Croire ou Savoir ?

22/08/2013

Akelar Katar

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► Chronologie: Terra + 11
► Endurance: 10 [+3]
► Etat: Sain

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Ce fut bien avant les premières lueurs de l'aube que j'enfourchai le Variquan cédé par Meiro. La nuit fut bien courte car mouvementée entre discussions, promesses et bien d'autres choses. Néanmoins, il était préférable de ne pas retarder le départ afin de pouvoir profiter d'une rare fraicheur en ces terres, permettant à la monture de parcourir une bien plus grande distance plus rapidement. Dans un dernier regard en arrière, accompagné d'un léger sourire, mon talon taponna le flanc de l'animal qui se mit à s'élancer. Une nouvelle pièce venait de bouger sur l'échiquier. Terminé de préparer nos pièces. La partie débutait.

Tombés d'accord, la sanguinaire ne nous accompagnait pas. Impossible d'être vu en sa compagnie, et des choses devaient être réglées de son côté avant de se lancer dans une nouvelle guerre. Aucun mot ne s'échangea entre moi et Sarabi. Le temps n'était pas à la discussion, nous devions rejoindre Layane aussi rapidement que possible. En comptabilisant le temps de repos du Variquan, des divers repas nécessaire, les détours pour s'assurer une survie, c'est peu avant le midi que nous parvenions jusqu'à l'air frais de la Thétys. L'orangé des hautes murailles se confondait au loin avec les dunes elles-mêmes mais plus nous approchions, et plus leur grandeur les surplombaient de toute évidence.

Les haltes sous les tentes marchandes furent tentante mais je n'en fis rien. Cette traversée m'épuisait. Une seule envie me guidait à cet instant, celle de rejoindre la Capitale. En début d'après-midi, j'étais parvenu à négocier une traversée en contrepartie d'une double solde. La navigation se fit dans le calme et le silence. Une cabine mise à ma disposition, je tentai de trouver un peu de repos mais la houle m'en extirper à la moindre excursion. C'est ainsi, pas plus reposé, que je débarquai sur les quais Lüthiens. Une longue marche dans une soirée tombante, et enfin, je parvenais au manoir des Katar. Accueillis par le majordome, j'apprenais avec joie qu'un feu de cheminée m'attendais dans la bibliothèque.

- Savoir tout ce qui se passe dans la Capitale pour vous est mon devoir, Monsieur le Comte.

Se fut là sa réponse lorsque je m'étonnai du fait qu'il soit déjà avertis de mon arrivée. Ce vieil homme était réellement efficace. Si seulement je prenais le temps de m'inquiétai de son nom. On verra demain, on était plus à une nuit près. S'inclinant légèrement, il salua Sarabi tandis qu'elle me suivait pour pénétrer à l'intérieur de la demeure. Le protocole, comme me le rappela subtilement mon homme de maison, m'obligeait à une visite des lieux. Cependant, la fatigue me prenait déjà bien trop longtemps et c'est en lui déléguant cette tâche, que je me dirigeais vers le confortable fauteuil entouré de livres.

- Si vous souhaitez me suivre, Votre Divinité. Engagea-t-il avant de la devancer en dirigeant son bras sur la gauche Vous trouverez juste ici une spacieuse salle à manger donc la table faite d'un solide bois propre à la forêt aux abords de la Capitale, peut accueillir toute la noblesse de Lüh, à la chaleur d'une cheminée dont le crépitement résonne avec délice grâce à l'écho de la pièce. Expliqua-t-il avec un large sourire, avant qu'il ne se transforme en une moue de déception le temps d'un instant. Puis, ne semblant de toute évidence pas en parler, ni même que cela ne soit remarqué, il retourna au salon Tout comme ce salon pouvant à la fois être spacieux, comme intimiste. Pour le reste, c'est à l'étage qu'il nous faut nous rendre. Termina-t-il en indiquant l'un des deux escaliers menant au second.

Dernière édition par Kris le Lun 12 Nov 2018, 19:11, édité 2 fois

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22/03/2018

&

Croire ou Savoir ?

Je n'étais pas certaine de savoir quoi penser à propos de cette entrevue. D'autant que Kris ne m'avait pas demandé particulièrement mon avis, j'étais donc resté silencieuse, tout du long, ne pouvant cependant pas décrocher mon regard cristallin de cette femme. Mais c'était fini à présent et il fallait visiblement que nous quittions l'endroit, sans sa compagnie. Nous avions rejoins une autre cité, cette fois-ci bien plus florissante. La course jusque là bas avait été vive tant la monture de Kris était rapide, mais ce n'était pas pour me déplaire. Au contraire, j'avais eu la sensation de délasser mes pattes avec cet exercice intense. Arrivé donc à Layane, nous avions prit le bateau.

Sans beaucoup de directive, je restais pourtant silencieuse préférant contempler la mer avec une certaine intensité, me redressant même sur mes pattes avant posée sur le rebord de la coque de bois. Ainsi, l'air iodée m'enivrait complètement et je pouvais contempler la houle qui me rappelait mon cher Nagah. Je me sentais à la fois apaisée et triste, ainsi voguant sur les flots.

Et puis finalement, Lüh pointait à l'horizon bleu aux lueurs orangées du couché de soleil. C'était magnifique et cela présageait un futur aussi éblouissant. Nous arrivâmes donc rapidement à sa demeure où un homme âgé et très poli nous accueillis. Bien vite, Kris nous fit faux-bon pour rejoindre ses quartiers afin de se reposer. Il était évident qu'il était épuisé, les traits de son visage étaient crispés et je ne pouvais m'empêcher de lui porter un regard inquiet quand sa silhouette s'élevait dans ce grand escalier, avant de disparaître pour me laisser ici, en compagnie de ce charmant monsieur presque trop poli.

“ Oh mais je vous en prie, appelez moi Sarabi. Et vous, comment puis-je vous appeler ? ”

« Votre Divinité » n'était vraiment pas à mon goût, beaucoup trop révérencieux. Pourtant, ce gentil homme gagnait immédiatement ma sympathie de part ses jolis mots. La visite de la demeure pouvait alors démarrer. Pourtant fugace, je lu aisément la mine déçue qu'avait arborer le majordome. Il me semblait assez concerner par ce qui advenait, ou visiblement n'advenait pas, entre ces murs. Je lui accordais moi un regard compatissant alors qu'il me présentait ces grands espaces, terminant par m'indiquer les escaliers.

“ Ce sont là de grands volumes pour un seul homme et son majordome. Est-ce que vous même, vous vivez en ces lieux ? Cela doit vous paraître bien tranquille. ”

J'essayais subtilement de l'amener vers le sujet qui avait l'air de le préoccuper avant de m'engager dans les escaliers qu'il me présentait, sur un pas lent, m'assurant de sa compagnie avant de poursuivre.

@ pyphi(lia)

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22/08/2013

Majordome des Katar

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► Endurance: 08
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La familiarité que permit la divinité surprit grandement le majordome qui resta quelques peu hésitant à la suite. Il n'était qu'un humble homme de maison, n'ayant nullement triompher d'une des terrifiantes épreuves du Temple. Rien dans sa condition ni dans ses actions ne lui autorisait une pareille proximité avec l'une des Enfants des Quatre. Sans réponse, elle dû se contenter d'une révérence accompagné d'un sourire, avant d'être emmené par lui dans chaque pièce composant le rez-de-chaussée. Lorsque le tour fut assez rapidement fini, les deux compagnons d'un instant s'élancèrent vers les escaliers, non sans qu'une subtile question de Sarabi ne lui soit posée.

Le vieil homme ne vit rien du stratagème et lui répondit simplement. Les volumes étaient en effet impressionnant bien que sans extravagances en comparaison de bien des demeures d'autres Comtes. Cela nécessité cependant de nombreuses heures par jour pour l'entretient, qui ne lui déplaisait pas. Voir ce lieu sortir de l'abandon qu'il connut était pour lui source de joie. Mais pour répondre plus exactement à la question amorcée, il ajouta qu'en effet, il lui était permis d'occuper l'une des chambres du deuxième étage et même, qu'en l'absence de monsieur le Comte, il était officiellement le responsable de la demeure qui malgrés l'absence répété de son véritable maître, avait tout de même de la vie de par les serviteurs.

Tout en discutant, ils passèrent devant quatre immenses tableaux décorant le mur. A mi-chemin, ils s'arrêtèrent afin qu'il puisse lancer sa rapide explication. Au plus bas, se tenait les parents. Juste à côté d'eux, Dimirtias, premier fils et tristement renommé comme Le Fantôme. Sachant pertinemment que la divinité parviendrait à entendre la sordide histoire des Katar, le majordome décida de prendre les devants. Ainsi, il lui expliqua que ce surnom provenait de la pâleur de sa peau. Mais aussi car on le disait dépossédé de son âme depuis le jour où il massacra l'ensemble de sa famille dans un élan de colère. Tous, à l'exception supposé de son petit frère, Akelar, dont le corps ne fut jamais retrouvé. C'était d'ailleurs lui, le propriétaire du dernier cadre dont on ne pouvait admirer que les dorures. Aucun portrait n'étant présent.

- Après le retour de Monsieur le Comte, j'ai trouvé plus judicieux de ne pas afficher son apparence d'autrefois.

Bien que se voulant aussi mystérieux et subtile que son maître, il était évident que le majordome annonçait être au courant quant à la fausse identité de celui se prétendant être Akelar. Mais étrangement, il ne paraissait pas dérangé par cela. Au sommet des marches, se tenait une immense salle vide, donnant sur de nouveaux escaliers parfaitement alignés aux premiers de part et d'autre. Montrant directement la gauche, il indiqua que se trouvait là le couloir menant aux cuisines. Une simple demande, et c'est avec un grand plaisir qu'ils prépareraient tous les mets désirés par l'Invocation. Juste à côté, la double porte encore grande ouverte donnait sur une bibliothèque presque aussi grande que la salle à manger précédemment visitée. L'ensemble des murs étaient recouvert d'étagères contenant un nombre de livres impressionnant dont les sujets étaient tout aussi variés. Deux fauteuils, un divan et un long fauteuil tous paraissant plus confortables les uns que les autres, attendaient paisiblement sous les crépitements d'une cheminée allumée, un propriétaire qui ne semblait être venu.

- Monsieur le Comte ne semble pas s'être laissé aller à la lecture ce soir. Sans doute le sommeil l'a pris.. Lança-t-il avant d'observer quelques instant en direction du troisième étage, pour finalement revenir sur la Subalterne non loin. Mieux vaut laisser à plus tard la visite du second étage. Se résigna-t-il presque navré de ne pouvoir répondre à sa tâche, avant de rejoindre le rebord reliant les deux escaliers, et donnant une vue plongeante sur la pièce en contre-bas, illuminée seulement par la lueur dansante des flammes de la bibliothèque. Vous savez, mon maître à connu de nombreuses divinités. Je crois bien que chaque Elément y est passé. Toutes lui ont promis fidélité. Conseils. Puissances. Soutient. Et que sais-je encore. Mais aucune n'a été digne de l'engagement prononcé. Se mit-il à expliquer, n'osant tourner le regard vers Sarabi, sachant pertinemment qu'il en perdrait aussitôt le peu de courage qui lui restait pour se lancer dans ce qu'il comptait dire. Êtes-vous à leur inverse, dotée d'un honneur, Sarabi ?

Dernière édition par Kris le Dim 04 Nov 2018, 20:14, édité 1 fois

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22/03/2018

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Croire ou Savoir ?

Il paru surpris quand je lui intimait de m’appeler simplement par mon nom. Ce n'était que peu étonnant pour un homme de sa trempe qui, au peu de ce que j'avais pu observé, était un serviteur dévoué et au respect indéfectible. J'étais assez soulagé, d'ailleurs, de le compter parmi les « proches » de Kris. Pas en tant que membre de sa famille, mais en tant que personne faisant parti d'un cercle.

La visite se poursuivie, dans un calme serein et réconfortant. Il me présenta même, au travers d'une représentation à la peinture, les Katar, me contant l'histoire de l'un d'eux qui était connu comme étant le frère d'Akelar. Son histoire m'avait intrigué. Comment un homme pouvait-il en venir jusqu'à ce genre d'abomination, qui plus est contre sa famille ? Son âme devait être tourmentée, bien plus que n'importe qui pourrait l'imaginer.

Le majordome paraissait au courant de la supercherie concernant Akelar et pourtant, il était toujours là, à le servir comme si de rien était. Ou alors, il y voyait là une sorte de bénédiction. Peut-être que la famille Katar n'en était pas une bonne et que, à sa manière, Kris était un meilleur maître que les précédents. En tout cas, je me plaisait à la croire.

Nous parvenions ensuite jusqu'à la bibliothèque où s’amoncelaient nombre de livre, éclairé par une cheminée douce et chaleureuse. A mon goût, un peu risqué, mais qu'est ce que ça devait être agréable de lire dans un de ces fauteuils. Je suivais alors ensuite le regard du majordome, qui semblait suivre celle qu'avait du prendre Kris pour rejoindre ses quartiers. Je demeurais à ma position quand le majordome, qui avait omis de m'accorder son nom, se posta sur le rebord, l'air pensif. Je l'observais, interrogative et soucieuse, la tête penchée sur le côté. Il avait vraiment l'air concerné par le sort de Kris, ou du moins, part son bien être. Comme un père caché ou un ami lointain. Restant dans l'ombre que lui incombait son rôle tout en étant l'un des plus inquiets à son sujet.

Une fois sa question posé, mon visage s'illumina d'un sourire invisible et plaisant. J'aimais beaucoup cet homme, du peu que je savais de lui. J'avais plaisir à le savoir ici et à le connaître.

“ Je l'espère. ”

Loin de moi l'idée de m'auto-proclamer meilleure que mes prédécesseurs, je n'étais pas vantarde. Mais je tenais à le rassurer à ma manière, avec douceur et sérénité. La chaleur que dégageait mon corps, douce et réconfortante, s'associa à celle de la cheminée et je m'approchais de lui, lentement et silencieusement, me postant à ses côtés pour observer dans la même direction que lui. J'avais à présent davantage envie d'en apprendre sur lui. En tout cas, j'étais ravie de constater qu'il avait oublier les « Votre divinité ».

“ Depuis combien de temps êtes vous au service de la famille Katar ? Monsieur … ? ”

Je tournais mon visage vers le sien, cherchant à connaître enfin son prénom, ou à défaut son nom s'il en avait un. J'avais l'intuition que s'il voulait me délivrer certaines choses de son passé, il le ferait naturellement. Si il souhaitait me conter son histoire plus en détail, je l'écouterais avec plaisir. Je lui accordais de ce fait un regard doux et amical, cherchant à le rassurer sur mes intentions.

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22/08/2013

Majordome des Katar

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► Endurance: 08
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L'espérance que mit en avant Sarabi fit intérieurement grimacer le vieil homme. Cela ne lui convenait pas. Il en résultait en somme, qu'elle doutait quant au fait d'être une divinité d'honneur, qui tiendra son engagement auprès du Comte. Il valait mieux par ailleurs, que ce-dernier n'entende jamais une telle incertitude. Ne choisissant pas pour autant l'affrontement, il se contenta de garder son regard sur le contrebas. Son maître finirait bien par trouver un jour une Invocation capable d'être dévouée. Malgré ces pensées quelque peu assombris, le vieil homme esquissa un large sourire sincère en observant se poser à ses côtés l'immense félin.

- Monsieur. Répéta-t-il. Monsieur.. Songea-t-il à la suite. Cela fait si longtemps que l'on ne m'a plus appeler ainsi, que je pense en avoir oublié mon nom. Admit-il difficilement, avant de poursuivre. Cependant j'ai assez de mémoire pour vous certifier être au service de la famille Katar depuis.. Oh. Depuis que j'étais encore jeune et attirant.

Un léger rire s'échappa de sa gorge âgée, avant que le silence ne revienne. Une sombre pensée venait de lui traverser l'esprit. Probablement, ne verrait-il pas de nouvelles générations des Katar. Il y avait bien le mariage en discussion avec la famille El'Galas, mais nul doute que cela ne soit qu'apparence. C'était dommage. Ce lieu manquait affreusement de rires d'enfants. De rires tout court, en vérité. Doucement, il chassa ces idées avant de se diriger vers le mur de l'autre escalier, invitant l'Invitée à le suivre.

- J'ai eu un projet il y a peu, pour améliorer la décoration mais aussi la réputation de Monsieur le Comte. Se lança-t-il en montrant différent endroit du mur. Des tableaux fait par un grand artiste qui raconteront son histoire. Ses épopées. Ici par exemple, se tiendra un moment précis. Commença-t-il à raconter. Il s'agira de son affrontement avec le Léviathan. Possiblement vous en a-t-il déjà parlé. Une mer déchaînée. Un navire en lambeau ne tenant que par une chance incompréhensible. Ce soir là, trois de ses Invocations lui vinrent en aide lorsqu'après l'assaut d'un navire, ce serpent géant vint briser la coque en plusieurs endroits. Ce fut un combat de titan. Mais la créature était véritablement redoutable. C'est alors que Monsieur le Comte, n'ayant plus qu'une dague comme arme, s'élança du sommet d'un mât fragilisé, à plusieurs dizaine de mètres de hauteur, droit sur cette créature. Vous savez pourquoi un geste si fou ? Pourquoi s'être élancé à l'attaque d'une créature de la sorte, alors que trois divinités étaient là pour s'en occuper ? Questionna-t-il avant d'y répondre aussitôt. Parce que Monsieur le Comte ne supportait pas de voir des divinités, ses divinités, combattre et risquer leur immortelle vie pour sa mortelle existence. Parce qu'il avait fait le serment d'être là pour elles. C'est pourquoi, lorsqu'il sauta sur la gueule de la créature, il ne doutait pas. Il n'espérait pas. Il savait en être capable.

Dernière édition par Kris le Lun 05 Nov 2018, 18:28, édité 1 fois

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22/03/2018

&

Croire ou Savoir ?

Sa contrariété ne m'avait pas échappé, évidemment. Moi qui avais voulu paraître humble, j'aurais peut-être mieux fais de me montrer sûre de moi. Une erreur de jugement. J'aurais dû mieux comprendre son appel, il avait besoin d'être rassuré et je n'avais pas su le voir. Et non, je n'étais pas infaillible et ça me peinait.

Sa réponse à ma question me fit sourire, à peine, car trop teinté par une émotion complexe. Qu'il ne se souvienne pas de son propre nom m'avait fendu le cœur. J'y voyais là quelque chose de tellement triste, servir avec tant de conviction une autre famille que la sienne, jusqu'à en oublier son propre nom. C'était horrible. Il n'avait pas l'air d'en être soucieux lui, mais je ne pouvais m'empêcher de lui accorder un regard attristé.

Chassant ces idées, je le suivais jusqu'au versant de l'autre escalier, me montrant un mur vierge de tout tableau. Mais il avait son idée pour le combler. Alors, attentive, je m'asseyais souplement face à ce mur dont j'imaginais les décorations que me décrivais le majordome. Ma queue balayait l'air lentement, avec intérêt et curiosité. J'étais toute ouïe et me plaisais à entendre cette histoire que Kris m'avait conter. Pourtant, l'émotion qu'elle m'avait provoqué à ce moment là me rattrapa aussitôt.

Cependant, l'admiration du majordome à l'égard de son maître faisait plaisir à voir, aussi, mes inquiétudes se calmèrent aussitôt. Je balayais du regard le mur vierge.

“ Il m'a déjà raconté cette histoire, oui. Cela devait être grandiose et si... grisant. ”

Je comprenais bien l'admiration pour de tels actes, mais je ne pouvais m'empêcher d'être prise à la gorge par tout ce que cela impliquait. Le danger, la mort. Mon regard se perdit en direction du deuxième étage, là où devait se trouver Kris. S'il advenait qu'à mes côtés, il se montre si imprudent et peu importe la volonté qu'il y mettrait, comment devrais-je réagir ? Mon instinct de mère tenterait de lui faire faire marche arrière, peu m'importait son courroux face à ce qu'il pourrait juger comme défiant. Mais je ne tolèrerais jamais une telle prise de risque.

Mon regard se ternit alors, imperceptiblement mais pourtant, tous mes muscles se tendaient et frémissaient. Je m'efforçais alors de revenir sur le sujet initial : Kris et ses épopées digne d'un héro de conte.

“ C'est une bonne idée en tout cas. Lui en avez vous déjà parlé ? ”

Je ne savais pas trop quoi en penser en réalité. J'étais même incapable de dire ce que le principal intéressé en penserait. Étaler ainsi ses exploits était-il de son genre ? Et après tout, ce n'était pas de Kris dont on parlait mais d'Akelar, ici, entre ces murs. Cela lui attirerait beaucoup de regard et d'intérêt, surtout auprès des femmes et ça, je n'en doutais pas. Cette pensée me fit doucement sourire : en avait-il réellement besoin ? De mon expérience parmi les hommes, Kris se plaçait en bonne position sur une échelle esthétique. Mais bref, là n'était pas la question. Je m'ébrouais pour revenir à l'essentiel : le majordome. Me tournant vers lui, l'air aimable et chaleureux, je poursuivais, ma queue battant l'air avec un intérêt mesuré.

“ Avez-vous d'autres récits à me conter ? ”

Que c'était frustrant de n'avoir aucun nom à poser sur son visage.

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22/08/2013

Majordome des Katar

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Le majordome s'interrogea un instant sur sa réussite à subtilement, si on oserait employer ce terme, passer le message souhaité à la puissance divine à ses côtés. Avait-elle comprit que se contenter d'un doute, d'une incertitude quant à l'importance accordée aux promesses faites, n'était ni suffisant pour le vieil homme, ni à coup sûr pour son maître ? Il n'en savait rien. Ironiquement, il l'espérait. Quoi qu'il en soit, le compliment qui suivit le fit de nouveau déformer sa peau pour arborer un sourire. Une bonne idée. Oui, il le croyait aussi. De toutes évidences les portraits de familles du passé, trouverait un meilleur intérêt à être dissimulés. Quant à ceux des générations futurs, il n'était pas garantis que la bâtisse soit encore debout lorsque cela pourrait venir. Alors afficher un peu de panache. De grandeur pour cette famille. Oui. Cela lui en paraissait une fort bonne.

- Lui en parler ? Oh que non, la Sagesse d'Aqua m'en préserve. Lança-t-il en regardant vers le second étage, diminuant sa voix après s'être entendu. Cela aura plus de chance d'être accepté une fois le concret présentable. S'exprima-t-il. Vous garderez cela entre nous, n'est-ce pas ? fit-il avec une certaine inquiétude soudaine. En contrepartie, je vous accorde une dernière histoire avant que mon âge ne m'oblige à prendre ma dose quotidienne de repos. Voyons voir.

Plusieurs longues secondes passèrent. Dans son esprit, défilaient les différentes œuvres mais aucune ne trouvait grâce. La plupart, étant certainement déjà connu de la divinité. Qui n'avait pas encore entendu parler de la prise de Sirk ? De son acquisition majoritaire de la Grande Arène de Lüh ? De son sauvetage en pleine rue un soir d'une jeune blondinette alors qu'il fut seul contre trois ? Non. Cela ne seraient pas les récits de ce soir. Au moment de leur accrochage, si elle le souhaitait, avec plaisir. Mais pour l'heure, c'est une toute autre qu'il conta.

- Imaginez, bien plus grand que tous les autres, les dominants de toute évidence, un cadre aux dorures sans pareils. Se lança-t-il en bougeant les mains, comme pour dessiner chaque élément lui-même. Sur la droite, une femme dont la beauté resplendie jusqu'au travers de la peinture. Sa robe est longue, d'un blanc immaculé. Sur sa peau que l'on ressent fine et délicate, des accessoires aussi brillant que le sourire qu'elle nous renvoie. Son regard est rieur. Son visage, divin. Un court silence se fit, durant lequel il parut admirer ce qui pourtant n'existait pas. A son bras, un homme de carrure. Droit. Aux habits des plus beaux tissus. Son visage est marqué par une vie tourmenté, mais on le parierait apaisé pour autant. Aucune arme à sa ceinture. Aucune plaie dissimulée. Aucune marque noircie par la violence du coup. Son regard est clair. Son sourire léger mais sincère. Imaginez cela. Imaginez que..

Rien d'autre ne vint. Sa phrase se stoppa et les secondes qui suivirent n'amenèrent rien de plus. Rien, si ce n'est ses excuses qu'il présenta alors qu'il demandait la permission de se retirer, l'heure étant bien plus avancée qu'il ne le pensait. Il étant temps pour ce vieil homme d'aller s'accorder un peu de repos. Les rêvasseries n'étaient bonnes que pour de courtes durées. Et ce, même si elles émanaient d'une conversation des plus plaisantes pour ce majordome pour qui se laissait aller à une simple discussion de la sorte, était aussi rare que de voir un homme dépourvu de tout, devenir l'un des plus enviés.

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22/03/2018

&

Croire ou Savoir ?

Il y avait fort à penser à propos de tout cela. J'avais observé et imaginé avec attention ce nouveau tableau. Il n'avait rien à voir avec les hauts faits passés de Kris, d'Akelar Katar, non. Le majordome me décrivait autre chose, un futur ? Un souhait ? J'étais assez perplexe et l'observais me quitter avec beaucoup d'incertitude. Il était toujours évident, pour moi, que cet homme était très concerné par le sort de la famille Katar, ou de ce qu'il en restait. Il était dévoué et aimable. Mais je ne savais finalement que peu de chose le concernant.

Je me tournais alors vers ce mur vide et en imaginais, à mon tour, les tableaux le décorant, en me demandant toujours si Kris apprécierait l'idée. Quoi qu'il en soit, j'avais intimé au majordome que si je pouvais l'aider en quoi que ce soit concernant ce projet intéressant, il pouvait compter sur moi et j'espérais qu'il le ferait, même si j'en doutais.

Alors assise, là, seule et silencieuse, je réfléchissais quelques instants. Les choses s'étaient enchainées très vite, à peine sortit aux côté de Kris nous avions fait route immédiatement vers une potentielle alliée dans une entreprise audacieuse. Et puis nous étions arrivé, presque aussi rapidement, à Lûh le temps d'une escale pour repartir dès le lendemain, vers Sirk. C'était exaltant et j'avais l'intuition d'avoir fait le bon choix avec Kris. Il aurait de toute façon bien des occasions de me le prouver et moi, de lui prouver que j'étais digne de sa confiance. Lui qui a si souvent été déçu par mes frères et cousins.

Je me relevais avec souplesse et marchais, lentement, aux lueurs des flammes discrètes, jusqu'aux pieds de l'escalier qu'avait emprunté Kris pour monter se coucher. Je m'allongeais là, paisiblement, attendant qu'il fasse son apparition le lendemain, un peu plus reposé. Sans attendre alors, nous rejoignions comme prévu le port pour emprunter à nouveau la voie d'Aqua, jusqu'à Sirk, notre point de chute. Et c'est là bas que je pourrais accomplir mon rôle auprès de mon Libérateur. Un grand destin l'attendait, j'en était persuadée et je ferais mon possible, pour qu'il s'accomplisse.

@ pyphi(lia)

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