Ariez le laissa parler en le regardant froidement sans répondre, il trouva des justifications à ses actes et parla de sa passion pour le dessin, de ses projets d'ouvrir une biscuiterie... Ariez n'eut aucune réaction, ni soutien ni encouragement ni compréhension, elle prit le papier qu'il avait glissé à ses pieds mais ne le regarda même pas.

Il s'était approché d'elle en laissant l'arc sur le comptoir, voulait-il donc se faire jeter dehors sans ce pourquoi il avait payé ? Ariez était actuellement trop énervée pour pardonner ou excuser quoi que ce soit, il faudrait une seconde occasion pour eux de se reparler à tête reposée, parce que là elle ne se voyait pas du tout aller s'entrainer avec lui après tout ce qu'il s'était passé.

"Votre passion pour le dessin ne m’intéresse que très peu, ayez au moins la décence quand vous voulez prendre quelqu'un comme modèle de lui demander avant si ça ne lui pose pas de problème, vous nous auriez évité bien des malentendus."

Elle prit la main qu'il avait mis en l'air en signe de réconciliation et glissa dans sa paume le papier avec ses croquis.

"Je n'ai aucune envie d'accepter votre proposition, dans deux minutes vous allez encore faire quelque chose de bizarre, je préfère ne plus vous voir pour aujourd'hui. Prenez vos affaires, et déguerpissez."

Elle était ferme, mais elle laissait quand même une ouverture dans sa phrase, elle n'avait pas dit qu'elle ne voulait plus jamais le voir, simplement que pour aujourd'hui elle avait eut sa dose. Il n'était pas méchant et dans le fond elle le savait, mais il était quand même un genre d'homme très particulier et ça lui demandait trop d'énergie de réussir à le cerner, elle en avait marre.

Archibald pouvait sortir tous les mots qu'il voulait, Ariez ne changera pas d'avis, il avait vraiment fait une boulette. Il s'en voulait mais comprenait totalement ce que la jeune femme lui reprochait. Il avait été trop loin, il prit l'arc, laissa la feuille de dessin sur le comptoir avec les biscuits, plaça son carquois dans son dos et parti. Il s'arrêta au niveau d'Ariez, lui sourit.

- Je suis désolé, je vous souhaite une bonne journée.

Il partit dehors, il s'en voulait mais ne voulait pas insister, donc il était parti. Le temps était encore beau et Il rencontra une amie d'enfance, il discuta avec elle. Elle était devenue menuisière et elle avait sa propre boutique, les deux ne s'étaient pas vus depuis longtemps donc ils partirent ensemble discuter tranquillement à la taverne avec une bonne boisson à la main.

Archibald arriva à la taverne posa l'arc et le carquois chez lui. Il se dit que la prochaine fois qu'il verrait Ariez il lui présenterai à nouveau ses excuses et sera bien plus civilisé.
Il descendit et discuta avec son amie jusqu'à ce que son service du soir commence et que les clients arrivent.

Archibald finit par partir en lui adressant un dernier sourire, prenant son arc réparé et son carquois, il laissa les biscuits et les croquis. Il fit preuve de courtoisie en partant, Ariez se détendit un peu, était-elle trop dure avec lui ? Elle le jetait dehors, mais elle ne voyait pas comment réagir autrement après tout ce qu'il avait eut l'audace de lui dire.

"Merci, bonne continuation."

Elle le regarda partir et referma la porte, essayant de remettre de l'ordre dans sa tête. Que s'était-il passé au juste, depuis hier ? Il s'était montré serviable, amical, honnête, puis insistant, déplacé, goujat mais tous ses mauvais cotés n'étaient-ils pas uniquement de la maladresse ?

Elle retourna au comptoir et déplia les croquis, observant l'esquisse qu'il avait fait d'elle, ou en tout cas de son regard. Que faire de ces dessins ? Elle n'allait tout de même pas les jeter, il y avait sans doute plusieurs heures de travail et de coup de crayon, elle ne voulait pas tout réduire à néant ! Même si la démarche avait été très maladroite elle n'avait pas le cœur à se débarrasser de ce bout de papier, elle le rangea dans sa poche, se disant que si un jour elle recroisait Archibald, elle le lui rendrait.

Son regard se posa ensuite sur les biscuits, peut-être qu'un jour au détour d'une ballade dans la capitale elle tomberait sur une enseigne "ouverture prochaine, ici : biscuiterie d'Archibald", et tandis qu'elle croquait dans un biscuit l'idée la fit sourire, il y aurait sans doute au mur des portraits de clients hommes ou femmes dont le regard l'aurait captivé. En tout cas ses biscuits avaient du potentiel, et tandis qu'elle finissait le dernier, elle ferma la boutique, fermant dans le même temps la page de cette étrange rencontre, en attendant le prochain chapitre ?

[FIN DU RP - To be continued]