais la guerrière à manqué depuis tant d'années, qu'on lui a appris très tôt à ne plus désirer.
Ses mots glissent comme s'ils étaient vides eux aussi, son regard observe le visage devant elle. La question précédente vogue toujours aux rives de sa conscience qui ne sait comment l'aider à amarrer. Elle ne la saisit pas avec aisance, un pli de perplexité se dessine entre ses sourcils. Pourquoi "bloquer" ? L'emploi de ce terme parasite sa pensée parce-que... Parce qu'elle se trouve dans un des rares endroits où il n'a pas lieu d'être. Le constat est si frappant qu'elle en oublie momentanément tout ce qui l'entoure.
Elle baisse les yeux et son corps se laisse choir soudainement devant l'homme qui semble représenter la divinité de ce temple. Ses genoux heurtent la dorure immuable des grains de sable, tandis qu'elle plonge son visage dans ses mains et qu'une déchirure s'opère dans ce vide omniprésent. Une fracture qui laisse une béance émotionnelle gangrener tout son corps.
"Pardon..." le murmure se désagrège dans le souffle d'une brise étonnement légère. Le timbre de sa voix est empli d'une affliction profonde et sincère, ses mots n'arrivent pas à suivre le rythme de ses pensées délétères. Ses mains quittent son visage avec lenteur, faisant l'objet provisoire de son regard anéanti, avant de venir reposer doucement sur ses jambes, les paumes vers le ciel. "... Je ne voulais pas... me fermer à toi, enfant du ciel. Ma volonté n'y est pour rien."
Ses yeux n'osent rejoindre ceux qui doivent la surplomber en cet instant. Elle ne sait plus quoi faire. Comment faire. Qu'est-ce qui a bien pu la pousser, inconsciemment, à dresser une barrière entre sa personne et les seuls êtres qu'elle estime plus que tout au monde ? Quand est-ce arrivé ? Pourquoi ? Ses lèvres tremblent, puis, progressivement, ses traits se reforment avec plus de stabilité. C'est une détermination étrange qui vient d'animer le fond de ses opales vertes. Celle d'un désir réel de rédemption.
"Que dois-je faire ou te montrer ? Explique-moi... Apprends-moi à te donner le peu que je suis digne de t'offrir. Si... Du moins... Je puis vraiment l'être à tes yeux."
À l’instant où la silhouette humaine quitta son siège, Qilin tut ses réflexes. Son corps lui obéit, dominé depuis longtemps par son esprit. Elle se trouvait plus nerveuse qu’à l’accoutumée. Séquelle probable des ombres qui l’avaient précédemment accueillie. Elle aimait la plage, y associant les baignades nocturnes et tranquilles. Mais le jour maintenait ici ses sens en éveil. Sans compter les murs divins, même invisibles.
Ses iris sombres détaillèrent chaque mouvement de l’individu. Sa question plus large qu’une simple plaie eut une réponse de taille équivalente. L’emploi d’un tel pronom et l’expérience relatée suggéraient que le maître des lieux se tenait là en personne. Qu’il s’agisse d’une métamorphose ou d’une projection illusoire, il s’identifiait au faciès humain s’approchant dangereusement.
La capitaine resta de marbre. S’il souhaitait la tuer et déroger à ses propres règles, il n’aurait pas pris la peine de les inventer. Elle se crispa et ne put masquer un léger rictus lorsqu’il la toucha, méprisant tout contact non désiré. Un instant il parlait de surprise, l’autre il pointait précisément sa gorge comme cible. Sans arrogance, si ce n’était celle de la femme cherchant à obtenir des réponses, sa voix s’éleva.
« Ne sommes-nous pas déjà en train de parler ? »
Elle pressa la lame contre sa peau basanée. Une goutte de sang perla avec langueur le long de la membrane. Un écho de celle à peine séchée. Elle n’attendait pas vraiment de réponse. La réplique confirmait l’idée que son hôte ne soit pas vraiment là. Mais, les apparences humaines d’un semi-divin pouvaient aller bien au-delà du revêtement. Elle l’avait appris. L’air songeur, la fille Lù se retira sans geste brusque. Impassible et calme, elle réfléchissait. Chaque épreuve possédait un intérêt singulier pour son instigateur.
L’homme avait fait le tour de la table. Elle l’imita, prenant le sens inverse, et laissa courir sa main libre sur le bois. La hâte courrait dans ses termes. Le besoin ardent de raviver un souvenir. Celui de la souffrance, dans le cas présent, d’après ses dires. Elle repoussait l’échéance en effet, toujours sans vouloir s’y soustraire. Son regard de jais encore ancré dans celui du joueur, Qilin esquissa un sourire.
« Dans l’attente se trouve un certain délice, quand le résultat est inéluctable. »
Elle parvint à hauteur de l’humain, dans son dos. Ses longs doigts fins empruntèrent le chemin de son bras musclé. Ils remontèrent d’une caresse sur son épaule puis jusqu’à sa nuque dévoilée. Elle rapprocha ses lèvres de son oreille, lâchant seulement un souffle. Aucun mot ne viendrait plus se mettre en travers de ce qu’il semblait tant désirer.
Sa seconde main s’était silencieusement glissée au-devant du corps étranger. Lame droite, la Garde la remonta vivement avant de ramener l’objet vers eux. Elle frappa en plein milieu du torse, sans hésitation, et sentit le métal heurter le sternum.
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Kim Junghun Date d'inscription : 21/05/2017 Messages : 105Double Compte : Ephylix, Capou, Haelselgr Liens vers la fiche : Par là Journal de bord Métier : Brigadier dans la Milice Invocation(s) : Valefor, renard légendaire ; Erebos, le Dieu de la destruction Inventaire : • Epée droite (Maniabilité 3/5, Tranchant 2/5, Résistance 3/5) [+4]
• Armure de qualité médiocre [+4]
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Kim Junghun Date d'inscription : 21/05/2017 Messages : 105Double Compte : Ephylix, Capou, Haelselgr Liens vers la fiche : Par là Journal de bord Métier : Brigadier dans la Milice Invocation(s) : Valefor, renard légendaire ; Erebos, le Dieu de la destruction Inventaire : • Epée droite (Maniabilité 3/5, Tranchant 2/5, Résistance 3/5) [+4]
• Armure de qualité médiocre [+4]
Tenue de chasseur [+0] Cape de voyage [+0] Cape de voyage rembourrée [+0] Une paire de gants rembourrés [+0]
Inventaire:
Journal de bord (1) Crayon (1) Odre de mutation pour Rorn (1) Gourde pleine (1) Tubernacles (2) Graines de soleil (4) Bâtonnets de viande de bibi séchée (37) Carte d'Arcane (1) Boussoles (2)
Contrairement à ce qu'elle avait imaginé, l'illusion disparu dans une gerbe de sang, laissant place à une énorme créature qui se mit à sa hauteur. Elle était peut-être un peu déçue de ne pas continuer ce petit jeu. Mais Eskel cracha tout de même avec dédain avant d'essuyer doucement le poignard sur ses vêtements déjà tâchés du sang de cette invocation trop agaçante à son goût. La voix qui s'éleva ne fit que renforcer sa colère et la milicienne darda son regard de glace dans celui chaud de la créature. Elle était méfiante et était prête à tout pour se défaire de ces illusions créées par les demi-dieux. Ces chiens n'avaient plus comme fierté que de faire passer des épreuves aux humains pour trouver celui qui les méritait le plus. Mais un esclave ne choisissait pas son maitre. Et ce Qualri ne choisirait pas son maitre. Qu'il continue ainsi à se leurrer avec son épreuve risible et fourbe, Eskel ne tomberait pas dans le piège une seconde fois. La jeune femme s'approche plus près de la tête imposante de la créature et croise les bras, ayant sommairement rangé le poignard à sa ceinture. Une arme était une arme, on ne crachait pas sur un moyen de défense gratuit. "Qui sait, invocation. Tu es peut-être dissimulé ailleurs, regardant avec amusement cette conversation" elle renifle de dédain tout en dégageant sommairement une mèche rousse de son visage. Ses joues s'étaient empourprées, elle n'avait pas l'habitude de ce genre de chaleur. Mais son regard gris restait de glace et transperçait la créature de haine et de mépris. Elle n'arrivait pas à leur porter une quelconque sympathie. Ils n'étaient que des outils pour elle, des esclaves qui tentaient bien que mal de fuir l'ennui de leur emprisonnement. Pour Eskel, les enfants des dieux n'étaient que de pauvres créatures qui seraient prêtes à toutes les pires bassesses pour espérer une liberté factice et ne plus voir les murs ternes de leur prison. Ils étaient faibles et n'avaient pour eux que leur grand savoir et leur puissance diminuée. Elle avait entendu les récits d'une invocation qui contait son réel pouvoir dans l'ancien monde. Ils n'étaient plus que des chiots amputés de leur réelle puissance. Des chiots qui remuaient la queue et obéissaient sans discuter aux ordres de leur maitre. Pire que ça, ils revenaient toujours la queue entre les jambes lorsqu'on les rappelait à l'ordre. "Je suis là car je sais quel point vous êtes vils dans vos stupides épreuves ne servant qu'à flatté votre égo mort. Mais ne t'y trompe pas, invocation, tu n'es qu'un esclave qui cherche à se distraire tant qu'il le peut encore." Elle fait une pause avant de sourire, un sourire mauvais, méprisant. "Tu n'es qu'un chien désespéré, rendu fou par l'isolement. Tu es bien faible et pathétique sans un humain pour te montrer la voie, invocation." Eskel se rapproche encore tout en regardant de haut Qualri, consciente cependant que leur différence de taille pouvait être un désavantage pour elle, surtout ici. Mais la jeune femme n'allait pas se dégonfler pour autant. Il fallait leur montrer qui était le maitre ici, qui commandait. Et ce n'était sûrement pas ce Qualri.
"Je suis Eskel Merigold. Et je suis là pour te montrer le chemin, pauvre esclave désespéré. De toute manière, vous autres, n'avez comme but et comme rêve que de nous servir en échange d'une liberté factice." Elle rit doucement, toujours en posant son regard de glace méprisant sur la créature qui n'avait pas fait de faux écarts jusqu'à présent. La milicienne prenait un malin plaisir à montrer sa domination sur l'imposante invocation. Elle jouait à un jeu dangereux, très dangereux. Elle savait que sa vie ne dépendait que du bon vouloir de cet enfant d'Aer. Mais n'était-ce pas excitant d'ainsi jouer sa vie ? Qu'importe si cela freinait ses lubies mégalomanes. Eskel prenait vraiment son pied à ainsi défier une créature maitre de sa vie. Car elle savait que l'invocation était puissante en ces lieux pourtant faits pour la retenir prisonnière. La rousse était un peu le dernier repas du condamné, une chose excitante, qui mettait l'eau à la bouche mais dont on refusait d'y toucher par peur que cela ne se termine. Car finir son repas c'était signer son arrêt de mort et tout le monde avait peur de la mort. Eskel était peut-être un brin tarée sur les bords. C'étaient toutes ces années à le haïr et à mentir au sein de la milice qui l'avaient rendue comme ça. Ou alors elle cherchait juste quelque chose pour égayer sa morne vie de soldat qui ne faisait qu’obéir aux ordres. Elle avait réussit à s'éclipser dans le merdier de Rorn pour repartir affronter le nord et les invocations du temple de l'air. Reviendrait-elle dans cette ville détruite ? Sûrement, pour y jouer son rôle avant de retourner sa veste. Son but était simple : prendre le trône du Keiser pour défaire le Prince. Elle trouvait la confrérie bien trop passive depuis leur attaque sur Rorn. Et elle trouvait le Prince bien trop stupide à ainsi abandonner son peuple. Peuple qui ne tarderait pas à se soulever. Et c'est ce qu'elle voulait, qu'ils se soulèvent pour lui permettre de les rallier à la cause du nord. Il fallait juste qu'elle soit au bon endroit au bon moment pour mettre le feu aux poudres. "Tu ne pourras pas gagner" dit-elle sur un ton de défis, toujours un large sourire sur les lèvres.
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Hashiara (Tumblr) Date d'inscription : 05/02/2018 Messages : 116Double Compte : Ezelya et le petit Roah Elément : Invocateur : La meilleure garde dorée ♥
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Hashiara (Tumblr) Date d'inscription : 05/02/2018 Messages : 116Double Compte : Ezelya et le petit Roah Elément : Invocateur : La meilleure garde dorée ♥
« Eyes on eyes, what do you wanna regain? After all I wonder how you feel 'bout this madness »
Éphémère
Eskel:
Je retiens un rire à voir ce petit être me prendre de haut, mais bien malgré moi, ses paroles me captivent. Elles sonnent comme une mélodie à mes oreilles, une promesse de ne pas m'ennuyer, et peut-être même de trouver quelqu'un qui sera si agréable à embêter. Je la regarde faire un pas vers moi, sans la moindre considération de nos différences de taille et du danger dans lequel elle se met. Ses lèvres parlent de vices, d'égo mort, d'escalavage, et mon sourire ne fait que grandir, sincère et intéressé. Cette humaine parle ma langue, et méprise les demi-dieux autant que moi, n'est-elle pas magnifique?
Eskel Merigold, qui me prend pour un chien fou, ayant désespérément besoin d'un maître. N'est-ce pas merveilleux à quel point ses paroles se rapprochent de la vérité? Eskel... Je fais rouler ce nom sur ma langue. Il ne m'irait pas, trop fier et trop froid, à l'image du Nord dans lequel se cache le Temple. Je l'aime, et m'imagine le prononcer dans une vie à ses côtés. Se rend-elle seulement compte, pourtant, que là où un chien ne vit que pour son maître, ma vie continuera bien après la sienne? Pourtant, peut-être sera-t-elle celle de ceux dont le nom restera dans mon esprit assez longtemps. L'un des noms que ne m'enlèvera pas l'ennui.
Son sourire m'arrache un frisson quand sa déclaration pleine de défi s'élève entre nous. Je comprends maintenant pourquoi l'immobilité du paysage ne l'a pas intrigué. Elle est une femme d'action, de danger. Pour elle, le monde est un mouvement constant, et je me doute que d'une manière ou d'une autre, elle veuille en contrôler le cours.
Sur ma tête, mes antennes se sont redressées, à la manière des oreilles d'un chien intéressé, et ma queue va et vient contre le sable dans un mouvement lent et paresseux. En quelques paroles seulement, elle m'en a dévoilé bien assez sur son être pour que le point le plus important soit rempli pour moi. Elle ne compte pas me laisser la liberté de vaquer à mes occupations. Je n'aurai pas le loisir de m'ennuyer, avec elle, et c'est tout ce que je demande.
À un détail près.
« Tu as raison, Eskel Merigold. Je ne cherche rien d'autre qu'un humain pour me montrer la voie et me sortir de cette prison. J'ai besoin d'une main de fer pour me guider. »
Ma voix prend une teinte plus féminine, plus proche de la sienne.
« Mais maintenant que mes intentions sont claires, pourquoi ne pas me révéler les tiennes? Tu n'es pas ici simplement pour asseoir ton besoin d'autorité sur un esclave, n'est-ce pas? Tu as un objectif qui demande l'assistance d'un demi-dieu. Quel est-il? »
Je l'observe. Elle porte avec elle la même détermination qu'à son entrée, inébranlée par le jeu. Comment ne pas être attirée par cette folie? Après tout, ne suis-je pas sensiblement pareille à elle? Cependant, une question me tourmente. Jusqu'à quel point serait-elle prête à aller pour asseoir son autorité? Certes, je cherche un maître à la prise ferme, mais pas de là à me faire imposer chacune de mes actions. Il y a, dans l'attente d'un ordre, un ennui difficile à éviter. Et me forcerait-elle à attendre, immobile, des heures et des heures? Dans ce cas, ma vie ne serait pas bien mieux que cette prison.
D'une certaine manière, j'en viens à vouloir connaître ses limites. Jusqu'où m'imposera-t-elle sa volonté? Impossible de le savoir pour le moment, mais je sais que l'autre partie de mon épreuve sera une façon de mettre cela au clair. Ainsi que de m'assurer que cette humaine comprend ce qu'elle est fondamentalement. Une humaine. Un être éphémère, qui aura tôt fait de disparaître, alors que je serais condamnée à regarder le monde se développer sans jamais s'arrêter pour prendre en compte mes actions.
Face à moi, cette petite humaine prend alors une toute autre symbolique. La liberté, oui, mais pourra-t-elle aussi m'aider à accomplir mon but? Celui de détruire le monde parfait dans lequel les Dieux nous ont tous entassés? A-t-elle ce désir de destruction? Après tout, je cherche du divertissement, mais si elle me l'offre sur un plateau, je ne peux m'empêcher de regarder plus loin.
Mon regard se plonge dans le sien, dans l'attente de sa réponse, si elle daigne me la donner. Au fil de ses paroles, je prendrais l'apparence qu'elle attend de moi, celle d'un chien. La Temple me donne la capacité de changer de forme à volonté, alors pourquoi pas? Bientôt, elle aura à ses pieds un chien grand et fort, noir et blanc, une plume rouge accrcochée à l'oreille. Voilà. Est-elle seulement satisfaite, maintenant?
Rymaïn:
J'observe mon invitée alors qu'elle soigne sa plaie. Le liquide qu'elle verse dans ses chairs m'est vaguement familier, malgré que je n'ai jamais été un grand fan des objets magiques. Du haut de mes maigres connaissances, je réalise que d'une certaine manière, elle prolonge le jeu, vu la douleur qu'apporte ce soin particulier. Loin de moi l'idée de lui reprocher une telle initiative, le but n'est tout de même pas qu'elle perde l'usage de sa main.
Finalement, après qu'elle ait pris soin de sa main, j'obtiens l'ombre d'une réponse dans le regard qu'elle porte à l'horizon fictif. Malgré que la douleur semble avoir ramené à la vie une partie de son être, j'ai toujours l'impression de la voir perdue au milieu d'une quelconque tourmente. Puis elle se tourne vers moi, et je me prélasse dans l'étude qu'elle fait des traits de Brom. Sa voix vient éveiller mes sens, un véritable délice. Je n'avais pu en profiter lors de son arrivée, ne la connaissant pas encore assez, mais elle sonne maintenant comme une promesse de réponse. Mon corps se redresse instinctivement, comme guidé par cette voix, et je fais mentalement rouler ce nom contre ma langue. Rymaïn.
Rymaïn.
J'aime ce nom. Pourtant, selon la demoiselle qui le porte, il ne suffit pas à exprimer qui elle est. À quoi bon un si joli nom, dans ce cas? Mes habitudes prennent le pas sur celles de Brom et je me mets à désirer ce nom. Le rajouter à ma collection, ne serait-ce pas là un véritable délice? Si elle n'en a pas besoin, elle pourrait me le donner, non? Il m'irait bien, à moi. Et je le porterais fièrement. Le corps de mon invitée qui se laisse choir à mes pieds me ramène à Brom, à ce monde fictif et à l'épreuve que j'y fais passer. Que se passe-t-il? Ai-je manqué quelque chose? Elle me demande pardon dans un murmure, à genou devant moi. Me vénère-t-elle?
Mon égo ne manque pas d'être flatté qu'on se mette ainsi à genoux devant moi. Quoique Brom a l'habitude de ce genre de situations... Dans d'autres contextes cependant. Et il n'en reste pas moins que c'est toujours un plaisir de voir quelqu'un se plier et mettre sa dignité de côté. Du haut de ma divine miséricorde, j'entends sa plainte et ses excuses, et même ses demandes. La stabilité qui gagne progressivement son visage est un véritable plaisir, et je trouve dans ses prunelles une véritable détermination.
Dans un même mouvement, je me laisse tomber à genoux devant elle et la chaise disparaît, tout comme la table, la lame, les dés et le bol. Nous revoilà dans un monde pour qui nous n'importons pas vraiment. Je scanne son visage, à la recherche d'une réponse, d'une piste sur laquelle m'engager, mais elle m'est trop éloignée. Quelqu'un que je ne connais pas, animée d'émotions que je n'ai jamais ressenti. Je n'ai jamais voué à qui que ce soit le respect qu'elle semble offrir à ceux de mon espèce. Un tel contraste de ce que je me rappelle de l'humanité. Qui respecte encore les Dieux, de ces temps sombres?
Mes lèvres forment ma réponse avant mon esprit, et mon corps change avant même que j'ai pu en formuler la volonté distincte. La voix qui m'échappe me surprend par sa féminité, une voix que je n'ai encore qu'entendue, et jamais expérimentée. Si mon invitée remonte ses iris vers moi, elle y verra un reflet d'elle-même. Un reflet que mon instinct m'a imposé avant que je ne puisse y penser réellement, comblant ce que j'ignore de son apparence par des suppositions.
« Qui suis-je, Rymaïn, pour que tu m'offres tout ce que tu as à offrir? »
J'attrape ses mains avec une douceur qui dénote de la colère que je sens monter en moi. Autour de nous, une pluie fine commence à tomber, relfet de mes émotions, et de comment je les exprimais dans l'ancien monde. J'ignore d'où viennent ces émotions, et j'ignore pourquoi je m'emporte. Peut-être est-ce la volonté ancrée en moi de faire partie de l'humanité, et de me voir si brutalement recalée par cette enfant qui me vénère. Ou peut-être est-ce simplement de l'exaspération face au manque de respect qu'elle se fait à elle-même. Je l'ignore.
« Ne suis-je pas, comme toi, un être profondément imparfait? Pourquoi m'offres-tu ta vie sur un plateau? »
Je cherche une réponse dans ses yeux, dans ses cheveux mouillés, dans ses lèvres pleines, dans ses mains chaudes entre les miennes. Mon esprit a été complètement capturé par cette simple interrogation. Pourquoi me vénère-t-elle? Je ne veux pas être vénérée. Être associée aux demi-dieux? À la divinité qui fait partie de moi? Comment peut-elle me vénérer quand je ne souhaite rien d'autre que son humanité? Je n'ai rien d'un divin devant qui se prosterner.
« Dis-moi, Rymaïn, qu'es-tu venue chercher ici? »
Et je lui offres, par le biais de l'opale, la même détermination qu'elle m'a présenté plus tôt. Autour de nous, la pluie fine s'abat plus violemment, et le tonnerre s'est mis à gronder au loin. Les vents se sont levés, et si elle porte assez attention à l'horizon, elle verra l'illusion de ma forme divine se dessiner au loin. Je n'ai plus conscience de ma propre colère, seulement de ces questions qui tirent sur mon esprit et en font un drap secoué par les vents, remué à droite à gauche, et tentant vainement de s'accrocher à une piste de réponse.
Qilin:
Ses paroles m'arrachent un nouveau sourire. Quelle délectable interraction. Je n'en avais pas connue de semblable depuis si longtemps, et chacun des mouvements de cette femme me captive soudain. Elle se détâche de moi, s'éloigne, et s'engage une danse entre nos regards. Je la suis des yeux, incapable de me détâcher d'elle. Dans l'attente se trouve un certain délice, dit-elle, et je le comprends immédiatement. Mon corps frissonne, emprisonné par les mouvements de sa main qui caresse le bois de mon terrain de jeu. Ses pas ne font pas un bruit dans le sable, et quand elle disparaît dans mon dos, elle me devient une chimère imperceptible.
Le contact de ses doigts contre mon bras me surprend, et je frissonne de plus belle. Chacun de mes nerfs réagit à sa caresse et je me vois forcé de fermer les yeux. Quand je sens son souffle sur le bord de mon oreille, ma respiration s'accélère sensiblement et je dois invoquer toute ma volonté pour ne pas me retourner et faire usage de la dague moi-même. Mes dents viennent jouer avec mes lèvres, et je serre les poings.
Quand enfin la douleur salvatrice me transperce l'abdomen, un grognement ne manque pas de m'échapper. Enfin! Un peu de sang s'échappe entre mes lèvres et je fais quelques pas vers l'avant, un rire m'échappant bien contre moi. Une fois assez loin, je laisse Brom tomber à genoux, et son apparence se casser dans une gerbe de sang. En quelques secondes, c'est Qualri'Brom'Shahare dans toute sa grandeur qui fait face à cette femme exquise.
Mon sourire prend une teinte beaucoup plus sinistre quand il vient à dévoiler mes dents animales, mais il n'en reste pas moins sincère. Toute heureuse, je me mets à sautiller autour d'elle en multiples bonds légers. Ma queue soulève le sable et ma voix s'envole en éloges.
« Oh, demoiselle, votre jeu est simplement parfait! Je ne me suis pas autant délectée depuis des années, et pourtant je suis sortie plus d'une fois de cette cellule! »
Mes bonds cessent et je me mets plutôt à décrire de larges cercles autour d'elle, incapable de tenir en place. Bien malgré moi, c'est une voix plus féminine qui m'échappe, alors que je continue à laisser se déverser le flot de paroles.
« Vous êtes incroyable! Tout simplement incroyable! Voyez, je suis tellement impressionnée que j'en suis passée au vouvoiement sans même faire exprès! »
Dans un mouvement plus brusque, je ramène ma tête à sa hauteur, la couchant dans le sable pour l'examiner de plus près et enfin faire les présentations.
« Je suis Qualri'Brom'Shahare, pour vous servir, mademoiselle! »
Enfin, je prends le temps de noter le rouge de ses lèvres, le teint de sa peau, le brun de ses cheveux, que j'avais cru ébène dans la noirceur de mon domaine... Et je profite de a délicatesse de ses traits, tout en notant les muscles finement sculptés que je discerne sous ses vêtements. Qui est-elle? Que fait-elle ici? Toutes mes pensées ont été capturées par cette dame, par le mystère qui l'entoure, et par les fils qu'elle tient entre ses mains, et qui sont sans aucun doute reliés à mon esprit.
◊ Pendentif de
céléritéx1
◊ Cristaux de glacex2
◊ Orbe Fuguex1
◊ Graine maléfiquex1
◊ Porte bonheur(100% de réussite pour 2 lancés de dés)
◊ Pierres de télépathie non liéesx1
⟐ Obj. Divers :
◊ Sève de Lueur Nocturnex1
◊ Onguent du sans odeurx1
◊ Lien de tissu ocre(souvenir relié?)
◊ Broche de Nérée
◊ Tenue de rechange
◊Cape de voyage
◊ Cape chaude
◊ Petit couteau
◊ Corde solide(10m)
◊ Carte d'Arcane
◊ Longue-vue
◊ Couverture légère
◊ Lanterne
◊ Carquois de bois(5/15) [2 fl. perfo./3 fl. lumineuses]
◊ Lot de flèches[xx]
◊ Nécessaire d'entretien armes
◊ Nécessaire soins corporels Masque de mort
◊ Pendentif de
céléritéx1
◊ Cristaux de glacex2
◊ Orbe Fuguex1
◊ Graine maléfiquex1
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◊ Pierres de télépathie non liéesx1
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◊ Onguent du sans odeurx1
◊ Lien de tissu ocre(souvenir relié?)
◊ Broche de Nérée
◊ Tenue de rechange
◊Cape de voyage
◊ Cape chaude
◊ Petit couteau
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◊ Carte d'Arcane
◊ Longue-vue
◊ Couverture légère
◊ Lanterne
◊ Carquois de bois(5/15) [2 fl. perfo./3 fl. lumineuses]
◊ Lot de flèches[xx]
◊ Nécessaire d'entretien armes
◊ Nécessaire soins corporels Masque de mort
Éphémère Dans la tourmente... Mais laquelle? Rymaïn & Qualri ° Temple de l'air ° Été
...All I feel is emptiness here Searching for what you want me to say I'm terrified by their eyes when they stare This loneliness won't go away
Nobody knows who I am I've got intentions of gold With my plans...
Le silence fit écho à sa demande dans une pesanteur oppressante, elle ne vit guère les éléments du décor s'évaporer lorsque la silhouette échoua devant elle. Son regard olive aperçut les genoux de l'homme au devant des siens sans comprendre. Ses sens l'égarent-elle ou l'habit comme les formes sous ses yeux changent? La voix complètement différente qui s’élève soudain résonne avec une force étrange et lorsque l'enfant des cieux saisit ses mains dans les siennes avec douceur, elle les empoigne comme pour se rattraper à quelque chose. Son visage ne peut alors que se relever vers... ...Le vide et le chaos. Ce reflet vient heurter la nordienne tel le choc d'une de ses propres masses et elle relâche aussitôt ses mains, bouleversée. Ses yeux fixent avec un mélange de noirceur et de peur les traits d'un miroir répulsif.
Une pluie fine tombe à présent, bien qu'elle la perçoit à peine, comme si le réel autour n'avait plus de consistance. Pourquoi? Son esprit assimile à peine la question posée précédemment que les autres ont afflué, perforantes, délétères. Pourquoi la divinité s'abaisse-t-elle de la sorte? Elle est bien plus que l'humaine pathétique dont elle à pris les traits, il n'y a aucune imperfection en eux... c'est tellement évident, pourquoi doit-elle lui expliquer un fait aussi intrinsèque à leur race, comment le ferait-elle? Les mots se brisent l'un après l'autre derrière la barrière de ses lèvres, chaque fragment vient blesser son âme déjà meurtrie qui conscientise seulement n'avoir rien à répondre. Une de ses rares certitudes s’effondre progressivement...
La bruine s'est muée en averse quand elle parvient enfin à extirper les bribes de sa pensée. Tournée vers l'unique et dernier propos du semi-divin, sa voix tremble, l'assurance gagnée plus tôt s'est évanouie dans la tempête qui gronde autour d'elles. "Je l'ignore..." Elle tâche d'organiser sa réflexion, en vain. De multiples choses aux contours indéterminés se mêlent dans son esprit, comme dans sa chair, son regard troublé se détache des yeux qu'elle ne supporte plus observer. Ses prunelles s'accrochent soudain à une silhouette lointaine imprimée sur l'horizon. Malgré les eaux qui se déversent alentours et brouille son prisme, cette dernière s'ancre sur sa rétine comme un repère au milieu d'un océan tumultueux. L'enfant est là, et il est autre, autre que sa propre imperfection... Que cherche-t-il, lui, à faire cela? Que peut-elle vraiment lui offrir? C'est étonnant comme son timbre se fait net et audible malgré la fureur des éléments.
"Je croyais... Que tout cela pouvait faire sens. Une lumière, pour ronger mes ténèbres." Sa voix semble se briser graduellement, tant ses propres mots l’écœurent. "... Mais... j'ai libéré deux des tiens et pourtant je cherche encore. Je n'ai rien à offrir, je voulais donner mais je viens juste prendre, le vide est trop grand à combler... je suis désolée."
Comment fait-elle pour se tenir encore devant la divinité après avoir prononcé de tels mots et en réalisant peu à peu une infime partie de ce qui malmène son esprit? Son corps semble soudain réagir à la répulsion qui l'habite, mais de quelle façon pouvons-nous fuir notre propre personne? Elle recule, à genoux, puis se redresse, alors que les vents et la pluie balayent les alentours. Des mèches trempées virevoltent devant ses yeux tandis qu'elle se détourne pour arrimer ceux-ci à l'océan déchaîné. Elle doit partir, elle veut partir.
"J'espérais simplement, pouvoir vous rendre libre... Les hommes vous ont détruits et condamnés, maintenant ils vous avilissent, pourquoi vous comparer à une telle ignominie?"'Pourquoi m'ôter mes seules convictions...?' C'était pourtant une réalité empreinte de sincérité. Cela avait toujours été son objectif, combler les semi-dieux, leur rendre justice, leur offrir une parcelle de liberté. Mais désormais, elle se rendait compte qu'elle ne pouvait pas astreindre cette volonté de sa propre personne, celle-ci ne pouvait exister comme une entité à part, détacher de la souillure de son humanité.
Elle ne sait peut-être pas qui elle est, mais elle sait ne pas se supporter... Quant à cet enfant du ciel, rien ne pourra définir mieux sa personne qu'un être au delà de sa condition humaine. Sa main gauche vient saisir son visage sillonné de pluie, elle y cache son front et son regard, un poids fait pression sur tout son corps et les vents semblent déferler tout autour pour la bousculer davantage. Comment échouer à l'épreuve sans mourir? Préserver Baphomet et Enki de sa folie égoïste... Revoir l'ambre et l'argent des yeux de Nérée... Ainsi que l'or chatoyant de la renarde abyssale... Sont-ils encore suffisamment présents en elle? En est-elle seulement digne?
Sa main glisse et retombe le long de son corps alors qu'elle s'avance pour s'enfoncer dans l'océan. Le poids de ses masses pourrait peut-être la délivrer définitivement de toutes ses questions et contradictions qui lacèrent son âme?
Un rire. Écho sordide du premier, à son arrivée dans cette cellule. La capitaine se tendit sensiblement. Cet être semblait apprécier la venue de la mort avec un plaisir malsain. Il y avait plusieurs chemins pour expliquer une telle anticipation. Elle ne pouvait en emprunter aucun sans plus d'indices. Une raison pouvant échapper à bon nombre d'humains, puisqu'elle allait à l'encontre de leur instinct de survie. Mais il s'agissait là d'un être plus divin.
La jeune femme observa l'homme mourir. Son évanouissement provoqua une explosion particulièrement sanglante. Elle n'appréciait ni ne dépréciait le spectacle. Elle regardait, simplement. Elle réfléchissait, calmement. Le maître des lieux se révéla sans plus tarder. Qilin releva légèrement le menton. Impressionnant. Un véritable dragon. Ce demi-dieu dépassait la plupart de ceux qu'elle avait rencontré. De plumes et de peau, sombres et rougeoyantes. Une curiosité esthétique relativement fascinante.
La Garde restait enveloppée dans son maintien altier et sa posture d'apparence rigide. Les pistes données par ce sourire inquiétant étaient plus familières que ce qui suivit. La divinité effectua de petits bonds autour d'elle. Son visage pâle ne put masquer l'éclat de la surprise. Ça, c'était purement nouveau. La fille Lù avait l'habitude que son attitude fasse effet sur les humains, pas sur les divins. Le revirement fut si soudain qu'elle en aurait presque rougi. Qu'une puissance pareille salue ses compétences grisait son esprit. Ne pas tomber dans le piège de la fierté.
L'ombre d'un sourire s'esquissa sur ses traits devenus plus souples. Le bout de contenance perdue retrouvée, Qilin répondit aux présentations avec affabilité et humilité. Elle inclina légèrement le fief.
« Vous me flattez, Qualri'Brom'Shahare. Je suis Qilin, troisième fille de la famille Lù. »
Amusée, elle contempla plus en détails la silhouette obscure et repéra les deux petites antennes qui s'activaient élégamment sur sa tête. La fin de sa phrase suggérait presque que l'épreuve lui était acquise. Aucune sensation magique ne vint pourtant étreindre ses sens. Et ce décor fictif enveloppait toujours les parois de la cellule. Sa méfiance, tapie dans l'ombre de chacune de ses pensées, se gorgeait de ces flous et incertitudes. Un terrain qu'elle combattait dans sa carrière, mais sur lequel elle aimait danser en dehors.
Sans quitter la créature aérienne du regard, la jeune femme revint s'installer sur la table. Les marques luisantes sur sa peau donnaient l'illusion, ou peut-être la vérité, d'un savoir ancien gravé à même sa chair. De tels écrits attisaient son intérêt, et sauraient subjuguer son frère Wen. Elle demande d'une voix douce et un brin charmeuse, sujette à l'invitation.
« Vous vouliez discuter ? »
L'excitation étant souvent synonyme de curiosité, elle devait avoir beaucoup de questions. Qilin croisa les jambes et posa son coude sur le bois. Sa silhouette et son regard suivaient les mouvements de la demi-déesse plus que le meuble. Bonne joueuse, elle décida de tester ses services.
« Peut-être autour d'un thé, si vous le permettez ? »
Elle établissait là un cadre qui lui appartenait, au sein d'une cellule qui n'était pas la sienne. Tout son art, en effet. Rien n'indiquait que cette Qualri'Brom'Shahare le saisirait. Enfin, tout l'intérêt résidait dans la découverte de la chose. La fille Lù sourit intérieurement. Il y avait quelque chose de terriblement plaisant dans cette conversation. Comme si le danger rôdait, avec ce côté sinistre entrevu plus tôt, enveloppé dans une si charmante innocence. Curieux miroir de ce qu'elle travaillait à projeter.
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Kim Junghun Date d'inscription : 21/05/2017 Messages : 105Double Compte : Ephylix, Capou, Haelselgr Liens vers la fiche : Par là Journal de bord Métier : Brigadier dans la Milice Invocation(s) : Valefor, renard légendaire ; Erebos, le Dieu de la destruction Inventaire : • Epée droite (Maniabilité 3/5, Tranchant 2/5, Résistance 3/5) [+4]
• Armure de qualité médiocre [+4]
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Kim Junghun Date d'inscription : 21/05/2017 Messages : 105Double Compte : Ephylix, Capou, Haelselgr Liens vers la fiche : Par là Journal de bord Métier : Brigadier dans la Milice Invocation(s) : Valefor, renard légendaire ; Erebos, le Dieu de la destruction Inventaire : • Epée droite (Maniabilité 3/5, Tranchant 2/5, Résistance 3/5) [+4]
• Armure de qualité médiocre [+4]
Tenue de chasseur [+0] Cape de voyage [+0] Cape de voyage rembourrée [+0] Une paire de gants rembourrés [+0]
Inventaire:
Journal de bord (1) Crayon (1) Odre de mutation pour Rorn (1) Gourde pleine (1) Tubernacles (2) Graines de soleil (4) Bâtonnets de viande de bibi séchée (37) Carte d'Arcane (1) Boussoles (2)
Eskel ne se départi pas de son sourire mauvais. Elle sait qu'elle a l'ascendance sur cette créature avide de liberté. Les enfants des dieux étaient tous les mêmes : des êtres si désespérés que le premier venu était pour eux le signe d'une liberté nouvelle, courte mais bien présente. La jeune femme souffle doucement face à l'immense créature. Il est certaine que si elle le voulait, elle ne ferait qu'une bouchée de la frêle milicienne. Pourtant, la rousse ignorait ce danger là, bien trop convaincue de sa puissance ici. Elle ricane face aux mots de Qualri. Cette voix féminine ne lui allait pas du tout. Mais quelle voix lui irait ? Un monstre de cette taille se devait plutôt d'avoir une voix grave et caverneuse et pas une voix féminine et légère.
Qu'importe, ce qu'elle disait ne faisait que conforter Eskel dans son idée. L'invocation ne pouvait gagner. Elle même l'avouait, elle avait besoin d'un maitre à qui obéir. Pathétique. L'humaine se penche en avant un air de défis sur son visage fendu par ce sourire mauvais. Son regard de glace brillait désormais d'une lueur nouvelle. L'enfant des bas faubourgs avait trouvé un nouveau défis à sa hauteur. C'est un jeu de regards qui commence. La rousse ne répond pas de suite aux questions de la demi-divinité. Elle se contente simplement de l'observer, détaillant chaque parcelle de son être, la jaugeant comme on jaugerait un esclave sur un marché. Elle cherchait à savoir si cette créature était digne de la servir. Question qu'elle ne s'était pas vraiment posé avec Valefor. Mais le renard millénaire n'avait pas du tout eut le même discours. Il était... moins cernable, une bête enragée qu'il fallait dompter. Cet enfant là, ce chien des dieux là était tout autre. C'en devenait presque trop facile, assez pour agacer un peu plus Eskel qui dégaina son épée et la planta dans le sable à quelques centimètres seulement du museau du dragon. Elle ne remarqua même pas le fait que son épée ne lassa aucune trace, comme si elle n'avait jamais existé. La jeune femme pose les deux mains sur le pommeau de sa vieille ferraille et toise un peu plus le dragon.
"C'est moi qui pose les questions" dit-elle d'un ton froid avant de continuer, "pourtant je vais daigner répondre aux tiennes." Elle laisse sa voix s'élever dans la fine brise chaude de cet endroit fictif avant de continuer, plantant son regard de glace sur Qualri, faisant complètement fit de la différence de taille. "Je veux faire du nord mon royaume et de l'île mon empire", dit-elle simplement comme s'il s'agissait d'une évidence. "Et j'ai besoin d'un fidèle toutou prêt à me suivre et à déchaîner la colère d'Aer sur ces pauvres nobles égarés. Je suis là pour rétablir la vérité et détrôner le Prince de Lüh. Les faibles n'ont pas de place dans mon monde, esclave." Au fur et à mesure qu'elle parlait, elle remarqua que le demi-dieu changeait de forme, perdant son imposante carrure de dragon pour celle d'un chien. Elle n'en avait jamais vu de tel à Lüh mais cela ne l'empêcha pas de sourire de plus belle. "Es-tu ce chien, invocation ? Mérites-tu de marcher à mes côtés ?" dit-elle d'une voix forte et autoritaire, imposant très clairement sa domination sur l'étrange chien à la plume rouge. Etait-ce là une ruse pour se foutre d'elle ? "Ou n'es-tu qu'une faible créature à la dignité disparue ?" finit-elle de cracher avant de prendre la dague de leur précédent jeu et de la lancer au loin, elle aussi faisant subir une sorte d'épreuve à ce demi-dieu. "Iras-tu chercher ? Tel le bon toutou que tu es, abandonnant définitivement toute dignité et tout intérêt ?" La réponse était simple. Elle désirait un esclave docile mais qui sache, à l'instar de Valefor qui était remonté dans son estime, lui tenir un minimum tête. Il n'était pas intéressant d'être la reine et la maitresse de quelques gueux incapables de réfléchir par eux même. Certes, elle était là pour lui montrer la voix, pour le guider tel l'esclave qu'était cette créature. Mais elle cherchait aussi un être doté de force et de convictions. Les faibles n'avaient pas leur place dans son monde.
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Hashiara (Tumblr) Date d'inscription : 05/02/2018 Messages : 116Double Compte : Ezelya et le petit Roah Elément : Invocateur : La meilleure garde dorée ♥
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Hashiara (Tumblr) Date d'inscription : 05/02/2018 Messages : 116Double Compte : Ezelya et le petit Roah Elément : Invocateur : La meilleure garde dorée ♥
« Eyes on eyes, what do you wanna regain? After all I wonder how you feel 'bout this madness »
Éphémère
Eskel:
Je sens mes formes changer et mon corps prendre des proportions tellement plus insignifiantes alors que la voix de cette belle rousse me garde ancrée au présent. Elle daigne répondre à mes questions? J'aime son tranchant. J'aime son allure. J'aime la fierté et la fougue dans son regard. Ma queue bat de droite à gauche, et j'ouvre ma gueule pour laisser pendre ma langue. Un peu plus et Ignis lui même viendrait poser des étoiles dans mes yeux. Ses paroles me vendent un futur que je ne peux que désirer ardemment. Prendre le contrôle du Nord? Balayer les nobles grâce à la puissance de ma magie? Ce sont des objectifs bien dans mes cordes! Je redresse la tête vers cette Eskel, fière de pouvoir répondre à ses attentes. Ouaf! J'ai toujours aimé me battre, semer la destruction sur mon passage. Que cherche-t-elle de plus?
Serais-je un bon toutou? Oh oui, j'ai toujours été un bon serviteur pour ceux m'ayant libéré. Je pourrais la rendre heureuse, lui faire plaisir! Et elle pourrait resserer sa prise autour de mon cou, me tirer sur son sillage, comme l'humanité sait si bien le faire. Après tout, je ne demande que cela.
Mes craintes de plus tôt disparaissent derrière le brouillard de mon esprit nouvellement canin et de la simplicité que revêtent maintenant les choses. De quoi pourrais-je bien m'inquiéter? Si elle m'envoie me battre et ravager les cieux, je n'ai pas à craindre de rester immobile. Je n'ai pas à avoir peur de m'ennuyer. Comment pourrais-je m'ennuyer dans un jeu aussi intéressant que la conquête d'une île?
À ses questions, ma tête oscille légèrement, et je viens me frotter à ses jambes. N'est-ce pas ce qu'elle veut de moi? N'est-ce pas l'apparence qui lui convient? Celle qui traduit ma fidélité et mon obéissance? Ne t'en fais pas, Eskel, je marcherai à tes côtés, tel le bon toutou que tu recherches.
Dans un coin de mon esprit, l'idée que l'épreuve n'est pas finie vient caresser ma conscience, mais je pousse cela du bout de la patte. Ça peut attendre, non? Je m'amuse bien, en ce moment. Ses paroles me bercent de promesses, et je sais qu'elle réussira la deuxième partie haut la main. Du moins je l'espère. La curiosité me titille légèrement, mais mon attention lui revient dès que sa main se pose sur la dague. Je déglutis, l'excitation qui monte en moi. Veut-elle me faire du mal?
Ma queue s'agite plus fortement et je m'assois, toute attentive, prête à recevoir un coup. Allons, Eskel, blesse moi! Ne vois-tu pas que c'est là mon jeu préféré?
Une pointe de déception me parcoure quand elle lance la dague au loin, mais ses paroles viennent me réconforter. Aller chercher? Je peux faire! Il est vrai que ses mots résonnent avec une drôle de sonorité à mes oreilles. La dignité? Je me jette vers la dague, prenant le temps de réfléchir à ce mot, à trouver une réponse, si je peux en formuler une. Quand est la dernière fois que je me suis abaissée à considérer un tel concept? Nous, demi-dieux, ne pouvons nous soucier de la dignité. Ce serait signer notre mort. Un destin de captivité, d'ennui et de torture.
La dague en bouche, je reviens, toute heureuse, la queue toujours aussi agitée. Je pose le jeu à ses pieds, cherchant une caresse, une récompense. Peut-être un coup de cette même dague, dont la lame me provoque constamment? Je regrette de ne pas avoir fait duré le jeu plus longtemps. J'aurais aimé la voir saigner aussi, mélanger le carmin de notre vitalité, et déguster la vue de son corps humain au bord de la mort. N'aurait-ce pas été un spectacle ravissant? Mon regard descend le long de ses courbes, et je m'amuse à imaginer sa peau nue, et recouverte de plaies. A-t-elle des cicatrices? A-t-elle déjà connue la douleur? Oh, j'aimerais la lui faire découvrir. M'y autoriserait-elle?
Je me ramène tant bien que mal à l'ordre. Mon épreuve n'est pas finie, et elle mérite une réponse à ses paroles. Quelques aboiements m'échappent avant que je ne modèle ma voix pour qu'elle s'élève dans la cellule, sur l'étendue de la plage et de la forêt et de la mer, tel un vent annonciateur de désastre.
« Ma dignité? Seuls les humains ont le luxe d'en posséder une. Ne me prend pas pour une humaine, Merigold, quand bien même je souhaiterais en être une. J'obéirais à tes ordres, qu'importe ils seront, et je serais ta chose. Je ne demande rien de plus. »
Une fois mes mots portés jusqu'à elle, je me remets à aboyer, cherchant toujours une récompense à ma tâche fièrement accomplie. N'ai-je pas répondu à ses attentes?
Rymaïn:
La pluie s'abat sur nos cheveux roux, sur nos douces peaux et sur nos vêtements lourds. Je contemple cette femme dont la détermination vient d'être soufflée par mes questions, et les vents s'agitent plus fort autour de nous. Soit forte, bon sang! Montre-moi ce que l'humanité a de meilleur à offrir! Ne t'abaisse pas devant moi!
Je l'écoute chercher en vain une explication, un sens, à ses propres agissements. Elle a libéré deux de mes cousins? Je ne suis pas des plus surprises. Après tout, beaucoup des miens n'attendent qu'une femme comme elle, prête à leur donner une liberté sans conditions. Mais je ne peux accepter cela. Je veux que ses mains fortes tiennent la laisse attachée à mon cou et serrent sans pitié. Je veux qu'elle m'ordonne d'abandonner tout ce qui me tient à coeur, qu'elle me brise de l'intérieur, qu'elle fasse de moi un outil pour ses fins. Je veux ressentir à nouveau. La douleur, la peine, la joie.
Mais elle n'a pas ce qu'il faut. Elle est là, face à moi, ses armes à portée de main, et pourtant elle cherche ses mots. Cherche à m'expliquer, à moi. Encore une fois, elle m'a en trop haute estime. Pourtant, je la respecte assez pour écouter jusqu'à la dernière de ses paroles, alors que la foudre commence à s'abattre autour de nous. Les vents attisent ma colère autant qu'ils m'apaisent, et une idée vient se former au creux de mon esprit. Une idée provenant d'un temps ancien, où j'étais encore libre d'endosser l'apparence d'un humain. Libre de n'être rien de plus qu'un point dans la masse, une imperfection supplémentaire dans un monde déjà décadent.
Mon attention revient à l'humaine quand son corps s'avance vers l'océan. Que cherche-t-elle à faire, dans cette tempête? Je l'observe, alors que ses pieds, ses genoux, ses cuisses, son bas-ventre... Tout se fait recouvrir par les flots déchaînés. Amusée, je la suis. Mon apparence originelle me revient lentement, et je l'accompagne dans les flots. Une vague particulièrement violente la happe, l'amène au loin, et je me contente de suivre son parcours. Quand bien même elle n'a aucune influence sur ce monde, il en a sur elle, et je sais que ses poumons doivent crier pour de l'air en ce moment. Un sourire naît sur mes traits draconniques et je me glisse dans les flots, m'y mouvant avec aise. Je contemple la mort approcher d'elle, quand bien même je la sais impossible à atteindre en ces lieux.
Elle a du courage, je crois. Assez pour que je ne la laisse pas souffrir en vain pour une mort qui ne l'atteindra jamais.
Avec un soupir, je l'attrape. Une patte la soulève, la sort des eaux, et je m'élève vers les cieux. Elle n'en sera pas plus en sécurité, si c'est là ce qu'elle cherche. Être en danger. Je la ramène au niveau de mes yeux, usant de la magie d'Aer pour la soigner, et éviter de la regarder reprendre son souffle pendant des années. Un soupir m'échappe alors que je la détaille. Elle pourrait faire l'affaire, pour ma belle idée, non?
« Allons. Je ne te comprends pas, humaine, mais laisse-moi au moins une chance d'apporter ma pierre à l'édifice. Te jeter dans cette eau fictive ne résoudra rien à ton problème, en bout de ligne. Et puis n'as-tu pas libéré deux enfants des dieux? Tiens-tu si peu à leur liberté? »
Oh, je ne peux m'empêcher d'imaginer le délice que cela aurait été... Que ses deux autres amis ressentent la vie lentement échapper à son emprise. L'air quitter ses poumons. L'eau la rendre captive. J'aimerais qu'ils aient connu la panique d'un retour à leur cellule. La perte de leur liberté, si proche... Je souris un peu plus.
« Mais allons, je n'ai pas pour intention de porter un jugement là-dessus. Je commence à m'ennuyer, avec tes interrogations. Pourquoi ne pas faire plus simple? Tu te demandes pourquoi je voudrais ressembler aux humains? »
Je l'évalue encore une fois, me demandant à quel point elle sera prête à me donner. À quel point elle sera prête à aller pour ces demi-dieux à qui elle tient autant.
« Tu dis n'avoir rien à offrir, seulement prendre, alors je t'offre un marché. Inversons les rôles. Vois ce qu'il en est d'être un esclave, un demi-dieu, et tu verras que l'humanité a ce qu'il y a de plus beau. À ton tour d'offrir, Rym. Deviens mon champion. »
D'un mouvement brusque, je la ramène au sol, près de la table, là où la tempête n'a aucun effet. Il y a là une bulle de calme et de tranquilité, dans laquelle je pose l'humaine. Autour de nous, les vents sont devenus furieux, et tout n'est plus que destruction, mais je me tiens droite et fière dans la tourmente. Ma forme diminue, jusqu'à ce que j'ai environ la taille de l'humaine, mais toujours sous mes traits draconniques, et j'attrape la dague.
« Je ne passerais pas le Pacte avec toi, Rymaïn, parce que pour cette fois, je ne serais pas celle à offrir. Tu seras mienne, et je te montrerais ce qu'est réellement l'existence d'un demi-dieu. »
Du bout de mes griffes, j'attrape la lame, et vient tracer dans peau un léger sillon. Pas assez pour me faire mal, mais je le regrette à peine. Le moment est trop important, trop excitant.
« Et vois même, je serais un maître clément. Je n'irai pas me mêler de tes affaires avec mes cousins. Tu n'auras pas à tuer ou mettre en danger ceux que tu aimes. Mais comme tu étais prête à abandonner ta vie dans ma cellule, elle m'appartiendra désormais. »
Je tends la dague vers elle.
« Si tu as des questions, pose-les maintenant. Après, ce sera ton choix. Refuse, et tu sortiras de cette cellule saine et sauve, mais avec la certitude que tu n'es réellement que ce que tu pensais être. Une égoïste, qui n'a rien à offrir. Accepte, et je poserais sur toi la marque de mon champion. Tu seras mienne, Rymaïn, et ensemble nous découvrirons ce que vaut vraiment l'humanité. »
Le sourire n'a pas disparu de mes traits, et les éclairs rouges qui s'abattent derrière moi ne rendent la scène que plus dramatique. N'est-ce pas un merveilleux jeu que je viens de me trouver? Avec elle, peut-être pourrais-je trouver un remède? Quelque chose pour combattre ce qui est inhérent en moi? Ou peut-être que j'aime simplement l'idée d'un champion. De quelqu'un portant ma marque, de quelqu'un brandissant ses armes pour moi. Pas que je veuille qu'elle se batte... Je ne sais même pas ce que je pourrais lui ordonner... Mais ça m'amuse. Et je l'aime bien, cette petite.
Peut-être qu'au fond je n'ai simplement pas envie de la laisser partir sans que rien ne nous lie.
Qilin:
Qilin! Qilin, quel nom merveilleux! Pas l'un que je prendrais, il ressemble trop au mien, mais un beau nom tout de même. Et Lù, la famille Lù... Jamais entendu parlé, mais la sonorité me rappelle de tendres souvenirs. Est-elle noble? Si elle compte sa position dans la famille, probablement? Il fut un temps ou j'étais moi-même troisième fille. J'ai été deuxième fille aussi. Et première. Troisième me semble un nombre bien insignifiant, un contraire flagrant à ce que cette demoiselle dégage. Elle est loin d'être insignifiante. N'est-ce pas, après tout, la raison pour laquelle mon être tout entier frétille? Je la regarde s'installer, se mettre à son aise.
Ne me craint-elle pas? Qu'ont-ils, ces humains, à ne pas ciller devant ma grandeur? Ne suis-je pas un instrument de destruction parfait? On pourrait presque dire que je vieillis... Mes capacités diminuent avec le temps, je n'inspire plus la même terreur. Pas que ça me dérange. Après tout, il me suffit d'un mouvement de patte pour réaffirmer ma supériorité.
Mais non, je n'ai pas envie de blesser la noble dame en ma demeure. Du moins pas comme ça. Pas gratuitement. Pas... pas de façon à la tuer. Après tout, sa peau si douce serait beaucoup plus agréable à tracer lentement... Avec une lame étincellante. Avec mes lèvres pour goûter le moindre de ses soupirs. Je disgresse.
À son invitation, il ne suffit que d'une demi-seconde pour que ma cellule entière se refasse une beauté. Nous voilà maintenant dans un salon de coussins et de tissus chatoyants. Elle est assise, princière, dans une causeuse recouverte de soie, de couleurs et de richesses. Ses vêtements ont été remplacés par une robe de douces étoffes, qui glisse contre sa peau et découvre sa clavicule, ainsi qu'un pan de ses jambes. Je me délecte du spectacle, l'autorisant à être en contrôle des lieux, tant et aussi longtemps que j'y gagne quelque chose.
Ma propre apparence a changé à nouveau, recouvrant les traits androgynes de Shahare. Ses cheveux rouges, sa tenue longue et masculine, dans les bleus et les verts... Et la beauté de ses traits, qui sont dirigés vers Qilin, mon invitée. Avec adresse, je me saisis de la théière, et lui verse le liquide déjà fumant. J'ai choisi un parfum qu'on ne trouve pas sur Arcane, un simple souvenir dont l'arôme me parvient encore de temps en temps, et que je me délecte de goûter à nouveau, quand bien même ce n'est que fiction.
« Est-ce mieux ainsi? J'espère que l'endroit te plaît. Le thé aussi, mais ça je n'en doute pas. »
Je m'installe en face d'elle, assise sur un cousin à hauteur de la table, bien en dessous de la demoiselle. Après tout, je connais ma place. Je ne suis qu'un serviteur. Mes vêtements le montrent aussi, d'ailleurs. Riches, mais pas autant que les siens. Beaux, mais discrets. Comme se doit de l'être un serviteur.
« Tu as attiré toute mon attention, Qilin Lù... Mais ce serait injuste de partir avec toi dès maintenant. Qu'est-ce qui t'amènes ici, dis-moi? »
Ce serait injuste, et surtout, une autre moi attend la réponse de Rymaïn. Et puis mon épreuve a une autre étape, qu'il serait vraiment trop bête de manquer. Pas que je n'ai pas envie de détaler d'ici, à la suite de cette enfant de la lune, mais... Les Dieux ont imposé des règles. Que je suis forcée de suivre, pour une fois.
« Et je t'en prie, dis-moi ce que tu penses de ce parfum. Peu d'humains auront jamais la chance de le savourer. C'est un souvenir lointain, quelque chose qu'on ne trouve pas sur cette île. »
Je souris et pioche un petit pain sur le présentoir, ravie de déguster quelque chose. Voilà quelques années que je ne suis pas sortie de cette cellule, et savourer les parfums du monde me manque. Pas autant que la prise d'un humain sur moi, mais tout de même.
Mon regard suit les mouvements de mon invitée, de ma nouvelle maîtresse. Que va-t-elle faire? Comment me surprendra-t-elle? Je ne demande qu'à voir.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Comme si ses mots formaient une clé magique, la salle se déverrouilla au fil de leur sonorité. Des fous, ceux qui niaient purement l'existence des Dieux. Fascinée presque malgré elle, la fille Lù leva les yeux de la forme draconique pour admirer les changements du décor. La nature céda à l'artifice. La magie étendit ses couleurs chaleureuses et tissa de magnifiques draperies pour habiller un salon inédit.
Une robe couvrait sa peau de neige avec douceur, telle l'étoffe la plus raffinée de sa propre garde-robe. Qilin esquissa un sourire satisfait. Quel soulagement d'être débarrassée du cuir de son armure. Voici que sa clavicule et ses mollets s'offraient à la divine hôtesse. Ses lèvres pulpeuses s'étirèrent. De nombreux nobles auraient détourné le regard, les joues empourprées, pour lui accorder tout leur intérêt entre quatre murs. La jeune femme ne serait jamais sortie vêtue de la sorte, mais appréciait la flatterie une fois de plus.
Elle se tenait sur un large siège à deux bras, pouvant accueillir deux personnes dans une discussion de convenances comme d'intimité. Un lieu de confort et de charme qui la plaçait au summum de sa beauté. Quelle incroyable sensation, et vision, qu'un lieu sacré s'accorde ainsi à sa volonté. Elle n'en oubliait pas qu'il s'agissait, sous ses atours oniriques, d'une prison froide et humide. Elle gardait aussi en tête l'écho d'un rire et du malaise qui se répercutait entre les murs de pierre.
Un mouvement devant elle. Qilin porta ses iris de jais sur la main qui s'avançait pour servir le thé. Sa propriétaire avait également modifié ses traits. Masculins ? Féminins ? Voilà qui semblait ne plus avoir d'importance. Ils n'en étaient pas moins attrayants, sans parler de la chevelure flamboyante. Avec grâce, elle répondit à toutes ces attentions :
« Tout ceci est ravissant. »
La composition de la scène paraissait plus travaillée qu'à première vue. La noble occupait le seul véritable siège de la pièce. Ses étoffes captaient toute la lumière. Et la dénommée Qualri'Brom'Shahare se situait plus bas. Malgré les signes la montrant à sa disposition, d'autres évoquaient son assurance. Celle d'un statut encore à définir dans ses nuances.
D'un geste distingué, la fille Lù saisit sa tasse de thé. Ses pieds nus quittèrent le tapis pour se glisser lentement sur le revêtement soyeux. Usant de l'accoudoir pour se maintenir, elle profita de cette position allongée pour embrasser le potentiel du meuble. L'étreinte du confort se mêlait toujours à cette sensation étrange d'insécurité. Comme le fil tranchant d'une lame. Elle dansait dessus avec légèreté, provocation. Vivant pour la crainte de tomber.
Les paroles de la dragonne métamorphosée emplirent ses pensées. Elle mit sa question de côté pour dédier ses sens et son esprit au breuvage dans ses mains. Elle en huma le bouquet. Puis contempla sa robe sombre. Dommage qu'elle ne puisse éprouver les feuilles séchées entre ses doigts fins. Pour finir elle goûta, les yeux fermés. Fumant, mais pas brûlant. Parfait. Qilin se laissa aller.
« Un bois. Les troncs sont fins. Je sens une odeur fruitée. Là. Des arbustes garnis de petits fruits. Ils poussent, timidement, sous la lumière filtrant à travers les branches. Il y a autre chose. Un écoulement quelque part, plus loin. Une source. Un goût minéral pour enrober le tout. »
Ni amer, ni acide, ni salé, ni sucré. Une cinquième saveur qui lui échappait, et appartenait peut-être à ce souvenir de l'ancien temps. Elle lui rappelait très vaguement les Cœur de Terra. Ses paupières s'ouvrirent. Une longue inspiration capta le parfum désormais éclairé.
« Corsé. Ample. Excellent. »
Le songe s'évanouit tranquillement. La jeune femme reposa la tasse de thé pour s'y replonger ultérieurement. Encore pleine de ses sensations, la faim ne trouva guère de place à la vue des viennoiseries. Les sombres iris dérivèrent sur le faciès de leur hôte. La fille Lù s'engouffra dans l'aisance qu'avaient pris la conversation plus tôt. Suave, mondaine mais sincère, sa voix s'éleva. Elle inclina légèrement le fief pour l'appuyer. Un brin de malice se faufila dans ses propos.
« Je te remercie pour cette belle et unique découverte. »
Maintenant, la raison de sa présence ici. L'enfant d'Aer évoquait déjà la possibilité de repartir à ses côtés. L'injustice, également. Par rapport à quoi, ou qui ? Y'avait-il d'autres candidats ? Ou souhaitait-elle simplement faire durer le plaisir ? Qu'importe la réponse, elle apportait la preuve subtile que le contrôle ne lui revenait pas réellement. Pourtant, l'envie de le saisir croissait.
« Rapproche-toi. »
Toujours le même ton. Cette invitation enchanteresse que lui renvoyait la demi-déesse avec ses présents. Une manière comme une autre de vérifier si la dragonne comptait s'élever ou garder la différence de niveau entre elles. Les rôles inversés. Elle, divine, trônant dans un univers de possibilités magiques. L'autre, inférieure, cantonnée à des habits soignés mais droits. Difficile de mieux flatter son ego.
Une fois à portée, Qilin glissa sa main sous le menton de la forme humaine. Esprit. Jeu. Maintenant...
« Je suis venue chercher le partenaire de mes ambitions. »
Elle saisit délicatement sa mâchoire pour faire pivoter son visage et le détailler de son regard perçant. Amko'Unn. Sobki. Et maintenant Qualri ? Pourquoi incarner cette race inférieure avec tant de dévotion ? Qu'est-ce qu'ils voyaient, tous, et qu'elle ignorait ?
« Serais-tu à leur hauteur ? »
Ses doigts filèrent distraitement parmi les mèches rousses. Inconsciemment, elle repoussa l'une d'entre elles derrière l'oreille de sa propriétaire.
« Toi, Qualri'Brom'Shahare. Toi dont je ne sens pas la trace. Ni en ce monde, ni dans ce thé. »
Le silence les enveloppa un instant. Était-elle consciente de sa puissance ? Souhaitait-elle la revendiquer ? Une naissance comme la sienne ne pouvait être gâchée par un désir pur de soumission. Il y avait forcément autre chose. Il le fallait.
« Peut-être réside-t-elle en cette chair... » Ses yeux d'ébène libérèrent le semblant divin de leur emprise pour englober la pièce confectionnée par ses soins. « ... ou la mienne. »
Mais la plage comme le salon restaient factices. Alors que voulait-elle, vraiment ?
◊ Pendentif de
céléritéx1
◊ Cristaux de glacex2
◊ Orbe Fuguex1
◊ Graine maléfiquex1
◊ Porte bonheur(100% de réussite pour 2 lancés de dés)
◊ Pierres de télépathie non liéesx1
⟐ Obj. Divers :
◊ Sève de Lueur Nocturnex1
◊ Onguent du sans odeurx1
◊ Lien de tissu ocre(souvenir relié?)
◊ Broche de Nérée
◊ Tenue de rechange
◊Cape de voyage
◊ Cape chaude
◊ Petit couteau
◊ Corde solide(10m)
◊ Carte d'Arcane
◊ Longue-vue
◊ Couverture légère
◊ Lanterne
◊ Carquois de bois(5/15) [2 fl. perfo./3 fl. lumineuses]
◊ Lot de flèches[xx]
◊ Nécessaire d'entretien armes
◊ Nécessaire soins corporels Masque de mort
◊ Pendentif de
céléritéx1
◊ Cristaux de glacex2
◊ Orbe Fuguex1
◊ Graine maléfiquex1
◊ Porte bonheur(100% de réussite pour 2 lancés de dés)
◊ Pierres de télépathie non liéesx1
⟐ Obj. Divers :
◊ Sève de Lueur Nocturnex1
◊ Onguent du sans odeurx1
◊ Lien de tissu ocre(souvenir relié?)
◊ Broche de Nérée
◊ Tenue de rechange
◊Cape de voyage
◊ Cape chaude
◊ Petit couteau
◊ Corde solide(10m)
◊ Carte d'Arcane
◊ Longue-vue
◊ Couverture légère
◊ Lanterne
◊ Carquois de bois(5/15) [2 fl. perfo./3 fl. lumineuses]
◊ Lot de flèches[xx]
◊ Nécessaire d'entretien armes
◊ Nécessaire soins corporels Masque de mort
Éphémère Dans la tourmente... Mais laquelle? Rymaïn & Qualri ° Temple de l'air ° Été
La pluie qui balaye son visage est une caresse mêlée au sel de son amertume, c'est à peine si elle ressent les éléments qui la malmènent. Jusqu'à cette vague, plus violente, qui arrache ses pieds du fond de l’éther et l'emmène au loin. Le poids humide de ses vêtements associé à celui de ses armes a tôt fait d'entraîner son corps sous la houle sauvage et l'eau empli soudainement sa gorge. Elle submerge son âme, resserre avec douleur l'étreinte funeste de la mort au cœur de ses poumons. Son instinct de survie s'immisce insidieusement, tâchant de mouvoir ses muscles, ses bras, ses jambes, pour gagner l'air, mais le corps lui-même à lâché prise malgré les tentatives inconscientes... Une énième contradiction pour attiser le feu qui la ronge de l'intérieur, rampant, grandissant, dévorant la plus infime parcelle d'air jusqu'à ne laisser qu'un creux vide, meurtrit et desséché...
... Abreuvé, nourrit, sauvé?! Dans une douleur palpable l'eau s'extirpe de son corps une fois ses sens à nouveau hors des flots. L'air infiltre désagréablement ses organes et l'esprit au bord des limbes refait surface brutalement pour réaliser ce qu'il se passe. Quelque chose l'a soulevé, si la nordienne à quitté les abysses mouvementés, c'est pour accueillir la tempête où elle fait rage, entre ciel et mer. Entre-deux... Une patte? La main divine de la créature céleste la maintien pour l'amener sous son regard. Un mal de crâne diffus, dû au manque d'air, vient tambouriner aux parois de sa tête, pourtant, les mots glissent et font sens en elle, sans aucune difficulté.
Il faut plus de temps à son regard pour accrocher celui de l'enfant d'Aer, le prisme olive empreint de perplexité se noie dans les débris de souvenirs qui tentent de revenir à elle. Cela n'avait plus d'importance, mais les êtres qui lui sont liés s'ancrent étrangement dans ce renouveau... Evidemment, la divinité ne comprend pas. Comment appréhender le comportement d'un individu qui ne porte, en lui-même, déjà que peu de congruence. Alors que l'air circule à nouveau librement dans ses veines, sa voix résonne, un peu perdue, mais avec une certaine présence.
"Leur liberté m'importe. Il y a... Sans doute bien plus que cela. L'humain s'aveugle facilement, les ténèbres prennent parfois trop de place. C'est moi, qui ne te comprends pas..." Son visage se crispe sous sa propre lucidité. Savoir qu'il existe autre chose et ne pas le voir... aura-t-elle constamment le besoin qu'on lui ouvre les yeux? Les propos qui suivent la tirent brusquement de cette désagréable réflexion. Elle n'a pas le temps d'y réagir que les voilà toutes deux ramenées au sol dans un mouvement abrupt. L'idée chemine cependant avec fulgurance dans ses pensées. Étreignant son corps d'une flamme intense qui pourrait ravager l'île toute entière si elle la laissait se déverser. Même si elle ne comprend pas en quoi cela l'aidera à mieux cerner le désir du divin à ressembler aux siens... A moins, qu'elle ne souhaite précisément ce qu'elle vient de lui offrir? Être bourreau et maître comme le sont ceux de la plupart de son espèce? La bulle de quiétude qui les englobe désormais apaise à peine ses tourments intérieurs.
• Ω •
Trop de choses affluent et se bousculent, la guerrière saisit son visage entre ses mains un instant, les yeux clos, opérant un mouvement de négation avec sa tête. Lorsqu'elle relâche sa prise, c'est avec une lueur palpable que son regard saisit celui de l'enfant qui l'observe.
"Cela serait un tel honneur pour moi... qu'il n'y aurait aucune similitude avec ce que le pacte puis infliger aux êtres de ton ascendance. La fierté et la joie que j'en retirerais ne rendraient-elles guère tes souhaits obsolètes?" Si elle était plus que prête, il fallait que cela aille dans les deux sens, et rien ne lui certifiait que la semi-divinité possède une pleine conscience ce qu'elle venait de lui offrir d'extraordinaire. D'autant qu'elle lui ôtait une des seules armes capable de lui infliger de réelles souffrances en épargnant les êtres chers à son cœur. Fallait-il y songer? Pourquoi réfléchir alors que la déité lui octroie ce qui est probablement son plus profond désir... Un sens qu'elle n'a eu de cesse de chercher?
La main saisit la dague qui vient d'entamer la paume de la créature céleste, et une pulsion bien trop grande , trop brutale, empêche la guerrière flamboyante d'attendre une réponse. Ce qui l'anime est au delà de ce que sa psyché puis conscientiser, jamais telle sensation n'a parcourut son être, fait vibrer la moindre fibre de son corps comme de ses entrailles. Et c'est dans la plus pure ignorance de ce voile, obscure et mystique, qui frôle étrangement son âme, qu'elle entaille sa propre paume.
• Ω •
Reflet vermeil et prisme olive scintillent dans une alliance momentanée entre leur réfractions respectives. Puis, les yeux de Rymaïn quittent cette paume, porteuse de desseins à la hauteur de sa dévotion, afin de plonger dans le ciel sanglant de son vis-à-vis, sa destinée et sa fin. L'être aux dimensions similaires à la sienne ne lui apparaît pas moins fantastique, puissant, imposant... Beau. Elle courbe l'échine avec dignité en posant un genou au sol, et tend sa main blessée au dessus d'elle, telle l'offrande de son propre sang. Sa vie ne lui a jamais appartenu. Elle ne faisait qu'attendre ce moment. Ce moment qui marque le seuil d'une renaissance à part entière. Un aplomb indéfectible se lie au respect qui teinte le timbre de sa voix.
"Je vous suis dévouée, corps et âme."
Un tâche pour laquelle la nordique se montrerait infaillible. Elle serait la certitude tangible, qui défait l'évanescence de ce monde incorporel dans lequel son maître à choisi de s'enfermer.
Bien qu'un léger doute demeurait quant à sa réalisation... La libération de la semi divinité devait advenir au plus tôt. Mais elle n'osa émettre ce point en cet instant délicat. Ses pensées accaparées par l'unique désir de combler la volonté de la dragonne et d'en découvrir, par ce fil, davantage sur l'enfant si particulier qui venait d'inscrire sa marque au plus profond de son être.
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Kim Junghun Date d'inscription : 21/05/2017 Messages : 105Double Compte : Ephylix, Capou, Haelselgr Liens vers la fiche : Par là Journal de bord Métier : Brigadier dans la Milice Invocation(s) : Valefor, renard légendaire ; Erebos, le Dieu de la destruction Inventaire : • Epée droite (Maniabilité 3/5, Tranchant 2/5, Résistance 3/5) [+4]
• Armure de qualité médiocre [+4]
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Tenue de chasseur [+0] Cape de voyage [+0] Cape de voyage rembourrée [+0] Une paire de gants rembourrés [+0]
Inventaire:
Journal de bord (1) Crayon (1) Odre de mutation pour Rorn (1) Gourde pleine (1) Tubernacles (2) Graines de soleil (4) Bâtonnets de viande de bibi séchée (37) Carte d'Arcane (1) Boussoles (2)
La jeune femme lâche un grognement lorsqu'elle sent la chienne venir se frotter à sa jambe. Elle n'était pas là pour ça et encore moins pour constater l'incapacité de ce demi-dieu. Elle ne réagit pas, laissant l'invocation s'amuser à ses dépends. Elle attend de voir ce qu'elle va faire. S'opposer à son ordre et donc se montrer intéressante pour la milicienne ou bien obéir docilement et prouver la la rousse qu'elle n'était pas digne de servir la future reine du nord. La réaction de Qualri était belle et bien celle qu'Eskel ne désirait pas. La voir partir chercher cette dague augmenta la frustration de la jeune femme qui soupira, agacée. Elle posa son regard de glace sur le chien qui revenait, guilleret. La jeune femme ne daigna même pas regarder le poignard que l'on déposait à ses pieds ni même ce regard qui attendait quelque chose. Elle fixa son regard sur le vide avant de se pincer l'arrête du nez. Cette Qualri n'avait rien comprit et elle ne pouvait plus rien pour cette pauvre créature. Réellement agacée désormais, elle donna un coup de pied dans le chien puis ramassa le poignard qu'elle lança en direction du canidé, espérant le blesser. Cette chose n'avait rien à faire avec elle. "Stupide créature" dit-elle d'une voix froide, "tu ne me sers à rien et tu n'as rien compris !"
Sur ces mots, elle soupire puis attrape son équipement toujours posé sur le dossier de la chaise maintenant au sol. Elle en avait fini ici. Eskel se mit à marcher en direction de la forêt, presque certaine que la porte d'entrée se trouverait là bas. Elle était énervée d'avoir fait tout ce chemin pour rien. Pour ne trouver qu'une créature stupide, sans une once de combativité. La jeune femme s'arrête après avoir fait quelques pas. Elle se retourne et darde son regard gris sur l'invocation : "En effet, tu n'es pas un humain, tu es bien pire. Tu n'égales même pas la fourmis qui foule le sol de cette île et tu ne sembles pas vouloir faire preuve d'intelligence. Pourquoi m'encombrerai-je d'un fardeau tel que toi ? Simple esclave. Tu as donc si peu envie de liberté pour ainsi te comporter ?" Elle avait craché ces mots, laissant parler sa colère et sa frustration. La milicienne n'en dit pas plus et repris sa marche vers la forêt, ne se rendant même plus compte qu'elle ne laissait aucune trace sur le sol et qu'elle marcherait sûrement à l'infini sans jamais trouver la sortie.
Elle ne désirait plus s'attarder ici, à essayer de convaincre une créature qui de toute façon n'en valait pas la peine. La milicienne avait autre chose à faire. La vie était bien trop courte pour qu'elle puisse s’attarder ici indéfiniment.
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Hashiara (Tumblr) Date d'inscription : 05/02/2018 Messages : 116Double Compte : Ezelya et le petit Roah Elément : Invocateur : La meilleure garde dorée ♥
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Hashiara (Tumblr) Date d'inscription : 05/02/2018 Messages : 116Double Compte : Ezelya et le petit Roah Elément : Invocateur : La meilleure garde dorée ♥
« Eyes on eyes, what do you wanna regain? After all I wonder how you feel 'bout this madness »
Éphémère
Eskel:
Ma queue bat la cadence des battements de mon coeur quand je flaire la déception et l'agacement gagner la belle Merigold. Oh non! Je m'approche de ses pieds, me frottant à ses jambes avec affection. Voyons, pourquoi tant de mépris dans ton magnifique regard? Ne suis-je pas assez canin pour toi? J'entends à peine ses paroles que déjà son pied me dégage violemment.
La douleur monte dans mes côtes alors que mon corps roule contre le sol. Oh! Voià ce que je cherchais! Voilà ce qui me ravit! Aurais-je rempli son épreuve? Suis-je maintenant libre de partir avec elle?
La dague vient m'atteindre sur le coin de la mâchoire et je laisse échapper un glapissement. Le sang afflue, coule contre le sable, vient poser sa marque sur mon domaine inchangeable. Et c'est alors seulement que je commence à comprendre le sens de ses actions. Elle se penche, ramasse ses choses, et tourne les talons. Mon regard s'assombrit, et lentement mon corps se rallonge pour la surplomber. Alors comme ça je ne suis pas à la hauteur?
La colère me secoue un instant, mais elle disparaît bien vite. Je n'ai jamais trouvé de satisfaction dans la rage, elle ne sert qu'à me faire tourner en rond, et à me ramener inéluctablement vers l'ennui. Je la chasse, et la remplace par un amusement certain pour la singularité qu'est cette Eskel. Elle qui se présente devant moi pour chercher un esclave et qui refuse celui que je lui offre si galamment. A-t-elle seulement compris qu'une fois sortie à ses côtés, elle aurait ma totale dévotion? N'est-ce donc pas ce qu'elle cherche?
Je la fixe, et elle se retourne alors vers moi pour une dernière vague d'insultes. Des paroles abruptes, qui auraient vexé n’importe quel autre de mes frères ou cousins. Elle a du culot, et je ne l’apprécie que plus encore pour la véhémence de ses mots. Ohhh, elle va me manquer celle-là. Et bien que je ne saisisse absolument pas le sens de ses réprimandes, c’est dans le ton de sa voix que je trouve le confort.
Une part de mon esprit s’insurge, certes, lui répliquant que je ne fais que lui offrir ce qu’elle a demandé. Je suis cela, une esclave! N’est-ce pas justement ce qu’elle cherche? Quel intérêt pour de la combativité? Quel intérêt pour de l’intelligence? Est-ce que Pru’ha s’en sort mieux que moi? Était-elle libre, elle pour qui l’intelligence et le savoir étaient des trésors inestimables? Je lui souhaite… Je lui souhaite d’être dehors, de respirer le soleil et de vivre la nature… Un lourd soupir m’échappe.
« Certes, je ne suis rien de plus qu’une fourmi. »
Mais déjà, elle est partie vers l’inatteignable horizon de ma cellule. Je la suis, reptile à l’agilité inégalée dans cette nature abondante. En quelques mouvements, je me place près d’elle. Elle n’aura pas le dernier mot. Ou peut-être bien… Je n’en ai pas grand-chose à faire, mais j’ai une dernière chose à dire.
« Tu as raison. Je suis moins qu’une fourmi. Nous sommes tous moins que cela. Vois-tu, la fourmi au moins trace le sable d’un sillon sur son passage, qui restera une grande partie de sa vie. Mes frères et moi ne contribueront jamais cela à Arcane, ou à quoi que ce soit d’autre dans notre vie. Rien de ce que nous faisons ne laisse de trace. »
Une de mes griffes vient effleurer le nez d’Eskel, à la manière d’une mère taquinant son enfant.
« Voilà pourquoi je ne serai jamais rien de plus qu’un chien à tes pieds, te suppliant de m’offrir des ordres qui aideront à laisser ta trace. Car tu as la chance d’en laisser une. »
Et sans plus de politesses, je lui ouvre la porte. Dans le vide, cette porte de bois lui apparaît et s’ouvre vers le couloir. Il lui suffit de franchir le pas, et elle aura disparu de ma vie comme tous ceux avant elle. Adieu Eskel, ce fut un plaisir de te connaître.
Rymaïn:
Je me régale de ses paroles, de l’authenticité de ses émotions alors qu’elle met en doute mon offre. Je lui offre un rire, et mon regard se perd dans la complexité de son être. Sa chevelure embrasée, contraste flamboyant contre l’averse qui s’abat autour de nous, ses prunelles olive, qui appellent à la vie autant qu’elles exprimaient la mort quelques instants plus tôt… Je déguste chacune des parcelles d’elle, qu’elle m’offre sur un plateau d’argent.
« Crois-tu que tous les demi-dieux répugnent le Pacte? Certains n’attendent que la poigne de fer d’un humain pour se complaire sous leurs ordres. La libération est un honneur… Ne te méprise pas, quelles que soient tes émotions sur ton nouveau rôle, je m’assurerai qu’il représente la captivité de mes frères et de mes cousins. »
Et sur ces mots, je la vois s’emparer de la lame pour compléter sa part du pacte. Le carmin s’écoule contre l’acier… Un délice, un plaisir jouissif, que je contemple en retenant chacun de mes muscles de s’élancer vers elle pour vénérer sa douleur. Mon esprit me crie de recueillir son sang, de la soigner de baisers, de multiplier ce genre de blessures sur sa peau… Mais je reste en place.
Son genou s’échoue au sol et sa voix trouve une certitude infinie dans ses paroles. Dévouée. Elle m’est dévouée, à moi. Je souris, d’autant plus excitée que le jeu pourra bientôt commencer. Si la femme ne me repousse pas comme la rousse de plus tôt, alors Rymaïn et moi sortiront d’ici en même temps. Elle n’aura pas à attendre avant de commencer sa tâche en tant que championne. Oh! Je sens que cette aventure sera des plus excitantes!
Posant ma main dans le liquide vital roulant contre sa paume et sur son poignet, j’imprègne mes griffes de carmin. Je les porte ensuite à ma propre paume. Un sang fictif y coagule à un rythme ralenti, et je mélange nos deux fluides, m’amusant des implications d’un tel geste pour les humains.
Lentement, je me laisse tomber au sol, reflet reptilien de mon nouveau jouet. Mon regard vient se plonger dans le sien. Est-elle réellement prête à revêtir mon symbole? Je ne pensais pas utiliser cet adorable signe pour quelque chose d’aussi excitant, mais je suis heureuse maintenant d’avoir laissé un ancien mari dessiner l’emblème de notre famille. De mon nom.
Ma griffe vient trouver son avant bras. Bien sûr, mes propres talents en dessin n’auraient probablement pas été suffisants pour dessiner un tel emblème à partir de matériaux si peu coopératifs, mais ce sont des centaines et des centaines d’années de pratique à refaire les mêmes lignes qui me permettent de donner au tout une allure respectable. Aux allures tribales, mon emblème me représente, fusant vers les cieux, entourée de deux éclairs, les lignes du ciel s’entremêlant dans une tempête destructrice. Du moins, c’est ce que j’y vois. Peut-être mon époux n’avait-il pas dessiné le tout dans cette même optique… hm…
Je me recule. Le symbole orne maintenant l'avant-bras de ma championne. Je la savais belle, mais elle me semble maintenant resplendissante. Une incarnation même de ce que j’admire dans l’humanité. Humanité dont elle ne fait plus entièrement partie désormais, du moins. Elle n’en perd pourtant rien à mes yeux. Attrapant sa cape, j'imprègne l'emblème contre le tissu, puisque le sang est encore assez liquide contre sa peau. Me redressant, je me mets à tourner autour d'elle, jusqu'à être dans son dos. Mes paroles sont alors murmurées à son oreilles.
« Bienvenue à mon service, Rymaïn. Puisses-tu porter mon emblème avec fierté, que ce soit sur ta peau ou tes vêtements. Montre-le, pour que les gens le voient, et apporte à mon nom la réputation impitoyable qu’il mérite. Tes armes se couvriront de sang pour moi, comme celui que tu as fait couler ici. J’espère que tu es prête à m’offrir plus que ta vie. »
Un sourire tout de dents pointues orne mon visage et alors que je m'enroule autour d'elle, une de mes griffes vient s'enfoncer dans la peau de sa nuque, y dessinant un éclair. Je sens son corps se tendre sous la douleur, et ma voix atteint son oreille dans un murmure.
« Cette marque ci, pourtant, sera entre toi et moi. Notre petit secret. »
Notre cercle d'intimité brisé, la pluie nous gagne à nouveau, mais mes ailes lui offrent un boulcier étanche. Je laisse l’eau ruisseler contre mon dos et je garde l’humaine au sec. Mon regard la balaie, alors qu’un silence relatif s’abat. Que lui faire faire? Rien, pour le moment.
« Rym, reste près de moi pour le moment. Dans quelques instants, une femme tiendra la chaîne à mon cou et me fera sortir. Tu attendras devant ma cellule, veux-tu? »
Je souris à l’image de ma championne se présentant à ma maîtresse. Mais Qilin n’aura aucune emprise sur ma chère guerrière. Elle est à moi.
« Nos chemins se sépareront alors, car ma nouvelle maîtresse me montrera son monde, mais je viendrai te chercher dans quelques jours, à Rorn, si la ville existe encore. À ce moment, j’aurai pour toi un cadeau, l’une de ces pierres qui permettent de se parler qu’importe la distance. Elle me permettra de te faire parvenir mes ordres et nous évoluerons ensemble à travers elle. »
Je cesse mon monologue et frotte doucement ma joue contre la sienne, à la manière d’un animal cherchant de l’affection.
« Cela te semble-t-il un bon plan? »
Qilin:
Mon regard suit avidement les mouvements de mon invitée alors que ses jambes viennent s’étendre sur la causeuse et que le parfum du thé monte à ses narines. Sa description m’emplit de sentiments contraires… Une nostalgie certaine, pour cette forêt dont je ne foulerai plus jamais le sol, mais aussi une admiration pour la justesse de ses propos. Quelque chose en moi se débat pour lui raconter le sublime de la nature et de ses parfums vierges de toute pollution humaine… Je me plonge dans les souvenirs des druides, respectueux, qui préparaient ce thé encore mieux que moi. L’autre part de moi veut lui raconter comment j’ai détruit chacun des endroits où ces baies poussaient, espérant ainsi marquer l’humanité d’une perte considérable. Un échec, encore une fois.
Au final, je reste muette, me contentant d’un sourire complice. Ses remerciements, sur ce ton, me font frémir, et mon corps obéit de lui-même à son ordre. Enfin. Enfin, je peux sentir la prise d’un humain, de ma maîtresse, pour me guider, me montrer comment fuir l’ennui. Toujours silencieuse, je la laisse me guider, laisse ses doigts glisser sur ma peau, savourant ce contact électrisant… Ce toucher devient le centre de mon monde, avec son regard, et à cet instant, je me sais prête à accomplir n’importe quelle de ses demandes… Comme je l’étais pour chacun de mes maîtres, pour chaque humain ayant la poigne suffisante pour m’ordonner sans compassion.
Mais cette Qilin est différente. Recouvrant sa main se trouve un gant de soie, qui accompagne chacun de ses ordres d’un jeu sensuel et captivant. Elle est un mystère, un nouveau genre d’humain… Le genre qui se joint à mes jeux, et qui sera prête à m’amener ce que je cherche…
Ses mots glissent contre moi et il me faut un moment pour en comprendre le sens. Un partenaire? Je suis prête à suivre ses ambitions, à n’en pas douter. Je l’aiderai à laisser sa trace dans ce monde, une trace qu’elle pourra toujours contempler, jusqu’à sa mort inévitable… Mais un partenaire? Un sourire amer orne mes lèvres et un grondement monte dans ma gorge, prêt à lui rétorquer que je ne serais jamais un égal.
Sa provocation me cloue le bec. À la hauteur? Évidemment. Quelles que soient ses ambitions, elle les atteindra si je suis à ses côtés. Je la protègerai des vents et marées, mettrai mon corps devant le sien pour lui épargner les coups adverses et poursuivrai le moindre de ses ennemis jusqu’à l’île de l’autre côté de la mer, même si ça doit me coûter mes ailes, ma magie, ma puissance. Surtout si ça doit me coûter quoi que ce soit, en fait. Ses doigts me ramènent à la réalité et je savoure ce contact. Pourtant, je ne peux m’empêcher de la corriger.
« Personne ne fera jamais de meilleur serviteur que moi… Mais je ne serais jamais plus que cela pour toi, Qilin. Un serviteur, un esclave. Je me complais dans ce titre, dans l’abandon de ma volonté pour servir la tienne. »
Et je pensais que ce serait tout. Le reste de ses paroles me fige sur place et je recule lentement, d’un pas après l’autre, touchée au plus profond de mes croyances, de mes objectifs et de mon passé. Son regard englobe la salle avant de se recentrer sur moi, et je la sens percer mon âme d’une façon qui me déconcerte.
« Ma trace? »
Mon ton est incertain, mais une sorte de colère, de frustration, monte en moi. Encore une fois, je la chasse, la remplaçant par quelque chose de glacial, quelque chose qui obstrue mon champ de vision. Sans concerter ma maîtresse, je l’amène dans la deuxième partie de mon épreuve. Une salle noire avec, en son centre, une version miniature de l’ancien monde tel que je m’en souviens. Magnifique, florissant, les humains encore à leurs débuts.
Impatiente, j’entraîne Qilin, toujours dans sa robe, jusqu’au globe. Je la relâche et me met à tourner frénétiquement autour de cette énigme que je n’ai jamais pu résoudre. Mes doigts frôlent la surface, et à sa suite, des tornades destructrices détruisent le paysage. Je m’éloigne d’un pas, et il suffit de quelques secondes pour que la nature repousse là où les vents, les éclairs et les flammes avaient tout saccagé. Les arbres reprennent vie, les animaux se réinstallent, et après une dizaine de secondes, tout est de retour à la normale.
« Montre-moi. Toi dont la vie est si courte, toi qui a la chance de voir tes accomplissements durer jusqu’à ta mort. Montre-moi comment laisser ma trace. »
Mon regard se fixe sur elle dans l’ombre de cette pièce. La barrière entre maître et esclave s’est floutée, et je la laisse face au globe, muette. Je ne suis que spectateur.
Dernière édition par Qualri le Mer 13 Mai 2020, 01:25, édité 1 fois
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Kim Junghun Date d'inscription : 21/05/2017 Messages : 105Double Compte : Ephylix, Capou, Haelselgr Liens vers la fiche : Par là Journal de bord Métier : Brigadier dans la Milice Invocation(s) : Valefor, renard légendaire ; Erebos, le Dieu de la destruction Inventaire : • Epée droite (Maniabilité 3/5, Tranchant 2/5, Résistance 3/5) [+4]
• Armure de qualité médiocre [+4]
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Ses pas ne laissaient aucune trace. Pourtant Eskel avançait dans cette forêt étrange. La jeune femme était emplie de rage et marchait d'un pas rapide, énervé. Elle avait perdu son temps avec cette créature stupide. Temps qu'elle aurait pu passer à élaborer la suite de son plan ou bien à monter les foules de Rorn contre le prince. Son regard n'était que fureur et elle s'arrêta à peine lorsqu'elle sentit l'aura divine à ses côtés. La milicienne daigna à peine poser un regard sur l'invocation qu'elle méprisait. Il lui démangeait de dégainer son épée et de transpercer ces yeux magnifiques. Mais elle savait que la créature divine régénèrerait, encore et encore, tant que la magie du temple faisait effet. Aussi se contenta-t-elle de croiser les bras et de plonger son regard d'acier dans celui de Qualri. Les mots de l'invocation s'envolaient dans la pièce, ne touchant guère la milicienne agacée. Elle grogna même lorsque le demi-dieu osa toucher son nez de sa longue griffe. On ne touchait pas le nez d'Eskel ainsi !
Mais au fil des mots, la rousse tendait à se faire amadouer. Son esprit était-il donc si faible que ça ? Ou désirait-elle si ardemment une invocation pour laisser ainsi filer la colère qui bouillonnait dans ses veines ? Les douces paroles terminées, une porte s'ouvrit et Eskel constata qu'elle était près de la sortie. La jeune femme, têtue à souhait, tourna le dos à l'invocation et fit un pas vers la porte. Elle soupira longuement, agacée par tout cela. Oui, Qualri avait raison, elle allait laisser une trace sur Arcane, une plaie si béante que le Prince aurait du mal à s'en relever. Et pour cela, elle avait besoin de ces chiens qui n'étaient rien de plus que des outils. De rage, elle laissa tomber sa cape au sol et se retourna, lançant à l'invocation un regard de glace. La jeune femme point son doigts vers l'immense dragon, peu impressionnée par sa taille et le possible fait qu'il pouvait à tout moment mettre fin à sa vie. A vrai dire, Eskel avait eu beaucoup de chance d'être tombée sur un demi-dieu aussi taré et aux goûts douteux pour l'humiliation et les punitions. "Ai-je la garantie que tu vas me suivre dans ma conquête du Nord ?" demande-t-elle sur un ton tranchant. "Vas-tu être ce chien que tu clames être ?" son ton se fait de plus en plus glacé. "Es-tu prête, invocation, à laisser sur ce monde une profonde blessure ?" Elle se rapproche au fur et à mesure de ses mots jusqu'à presque toucher du doigt Qualri : "Me serviras-tu comme si ta vie en dépendait ? Jures-tu fidélité à ta reine ?" Eskel fini par serrer le poing et darder son regard sur le grand dragon : "Réponds-moi, t'ai-je délivrée de ta morne et pitoyable existence ?"
Ses pas ne laissaient aucune trace. Pourtant Eskel avançait dans cette forêt étrange. La jeune femme était emplie de rage et marchait d'un pas rapide, énervé. Elle avait perdu son temps avec cette créature stupide. Temps qu'elle aurait pu passer à élaborer la suite de son plan ou bien à monter les foules de Rorn contre le prince. Son regard n'était que fureur et elle s'arrêta à peine lorsqu'elle sentit l'aura divine à ses côtés. La milicienne daigna à peine poser un regard sur l'invocation qu'elle méprisait. Il lui démangeait de dégainer son épée et de transpercer ces yeux magnifiques. Mais elle savait que la créature divine régénèrerait, encore et encore, tant que la magie du temple faisait effet. Aussi se contenta-t-elle de croiser les bras et de plonger son regard d'acier dans celui de Qualri. Les mots de l'invocation s'envolaient dans la pièce, ne touchant guère la milicienne agacée. Elle grogna même lorsque le demi-dieu osa toucher son nez de sa longue griffe. On ne touchait pas le nez d'Eskel ainsi ! Elle se retint de l'insulter de tout les noms voire de la frapper. Mais la créature n'en valait pas la peine et la fierté d'Eskel avait prit le dessus sur sa colère. Pour l'instant.
Impatiente, elle commença à taper du pied, nullement atteinte par les mots pourtant si alléchants du demi-dieu. Elle avait remit sa cape de fourrure et rengainé son épée. Elle était, de toute évidence, décidée à quitter l'épreuve de ce demi-dieu qui ne savait plus où il en était et mentait comme il respirait. Très clairement le type d'attitude qui déplaisait particulièrement à la fière milicienne. Cette dernière fini par tourner le dos à l'invocation quitta la cellule sans un mot. Cette créature ne méritait pas qu'on lui adresse la parole. Elle marcha d'un pas décidé pendant un long moment dans les couloirs du temple avant de finalement laisser sa rage s'exprimer. Elle frappa de toutes ses forces une porte en bois qui grinça sous la force de l'impacte. Eskel continua ainsi à frapper cette porte, déchainant la colère contenue dans ses muscles jusqu'à qu'elle ne sente plus ses mains. Et après, seulement après, elle quitta définitivement le temple d'Aer, se jurant de ne plus jamais tenter de délivrer ces pauvres fous sans ambition. Elle n'avait pas besoin de ces chiens pour parvenir à son but. Ils n'étaient rien, et elle avait autre chose à faire.
[Fin du Rp pour Eskel]
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Rang : Sanza Royal Crédit Avatar : 4steex Date d'inscription : 05/01/2019 Messages : 333Double Compte : Valion, Xion, Markus, Rao Liens vers la fiche : Naissance d'un dragon Notes personnelles Elément : Métier : Capitaine de la Garde Dorée / Fille de Marquis Invocation(s) : Amko'Unn ₪ Sobki Ѧ Qualri Ϟ Inventaire : 7457Ŧ ٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠٠
▼ Equipement ▼ ↣ Bonus d'endurance : +5 [14] ↣ Dégâts de mêlée : (Jìn)+6 [8] / (Galáteia)+10 [12]
En écho à ses paroles, un sourire, un grondement, un regard brillant. Ces infimes réactions tissaient une forme d'assurance, peut-être même de confiance. Pas envers l'autre, envers soi. Mais également en une volonté commune. Qilin ne saurait y apposer de mots, il s'agissait seulement d'une sensation. Une passerelle entre leurs pupilles sombres.
Jamais plus qu'un serviteur. Autrefois ces paroles l'auraient comblée. Avant qu'elle mette un pied dans une cellule, qu'elle appréhende l'immense et mystérieux potentiel d'un lien divin, et peut-être même qu'elle s'y perde. Ses deux compagnons actuels gronderaient peut-être devant le concept d'un instrument à ses ordres. Et alors ? Il suffisait de se rappeler quel motif l'avait conduite ici, sur des terres rivales, à risquer encore sa vie.
Méfiance toutefois. Il était si tentant de croire le dragon de plumes et de peau. La noble choisit de se complaire dans ces propos, sans les prendre pour acquis. Le temps et l'expérience se chargeraient de les éprouver.
Les traits humains lui échappèrent. Le visage de la jeune femme demeura impassible. Il sondait l'autre. Son corps se tendit, anticipant une morsure. Celle qui la cueille provint des ténèbres, comme lors de son entrée dans cette étrange scène. La guerrière porta une main sur le pommeau de son dao, les sens engloutis par une profonde noirceur. Toujours parée de cette si jolie robe, elle inspira attentivement. Même sans armure, elle restait sur ses gardes.
Les secondes suivantes lui offrirent une source de lumière et de compagnie. L'enfant d'Aer l'entraîna vers le cœur de cette salle. Sa taille, déjà impressionnante, disparaissait de la réalité dans l'obscurité ambiante. La sensation de grandeur et de danger s'en trouvaient démesurée. Assurée d'avoir examiné l'autour, la capitaine se concentra sur le globe. Ses yeux s'agrandirent devant le carnage engendré sur un simple tracé. Puis aussitôt effacé par un simili magique.
Quel était cet endroit rond, totalement contraire à la platitude de leur île ? S'agissait-il de l'ancien monde ? Elle faillit poser la question, mais connaissait déjà la réponse. Ou plutôt, en était intimement convaincue. Une lueur unique crépitait au sein de ses iris noirs. Tant de puissance. Tant de savoir. Cette sphère renfermait une clé capable de déverrouiller les secrets des Dieux. Elle était fascinée.
La voix du prisonnier s'évanouit, de même que sa présence. La fille Lù s'approcha de l'objet magique. Elle éleva ses mains de chaque côté. Un sourire naquit sur ses lèvres et étira son regard. C'était ce qu'elle voulait, ce qu'elle avait toujours voulu.
Qilin inspira longuement. L'ébène dépassa finalement le globe pour tomber sur les deux braises rougeoyantes. Elle expira dans un souffle court. La divinité semblait consumée par cet exact objet. Son impressionnante stature se réduisait à une esquisse dans le silence de la pièce. À l'image des dessins qui tentaient de s'accrocher à l'immuable royaume tout au centre. Une chimère.
La jeune femme se recula sensiblement, pour enfin répondre.
« C'est inutile. »
Elle posa son doigt fin sur la surface sans prendre la peine d'en constater l'effet. À ses yeux, il n'y en avait aucun. Quatre autres le rejoignirent. Elle se mit à décrire un cercle autour de cette sphère, laissant courir sa main sur la matière intangible. Sa démarche souple et gracieuse donnait l'impression que ses pieds caressaient le sable d'une certaine plage.
« Ce monde est mort. Détruit. Tu ne peux laisser de traces sur ce qui n'existe pas. »
En bonne épéiste, elle arma ses mots, prête à frapper en plein cœur. Elle visait la délivrance, consciemment cette fois. Car cette souffrance-là s'avérait vaine. Arrivée face à la dragonne, Qilin se détacha du globe avec élégance. Elle saisit la gueule de l'être céleste entre ses mains. Si les prunelles rouge vif ne contemplaient pas déjà ses traits déterminés, elle les amènerait doucement à leur encontre.
« Ton regard reste fixé sur le passé, Qualri'Brom'Shahare. Moi je suis ton avenir. C'est là que réside ta réponse. »
Son visage affichait la conviction mais également la fermeté. Elle n'avait pas menti, l'ambition restait au cœur de ce tracé. Et à présent elle le voyait, le danger. Celui de sombrer à ses côtés. Oui, elles avaient besoin l'une de l'autre, mais pas à n'importe quel prix. Qualri pouvait faire mieux que tout ceci. Qilin ne voulait pas d'un pouvoir bercé d'illusions.
Elle enveloppa la divinité dans un murmure soyeux. Une nouvelle tentation, pour remplacer l'entrave de ces lieux. Une promesse susurrée du bout des lèvres, soufflée par les vents brûlants qui animaient tout son être.
« Offre-moi le monde, le vrai, et je te montrerai. »
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Hashiara (Tumblr) Date d'inscription : 05/02/2018 Messages : 116Double Compte : Ezelya et le petit Roah Elément : Invocateur : La meilleure garde dorée ♥
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« Eyes on eyes, what do you wanna regain? After all I wonder how you feel 'bout this madness »
Éphémère
Mon regard ne peut se détacher du globe. Concentré de crainte et d’espoir, cette sphère lumineuse est la seule chose qui donne un sens à mon existence. Les réminiscences d’un passé où ma vie n’avait aucun sens sont maintenant le seul élément tangible auquel me raccrocher. Ce globe, c’est la preuve que j’ai existé, que je suis entière, que mes poursuites ne sont pas le fruit de l’enfermement. Je ne pourrais avoir imaginé cette terre avec autant de détails. Elle a existé, elle m’a nargué pendant des années, et maintenant, elle justifie toutes les actions que je suis prête à prendre. Même cette mascarade ignoble en vaut la peine. Cette illusion, que peut-être ce monde onirique peut encore être marqué, qu’il contient la clé de mon combat… Mais Qilin ne le voit pas du même œil. Malgré que son regard se voile d’une étincelle reflétant la mienne, celle-ci meurt bien vite quand ses yeux d’ébène se posent dans les miens.
D’un coup, la baballe fluorescente au centre de la pièce m’importe peu. Mon regard est porté sur cette femme, qui contourne le globe de la même démarche dangereuse et dansante avec laquelle elle contournait la table plus tôt, une lame à la main. Sa robe, malgré sa légèreté, semble la rendre encore plus menaçante. Une impression dans laquelle je me baigne avec satisfaction. Délice exquis que ses pas foulant le sol, que ses doigts semant la destruction, que ses paroles me promettant un lendemain, une réponse. Je sens le faible contrôle que j’exerçais jusqu’alors céder sur les lieux. Une partie de moi laisse ma championne quitter les lieux alors que l’illusion est balayée.
« T’offrir le monde? Avec moi à tes côtés, tu auras plus que ça. »
Mon corps reptilien bondit du mur sur lequel j’étais perchée, mes ailes me portant jusqu’à elle malgré l’espace étroit de ma cellule. Ma taille nous sépare alors à nouveau, pourtant mes gestes expriment tout le respect que j’ai pour elle. Pour cette humaine audacieuse qui a foulé les pieds de ma cellule en m’offrant la clé à mes questions. La solution à ma quête.
Mes pattes, légères mais immenses, viennent la cueillir tout doucement. Son corps est léger comme une plume et j’y porte toute l’attention du monde, m’assurant de ne pas la blesser, et je l’amène lentement face à mon regard. Malgré mon excitation, une part de moi reste solennelle.
« Qilin, je te promets de t’offrir le moindre de tes désirs. Ta vie sera marquée à jamais par ma présence. »
Consciente que le tout pourrait sonner comme une menace, je laisse un sourire carnassier monter sur mes lèvres alors que je la redépose.
« Fais-moi sortir d’ici. Fais-moi sortir, et tu verras Arcane sous un angle probablement encore inconnu pour toi. Mes ailes te porteront aussi haut que tu l’ordonnes, et ce sera un aperçu de ma promesse. Le monde que je t’offrirai une fois ma puissance rétablie. »
Retournant contre le mur, je lui pointe lentement la porte. Sans plus de paroles inutiles, notre Pacte a été formé. Je lui appartiens, qu’elle le désire ou non, et elle n’a qu’à sortir et appeler mon nom pour formaliser le contrat. Et si elle ne m’appelle pas? Alors mon âme pourrira entre ces murs quelques quarantaines d’années de plus, jusqu’à ce qu’elle meure, ou alors elle relâchera le Pacte. Qu’importe. Je souhaite qu’elle m’entraîne sur son passage. Ses paroles, ses gestes, tout déclenche en moi une tempête dévastatrice, et je sens l’ennui lentement chassé au loin par les éclairs rougeoyants que j’entrevois dans la danse de ma nouvelle maîtresse.
D'abord sinueux, le frisson glissa sur sa nuque. L'électricité refroidit sa chair tel un vent frais. Puis elle continua le long de son échine. Qilin se cambra, entre les pattes de la dragonne, parmi ses visions enchanteresses. Ses mains à la fois délicates et fermes se crispèrent brièvement sur la sombre gueule. Le Pacte l'avait envahie, jusqu'à la plus infime de ses terminaisons nerveuses. Et son corps l'avait conduit avec aisance.
Un sourire ravi étira ses lèvres pulpeuses. Un ravissement inédit, qui marquait son esprit d'un objectif enfin atteint. La sortie se révéla. Son regard noir, brillant, accompagna la direction offerte d'un murmure tout aussi prometteur.
« Avec grand plaisir, Qualri. »
Une promesse. De toute sa vie, aucune formule du genre n'avait pris voix chez la jeune femme. Elle leur attribuait une valeur nulle, puisque basée sur la confiance. Une notion trop incertaine et relative pour s'y fier. Son avis changeait en présence des semi-divins lui étant liés, visiblement. Et une étrange confiance s'était construite ici, dans la noirceur de cette prison. Incertaine et relative, mais puissante. Et terriblement excitante.