Reconstruire sa vie, une brique à la fois. (Ouvert)

21/04/2019

[Ceci est un sujet va et viens de longue durée, vous êtes tous et toutes libres de venir et d'en partir à votre guise. Si je remarque que le sujet stagne j'éditerai la fin de mon dernier post afin de créer des ouvertures pour d'autres joueurs ainsi que pour continuer l'histoire de mon personnage.]

J'étais parti de bonne heure ce matin-là. Embrassant Marjolaine sur la joue et quittant sa demeure qui m'avait servi de foyer pendant si longtemps.
Elle savait que cette situation ne pouvait pas durer. Les larmes aux yeux elle me dit :

" Tu sais, j'aurais aimé que tu restes avec moi plus longtemps. La vie que je t'offre ne te convient-elle pas ?

Je ne répondis pas. Les larmes me montèrent aux yeux, je reculais d'un pas et jeta mon sac sur mon épaule. Je ne savais pas comment la réconforter sans lui donner de faux espoirs. Je partis sans dire un seul mot.
Je quittais la rue, puis le quartier où elle vivait, tête basse, quelques larmes coulant de mes joues. J'abandonnais une vie confortable auprès d'une femme charmante, que j'aurais pu aimer et qui m'aurait aimé en retour, pour une vie bien moins simple mais dont je serai le maitre.

Lorsque j'arrivai enfin dans la rue de mon enfance je ne put m'empêcher de fixer le tas de débris qui serait ma nouvelle maison. Je frotta mes pieds là où aurait dû se trouver le paillasson comme pour signifier que j'entrai.

"C'est moi, je suis rentré! Dis-je comme si quelqu'un m'attendais.

Du bout du pied je poussai quelques pierres et me frayai un chemin dans les ruines. Je constatai l'étendue des dégâts. Il ne restait presque rien, la grande majorité de la bâtisse était en ruine, seul les murs étaient encore debout. Je me mis donc au travail.
Je partis louer une charrette à bras grâce à l'argent que Marjolaine m'avait donner.
Une fois la charrette devant la maison j'entrepris de déblayer les lieux de tout ce qui était trop abimé pour être réutilisé. Poussé par la curiosité j'avais commencer par éclaircir l'endroit ou était jadis le four.
Hélas lui aussi c'était écrouler, ne subsistait que la niche sous le four, là où nous stockions le bois. Je me mit alors à sourire car j'avais trouver un endroit ou dormir à l'abri, et "chez moi".

Je passai la journée à remplir la charrette et à aller la vider quand elle était pleine. Lorsque le soir arriva je mangeai un morceau de pain que j'avais pris chez Marjolaine le matin, me glissais sous les restes du four et m'endormis à même le sol.
Je fus réveillé au matin par le soleil et les bruits de la rue. Des enfants m'observaient en riant. Je sortis de mon trou, j'avais mal partout, courbatu de tout coté j'entrepris de me mettre debout et de m'étirer.
Je n'étais pas près d'avoir une chambre confortable. Le plus important serait de reconstruire le toit et surtout le four.
Quelque chose près de là ou devrait se trouver l'entrée attira mon regard. Une cruche d'eau, un morceau de pain et une pomme. Je savais déjà qui les avait posés là mais je souris tout de même à la vue d'un M tracé du bout du doigt dans la poussière près de la cruche.
J'engloutis mon petit déjeuner, et me remis à remplir la charrette lorsque je fus interrompu.

Dernière édition par Leonel Kónis le Lun 16 Nov 2020, 21:10, édité 2 fois

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21/05/2017

La routine, tout ce qu'il y avait de plus pénible. La milicienne avait pour habitude de sillonner les rues de L'üh pour en assurer la sécurité. Une vaste blague que la brigadière Merigold prenait avec amertume. Ca n'était pas la petite délinquance qui effrayait les culs dorés de ces nobles enterrés dans leur quartier sauvagement gardé par des vendus en carapace dorée. Par ailleurs, leurs armures étaient si lourdes qu'il rivalisaient à peine avec les détachements de la Garde dorée qui empruntait régulièrement les routes. Ceux qui gardaient le quartier noble étaient des ornements, des piliers qu'il ne convenait même plus de saluer. D'un marbre parfait, ils avaient apprit à ne plus répondre aux grimaces des enfants ni même aux remarques de badauds. La plupart, si ce n'était l'entièreté, étaient issus de cette même noblesse dont ils ciraient les fesses avec attention. Des cadets, des rebuts qu'il convenait d'envoyer dans la Garde pour faire bonne figure. Si elle avait, il fut un temps, eut envie de rejoindre cette élite, elle avait très vite déchanté lorsqu'elle avait constaté qu'ils n'étaient pas bien meilleurs que les miliciens qui se perdaient dans les affres de l'alcool.
Elle était seule, loin de sa brigade qui assurait une tout autre routine ailleurs. Ca n'était pas commun du tout qu'un milicien se promène tout seul. Mais personne ne faisait jamais attention aux écarts commis dans la ville basse. Tant qu'il n'y avait pas de tuerie de masse, d'émeute ou même de tueur en série, ils laissaient faire. Ils laissaient les badauds nourrir et désaltérer les miliciens pour s'attirer leurs bonnes faveurs et leur faire oublier qu'ils venaient de voir un vol à l'étalage ou même un geste déplacé. Ils faisaient également la sourde oreille aux proposés anti-Prince et aux complots de comptoir pour détrôner le gérant de la guilde marchande.

Le peuple était simple mais loin d'être stupide. Il avait bien comprit qu'il vivait bien uniquement parce qu'il était choyé au sein des remparts de Lüh. Vivre ici, même dans la plus grande pauvreté, était une chance inestimable. La ville était protégée de tous les dangers et les problèmes internes étaient bien loin du risque mortel qu'encourrait chaque humain qui se risquait un pied dans les terres sauvages de l'île.
Eskel, au gré de ses pas, fini par atterrir dans le quartier marchand, lui non plus n'était pas épargné par la pauvreté bien que le haut de la rue soit relativement riche. Si l'on s'enfonçait plus vers les bas quartiers, les boutiques devenaient plus miteuses, moins richement décorées. Les étales faisaient pitié à voir et elle grimaça en passant devant l'une d'elle.
Des rires d'enfants attirèrent son attention. Ils tournoyaient autour d'une bâtisse n ruines. Qui sait ce qui avait pu abîmer à ce point un ouvrage qui semblait être fait pour durer. Un incendie ? Une invocation ? Quoi que pour la dernière supposition, le Journal de Lüh l'aurait prit en Une. Nombreux étaient les détracteurs des demi-dieux. Des gens effrayés par toute cette puissance uniquement contenue par le bon vouloir d'une personne assez folle pour aller risquer sa vie dans les temples. La milicienne s'approche de la bâtisse, intriguée de constater qu'il semblait y avoir un semblant de vie à en juger par la poussière dérangée. Peut-être étaient-ce tout simplement les enfants qui étaient venus jouer ici ?

Le bruit d'une charrette que l'on remplissait avec difficulté détourna son attention curieuse de cette masure en piteuse état. Un homme, au visage buriné par les heures de travail et à la chevelure aussi blonde que les blés en haute saison d'Ignis, s'était arrêté dans son oeuvre. Le regard froid de la jeune femme croisa le bleu chaleureux de l'inconnu. Elle s'approcha avec une certaine décontraction et se posa non loin de lui, appuyée sur un mur. Elle n'avait aucunement le droit de s'occuper d'à qui était le terrain, c'était le travail des notaires, mais cela ne l'empêchait pas d'avoir une certaine curiosité quant à ce bâtiment qui faisait tache dans cette rue miteuse quoi que bien entretenue. "C't'a vous ?" demande-t-elle de son ton brusque sans pour autant être désagréable tout en montrant d'un signe de tête les ruines. "Z'avez le titre de propriété ou autre ?" enchaina-t-elle, soucieuse de savoir s'il s'agissait d'une appropriation illégale d'un terrain comme il s'en faisait pas mal à la capitale. Le marché noir de l'immobilier était fleurissant et la milice dépêchait parfois des brigades accompagnées de notaires pour tenter d'arrêter ce trafique qui faisait perdre pas mal d'argent à la guilde marchande. Elle avait tenté d'offrir un léger sourire à l'homme. Elle n'était pas là pour faire de la répression bien que ce soit le mot d'ordre en cas de résistance. Protéger et servir étaient le crédo de la Milice, mais protéger et servir les grosses fortunes, uniquement.

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21/04/2019

Bonjour, lançais-je à la demoiselle.

Je la scrutai un instant, elle était tout à fait quelconque. Premièrement elle était petite, enfin surement de taille moyenne pour une femme, mais bien plus petite que moi en tout cas. D'apparence sale, ses cheveux regroupés en une tresse lui tombaient par-dessus l'épaule gauche.

Une armure rafistolée lui couvrait le corps aussi je ne pouvais voir sa corpulence. Au vu de son armure je l'imaginais tout de même assez musclée, car son attirail semblait lourd à porter.

Je m'appuyais sur la charrette pour regarder la femme.

Oui, cette demeure était celle de mes parents. Dis-je en montrant le tas de ruines du bras. Malheureusement elle a brulé il y a quelques années. Boulangerie Kónis de père en fils ... On était plutôt appréciés dans la rue.

Z'avez le titre de propriété ou autres ?

J'étais un peu gêné par la question . Je ne savais que répondre, et étant de toute façon dans mon bon droit je ne voyais aucune raison de mentir.

Non hélas, tous les documents ont été perdus quand mes parents sont morts. Dans l'incendie.
Je me dis qu'un notaire va bientôt venir en sachant que quelqu'un est sur les lieux.
Et que je pourrais ainsi prouver mon identité et accéder officiellement à mon héritage.
En attendant je me dis que ça ne gênera personne si je déblaye les gravats.

Je frottais un peu ma tenue pour faire partir la poussière et avoir l'air un peu plus présentable et avançai, la main tendu pour serrer la main de la femme.

Léonel Kónis, Ravi de vous rencontrer.

Dernière édition par Leonel Kónis le Lun 16 Nov 2020, 21:09, édité 3 fois

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21/05/2017

Ce nom lui disait quelque chose. C'était sûrement là que sa famille venait acheter le peu de pain qu'ils pouvaient se le permettre. Elle avait également entendu parlé de ce terrible incendie qui avait ravagé la boutique mais aussi quelques bâtisses alentours reconstruites depuis. Personne n'avait pu déterminer s'il s'agissait d'un accident ou d'un incendie volontaire. quoi qu'il en soit, la tragédie avait vite disparu dans les tréfonds de Lüh, comme tout ce qui touchait le bas quartier.

Elle tenta un sourire plus doux tandis que ses yeux détaillaient l'homme à l'air honnête. Personne avec des intentions malveillantes ne viendrait déblayer ces ruines qui plus est tout seul. Elle hocha la tête avant de grimacer devant le mot notaire. Elle n'aimait pas ce mot qui était signe d'expropriation. Bien que la milicienne détesta les faibles, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un pincement au coeur lorsqu'elle voyait une personne dans la détresse. Mais la jeune femme ne laissait rien paraitre, jamais, ou presque. Eskel s'approcha de l'homme et enleva son gant abimé pour lui serrer la main : "Brigadière Eskel Merigold, de même" dit-elle sur un ton un peu jovial. "Faites attention avec les notaires. Ils ont tendance à déformer la vérité selon leur bon vouloir..." Non, elle ne portait vraiment pas cette profession dans son coeur. Profession qui était le plus souvent signe de noblesse. "Je me souviens vaguement d'ici. Le pain était bon" dit-elle en levant la tête vers les ruines, là où devait être le toit. Elle n'était pas de mauvaise humeur et n'avait aucun raison de vouloir des noises avec cet homme. Il était parfois agréable de ranger les ambitions et d'avoir un train de vie normal, sans cette mégalomanie et cette rancoeur qui rongeaient pourtant son esprit.

"Vous êtes seul pour déblayer tout ce merdier ?" simple question curieuse. Elle n'avait rien d'autre à faire et désirait tirer au flanc. Il ne se passait jamais rien de bien intéressant dans cette partie de la ville et elle était loin d'être la seule à rôder dans le coin pour faire appliquer les lois du Prince. Eskel remit ses gants, ramassa un morceau de pierre explosé et le posa dans la charrette. Elle ne savait pas ce qui la poussait à vouloir aider son prochain mais autant ne pas trop de poser de questions pour l'instant. "Si vous avez besoin d'aide", dit-elle en haussant les épaules, "je n'ai pas grand chose à surveiller par ici."

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21/04/2019

Je crut voir le regard de la jeune femme s'adoucir. A priori elle pouvait percevoir mon honnêteté. Nos mains entraient en contact et je pus constater qu'elle avait une sacrée poigne. Son nom m'évoquait vaguement quelque chose mais je n'arrivais pas à savoir pourquoi. J'avais sans doute dû l'entendre une fois ou deux durant mon enfance. Des clients de la boulangerie peu être.

Puis son visage se déforma lorsque j'évoquais les notaires.

"Faites attention avec les notaires. Ils ont tendance à déformer la vérité selon leur bon vouloir..."

Je ne pus m'empêcher de penser qu'elle avait eu une mauvaise expérience avec des gens de cette profession. Je décidais de ne pas pousser-la discussion vers ce sujet, je ne voulais pas faire remonter de mauvais sentiments.

Je me souviens vaguement d'ici. Le pain était bon.

Voilà c'était donc pour ça que je connaissais son nom, c'était une cliente de la boutique. Du moins surement ses parents.

Le meilleur pain des quartiers pauvres, et toujours avec le sourire. Dis-je avec nostalgie. C'était la phrase d'accroche de mon père. Ajoutais-je pour justifier mon grand sourire.
Oui je suis tout seul. A vrai dire c'est mon tas de merdiers, dis-je en reprenant son expression. Alors je ne vois pas pourquoi j'imposerai ce labeur à qui que ce soit.

Je vis la jeune femme porter une pierre et la mettre dans la charrette en me proposant son aide. J'acceptais bien volontiers et me remis a l'ouvrage. Quand je remarquais quelque chose de brillant dans les décombres. Comme si un objet reflétait la lumière du soleil qui traversait le haut de la bâtisse. Je me précipitais poussé par la curiosité et compris qu'il s'agissait de la pelle de mon père. J'essayais de la sortir de là, mais plusieurs gros morceau de pierre ainsi qu'une demi-poutre était en travers.

Vous pouvez m'aider ? celui-là est trop gros pour que j'y arrive seul. Ça peut paraître stupide, il ne doit rester que l'acier mais si c'est le seul souvenir que je peux récupérer ça sera déjà mieux que rien.

Je revoyais dans ma mémoire mon père appuyer sur sa pelle devant le four, attendant la sortie du pain. Cette pelle qu'il faisait entretenir si souvent. Enfant je lui disais même qu'il l'amenait si souvent chez le forgeron qu'il devait essayer de l'enrichir à lui seul.

Merigold... ce nom me disait vraiment quelque chose.

Dernière édition par Leonel Kónis le Lun 16 Nov 2020, 21:07, édité 2 fois

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21/05/2017

Pour toute réponse, elle lui offrit un sourire. Cela lui rappelait ces matins, où avec ses frères, elle s'en allait chercher le pain. elle se souvenait de la délicieuse odeur de pain que l'on faisait cuir qui venait enivrer ses narines lorsqu'elle approchait de la boulangerie. Il n'y avait pas meilleur pain ailleurs, elle en était convaincue. Dans sa prime jeunesse en tout cas.
Elle haussa les épaules tout en regardant le fils du boulanger. Bien qu'elle ne soit pas du genre à aider la veuve et l'orphelin, elle s'ennuyait tellement aujourd'hui qu'elle ne voyait pas pourquoi elle ne pouvait pas aider un peu. La jeune femme reprit un débris qu'elle alla déposer dans la charrette avant que son oeil ne soit attiré par l'homme qui semblait intéressé par quelque chose.

Elle se retourna pour regarder dans sa direction et vit ce qui l'intriguait. Le soleil avait dévoilé quelque chose de brillant sous les décombres et l'oeil humain était naturellement attiré par ce qui brillait, n'en déplaise à certains.
Le sentimentalisme, une chose qui ne l'attirait pas du tout. Pourtant, la milicienne loin de faire son métier, s'approcha de la poutre et la jaugea un instant. "Vous êtes sûr qu'à deux ça va suffire ?"
Elle en doutait sincèrement. En plus de potentiellement se faire mal au dos, ils courraient le risque de ne pas arriver à la bouger du tout. Néanmoins, elle attrapa un bout de poutre et regarda Leonel. "A trois. Un... Deux... Trois !" dit-elle en laissant ses muscles se bander pour tenter de soulever la poutre qui retenait prisonnier le précieux souvenir. Il n'était jamais bon de s'accrocher à son passé, selon Eskel, cela n'attirait que de ennuis et des regrets.

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21/04/2019

Je vis la demoiselle prendre la poutre à deux mains et fit de même. Elle compta à rebours et nous tentâmes de déplacer la poutre. Sans Succès. Je fus alors comme frappé par un élément auquel je n'avais pas réfléchi.
Seul, je ne pourrais jamais tout déblayer et tout reconstruire. Ma force d'homme ne serait pas suffisante. Et même avec de l'aide, l'entreprise était trop grande.

Je posai mon regard sur Eskel et lui dit :

Laissez tomber ! je crois que c'est une tâche impossible. Il faudrait la force de dix hommes pour arriver au bout des travaux. Et je n'ai pas du tout les moyens de payer des ouvriers.

Je lachai la poutre et me redressai. Il ne servait a rien que nous nous blessions. De colère, je mis un coup de pied dans un petit caillou qui trainait là. J'allai m'asseoir sur la charrette les mains dans le visage, essayant de trouver une solution miracle à tous mes problèmes.

Miracle ? Miracle ?
Mais oui ! criai-je.J'ai besoin d'un miracle.

Je tournai la tête vers Eskel et m'adressai à elle :

Dites, vous savez comment on se rend dans les temples ? Les Semi-dieux, eux ils pourraient m'aider à reconstruire ma boutique.

J'avais trouvé ma solution miracle. Il ne me restait qu'à me préparer pour un voyage long, compliqué, et dont je ne maitrisais aucun élément.

Dernière édition par Leonel Kónis le Lun 16 Nov 2020, 21:07, édité 4 fois

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21/05/2017

Il ne servait à rien de forcer, elle le voyait bien. Aussi lâcha-t-elle la poutre avant de se faire mal au dos. Elle soupira doucement tout en regardant le boulanger s'agacer de son impuissance. Elle le comprenait, du moins, essayait. Car il n'y avait rien de plus frustrant que d'être faible. La jeune femme épousseta sa tenue avant de se rapprocher de la charrette où il avait prit place. Elle croisa les bras et posa son regard de glace sur lui.

Et bien... commença-t-elle en haussant les épaules. Oui, elle savait comment se rendre dans les temples. Ils étaient tous synonyme d'échec pour elle et Eskel ne préférait pas y repenser. C'est de la pure folie, si vous voulez mon avis, dit-elle sur un ton neutre. Beaucoup y perdaient la vie, aussi bien durant le voyage aller que pendant les épreuves. Elle avait eu assez de chance pour en être ressortie indemne.

Elle souffla doucement tout en offrant un sourire désole au pauvre boulanger. Beaucoup meurent durant les épreuves. Je l'ai lu. Les demi-dieux sont impitoyables... Et faibles, mais elle se retint bien de le lui dire. Elle ne souhaitait pas briser les rêves d'un homme déjà désespéré. Mais elle ne souhaitait pas non plus le mener à sa mort. Pour une fois, elle éprouvait une sorte de sympathie pour un autre être humain qu'elle et Valion. Mais si vous y tenez... dit-elle en haussant les épaules, il y a régulièrement des caravanes marchandes qui se rendent dans les villages aux abords des temples. Moyennant une petite somme, vous pourrez bénéficier de leur protection. Je vous déconseille cependant le temple d'Aer, il est dit que les Hommes de la Confédération du Nord ont fait main basse dessus. Il ne fait pas bon y aller pour un sudiste, d'autant plus s'il vient de Lüh. Le temple le plus proche est celui de Terra, finit-elle d'expliquer d'une voix morne, comme si elle récitait une leçon bien ennuyeuse.

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21/04/2019

J’étais comme sur un nuage. J’avais trouvé la solution à tous mes problèmes, même ceux que je n’avais pas encore. Le sourire jusqu’aux oreilles je me voyais déjà invocateur/boulanger parcourant le monde à la recherche d’ingrédient rare, accompagné par mon invocation. Travaillant à inventer de nouvelles recettes innovantes et fabuleuses dont j’imaginais déjà les noms.

Et puis le couperet tomba

De la pure folie …. Beaucoup meurent…..

Mon sourire s'effaça, ma solution miracle disparu en poussière comme si un fils d’Ignis était passé sur ma boulangerie.
Et puis le propos de la brigadière se nuança.
Les informations qu’elle me donna pouvaient être précieuses et j’appris qu’il fallait éviter a tout pris le temple de l’air.

Eskel avait l’air ennuyé de devoir m’expliquer tout cela.
Cependant je ne compris pas pourquoi le nord était une zone où il ne fallait pas aller. Aussi je lui demandais:

Mais le Prince n’est pas supposé régner sur la totalité d’Arcane ?

Mes connaissances en politique étaient proches de zéro. Trop occupé à travailler je ne m’étais pas assez intéressé à ce qui s'était passé dans le monde.
Et en parlant de travail, la douche froide que je venais de prendre me fit réaliser qu’il fallait que j’en trouve un nouveau si je voulais pouvoir payer les artisans nécessaires à la reconstruction.

Je m’étais lancé dans cette aventure sans avoir réfléchi à tout ce que cela impliquait. Il fallait que j'arrête de foncer avec ma bonne volonté pour seul outil.
Je me redressai et me remis à remplir la charrette. A défaut de pouvoir faire mieux ce serait toujours ça de moins à faire plus tard.

Dernière édition par Leonel Kónis le Lun 16 Nov 2020, 21:06, édité 2 fois

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27/03/2018

Reconstruire sa vie, une brique à la fois.

Ignis, an 59 ~ Lüh, rue commerçante

[Amko'Unn & Compagnie]

J'aime lorsque mon père embrase les rues de la capitale avec la chaleur de ses rayons, murmurant de ses faisceaux de lumière entre les ruelles ou sur les toitures, le dallage imprégné de son incandescence plaît à la plante de mes pieds. "Mmmfff", j'inspire bien fort, ça sent bon de... Presque partout disons. Y'a toujours des endroits crades dans les villes humaines, faut pas se leurrer, pis un odorat divin -même partiellement émoussé comme le mien- ça passe guère à côté de grand chose.

Ma petite escapade touche à sa fin, mais il me reste encore du temps avant de regagner le manoir ainsi que Qilin, ne le gaspillons point. J'ai pas toute la vie devant moi non plus, si ? Muhuhu.

C'quoi ce raffut ? Mes opales argentées suivent la rotation de mon faciès de macaques buriné, pour s'installer un moment sur l'effort vain de deux bipèdes -quoi ? Mais non j'suis pas un bipède, chut!- qui tente de soulever un sacré morceau de bois de l'autre côté de la rue. Bon, c'pas tellement par là que je devais aller, je les aide, ou je les aide pas ? Tendez voir... Ha! Ils sont déjà passé à autre chose ! Clair que si je stagne en mode introspection pas exactement existentielle, il s'en passe des trucs sur le côté de la vie. De ma démarche un poil chaloupée, j'approche les individus, et le pater qui se glisse dans mon dos projette l'ombre d'une masse simiesque au dessus de la jeune damoiselle.

J'offre mon plus beau sourire carnassier à tout deux. Ben quoi ? C'pas ma faute si j'ai des dents de prédateur !

"Mouarf! Entre ce qu'il voudrait et ce qu'il fait, y'a encore de la marge!" J'interromps pas du tout leur conversation... Ah, si tiens, peut-être. Bon, en vrai ça cause du prince, la politique ça ma hérisse le poil. Pour l'instant du moins, c'est tellement la foire ces jours-ci, mieux vaut mettre son esprit au repos, et le ressortir quand ça devient nécessaire.

" 'Jour sinon! Z'aviez l'air de galérer un peu avec cette poutre, voulez un coup de main?"

• ₪ •

[HRP : comme c'est ouvert à tous, j'me permets. Vous me dites si ça gêne :3]

Codage par Libella sur Graphiorum

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21/05/2017

Peu de gens s'intéressaient vraiment à la politique. Cela n'étonna donc pas la jeune femme de l'entendre poser cette question. Elle sourit doucement et s'installa plus confortablement pour discuter vu que de toute évidence, ils n'étaient pas prêts de bouger cette poutre. Autant discuter simplement. Elle haussa les épaules avant de se lancer dans des explications qu'elle espérait simples : "Il y a peu, des clans des terres de non droit se sont réunis sous une même bannière, celle de Tarnac le Keiser du nord. Leur groupe se fait appeler la Confédération des Hommes libres et ils souhaitent une scission des terres du nord ainsi que de récupérer Rorn. Là haut, c'est une sorte de guerre de position et récemment, les hommes du Keiser ont fait main basse sur le temple d'Aer, coupant ainsi la possibilité pour les hommes du Prince d'acquérir la puissance d'Aer. Il y a aussi eu cette attaque qui a mit Rorn à genou. Le Prince n'en ayant visiblement que faire, les rorniens peinent à se reconstruire et il se murmure qu'une révolte est déjà en marche." Elle souffla doucement. Sa prise de position était assez claire dans ses paroles, des paroles qui intriguaient les gens avec qui elle discutait. Ils n'arrivaient pas à concevoir qu'une milicienne qui avait, en apparence, prêté allégeance à la cité puisse vouloir son déclin.

Et quand on parle du loup. Eskel allait enchainer sur la suite de son cours de politique mais une voix l'interrompit. Elle leva les yeux vers l'ombre qui venait lui prendre son soleil et plissa les yeux face au demi-dieu à l'apparence simiesque qui se dressait devant eux. Elle jura intérieurement, crachant tout ce qu'elle pouvait en insultes mais resta de marbre face à l'intervention de l'enfant des Dieux. Il semblait que l'orgueil irradiait autour de lui à tel point qu'il en devenait plus aveuglant que l'astre d'Ignis lui même. Elle se releva pour lui faire face, grognant un peu. Elle ne désirait pas rester en présence d'un être aussi inférieur qui se croyait être l'égal des Hommes. "En effet, un peu de force ne serait pas de refus. Cependant, je ne peux rester, aussi vais-je continuer ma ronde". Elle se tourna vers le boulanger et lui offrit un sourire : "C'était un plaisir et à une prochaine fois. Je reviendrais goûter le pain que ce vieux four cuira. Je vous souhaite une bonne journée !" Et sur ces mots, elle reprit sa ronde ennuyante, soupirant d'avoir ainsi été dérangée dans sa distraction de la journée.

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21/04/2019

Je ne m’étais jamais vraiment intéressé à la politique et c’était pour moi l’occasion d’enfin me mettre à jour sur le sujet.
Je ne pouvais pas prétendre vivre à Luh sans savoir qui nous gouvernait et de quelle façon. J’écoutai avec grande attention les paroles d’Eskel, comment le Nord de l’ile était en guerre contre le prince afin d’obtenir indépendance.

Je comprenais aisément les difficultés que pouvait avoir les Rorniens à vivre en paix. Et la rancœur qu’ils devaient éprouver contre nous.
Un jour j’irai là-bas. je me mêlerais au peuple du nord. Pour pouvoir avoir un regard neutre sur la situation je devais avoir observé les deux côtés de la pièce.

"Je comprends, leur situation est loin d’être enviable. J’aimerais pouvoir venir en aide à la population. Les conflits comme celui-ci pèsent avant tout sur le peuple… Hélas un simple boulanger comme moi, sans emploi qui plus est, ne peut pas faire grand-chose."

Une créature immense vint nous interrompre. je ne m’étais pas attendu à croiser un demi-dieu comme ça au milieu de la rue commerçante. Surtout sans son invocateur avec lui. Je m’inclinai pour faire preuve de respect quand j’entendis Eskel confirmer que son aide était la bienvenue. Puis elle me salua et parti.

Dans son regard je compris que les demi-dieux n’étaient pas vraiment ses amis.

"Vous serez toujours la bienvenue chez moi Dame Merigold."

Elle retourna finir sa ronde. Quant à moi je reportai mon attention sur la divinité.

Jamais je n’avais vu créature de la sorte. De plus ma dernière rencontre avec une invocation datait de mon enfance.

"Bonjour à vous, je vous souhaite la bienvenue dans la Boulangerie Konis. Ce qu’il en reste pour être plus précis. Un incendie a brulé l’endroit, alors je fais de mon mieux pour tout remettre en état."

Amko’Unn était immense, en tout cas bien plus grand que moi. Il ressemblait un peu à un singe géant, qui se promenait sur deux pattes. Ses yeux était semblable à ceux d’un prédateur et les cicatrices qu’il arborait prouvaient qu’il avait combattu à de mainte reprise. Je ne savais pas trop si j’étais en droit de recevoir l'aide du demi-dieu. N'ayant aucune expérience avec eux je décidai de me comporter avec lui comme je l'aurais fait avec n’importe quel humain. D'égal à égal.

"En effet je ne peux qu’admettre que je manque de force pour la déplacer moi-même."

J'avançais en direction de la poutre et me positionnai pour essayer de la soulever. Le petit scintillement métallique en dessous attirant toujours mon regard.

"C’est celle-ci, dis-je . Je pense qu’elle est tombée du toit, si vous voulez bien m’aider j’aimerais qu’on puisse la mettre contre un des murs. Elle semble trop abimer pour être replacée dans la charpente. Je la couperai surement pour alimenter mon four quand j’aurais tout remis en état."

Dernière édition par Leonel Kónis le Lun 16 Nov 2020, 21:05, édité 2 fois

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27/03/2018

Reconstruire sa vie, une brique à la fois.

Ignis, an 59 ~ Lüh, rue commerçante

[Amko'Unn & Compagnie]

L'humaine relève le fief dans ma direction, avec un grognement. Oh, elle s'en va, déjà? Y'aurait-il une connexion quelconque à opérer entre ces deux attitudes? Bah, peu me chaut à dire vrai, les petites tracasseries liées potentiellement à ma personne des êtres que ne je connais guère, m'indiffèrent. Parfois les autres aussi. Bien revenons à nos... Ptits pains? Boulangerie, appétissant! Je me pourlèche une babine à l'idée. Parce qu'à part l'idée, effectivement, le reste c'est pas pour tout de suite.

"Je te remercie l'homme! De fait voilà un beau tas de ruines. Comment est-ce arrivé?" L'aspect renvoie aisément les traces d'un incendie, comme il l'a souligné, mais le détail n'appartient pas à mes sens. Par contre, s'il espère s'en sortir tout seul, c'est rappé! Courageux et volontaire, mais un poil idéaliste? J'aime ça! Bien sûr que j'vais aider.

Je me déporte précautionneusement, parce que bon, j'suis grand mine de rien et lourd. Faudrait pas abîmer ce qui tient encore debout. J'accompagne mes mouvements de commentaires, curieux. "C'est là une motivation peu commune. Il n'y a personne susceptible de t'aider? La ville devrait fournir une aide aux commerçants dans le besoin... Grmf, enfin, si c'est question d'or, je suppose que personne ne va se fouler si tes poches sont vides." Logique toujours d'actualité, les temps s'acheminent et certaines réalités deviennent limite des lois physiques incontournables. Les humains, rhalala.

Mon regard argenté se pose sur la poutre, puis sur ses petits bras. Musclés, mais petits quand même. Là, ça va p'tet pas le faire, on va éviter de prendre le risque hein. "Je m'en occupe." Mes gestes suivent mon propos et je saisi le madrier par le milieu en douceur, avant de le soulever et puis de venir l'appuyer là où ça semble lui convenir le mieux. Mon regard revient à une accroche antérieure, un éclat sous les débris qui refait plus nettement surface maintenant le bois dégagé. "Mmm, qu'est-ce que c'est?" Je m'approche et m'accroupis mais j'ose pas toucher, avec mes paluches on ne sait jamais.

Quelques pensées se frayent un chemin dans mon esprit pendant qu'il me répond. Je pourrais revenir quelques fois les jours prochains tiens, si mon temps libre me le permet. Pourquoi? Bah pourquoi pas, il m'a l'air sympathique ce petit gars. Puis le jour où je trouverais une bonne explication à mes envies, ce sera plus vraiment moi, huhu.

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31/07/2018

Reconstruire sa vie

J'étais devenue une habituée de la bibliothèque de Luh enchaînant les lectures et impressionnant les bibliothécaires en poste. Je n'avais pris aucune note : étant sans toit, en dehors de cette maudite cellule, je n'aurais aucun endroit ou les entreposer et finirais encombrée comme une brouette de papiers à ne plus savoir qu'en faire. Aussi m'installais-je dans un fauteuil agréable avec un livre que je lisais d'une traite puis j'allais en chercher un autre, quittant l'endroit et la ville de temps en temps pour me reposer sous ma forme originelle et revenant pour continuer mon étude.

Je me suis aperçue durant mon bref passage à Sirk que tout sur cette île est différent. Aussi ais-je étudiée un petit peu tout : l'histoire, la géographie, la faune, la flore... Je n'ai pas ignorée les ouvrages parlant des sciences comme la météorologie, la physique... J'en ai explorée plusieurs, avec un véritable flot de soupirs, pour avoir une idée de l'avancée technologique de ce peuple et ce fut bien pire que tout ce que je craignais. Nous étions revenus au moyen âge ! Adieu ces outils formidables qu'étaient les ordinateurs. Je pleurais déjà la perte de ma bibliothèque et tout ces trésors, désormais je pouvais aussi pleurer la perte de la technologie et de tout ce qu'elle permettait d'apprendre. Comment allais-je bien pouvoir découvrir de nouvelles choses désormais ? Avec les outils que j'avais en ma possession dans ce nouveau monde, les nouvelles découvertes me paraissaient quasiment impossible en dehors des quelques nouveautés comme la faune et la flore.

C'est plongée dans ces pensées que je déambulais dans Luh. Je n'avais pas de but particulier sinon prendre l'air et réfléchir. C'est ainsi que je tombais sur une bâtisse en ruine. Visiblement elle avait brûlée. Un homme et un Demi-dieu ce tenaient là, apparemment occupés à travailler. Allaient-ils reconstruire le bâtiment ? Il ne fallut que quelques secondes pour devenir qu'il s'agissait d'une ancienne boulangerie. Le Demi-dieu s'interrogea sur un objet qu'il venait de trouver. Bien que je sois sous forme humaine, puisque le simple fait de prendre ma forme originelle détruirait une partie de la rue, je distinguais parfaitement l'objet que je reconnue au premier coup d'oeil.

« Il s'agit d'un morceau de pelle de boulanger. »

Ma voix de femme d'âge mure, pleine d'énergie et d'une bienveillante sévérité n'eut aucun mal à atteindre les deux individus. Je m'approchais d'eux et illustrait mon explication de gestes :

« C'est une large pelle plate, généralement en bois. Munie d'un long manche, elle permet d'enfourner et de récupérer le pain sans se brûler. L'artisan place les pains sur sa pelle puis les déposes dans le four comme ceci. Lorsque le besoin sans ressens, il déplaçe les pains pour ajuster la cuisson de cette façon. Enfin, une fois cuit, il les récupère et les plaçe sur la table par ces gestes avant de les proposer à la vente souvent dans les minutes suivantes. »

Mes gestes furent précis et digne d'un véritable boulanger. J'inspectai ensuite rapidement le tas de gravats.

« Vous avez du pain sur la planche dirait-on. »

Xion, dans l'ancien temps, serait partie dans un véritable fou rire si elle m'avait entendu dire cela. Pour ma part je restai sérieuse, constatant les dégâts.

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21/04/2019

Le demi-dieu du se courber pour entrer dans ma boulangerie, mais une fois rentré il put se redresser, l’absence de plafond à l’étage lui facilitait le déplacement. Ce qui me donna d'ailleurs l’idée de rehausser le rez-de-chaussé, pour que les êtres divins puissent entrer et être servis comme tous les autres clients. Évidemment je devrais bien choisir une taille maximum mais faciliter l’accès au plus grand monde est une marque de respect selon moi.

Pour dire vrai, je n’en ai aucune idée. Je suis rentré il y a peu, et j’ai trouvé le lieu en l’état. Je pourrais mener l'enquête, mais je n’ai nulle part ailleurs ou vivre et ma priorité est plus d’avoir un toit sur ma tête et mon métier dans les mains plutôt que de fouiller à la recherche d’indice mais de dormir à la belle étoile.

Amko me détailla du regard puis saisit la poutre à lui tout seul,il a dû se dire que j’étais trop fragile pour une telle entreprise. Je me sentais un peu couillon de regarder quelqu’un travailler à ma place. J'étais plutôt du genre à mettre la main à la pâte. En deux temps trois mouvements la poutre fut mise de côté libérant l'artefact qui m’avait attiré plus tôt.
Je ramassais l’objet, il n’en restait qu’une petite partie, mais l’avoir en main me rappelait tant de souvenirs.

Mon père l’avait en main tous les jours, et moi, je rêvais de faire pareil. Un jour j’aurais la mienne, gravée à mon nom, comme lui.
Je ne connais pas grand monde en ville, il faut que je me refasse une réputation. Et oui niveau financier, ce n’est pas vraiment le top en ce moment. Quand mon four sera réparé je pourrais ouvrir mon commerce et les choses iront mieux, petit à petit.

J’allais lui expliquer ce que représentait l’objet pour moi quand nous fûmes interrompus par une femme que je ne connaissais pas. D'âge mûr, elle était habillée d’une robe longue avec un sacré lot de fioles disposées sur de nombreuses ceintures. Surement une Alchimiste me dis-je.

Je la regardai expliquer l’usage d’une pelle de boulanger, en accompagnant son exposé de moultes gestes. Ses connaissances théoriques étaient clairement supérieures à la moyenne, pourtant je doutais qu’elle ait un jour travaillé dans ce domaine. Ses gestes étaient ceux de quelqu’un qui manque d’expérience, des gestes appris dans les livres sûrement.

Bonjour Madame, bienvenue à la boulangerie Konis. Vous avez l’air de vous y connaître, mais si je puis me permettre il ne faut jamais poser un pain chaud sur une table. La chaleur du pain a besoin de s'échapper par tous les côtés, des grilles en acier sont bien plus indiquées. Ainsi la chaleur ne reste pas sous le pain ce qui lui permet d’avoir une croûte croustillante même en dessous.

Je serai ravi de vous en faire la démonstration quand mon four sera remis en état.

Je lui sourit sans vraiment réagir à son jeu de mots. J’aurais pu y répondre par un autre jeu de mots, mais je m’abstins de parler de miches… je ne voulais pas que cela soit mal pris. Puis je ramenais mon regard sur Amko.

C’est la pelle de mon père, enfin ce qu’il en reste. Une relique de mon passé si l’on peut dire.

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27/03/2018

Reconstruire sa vie, une brique à la fois.

Ignis, an 59 ~ Lüh, rue commerçante

[Amko'Unn & Compagnie]

L'aura divine qui affleure mes sens ne détourne guère l'attention portée à l'objet sous mes opales qui renvoient le même reflet argenté. Le fragment tourne entre les doigts de son nouveau propriétaire en train de me détailler un peu plus sa situation et faire allusion à son père. Soudain, une voix se faufile dans l'échange, répondant à la question que je laisse échapper. Alors, c'était donc ça!? J'le savais! Enfin, bon, non, pas du tout en fait. Mes oreilles sont les seules à s'être orientées vers l'écho résonnant derrière nous, mes pensées divaguant quelque peu... J'oblique le fief vers l'inconnue, qui n'a de perceptible que son ascendance aérienne, l'observant de biais.

La remarque suivante m'arrache un rire bref qui accompagne un geste d'étirement tandisq que je me redresse en douceur. "Mouhahaha!" Ma paluche droite s'est glissée derrière ma nuque et mes iris suivent le fil de l'échange. Bien sûr, monsieur Konis n'a peut-être pas de quoi rire? Comment savoir, les humain sont si délicieusement complexes. En tout cas, ça ne l'empêche guère de répliquer avec un nuance plus professionnelle. L'allusion croustillante m'émoustille et réveille un estomac gourmand qui n'a, fondamentalement, pas la nécessité de manger. Le plaisir relatif que cela m'apporte comporte néanmoins son importance.

Ma main libre se pose avec précaution sur l'épaule du gaillard à l'entente de ces derniers propos. "Ha! Le passé est une chose tout aussi intrigante qu'intéressante. Surtout lorsqu'il s'offre au présent, pour acquérir une nouvelle dimension. Qu'elle prenne sens entre nos mains ou dans nos esprits." Je me détourne et sors précautionneusement des vestiges de la boulangerie pour venir contourner la p'tite dame avec une regard curieux pendant un court instant. Puis, mon attention retourne au boulanger.

"N'êmpêche, un incendie c'est pas des plus discrets, les gens ont du se rendre compte." Et ne rien faire? Parce que bon, ça a presque cramé jusqu'à l'os tout de même... "Quoi qu'il en soit, je ne manquerais pas de passer lorsque ce sera en état!" Et si on s'y remettait d'ailleurs? Non? Bon, j'avoue que la gente dame va p'tet pas pouvoir nous aider beaucoup. Pas grave, j'aime bien discutailler aussi. D'un geste je viens me gratter le menton, l'air pensif. "J'connais quelqu'un de haut placé dans la garde du prince, j'essayerais un peu de me renseigner."

Mon nez revient se pointer vers la dernière arrivée, que je n'ai pas manqué de renifler au passage. "Vous avez une odeur de bouquins." De quelqu'un qui passe pas mal de temps à en lire, du moins. Pas que des plus récents d'ailleurs, c'est un peu ça qui oriente ma perception de cette fragrance subtile. Mélange de vélins et de parchemins. Lüh possède une immense bibliothèque tiens, maintenant que j'y pense. A quand remonte la dernière fois que j'y ai mis les pieds?

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Dernière édition par Amko'Unn le Jeu 19 Nov 2020, 22:03, édité 1 fois

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31/07/2018

Reconstruire sa vie

Certains secrets d'artisan ne s'apprennent pas dans les livres mais par l'expérience ou se transmettent de bouche à oreille. Un véritable fléau pour une scientifique de mon rang : il m'est tout simplement impossible de maîtriser tout les domaines ! Le demi-dieu explosa de rire devant ma petite pointe d'humour qui laissa de marbre le boulanger que j'écoutais avec une attention sérieuse. Ses explications formaient images dans mon esprit, tentant de visualiser les phénomènes qui se produisaient et, avec le temps de la réflexion, il me semblait qu'il avait effectivement raison. Un éclat de vie passa dans mes yeux : cette homme me donnait envie de faire des expériences ! J'allais devoir me trouver de la farine,du sel... tout ce qu'il fallait pour faire du pain !

Je m'approchais des décombres durant la petite discussion entre les deux garçons. Quel chantier ! Sous ma forme humaine, je ne devais pas faire grand chose pour aider cet humain. J'aurai pu porter plusieurs de ces poutres d'une seule main comme mon cousin mais je ne le devais pas pour conserver un minimum de couverture. Peut être devrais-je me trouver un pseudonyme d'ailleurs. Je n'en avais pas besoin à l'époque de l'ancien monde mais aujourd'hui il semblerait que ce soit indispensable. J'allais devoir y réfléchir rapidement. Je décidais d'ailleurs de me plier à cette petite contrainte immédiatement si le boulanger me demandait mon nom, bien que je ne lui proposerais pas de ma propre initiative : il n'avait pas besoin de le connaître.

Je fis semblant d'être perdue dans mes pensées en observant le tas de décombres, une main tripotant mon cou dans une parfaite imitation du geste d'une vieille dame me permettant de toucher discrètement un colier. En réalité je décidais d'utiliser très rapidement ma pierre de télépathie connectée à Saen : Il fut ravi de m'entendre et me dit qu'il pensait justement à moi. Je lui expliquais très rapidement ma décision de me choisir un pseudonyme et lui communiquais un choix qui se présenta sur l'instant : Prune.

Je notais avec soin que le fils d'Ignis connaissait quelqu'un de haut placé dans la garde du Prince, une information intéressante : nous étions certainement destinés à nous recroiser. Je ne m'offusquais pas à ce qu'il me renifle. Un seul et unique ricanement m'échappa et lui répondis avec énergie :

« Et une odeur de reptile aussi peut être. »

Je n'avais aucune raison de le cacher, après tout ma forme originelle était reptilienne ! J'étais infiniment loin de ma puissance des temps anciens et, au niveau de la magie, je me sentais aussi inutile qu'une goutte d'eau au cœur de l'océan.

« J'ai effectivement passée ces dernières semaines au cœur de la bibliothèque que je connais comme ma poche. Cette petite sortie me fait du bien. Vous avez le nez fin, fils du soleil. »

Je me tournais vers l'homme.

« Je crains de ne vous être d'aucun secours pour tout ce qui est travaux de maçonnerie et de construction. Cependant l'architecture n'a aucun secret pour moi, peut être pourrais-je jeter un œil à vos plans à l'occasion si vous le souhaitez. »

Pourquoi venir en aide à cet humain ? Dans l'ancien temps, j'aurais passé mon chemin : je n'avais juste pas le temps. Mais aujourd'hui, à l'instant de cette conversation, du temps j'en avais et j'avais besoin d'alliés. Ce genre de petites bonnes actions pouvaient me permettre d'obtenir un ami au sein de la capitale : un boulanger est un formidable fournisseur d'informations par les ragots qu'il récupère au quotidien.

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21/04/2019

Vous savez quand ça prend feu dans les quartiers populaires c’est moins grave qu’en haut. Et puis mon père n’avait pas que des amis.

Pas que je sois complotiste cela dit, un boulanger qui brûle ça peut arriver par accident.

En tout cas merci pour le coup de main.

Amko fit une remarque sur la fragrance de la dame. Je humais l’air rapidement mais mes sens étaient trop émoussés pour remarquer quoi que ce soit d’étrange.
Ni odeur de livre, ni de reptile d’ailleurs.

Vous travaillez avec des serpents ?

La question me parut à propos puisqu’elle avait évoqué spontanément les reptiles.

Oh ne vous inquiétez pas j’ai l’intention de faire un voyage commercial vers le nord. S’il s’avère prolifique, j'en profiterai pour embaucher de la main-d'œuvre qualifiée.

Mais tout ce que je peux faire moi-même est un précieux Tsuris d'économiser.

Je réfléchis à ses mots. En réalité je n’avais aucun plan. Je m'étais lancé tête baissée dans l’idée de reproduire la boulangerie à l’identique. Mais après tout, pourquoi ne pas saisir l’occasion d’en faire un lieu à mon image.
Je me tournai vers le tas de ruines, imaginant déjà une porte à taille humaine ainsi qu’une ouverture dans le mur pour les invocations.
Que chacun soit le bienvenue en ma demeure.

Petit à petit l’image se précisa dans ma tête et je me retournai vers l’architecte en disant:

Ce serait avec plaisir, mais je n’ai pour l’instant rien mis sur papier.

Si vous voulez bien, nous pourrions nous revoir dans deux semaines ? Le temps pour moi de tout nettoyer et de commencer à schématiser ce que je veux faire de mon bien?

Le morceau de métal tournait entre mes doigts. Mon regard se posa dessus et je vis une partie du poinçon de l’artisan qui l’avait jadis conçu.

Un M et un G entrelacé.

Un sourire se posa au coin de mes lèvres. Cette journée était pleine de surprise.

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27/03/2018

Reconstruire sa vie, une brique à la fois.

Ignis, an 59 ~ Lüh, rue commerçante

[Amko'Unn & Compagnie]

Reptile hein? Mmm, je serais curieux de voir ça. M'enfin pour le coup, on va éviter, chacun ses petites affaires. Et oui, j'ai le nez fin! Quand ça m'arrange huhu. La remarque étire un fin sourire sur mes babines, alors que je prête une oreille attentives aux propos du boulanger. C'est vrai, les accidents arrivent, au même titre que les complots! Mais bon, commencer à démêler tout ça sans y voir plus clair, c'pas l'idéal... N'empêche que je toucherais un mot à Qilin tout de même. Qui sait?

"Bha de rien, c'est un plaisir d'aider." Pis ça m'permets de faire travailler ma carcasse de grand singe en pleine journée. La dernière fois que j'ai voulu me dérouiller les articulations en courant sur les toits, c'est pas super bien passé bizarrement. Je me gratte de nouveau le menton.

L'or et les hommes. Halala, à certaines époques, les humains savaient cohabiter tout autrement. Des époques où ce chic type aurait pas eu à débourser un seul sous pour avoir une communauté derrière pour lui donner un coup de main. Mon regard argenté flotte un rien dans le vide, alors que je deviens songeur. Les échos de leur conversation m'effleurent l'esprit et m'y ramènent en douceur. Je jette un oeil sur les débris, puis sur la dénommée Prune, puis sur le boulanger. Puis... Tiens faudrait ptet que je surveille l'heure. Non pas que je m'en soucie, mais d'autres bien!

Le dernier sourire de l'homme semble s'être un peu égaré parmi ses souvenirs. Je note dans un coin de mon esprit la proposition de la divine dissimulée puis me détends complètement en étirant les bras vers le ciel. "Ça c'est une riche idée tiens! Et moi je continuerais de passer dans l'coin pour aider si ça peut servir." Fonction de sa future main d'oeuvre, on verra bien. Fonction de l'emploi du temps de miss la capitaine Lù aussi. En tout cas! Avec cette poutre dégagée, il pourra déjà avancer pas mal niveau déblayage.

"J'vais vous laisser m'sieur dame. Le reflet de mon âme m’appelle doucement à lui." Enfin pas concrètement, sinon j'aurai déjà disparu de leur champ de vision en me téléportant. L'appel est d'une autre nature, plus personnelle, presque plus intime que la magie. Les liens tissés prennent parfois de bien étranges et belles couleurs.

Je salue la dame et le boulanger avec un petit sourire carnassier bien aimable. Puis, je disparais en grimpant sur un toit voisin. Discrétion Amko, discrétiooon... Comment j'peux imaginer qu'avec mes trois mètres de haut je vais être discret moi?!

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21/04/2019

L'aide du demi-dieu fut plus que précieuse. En contemplant l'ouvrage, je pouvais déjà constater des changements qui s'étaient opérés dans la bâtisse.
Certes de nombreux gravats jonchaient encore le sol, mais il me faudrait plus de matériel pour m'en débarrasser. Balais,pelles et seaux seraient mes armes dans ce combat.

Le fils d'Ignis prit congés en m'indiquant qu'il m'aiderait à nouveau s'il passait dans le voisinage.
J'acceptais cette proposition d'un signe de tête.
Cette poutre en moins me donnait l'impression d'avoir beaucoup avancé.
L'espace central de la pièce commençait à être vide de tout encombrement.

Le singe géant grimpa sur un bâtiment proche et disparut sur les toits.
Comme je pouvais l'envier de pouvoir aller et venir sans se soucier des contraintes des lieux ou des besoins naturels.

Je remontais mes manches et me remis au travail. Après quelques minutes, la présence de la bibliothécaire me revint. Mince quel impoli j'étais, je l’avais complètement oubliée.
Lorsque je tournais la tête dans sa direction, je constatai qu’elle était partie, sans bruit ni sans dire un mot.

*Drôle de personnage *

Le soir tomba rapidement, il était plus que temps d'arrêter. J'étais épuisé et couvert de poussière et de crasse.

La suite des travaux devrait attendre. J’avais bien avancé et était satisfait de ma besogne. Pourtant l’endroit n'était toujours pas habitable, je n’allais pas pouvoir camper ici. Et vu mes finances, la seule solution qui me permettrait de finir mon projet était d’obtenir l’aide des enfants divins.

Une heure plus tard, je passais la porte d’une auberge avec mon baluchon sur l’épaule. Mes derniers Tsuris m’offrirent un repas chaud, un bain et même une place pour dormir dans la grange d'à côté. Ce soir, j’allai me joindre aux clients de l’auberge et tenter de trouver un convoi vers l’un des temples. Advienne que pourra.

HRP:

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