Début de l'odyssée

27/01/2018

Début de l'odyssée

avec Nathan

En pleine discussion avec l'une des miliciennes chargées de garde, Valion n'aperçut que tardivement la petite silhouette venant dans sa direction. Se tournant vers l'arrivant attendu depuis peu, il afficha un air bienveillant.

« Nathan ! Tout est prêt de ton côté ? »

S'il se présentait à lui, c'était probablement le cas. Mais l'aîné des deux préférait s'en assurer, et voir s'il n'avait pas perdu de sa motivation le moment venu de quitter la capitale. Après tout, il pouvait lui faire part de sa rétractation ou d'une dernière tâche à exécuter. Mais ce ne fut pas le cas.

Valion salua la soldate d'un signe de tête, lui souhaitant bon courage pour la suite de la journée, puis se dirigea vers sa jument attelée non loin. Son épée flambant neuve était attachée à sa ceinture, délicatement glissée dans un fourreau plus ancien. La poignée était si finement décorée qu'elle détonnait avec l'ensemble de son armure de cuir simple. Bien sûr, il possédait toujours sa lance artisanale, qui patientait tranquillement au fond de son sac magique.

Le pied dans l'étrier, Valion enfourcha sa monture, puis tendit une main au jeune homme pour qu'il monte à son tour.

« Tiens-toi bien surtout. Tu as déjà monté à cheval ? »

Finalement, il ignorait pas mal de choses sur l'apprenti chasseur, à commencer par son expérience de cavalier. La route serait sûrement l'occasion d'en apprendre plus sur lui. Si la plupart des enfants avait déjà fait un tour sur un variquan lors des festival, grimper sur un équidé était déjà plus rare. La posture n'était pas la même. Enfin, puisque c'était lui qui tenait les rênes, il suffisait à Nathan de s'accrocher et de suivre le mouvement pour ne pas subir le cahot du trot.

Obtenant l'assentiment du garçon, il talonna Safran qui se mit en marche. Direction Trare. Ils devraient arriver au coucher du soleil si la traversée se passait sans ennui.

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Dernière édition par Valion Lameblanche le Jeu 23 Juil 2020, 01:57, édité 1 fois

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23/03/2018

Les trois heures séparant la fin du repas avec Valion et le début de notre voyage passèrent bien trop vite à mon goût. Il faut dire que j’avais passé la majeure partie de ce temps à me demander si je n’étais pas entrain de faire une énorme bêtise. Moi ? Aller chercher une invocation ? Avec un inconnu en plus ? J’en avais besoin, c’était sûr, mais en étais-je vraiment capable ? Avais-je vraiment le choix ? Je ne pouvais pas continuer ma vie de cette façon, j’allais bientôt arriver à court d’argent, et je ne pouvais pas vraiment chasser sans compagnons ou invocations. Je ne pouvais pas non plus revenir à ma vie d’avant. Alors que faire ? Que m’avait-il pris d’aller voir Valion dans cette taverne ? De partager un repas avec lui ? De lui demander de m’accompagner ?

Après avoir passé plus de deux heures à me poser ce genre de questions, il ne me restait plus beaucoup de temps pour me préparer. Je m’étais engagé, je ne pouvais plus faire machine arrière, il fallait que je fasse ce voyage. Je pris rapidement mon arc et mon carquois, que j’attachai dans mon dos avant de me tourner vers la porte de sortie, sans pour autant la passer. Mon épée se tenait juste à côté, contre le mur, dans son fourreau. Devais-je la prendre ? Etait-ce vraiment utile au vu de mon incapacité à la manier correctement ? Je soufflai d’agacement avant de la prendre et de courir hors de l’auberge où je demeurais.

N’ayant pas pris le temps de bien l’attacher à ma ceinture avant de partir, mon épée se balançait et raclait parfois le sol alors que j’arrivai au lieu de rendez-vous le souffle haletant, ralentissant ma course à la vue de mon partenaire de voyage. Ce dernier me demanda si tout était prêt pour moi. Je pris un moment pour reprendre mon souffle et finalement réajuster cette fichue épée à ma taille, avant de regarder Valion et de lui faire un signe positif de la tête. Lui semblait paré à tout, bien équipé et prêt pour l’aventure. Il monta sur sa jument et me tendit la main pour m’aider à monter, en me demandant si j’étais déjà monté à cheval.

“Euh… Pas vraiment,” répondis-je timidement. Je n’y avais pas vraiment pensé. J’étais déjà monté à dos de variquan, cela faisait partie de l’entraînement que m’avait enseigné mon instructeur. Mais je n’étais jamais monté à dos de cheval. Etait-ce vraiment différent ? Je me servis de la main de Valion pour grimper sur le dos de l’animal, derrière son maître. Je m’accrochai non sans gêne à ce dernier, puis lui indiquai que j’étais prêt à partir.

Le voyage était désormais lancé. Je mis quelque minutes à m’habituer aux à-coups de la jument. C’était douloureux au début, mais j’avais fini par prendre le pli pour au moins réduire un peu cette sensation. Les portes de la ville étaient désormais loin derrière, nous étions en plein territoire sauvage. Je ne pouvais m’empêcher de regarder tout autour de moi, à l’affut du moindre danger. Je demandai alors à Valion d’un ton inquiet :

“Tu penses qu’on arrivera à Trare sans soucis…?”

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27/01/2018

Début de l'odyssée

avec Nathan

Engagés le long de la Blanche, le duo d’apprentis chasseurs avançait à une allure régulière. À dire vrai, ils collaient étrangement à l’image d’aventuriers. Une monture désuète pour deux, un homme mieux armé que vêtu, et un jeune tapi dans son dos. Il semblait que Valion amenait son petit frère à la chasse, ou à la cueillette. Ceci dit, ils n’attirèrent pas plus d’un regard, et finirent par ne plus croiser personne une fois la capitale loin derrière.

L’hésitation du garçon se retranscrivait autant dans ses mots que son attitude. Son enthousiasme pourtant caractéristiques à la taverne avait disparu. Sa question en fut une nouvelle preuve. L’ancien soldat était partagé entre l’envie d’être honnête et celle de le rassurer. Que lui s’engage sur les routes une seconde fois, après un piètre départ, c’était déjà quelque chose. Mais il restait plus âgé et plus expérimenté que Nathan.

« La Garde a intensifié les patrouilles depuis l’attaque du festival. On devrait être tranquilles pour un moment. Mais tu as raison d’être sur tes gardes, on ne sait jamais. Je guette aussi. »

Il n’eut pas besoin de voir son visage pour sentir que le jeune homme n’était pas beaucoup plus confiant. Ça le peinait de le voir ainsi. Certes, le danger était réel, mais il y avait tant de choses à profiter maintenant qu’ils avaient quitté le tumulte de la société, à commencer par le paysage. Il n’y avait pas autant de verdure en ville, et même si cela ne valait pas la luxure végétale des Landes, les environs possédaient leur grain de charme. L’astre d’Ignis faisait étinceler la rivière. Un groupe de Bibis s’abreuvait de l’autre côté. Un petit sourire avait naturellement pris place sur les lèvres de Valion devant ce simple et agréable spectacle.

Bon, il y avait bien quelque chose qu’il pouvait faire pour partager tout ceci avec son compagnon de voyage ? Il soupira doucement, réfléchissant à leur conversation du midi.

« Alors, tu comptes aller chercher une invocation au Temple de Terra quand on sera arrivés ? »

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23/03/2018

Valion semblait moins sur ses gardes que je ne l’étais. Il fallait dire que ma dernière visite en ces lieux m’avait valu d’affronter quelques Mithras et un Cruentur, et ce n’avait pas vraiment été l’expérience la plus rassurante de ma vie. Il tenta de me rassurer en me parlant de la Garde et de ses patrouilles, sans pour autant me dire que mes inquiétudes étaient infondées. L’inverse m’aurait étonné de toute façon. Il avait raison cependant, nous restions sur la route principale, les monstres seraient sûrement moins présents ici, et les Gardes plus nombreux. Peut-être pouvais-je me détendre un peu ? Depuis le temps que je rêvais de partir à l’aventure et de quitter la capitale… Il fallait simplement que je me focalise un peu moins sur les récits pleins de dangers, et que je me souvienne un peu plus de ceux parlant des merveilles de l’Île d’Arcane. Difficile à faire tout de même, quand on est haut comme trois pommes et courageux comme une fillette. Et encore, ma petite soeur se débrouillait bien mieux à ce niveau là.

La question de Valion me sortit finalement de mes pensées. Oui, les invocations. Je devais me raccrocher à ça, mon objectif. Si j’arrivais à libérer un de ces demi-dieux, je n’aurais plus jamais à avoir peur de sortir de la capitale. Ce n’était pas vraiment chose aisée, mais si mon père s’en était senti capable, je pouvais certainement le faire aussi.

“J’aimerais bien oui. Au Temple de Terra ou dans une autre d’ailleurs, le tout est d’avoir un gardien, et un partenaire de chasse. Mais d’ailleurs, je ne t’ai pas demandé, tu es déjà allé dans un temple toi ?”

S’il pouvait me renseigner un minimum sur une telle expérience, autant en profiter. Et s’il avait une invocation, peut-être pourrait-il l’appeler en cas de danger ? Ce n’était qu’une supposition, mais pourtant je commençais peu à peu à me détendre. Je n’avais pas vraiment fait attention à mes alentours lors de ma dernière expédition dans La Traversée de la Rivière Blanche. C’était… beau. La rivière brillait de toute part, méritant parfaitement son sobriquet pourtant si particulier, et le vent qui ébouriffait mes cheveux était bien agréable à sentir. L’air sentait différemment de la capitale, sans vraiment que je ne puisse déterminer une odeur particulière pour les différencier. Etait-ce l’herbe abondante qui lui donnait cet effet, ou bien la présence animale environnante ? Ma tête tournait dans tous les sens, mais pas pour guetter un danger cette fois. Regardant en face de nous, je vis quelque chose virevolter rapidement dans notre direction, avant de finalement nous passer juste à côté pour continuer son chemin derrière nous, bien plus loin. Je n’avais pas pu déterminer précisément ce que c’était, il allait tellement vite… C’était bleu, assez petit, et ça volait.

“C’était un Sifflet ?!” m’exclamai-je alors soudainement, d’un ton partagé entre l’excitation et la surprise, presque à la façon d’un enfant à qui on aurait offert un cadeau. Je n’arrivais pas à y croire, ces petits monstres, bien qu’inoffensifs, étaient très durs à chasser à cause de leur vitesse, mais ils étaient très convoités. En voir un au repos devait être une chance inouïe. J’espérais que cela m’arrive un jour.

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27/01/2018

Début de l'odyssée

avec Nathan

Sa question fit mouche, récupérant l'attention du garçon sur un sujet moins angoissant. Valion ne s'attendit pas à la demande suivante, pourtant logique au vu de la conversation comme de la situation. Elle le laissa pensif quelques secondes. Il se reprit et répondit sur le même ton détendu.

« Deux fois. Au Temple d'Ignis. Mais je n'ai pas réussi. »

Alors que Nathan semblait enfin s'accorder un moment de contemplation, Valion se réfugia dans ses pensées. Il avait toujours du mal à digérer ses deux échecs, malgré les réflexions de ces derniers jours. Levant le regard sur l'horizon, il retint un soupir. Ça n'était pas une raison pour imposer ses états d'âme à son compagnon de voyage, surtout quand il l'encourageait silencieusement à profiter de la vue.

Un éclair bleu fila non loin de la tête de Safran, attirant ses iris acier un quart de seconde avant l'interpellation de son cadet. L'enthousiasme de celui-ci le fit sourire.

« Y'a des chances, oui. »

Difficile de vérifier tant la vitesse de ces créatures leur permettait aisément d'échapper à la vue des humains. Nathan était bon observateur pour l'avoir seulement repérer. Le doter d'un arc pourrait s'avérer pertinent. Valion n'en avait malheureusement pas, mais l'idée méritait d'être retenue. Une autre pensée persistait à le travailler. Décidant de revenir sur la conversation précédente, il prit le risque d'alourdir l'ambiance.

« Tu sais, j'ai été chanceux de sortir vivant des deux épreuves que j'ai passé. Tu as raison. Il est difficile de se passer d'un partenaire divin dans notre métier... mais il faut être conscient des risques. »

L'ex-milicien ne disait pas cela pour le décourager, simplement pour qu'il comprenne ce qu'il mettait en jeu. Et qu'il mesure si ça valait la peine. Un conseil qu'il pouvait appliquer à lui-même, en y réfléchissant. Ses premiers pas au sein de la cellule du fils d'Ignis avaient été plutôt hasardeux, ceux l'ayant entraîné chez Sarabi, rageux. Si son envie de libérer un demi-dieu bouillonnait depuis son enfance, ses décisions d'adulte étaient largement contestables. Au fond, il ne souhaitait pas que Nathan commette les mêmes erreurs que lui, ni ne subisse les mêmes échecs.

Espérant ne pas avoir été trop maladroit, Valion enchaîna d'un ton avenant mais sérieux :

« Je ne t'ai pas demandé, pourquoi est-ce que tu veux devenir un chasseur ? »

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23/03/2018

Valion avait profité de ma question pour me mettre en garde dans ma quête. Il me rappela les risques qu’il pouvait y avoir à demander l’aide d’un demi-dieu, et qu’il avait été chanceux d’en sortir vivant à deux reprises malgré ses échecs. Il avait raison, et j’en avais bien conscience, mais lui comme moi étions également d’accord qu’il était impossible de devenir chasseur sans passer par là. Si je voulais vraiment accomplir ce rêve, il allait falloir risquer ma vie. J’avais choisi de ne pas répondre à sa mise en garde, ne sachant pas vraiment quoi ajouter à cette impasse, mais sa question suivante ne me laissait pas de possible échappatoire.

Pourquoi vouloir être chasseur ? C’était une question simple, sûrement anodine pour lui. Moi, je n’y avais jamais vraiment pensé. J’en avais toujours rêvé, tout simplement. Je laissai mes mots matérialiser le train de ma pensée au fur et à mesure :

“A vrai dire, je ne sais pas vraiment… Enfin, ne t’y méprends pas, je suis certain de mon choix, mais je n’ai jamais vraiment pensé à la raison. J’ai grandi en lisant les aventures de chasseurs plus téméraires les uns que les autres, et j’imagine que ça m’a inspiré à devenir comme eux.”

Je laissai un moment sans parler, pour réfléchir un peu plus à cette question. Il devait bien y avoir quelque chose d’autre, cette aspiration viscérale et évidente ne pouvait pas seulement provenir des histoires que je lisais. Qu’est-ce qui m’attirait tant dans ces histoires ? Qu’est-ce qu’il faisait que je ne pouvais pas m’en lasser ? Que je voulais absolument toutes les lire ? Que je voulais écrire la mienne ?

“La liberté.” Dis-je alors. “Je veux être un chasseur, parce que je veux être libre.”
Un sourire se dessina sur mon visage. Oui, c’était bien ça, après tout. “Libre d’aller où je veux, de faire ce qui me fait envie ! Personne pour me dire ce que je peux ou dois faire ! Découvrir le monde et ce qui le peuple !”

Plus je parlais et plus mon ton était joyeux. En y réfléchissant, chasser n’était qu’un moyen de vivre pour arriver à ce véritable objectif. Il fallait bien gagner quelques Tsuris pour pouvoir jouer les explorateurs. Et puis il y avait bien une autre raison que je me gardais pour moi. Prouver à tous, à mon père en particulier, que j’en étais capable. Me le prouver à moi-même également…

“Bien sûr je n’en suis qu’au début, et j’ai encore un long chemin à parcourir avant d’en arriver là… A commencer sûrement par mon entraînement…”
Mais après tout, qui a besoin d’un entraînement quand on peut avoir un demi-dieu à ses côtés ?

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15/05/2017

En cette agréable journée, un doux soleil berçait la vallée bordant la Rivière Blanche. Ses reflets scintillants à la surface de l'eau paisible, venaient également miroiter de façon éparses dans les différents angles de vue des voyageurs, trouvant leur origine au sein de petites étendues d'eau, flaques résiduelles d'une averse tombée bien des heures auparavant.

S'il faisait relativement sec en plusieurs endroits, de nombreux abords boueux longeaient encore la rivière. Pas très loin des deux cavaliers en pleine conversation -pour peu que ces derniers soient attentifs à leur environnement- l'on percevait une plus vaste zone de terre encore un peu humide et fraîche, laissant deviner le probable passage d'un animal en fin d'averse. Les empreintes demeuraient brouillonnes, caractéristiques d'une créature... En fuite, peut-être? Mais laissaient néanmoins deviner des traces profondes, de pattes potentiellement pourvues de griffes.

A quelques pieds de là seulement, de rares buissons se voyaient teintés par endroit d'une jolie touche carmine, gouttelettes vermeilles, semblablement déjà séchées par les rayons de l'astre solaire.

La piste s'avérait légère, difficile à suivre, peut-être n'y avait-il guère d'intérêt à y prêter attention? Pour le moment...

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27/01/2018

Début de l'odyssée

avec Nathan

Inspiré à devenir les héros de leurs livres d'enfance. Valion esquissa un sourire triste. Il aimerait retrouver cette fougue dont faisait preuve le garçon, convaincu qu'elle se liait à son innocence et son absence de vécu. La réflexion plongea les deux compagnons dans le silence, plutôt nostalgique pour l'aîné. S'il continuait d'avancer, ça n'était pas la tête haute et les yeux emplis d'étoiles. L'opportunité de décrocher un travail de chasseur auprès de la famille Katar se rapprochait sombrement de la résignation.

Le cavalier fit ralentir sa monture, pour la ménager quelques temps. Safran n'avait pas pris les routes depuis une éternité. Je veux être un chasseur, parce que je veux être libre. La déclaration résonna dans son esprit et l'ancien soldat baissa inconsciemment la tête. Tout abandonner pour poursuivre ses rêves, c'était une forme de liberté. Adieu les attentes de la Milice, celles de sa famille même, et de son héritage paternel. Un chasseur parcourait l'île en choisissant ses attaches et ses compagnons de voyage. Il tuait pour protéger et se sustenter, aussi bien en nourriture qu'en finances. Il le reconnaissait, mais le reste prenait tellement de sens désormais.

L'expression joyeuse du garçon rattrapa son attention, qui avait laissé filer ses paroles plus rebelles. Il lui faudrait mûrir cette considération lorsque leur chemin se séparerait, ou lorsque la nuit le cueillerait. Nathan venait probablement d'éclaircir un lourd pan de ses propres motivations.

« En effet, aucun héros ne devrait négliger son entraînement ! »

Bien que le message reste sérieux, sa voix se teinta de légèreté et d'amusement, ravivés par les éclats de son cadet. Il allait talonner la jument, bien décidé à poursuivre leur aventure, lorsque son regard fut attiré par une large étendue boueuse où la terre semblait particulièrement marquée. Yuurei lui avait appris de nombreuses choses, il y a plusieurs années, dont l'importance d'étudier son environnement au lieu de l'éviter. Le jeune homme tira sur les rênes et mit pied à terre. La jument était suffisamment éduquée pour demeurer immobile tant qu'aucun danger ne survenait.

« Je vérifie juste quelque chose. Je te laisse surveiller les environs. »

Depuis son perchoir animal, il aurait une meilleure vue d'ensemble. Valion s'accroupit au niveau de la zone suspecte. La direction et la forme des empreintes n'étaient pas très claires. S'il avait plu récemment, le soleil en mitigeait les aspects. Puisque c'était si brouillon, il pensa d'abord à un petit groupe de Mithra, puis s'aperçut que ça ne collait pas à cause de la profondeur des traces. La créature en question était plus lourde. Il n'avait pas l'impression qu'elle se déplaçait près du sol, à l'image d'un Cruentur, étant donné l'absence de marque qui aurait pu appartenir à leur queue. Un Lubius alors ?

Le jeune homme se redressa, les sourcils froncés. Il s'approcha prudemment de la rive mais n'y constata rien. En revanche, les buissons non loin brillèrent à ses yeux d'une teinte guère naturelle lorsqu'il revint sur ses pas. Les éclaboussures sanglantes témoignaient d'un combat, ou d'une chasse, ce qui expliquait au moins pourquoi les empreintes partaient dans tous les sens. Il n'y avait plus rien à tirer de la scène, aussi le chasseur en herbe retourna monter en selle.

« On ne va pas s'attarder. Quelque chose de gros est passé par là. Mais difficile de dire quand c'était. »

Si Nathan l'interrogeait, il lui ferait part de ses découvertes comme de ses suppositions. En attendant, s'éloigner de la rive pouvait être une bonne idée. Ils seraient toutefois forcés d'y revenir pour emprunter le pont leur permettant de traverser et de rejoindre Trare.

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23/03/2018

“Aucun héros ne devrait négliger son entrainement”… Je ne m’étais jamais vu comme un aspirant héros, mais cette phrase résonna tout de même dans mon esprit. Après tout, héros ou chasseur accompli, il n’y avait pas beaucoup de différence. Pourtant j’avais bien négligé mon entrainement… Mais était-ce vraiment de ma faute si mon instructeur avait été si ennuyeux ? J’ai toujours eu l’impression qu’il se préoccupait plus de faire de moi le fils qu’aurait voulu mon père que de m’entraîner selon ce que je pouvais vraiment faire… Rien à voir avec l’entraînement que ma soeur m’avait apporté par exemple. Pourtant je ne pouvais que regretter de ne pas avoir été assez attentif aujourd’hui. J’avais eu l’occasion de voir des gardes de la milice et une garde dorée au combat lors de ma dernière sortie de Lüh… Leur hargne et leur talent au combat n’avaient rien à voir avec moi, qui tentait tant bien que mal de toucher un Mithra déjà blessé…

Mes pensées furent abruptement interrompues par l’arrêt soudain de notre monture, initié par Valion. Ce dernier voulait vérifier quelque chose et me demanda de rester sur mes gardes, du haut de sa jument. Malgré ses mots minimisants, je pouvais bien voir que quelque chose n’allait pas. J’observai mon compagnon de voyage s’accroupir non loin de nous. Je n’arrivais pas à voir quoi, mais il tentait de comprendre quelque chose. Y avait-il des traces d’un potentiel danger ? Mon coeur se mit à battre plus vite alors que je me rendis compte que je ne faisais pas du tout ce que Valion m’avait demandé. Je me mis alors à regarder tout autour de moi, à scruter le moindre bruissement de feuille ou le moindre craquement de branche aux alentours, mais la seule chose anormale que j’arrivais à apercevoir était la vitesse de mon souffle. Et du sang sur des feuillages.

Alors que Valion remonta en selle, il me confia que quelque chose de gros était passé, sans savoir quoi précisément. Je fis marcher mes méninges rapidement, tentant de restituer toutes les connaissances que j’avais pu accumuler sur la région dans les multiples livres que j’avais dévoré. Il avait visiblement plu dernièrement. Il pouvait s’agir d’un Mucor comme d’un Lubius, en ne gardant que la piste de la pluie en tête. Il pouvait aussi s’agir de Mithras bien sûr. Il n’y avait pas de cadavre en vue, s’il s’agissait d’une chasse entre deux créatures, elle n’était pas terminée.

“Si la créature en question est blessée, à ce rythme on va finir par la rattraper… Pourvu que ce ne soit qu’un agnosaure en fuite…”

Je ne croyais pas moi-même à ce que je disais. S’il s’agissait bien d’un agnosaure, il ne se serait pas blessé tout seul, et le retrouver signifierait certainement retrouver son prédateur. Alors que nous nous écartions de la rive, je me remis à scruter nos environs, espérant être capable de repérer le danger à l’avance si nous venions à le rencontrer…

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15/05/2017

La monture des deux aventuriers ralentit le pas afin de s'arrêter complètement pour que l'un deux pose pied à terre. L'homme vint examiner les traces diverses présentent au bord de la rivière, tandis que son compagnon semblait surveiller les alentours... Judicieuse idée, seuls les Quatre savent quelles horribles créatures pourraient surgir de la lande et foncer sur deux proies -à priori- si vulnérables...

Mais la brise légère qui caressait l'herbe de la plaine, comme le clapotis régulier des eaux claires, semblaient seuls à animer les lieux d'un peu de mouvement, pour l'heure. Les deux hommes attentifs reprenait seulement la route, bien que désormais encore plus sur leurs gardes. Demeurer statique en pleine nature ne relevait pas du bon sens, ceux-ci ne pouvaient tarder à poursuivre leur avancée.

Peut-être continueraient-ils de longer la rivière? Où l'on ne percevait guère plus vraiment de traces carmines. Éventuellement, plus loin, de nouvelles empreintes visibles sur d'autres abords boueux. Plus petites, moins profondes... Décidément, il devait s'en être produit des choses par ici récemment. Mais s'ils s'éloignaient, rien de tout cela ne pourrait être capté par leur regard. Cheminer à l'écart du courant, par la voie classique, nécessiterait cependant de passer bientôt par un petit creux dans la vallée. Celui-ci s'étendait sur un peu moins d'un kilomètre, un passage moins évident pour scruter efficacement l'horizon.

Début de l'odyssée

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27/01/2018

Début de l'odyssée

avec Nathan

Statistiques

État : Alerte.

Endurance :

15/15

Attaque physique : Lance = 7 / Épée = 13

Équipement:

Même la réflexion de Nathan ne put leur apporter de confort. Enfin, mieux valait rester sur ses gardes que se rassurer dans une fausse sécurité. Valion donna un coup de talon à sa jument pour reprendre la marche. Il s'écarta de la rive, pensant faire preuve de prudence. Peut-être qu'il aurait dû continuer à longer et étudier les environs pour déterminer le fin de mot cette histoire et éviter qu'il leur tombe dessus. Mais seuls les Quatre le savaient.

Le futur chasseur pouvait sentir la nervosité du garçon dans son dos. Comme à l'accoutumée, une part de lui souhaitait l'en protéger, l'autre jugeait que c'était nécessaire. La seconde prit le dessus, puisqu'ils étaient en dehors des hauts murs de Lüh, et que l'ancien soldat aurait réellement besoin de soutien s'ils faisaient une mauvaise rencontre.

Sur la ligne de l'horizon s'annonçait un dénivelé de terrain. Valion fronça les sourcils. Leur champ de vision rétrécissait. La cadence de Safran accéléra, sous l'impulsion de son maître, uns fois à quelques mètres du passage restreint qui s'étendait sur de nombreux mètres.

Valion sortit sa lance par précaution, puisqu'elle lui accordait suffisamment de portée pour réagir à une certaine distance. Il se fustigea mentalement de n'avoir acheté que des gélules Anez, même si l'état de sa bourse ne lui avait laissé guère de choix. De quoi guérir mais rien pour prévenir. Il pivota légèrement la tête vers son compagnon de voyage.

« Tu as des objets magiques avec toi ? »

Puis il reporta son attention sur le chemin et ses alentours.

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23/03/2018

Valion avait fait le choix de reprendre le chemin s’éloignant de la rive. De cette manière nous nous écartions certainement de l’origine des traces de sang, à mon plus grand soulagement. Même si la présence de mon compagnon de route bien plus expérimenté que moi était rassurante, être en plein territoire sauvage ne me mettait pas vraiment à l’aise. Lors de ma dernière sortie dans les environs, il nous avait fallu deux demi-dieux et quatre personnes pour venir à bout de trois Mithras…

Nous arrivâmes rapidement sur un dénivelé de terrain, accélérant notre course, mais réduisant sensiblement notre champ de vision. Il ne restait plus qu’à espérer que nous nous soyons vraiment écartés du premier problème, et qu’un second n’allait pas nous tomber sur la figure. Visiblement Valion savait également que le danger pouvait surgir. Il sortit sa lance et me demanda si j’avais des objets magiques.

“Euh, j’ai… Une lotion désinfectante, et quelques flèches lumineuses et électriques…”

J’allais encore passer pour un inconscient, mais la vérité, c’est surtout que je n’avais pas vraiment de quoi m’offrir des objets magiques… J’aurais dû prendre plus d’argent à mon père avant de partir de la maison. Mais je n’allais pas laisser ce manque d’équipement avoir raison de moi. Ayant finalement réussi à m’habituer aux mouvements de la jument, je décrochai mon arc de mon dos, imitant ainsi mon compagnon dans sa mise en garde. Pour l’instant, je ne voyais rien, mais j’observais.

“Je… Je suis prêt.”

Malgré ma première hésitation, j’avais voulu mon ton assez ferme. J’avais peur, ça, c’était certain. Mais je voulais montrer à Valion que je n’étais pas sorti de la capitale pour rien, et que s’il fallait affronter des monstres pour arriver à Trare, je le ferai. Après tout, pouvais-je vraiment prétendre libérer un demi-dieu si je n’étais pas capable de faire preuve d’un peu de courage ? J’espérais juste que si ça devait arriver, il ne s’agirait que d’un petit monstre…

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15/05/2017

Les deux voyageurs continuaient sur le chemin, dès qu'ils passèrent la crête, ils virent qu'ils n'étaient pas les seuls à traverser ce passage. Car ce n'était ni plus ni moins qu'un Lubius qui se déplaçait assez péniblement sur la voie. L'ex-milicien pouvait percevoir qu'un des flancs du monstre avait été lacéré.

Qu'allaient faire les deux voyageurs? La créature était blessé et, le temps sec aidant, n'était plus capable d'user de magie. Mais le lubius pouvait être d'autant plus dangereux en étant dans une posture aussi délicate.

Avant que Valion ne puisse prendre une décision ou que Nathan ne réagisse plus. La créature se retourna, ayant sentit visiblement les voyageurs et leurs chevaux quand un coup de vent amena sans aucun doute leurs odeurs. Le monstre se retourna alors lentement, se mettant légèrement de côté pour ne pas montrer son flanc blessé.

Le lubius ne fit rien de plus pour le moment, visiblement il analysait aussi la situation. Les humains étaient parmi les plus faibles créatures de l'ile, mais ils étaient capable de certaines prouesses. En d'autre temps, la créature ne s'en inquiéterait probablement pas, mais il était blessé et affaibli.

Les chevaux étaient quant à eux nerveux, ce qui pourrait gêner leurs cavaliers en cas d'attaque.

Qu'allaient faire les voyageurs? Laisser le Lubius tranquille en espérant qu'il partira de son côté? Faire demi-tour en espérant ne pas tomber sur celui qui a blessé la créature? Le chasser en profitant de l'affaiblissement du monstre?

Début de l'odyssée

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27/01/2018

Début de l'odyssée

avec Nathan

Statistiques

État : Hésitant.

Endurance :

15/15

Attaque physique : Lance = 7 / Épée = 13

Équipement:

Bien qu'hésitante, la réponse de son cadet lui permit d'envisager une couverture efficace en cas de combat, ou de fuite. Heureusement, Trare n'était pas si loin de la capitale. S'il n'arrivait rien à sa précieuse jument, ils seraient en mesure de rejoindre le village rapidement et d'y obtenir des soins. Malgré tous les imprévus possibles et inimaginables, Valion gardait cet espoir, presque une résolution, à l'esprit. Il acquiesça et choisit de positiver :

« C'est déjà ça. » Puis il appuya symboliquement l'assurance du garçon. « Bien. »

Une silhouette quadrupède se dessina dans le passage. Valion fronça les sourcils. Les Quatre décidaient de mettre leur confiance à l'épreuve dès à présent. Il s'agissait bel et bien d'un Lubius, qui les repéra en retour. Safran s'agita, nerveuse devant la perspective de cette rencontre monstrueuse. Son cavalier lui flatta l'encolure pour essayer de la rassurer. Si elle était habituée au jeune homme, elle n'avait pas croisé de créatures hostiles depuis plusieurs années.

L'attitude du monstre étonna l'ancien soldat. Il les toisait, immobile, attendait, comme s'il les jaugeait. Couplée aux informations récoltées sur la berge, sa blessure parut évidente. Et pourtant, l'ex-milicien refusait d'en tirer profit. Ça ne lui effleura même pas l'esprit. Soucieux de prendre davantage de risques en rebroussant chemin, il proposa la patience.

« Attendons un peu, voir s'il s'en va. »

Quitte à perdre un temps précieux, autant en tirer parti pour observer. Peut-être que d'autres informations utiles se livreraient à leur regard alerte. Car dans l'éventualité où le duo se ferait attaquer, Nathan ne pourrait tirer dans cette position inconfortable. Il devrait mettre pied à terre, ce qui le rendrait vulnérable. Et aucune situation, si ce n'était sacrifier son cheval, leur permettrait d'obtenir une couverture suffisante pour abattre la créature sans trop s'exposer.

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Dernière édition par Valion Lameblanche le Jeu 23 Avr 2020, 01:54, édité 1 fois (Raison : fautes)

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

23/03/2018

Il ne fallut guère beaucoup de temps avant que nous ne finîmes par croiser la route du fameux monstre dont nous suivions involontairement la trace. Il s’agissait donc d’un Lubius. Il n’avait pas l’air au sommet de sa forme et semblait nous observer autant que nous l’observions. Ces créatures étaient connues pour leur imprévisibilité, si j’en croyais les nombreux livres que j’avais lu, ainsi sa position de faiblesse ne me fit pas baisser ma garde, bien au contraire.

Aussi silencieusement et calmement que possible, je décochai une flèche de mon carquois pour venir la placer sur la corde de mon arc, que je ne bandai pas pour autant. Mon intention n’était que de me préparer à l’éventualité où j’aurais à tirer, pas à le faire aussi vite. Mon coeur battait vite et mes yeux ne quittaient pas le quadrupède qui nous faisait face. Je ne savais pas si j’allais seulement pouvoir tirer correctement sur le dos de cette jument qui semblait aussi perturbée que moi, malgré les mots rassurants de son maître, dont la proximité n’arrangeait pas ma vision non plus. Tirer cette flèche n’allait pas être facile, il ne restait plus qu’à espérer ne pas avoir à le faire.

“Il ne pleut plus depuis un moment, dis-je à voix basse à Valion. Je ne pense pas qu’il nous attaquera en sachant qu’il ne pourra pas user de sa magie.”

Je ne sais pas si je disais ça pour convaincre Valion ou moi-même. Dans tous les cas, il fallait bien avancer, et avancer prudemment.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

15/05/2017

Le lubius restant dans sa position, pendant un temps qui semblait se compter en heure. Mais les humains restèrent en retrait, bien que prêt à combattre si jamais le monstre se décidait quand même à s'en prendre contre eux. L'animal tourna sa tête en direction de Nathan quand il encocha la flèche dans son arc. Il semblerait que ce lubius ait déjà connu la morsure de cette arme et qu'il s'en méfie.

Petit à petit, le lubius commença à se rapprocher d'une des parois des falaises qui encadrent de part et d'autre le groupe. Il posa ensuite une de ses pattes arrières dessus et les humains purent voir un liquide clair se répandre contre la paroi. Un vent parcourut le col en direction des cavalier, une forte odeur d'urée se fit sentir, faisant stresser et ébrouer lecheval encore plus.

L'imprévisibilité du lubius est proverbiale, mais il est certain que les gens n'imaginaient pas une telle réaction quand ils pensaient à ce trait de caractère!

Sitôt qu'il eut ainsi marqué son territoire face aux intrus, le monstre recula petit à petit. Quand il considéra qu'il a mit assez de distance, il se retourna lentement pour partir. Très certainement soulagé d'avoir gagné une journée de survie de plus et de s'être imposé à ces humains.

Début de l'odyssée

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

27/01/2018

Début de l'odyssée

avec Nathan

Statistiques

État : Un peu déstabilisé.

Endurance :

15/15

Attaque physique : Lance = 7 / Épée = 13

Équipement:

Nathan soulignait un point important avec ce lien entre pluie et magie. Mais son aîné craignait que la blessure de la créature la rende plus agressive. À situation désespérée, mesures désespérées. Un faible son servit d'acquiescement tandis qu'il ne quittait pas le Lubius des yeux. Pourtant, l'apprenti chasseur attendit encore un peu.

L'animal finit par s'agiter pour marquer son territoire. Valion haussa les sourcils. La désagréable odeur qui chatouilla ses narines ne trompait pas. Il avait ramené suffisamment d'hommes saouls pour la reconnaître.

« Et bien, si ça peut le satisfaire dans sa retraite… »

L'étonnement ne laissait guère de place aux mots. Cette rencontre trouvait son terme sans issue glorieuse mais également sans blessure à déplorer. La taverne du village agricole se passerait du récit de leur aventure. Une bonne chose pour l’ancien soldat, lorsqu’on connaissait celui sur son escorte, guère fantastique non plus. Peut-être que les Quatre s'amusaient de leur situation.

Safran se remit en route sous l'impulsion de son cavalier. Mieux valait ne pas s'attarder. Valion talonna sa monture en espérant gagner Trare au plus vite.

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23/03/2018

Je pense avoir redécouvert la définition du mot “imprévisible” en ce jour de voyage au coeur de la Traversée de la Rivière Blanche. Nous avions l’air bien ridicules, à nous préparer au pire, lance dégainée et arc encoché, tendus et fermes sur le dos de la jument de Valion, alors que nous observions ce Lubius tranquillement faire ses besoins sur la paroi rocheuse de la falaise. L’odeur d’urée portée par le vent semblait se moquer encore plus de nous. Toute tension dispararut en moi alors que je laissai finalement échapper un rire à la fois gêné et plein de dérision.

“Aucune histoire de chasseur que j’ai pu lire ne m’a jamais préparé à ça !”

Je rangeai mon arc et ma flèche alors que Safran reprenait sa course vers Trare. Mon visage était toujours marqué d’un sourire que ne semblait pas vouloir disparaître de si tôt. La dangerosité de l’Île d’Arcane semblait bien risible à cet instant. Une chose était certaine : ce n’était pas ce genre d’épreuve qui m’attendrait dans un temple Divin. Etais-je vraiment prêt à ça, alors que je mourrais de peur à l’idée d’affronter un Lubius à la vessie saturée ? Valion avait semblé si sûr de lui quand il avait observé les traces fraiches plus tôt dans la journée, et quand nous avions croisé le Lubius blessé. Sans une once de déception dans ma voix, mais plutôt comme si je savais déjà la réponse intérieurement, je demandai à mon compagnon :

“Valion, sois honnête avec moi. C’est trop tôt pour moi ? D’aller dans un temple, je veux dire.”

Cette question pouvait sembler venir de nulle part, mais j’y pensais beaucoup depuis le début du voyage. Il était peut-être un peu tard pour avouer avoir pris une mauvaise décision, presque arrivé à destination, mais c’était peut-être mieux que de se jeter dans un danger certain…

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27/01/2018

Début de l'odyssée

avec Nathan

Statistiques

État : Pensif.

Endurance :

15/15

Attaque physique : Lance = 7 / Épée = 13

Équipement:

L'éclat de rire détendit les muscles de Valion, toujours coincé entre son naturel sérieux et l'insolite de cette situation. Ses lèvres s'étirèrent en un mince sourire et il ajouta avec un amusement presque trop calme.

« Derrière tous ces moments épiques, on oublie vite les petites choses de la vie. »

Il imita Nathan et rangea sa lance. Un relatif silence les étreignit durant la suite de cette chevauchée, et aucune surprise, heureuse ou mauvaise, ne les cueillit sur le chemin. Tant mieux, car ils n'étaient probablement pas armés pour affronter pire que de la pisse de Lubius.

Malgré sa concentration, l'ancien soldat ne put empêcher son esprit de se projeter de temps à autre. Ceci n'était qu'une étape du trajet jusqu'à Sirk. Une partie de lui se désolait déjà de ne pas poursuivre le voyage aux côtés de son actuel compagnon. L'autre s'inquiétait de le savoir également sur la route du danger, même si c'était le cas de n'importe qui foulant les terres de l'île.

Visiblement, il ne fut pas le seul tourmenté par de telles réflexions. La question de son cadet lui décrocha un long soupir pensif. À nouveau, il était divisé sur le sujet. Il brûlait encore d'envie de lui déconseiller pareil entreprise, puisqu'il aurait tenté d'enfermer un membre de sa famille dans la cave si une telle idée les motivait. Attaché au garçon, il n'en restait pas moins sensibles à ses envies d'aventure. Cette incessante balance le frustrait.

Valion éleva la voix une bonne minute plus tard.

« À moins d'être préparé à mourir, je doute que quiconque soit véritablement prêt pour une épreuve. »

Son visage se tourna vers Nathan au possible, étant donné leur position.

« Mais si tu te poses la question, c'est que tu hésites. Et je crains qu'une faille dans ta détermination ne favorise pas la réussite d'une épreuve. Je me suis rendu deux fois au Temple d'Ignis. J'ai longtemps hésité. Même au sein de l'épreuve. Et j'ai échoué. Bien sûr ça reste mon expérience. Je ne peux qu'espérer que ce sera différent pour toi, si tu prends la décision d'y aller. »

La silhouette de Trare s'offrait de plus en plus de détails, et le duo l'atteindrait dans une dizaine de minutes à peine. Le ton de l'apprenti chasseur se fit moins grave. Il afficha un sourire encourageant et mit toute sa confiance et sa sincérité dans ces derniers mots :

« En tout cas tu mérites de vivre ton aventure Nathan, et de faire tes propres choix. »

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23/03/2018

Plus le temps passait en sa compagnie, plus j’en étais certain : ma rencontre avec Valion avait été la meilleure chose qu’il me soit arrivé depuis ma fugue. Sa bienveillance et sa sincérité formaient un mélange qui répondait parfaitement à mes doutes, sans me faire regretter mes choix pour autant. Parmi tous les étrangers qui auraient pu croiser ma route en partant de cette taverne, j’étais vraiment bien tombé.

— Merci, ai-je dit à mon compagnon avec un sourire qu’il ne verrait certainement pas.
Il ne fallut guère longtemps pour que la silhouette de Trare ne se rapproche et ne remplace l’environnement verdoyant de la Traversée de la Rivière Blanche. Nos chemins se sépareraient ici, comme convenu. Le choix d’aller ou non frapper à la porte d’un demi-dieu n’appartenait plus qu’à moi. En descendant du dos de Safran, j’adressai mes salutations à Valion.

— Et voilà, le voyage s’arrête ici pour moi. Encore merci de m’avoir accompagné, et de m’avoir conseillé. Je vais sûrement passer quelques jours ici avant de me décider, ça me changera de Lüh.

Je tendis ma main vers Valion avant de reprendre :

— Puisse nos chemins se croiser à nouveau ! J’en serai vraiment ravi. En attendant, je te souhaite bonne route jusqu’à Sirk, elle sera certainement plus compliquée que celle qui nous a mené ici !

Je n’avais pas vraiment de doutes sur sa capacité à braver les dangers qu’il rencontrerait sur le chemin. Il n’avait pas eu l’occasion de me montrer ses talents au combat, mais je n’avais pas vraiment besoin de preuve pour le savoir. Peut-être qu’un jour j’irai aussi loin, moi aussi ? Il le faudrait bien, pour réaliser mes rêves…

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

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