Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Elle s’est faite repérée. Par un enfant d’Ignis, en plus. Depuis cet instant, Xion est tendue. Sa queue fouette nerveusement le sol. Bien sûr qu’elle l’a entendu arriver, avec ses grosses pattes. Elle a hésité une seconde à se cacher, craignant pour Kuro et la jument de son élue. Trop tard. Le temps de la réflexion, l’autre a déboulé sans aucune délicatesse. Il l'a reniflée puis est parti.
Mal à l’aise depuis, la renarde ne cesse de se demander si elle doit intervenir. Puisque sa présence a été perçue, elle étend ses sens timidement. Non pas un, mais deux enfants issus du Soleil. Elle grogne. Ils sont juste à la sortie du Temple. Deux pour un seul humain. Ça fait beaucoup non ? Ça veut dire que l'humain est important ? Ou que celui qui passe une épreuve a déjà un compagnon divin. Dans tous les cas, basé sur ce qu'elle a vu et entendu de ce nouveau monde, ce n'est pas habituel.
La nuit avance. Toujours pas de signe de Lagertha. Aucun autre n'est ressorti de l'édifice consacré à Terra. Xion fait les cent pas. Sa nervosité contamine les bêtes attachées. Soudain, elle ressent une présence. C'est elle ! La fille d'Aqua se rapproche en silence, le corps semblable à la pénombre. Ses iris dorés discernent l'armure dorée avec une netteté particulière. Ses babines se retroussent et elle se fait violence pour retenir un grondement menaçant.
L'homme interpelle son élue. Il tient une torche. Les demi-dieux sont là aussi. Celui qu'elle a vu est tout près. Ses griffes grattent la terre. Elle attend, ne sachant que faire. Lagertha lui a demandé d'être discrète, de ne pas se faire repérer. C'est en partie ratée. La présence des soldats change la donne non ? Elle ne sait pas. Mais ce qu'elle sait, c'est que son humaine s'est faite capturée la fois où elle n'était pas présente à ses côtés. Ne tenant plus, elle bondit auprès de son humaine et enroule son corps autour du sien dans un geste protecteur. Elle toise les autres avec une méfiance sans nom. La tension vibre dans ses muscles, prête à relâcher sa magie au moindre mouvement hostile.
L'oreille du grand dragon de feu s'agita. L'une de ses paupières se leva, incertaine. La flemme alourdissait son corps roulé en boule, position idéale pour la sieste. Mais il devait interrompre ce simili de sommeil et vérifier. Le choix ne lui appartenait pas. Hanzo retint un soupir et redressa le museau pour humer les alentours, en odeurs comme en présence magique. Ses deux oreilles tiquèrent. L'enfant d'Aqua venait de disparaître. Des bruits de pas suivirent. Hanzo bondit sur ses quatre pattes, s'assurant du réveil de son maître avant même d'élever sa voix grondante.
« Quelqu'un sort du temple ! »
Gavhort, allongé dans l'herbe, la tête sur son sac, se releva plus mesurément. Avec une prudence qui échappait à son compagnon, qui étendait tous ses sens comme un calis excité, il se tourna vers l'invocation de sa supérieure. Lui percevrait aisément l'identité de la femme qui lui était liée par le Pacte. Cette interrogation silencieuse reçut une réponse négative. Hanzo, qui guettait également le faciès simiesque, émit un grognement de déception. Il allait rester ici. Et non, ce n'était pas mieux que sa cellule.
Face à l'ennui et l'attente, l'Adjudant décida de s'engager. Saisissant un bout de bois du feu toujours flambant, il tendit la torche improvisée devant lui et s'avança.
« Bien le bonsoir. Alors, comment s'est passé votre épreuve ? »
L'homme se tendit légèrement. Il ne percevait pas encore l'individu mais sa capuche et son attirail conséquent, oui. La seconde partie s'avérait plutôt logique pour qui souhaitait se mesurer à un demi-dieu. Une ombre surgit soudainement. La main du soldat se porta par réflexe sur la poignée de son épée et le dragon montra les crocs. Le fils de noble se détendit en reconnaissant là un demi-dieu très protecteur. Depuis qu'un faux semblant d'adolescent l'avait attaqué, sa méfiance était profonde.
Il leva brièvement le poing à l'adresse de Hanzo. Celui-ci se détendit immédiatement, et sembla même se désintéresser de la situation. Il n'osait pas diriger l'autre fils d'Ignis, et ignorait si la Capitaine lui avait appris les signes. Gavhort reprit calmement.
« Nous sommes plutôt habitués aux accueils pas très chaleureux dans la Garde, mais là vous y allez un peu fort. »
Il ricana. Les écailles et nageoires ne laissaient que peu de doutes sur l'affiliation de la divinité. Un regard échangé avec le prince des flammes confirma sa supposition. Voyons voir. Une invocation et deux montures cachées derrière le temple. Un individu encapuchonné. Et la-dite invocation particulièrement sur la défensive. Suspect tout ça. Le Temple de Terra se situait sur le territoire du Prince. Et l'héritier des Udnat avait déjà explicité son rôle de Garde. Le ton avait beau être celui de la plaisanterie, il sous-entendait l'obligation d'une réponse.
Il fallait que je quitte cet endroit, maintenant et vite. Pas seulement parce que la colère d'avoir échoué face à elle grondait non, parce qu'il en allait de ma survie. Je ne savais pas ce qui m'attendais dehors précisément, mais elle avait laissé entendre qu'elle n'était pas venue seule, ce qui ne serait pas très étonnant. Malgré mon ignorance de leur façon de procéder, je ne pouvais que présumer qu'il y en avait d'autre dehors. Mes pas me menaient alors, lourdement mais rapidement, jusqu'à la sortie d'où s'introduisait la faible luminosité lunaire.
Capuche sur le crâne, je trouvais enfin l'extérieur alors que la présence de plusieurs importuns me stoppait une seconde, le temps pour l'homme tenant la torche de m'interpeller. Sous ma cape, à l'abri de sa vue, ma main se portait sur le pommeau de mon épée, alors que j'abaissais sensiblement mon visage pour que l'ombre de l'épais tissus lui dissimule mon identité. Sa question était... pour le moins étrange. Il n'y avait bien que ces foutus Garde Doré pour venir emmerder le monde avec leur question dont tout le monde se fout. Immobile face à lui, je n'avais cependant pas eu le temps de répondre que Xion surgissait pour faire face, elle aussi, à cet énergumène. Si l'intention était bonne, elle n'était cependant pas la meilleure. Je grimaçais alors, surveillant les réactions de cet homme qui me faisait face. Difficile pour moi, en l'état actuel, de réagir avec calme.
❝ Peut-être parce que vos approches manquent de délicatesse ? ❞
Ma rétorque avait été plutôt agressive et sèche, le pommeau de mon épée témoignait de l'effort considérable que je faisais pour contenir mes réactions volcaniques, tant je le serrais entre mes doigts. Grondant quelque peu puisque visiblement il attendait très sérieusement une réponse à sa précédente question, j'y répondais, pas plus chaleureusement.
❝ Je suis encore en vie, je crois que ça réponds à votre question. Maintenant, si vous permettez... ❞
Bien sur, je n'allais pas attendre qu'il me donne son autorisation, je n'en avais rien à faire de son consentement. Ainsi donc, j'amorçais mon départ, cherchant à le dépasser quitte à forcer le passage, même si dans un premier temps je me contenterais de l'éviter proprement.
La réplique fut aussi sèche qu'une claque. Et le soldat n'avait pas pour habitude de s'en prendre. Une femme en plus, qui balayait ses charmes d'un revers si froid. Son petit cœur ne risquait toutefois pas de se briser. La réaction aurait même pu l'amuser si la tension qui émanait de ce duo l'indifférait. Dissimulant toute inquiétude, Gavhort rétorqua sur le ton de la plaisanterie.
« On me le dit souvent. »
Les iris clairs du prince des flammes captèrent l'agencement de ses doigts derrière son dos. La divinité se tourna vers son frère naturel. Celui-ci semblait déjà à l'affût d'une complication. Avec son air si aimable, le colosse de près de deux mètres reprit la parole.
« Bien sûr, je vous en prie. Je crois que vos montures vous attendent derrière, à l'abri des regards. »
D'un geste de la main, il invita la femme et son invocation à poursuivre leur route. Il leva sa torche pour tenter d'obtenir quelques précisions physiques sur les inconnues. Une fois hors de portée d'un éventuel sort élémentaire, pas un gros du moins, il les interpella, feignant une innocence qui ne trompait guère.
« C'est une belle bête que vous avez là. Jolies moustaches. Elle me dit quelque chose. Si vous pouviez attendre quelques minutes, j'ai un petit dessin dans ma sacoche d'enfants d'Aqua tous plus beaux les uns que les autres. Oh et puis, si vous pouviez baisser votre capuche tant qu'on y est, ça m'aiderait beaucoup. Avec tous les bandits dans la région, vaut mieux se méfier. »
Heureusement pour lui, il consentit à me laisser la place de m'éloigner de lui, non sans gronder nerveusement à sa réplique. Ainsi donc, il était au courant pour Gyllir et le Variquan ? C'était peut-être là une ruse cependant, cela ne m'étonnerait pas de la part d'un Calis du Prince. Il était certes tard, mais ces montures derrières pouvait appartenir à n'importe qui, alors je n'y réagis pas, le dépassant déjà non sans frôler son corps de mon épaule. Une fois à bonne distance, Xion sur mes talons, il se décida à m'interpeller une fois de plus, mais cette fois-ci, d'une manière que je ne pouvais laisser passer. Je stoppais mon avancée au simple mot « bête », me faisant ainsi grogner de d'agacement. Osait-il réellement reléguer Xion, une demi-déesse, au simple statut de bête ? La suite des ses propos avaient ainsi bien moins d'importance après cela. Pourtant, je tenais à lui faire ravaler son affront, alors tournant légèrement mon visage pour qu'il m'entende, tout en restant dos à lui, je répondais d'une voix aussi forte que la sienne pour qu'il l'entende, tendant une main vers Xion pour lui signifier qu'elle ne devait pas réagir.
❝ Ce n'est pas une bête ❞ dans un grondement significatif. ❝ Si c'est comme ça que vous les considérez, je plains votre compagnon. ❞ Je me tournais légèrement plus pour continuer sur ma lancée. ❝ N'abusez pas de votre pouvoir, monsieur le Garde Doré, je ne suis personne, je n'ai rien fais et je vais simplement partir maintenant. Et, la capuche, c'est pour éviter les coups de lune, j'ai la peau fragile. Vous n'oseriez pas abîmer la peau d'une jeune femme, si ? ❞
Je me détournais alors, sans attendre sa réponse, m'éloignant encore de plusieurs pas plus rapide et déterminé cela. En réalité, je me retenais de ne pas lui sauter au coup, ces dernières paroles suffisaient largement à m'irriter. Mais je ne pouvais me le permettre, j'avais pu échappé à la Vipère de tout à l'heure, ce n'était sûrement pas pour avoir la bêtise de tomber sur un autre Calis et de me laisser prendre à de puéril provocation. Je ne doutais pas qu'il avait quelques suspicions à mon propos, c'était évident, mais je ne comptais pas lui laisser le loisir de gagner à cette partie.
Il est un temps pour se prélasser et un autre pour s'activer... Quoique, se prélasser demeure une activité en soi, non? Question de point de vue, autant saisir le plus avantageux pour soi-même, huhu. Cela dit, difficile de se conforter dans sa torpeur lorsqu'un minimum de remue-ménage vient parasiter vos oreilles. Moi qui croyais pouvoir me contenter d'affirmer ou infirmer la présence imminente de la flamme d'ébène que j'accompagne, j'me retrouve finalement empreint d'une curiosité plus grande que mon degré de flemmardise actuel.
Oh, j'me fiche qu'un individu soit encapuchonné où tâche de dissimuler quoi que ce soit, ou non. Parce que bon, après tout, font ce qu'ils veulent les gens hein, c'pas la peine de les enquiquiner pour rien aussi. Je ne prends part qu'à mes égards et aux égards de mon envie de distraction, or, la demoiselle m'offre un champ de possibilités intéressant. L'allusion à la considération que Gavhort puis porter à son lié m'arrache un petit rire narquois, tandis que l'éclat argenté de mes prunelles glisse sur l'ombre dissimulée par cette capuche.
"Je doute qu'il soit à plaindre. De cette association, il n'en est pas un pour rattraper l'autre, huhu."
J'suis resté à bonne distance au départ, ce qui fait que j'me trouve relativement plus proche de la demoiselle qui s'est arrêtée dans son élan, ainsi que de l'enfant protecteur qui la suit. Mon regard vient se promener sur la faciès du garde doré. Le timbre profond de ma voix à quelque chose de l'ordre de la réprimande. "C'vrai ça, l'abus nuit en tout, Guigui. Pis si la dame était un bandit dont faut se méfier, ptet qu'elle tâcherait pas de s'en aller sans nous causer d'ennuis." J'me grattouille l'oreille en penchant la tête de côté, je sens que ma logique risque potentiellement de l'emmerder, et c'est sûrement pour ça que j'le fais, héhé.
Au dernier propos de la femme, j'ouvre soudain des yeux ronds pour dévisager Gavhort comme un malpropre. "T'oserais pas taper sur une femme, j'espère?" A ces mots j'me suis rapproché des deux individus pour m'interposer entre le garde doré et eux, en lâchant un râle dépité."Raaah, pas de violence, la paix dans l'monde les gens."
Un petit ricanement s'échappa des babines draconiques.
« Il a raison, je ne me plains pas. À ce sujet du moins ! »
Son frère lumineux s'avérait décidément d'excellente compagnie. En même temps, sa seule comparaison se trouvait être la marionnette de Grincheux. Pas terrible pour ajouter matière au débat. Le prince des flammes chassa cette constatation sur laquelle il s'épancherait joyeusement plus tard. L'heure était à la vigilance, comme indiqué par son maître. Et celui-ci avait le nez pour repérer les criminels et les jolies femmes. Cette personne s'affichait assurément dans une de ces catégories, Hanzo n'en doutait pas.
Gavhort interrompit ses recherches. Non seulement on l'accusait à tout va, mais en plus, le compagnon divin de sa supérieure lui mettait des bâtons dans les roues. Après qu'il lui ait gentiment raconté une histoire. Quel enfant gâté. Et elle, quelle grincheuse franchement ! Il reçut ses propos hargneux sans broncher. La force de l'habitude. Et puis, le sang-froid d'un Garde, tout ça, tout ça.
Bien loin de les laisser filer, le colosse leur emboîta le pas en maintenant la distance. C'était sans compter sur la participation non souhaitée du divin primate. Il ordonna à son propre compagnon de ne pas les perdre de vue au cas où elles décideraient d'accélérer la cadence. Lâchant un soupir, il lui répondit avec le sérieux de la réflexion.
« Sauf s'il se sait en sous-nombre. Dans ce cas, le bandit pourrait essayer de fuir. Et si elle tire son épée, crois-moi je me ferais un plaisir de lui taper dessus. »
Bon, ce n'était pas tout mais il perdait un temps potentiellement précieux. Le soldat tendit la torche qu'il tenait à Amko'Unn et se remit un poil nerveusement à chercher ce maudit croquis dans sa besace. Il poursuivit son argumentaire comme si quelqu'un s'en souciait.
« Et j'ai tout à fait le droit de contrôler son identité. Il s'agit d'une zone sensible. » Il éleva la voix pour qu'elle porte aux oreilles des deux individus. « Vous devriez le savoir ! » Puis il se tourna vers l'invocation devant lui. « Et toi aussi d'ailleurs. »
Il avait sérieusement échappé à tout le fatras sur la poursuite et l'interception de criminels celui-là ? Un vrai privilégié. Peu importe ce qu'il fit de sa source de lumière, le Garde Doré finit par mettre la main sur le papier qu'il cherchait. Les traits esquissés par Iwan n'avaient pas encore été officialisés. Tous ses muscles se tendirent instantanément. Ils correspondaient.
« Oh ! Regardez-ça, j'ai un petit croquis de votre enfant divin juste là. Mais qu'est-ce qu'il ressemble à celui ayant kidnappé une Garde, c'est fou ! Il a même participé à l'évasion de la criminelle Lagertha. Vous la connaissez ? »
Il laissa passer un petit silence avant d'enchaîner avec autorité, tout en rattrapant le duo s'il ne s'était pas arrêté.
« Bon trêve de plaisanterie, déposez vos armes et veuillez nous suivre. »
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Il parle. Sans cesse. Impossible de lui faire lâcher prise. Les mouvements fluides de la renarde se calent sur ceux de son élue. La tension de ses muscles aussi. La dénomination de "bête" ne la fait pas tiquer mais Lagertha oui. Elle n'en comprend pas la raison. Guidée par cet instinct commun, elle s'avance, menaçante, et bientôt grondante. Le geste de sa cheffe l'interrompt. Un sentiment s’immisce doucement dans ses veines magiques aux paroles qui suivent. De la fierté. Pourquoi ? D'être défendue même sans en avoir besoin. Contre quoi ? Bonne question. Un changement agréable comparé à la ville où les humains se plaisent à assaillir sa métamorphose.
L'homme jacasse encore. C'est insupportable. Elle a envie de planter ses crocs dans sa gorge pour le faire taire. Un claquement sec, comme pour les brigands qui ont osé les attaquer en pleine nuit. Idiots. Ils pensent tous que l'eau est son élément. C'est faux. Elle est sa nature. Son élément est la pénombre.
Lagertha continue à s'éloigner. L'enfant d'Aqua tente de s'en tenir à la discrétion qui lui a été demandée. Compliqué avec les pulsions guerrières qui habitent l'être lui étant intimement lié. Si elle veut se battre, pourquoi faire demi-tour ? Est-ce qu'elles doivent fuir ? L'idée la démange sérieusement. Incertaine, la renarde guette les réactions des deux divins, toujours prête à bondir. Le premier, massif, l'irrite. Il porte sa supériorité avec panache. Le second se manifeste tardivement. Xion hoche la tête. Il la décontenance quelque peu. Il semble s'amuser. Mais la situation n'est pas drôle. Étrange. Peu importe, il est avec l'armure dorée, il est donc son ennemi.
Mais l'autre parle, encore et encore. Un sourd grondement vibre dans sa gorge. La créature des abysses pivote le museau et toise le soldat. Il est grand pour son espèce. Elle peut quand même le briser. Elle en est sûre. Elle en a envie.
Quoi ? Elle figure sur un papier ? Oh. Xion se remémore la course-poursuite avec la progéniture d'Aer dans les bois. Oui. Ça vient probablement de là. Cette fois le grognement s'échappe de sa gueule. Puisqu'il est clair que tout le monde est un ennemi ici, elle s'impatiente. Ses iris dorés se posent sur le visage de son élue. Une pointe d'excitation agite ses sens.
Le remarque du second Demi-Dieu me semblait bien légère par rapport à la situation, mais je m'en fichais pour le moment, ce n'était pas important. Tout ce qui me préoccupait, c'était de pouvoir me barrer d'ici. Cependant et contre toute attente, son intervention finit par me faire tiquer, une seconde à peine, stoppant ma lancée le temps que je me questionne sur ses motivations. Et puis tant pis, ça le regardais, j'avais autre chose à faire que m'en soucier, alors l'instant suivant, je me secouais le crâne pour continuer ma route. Je n'écoutais évidemment pas du tout ce qui pouvait se dire entre eux, ou même à mon encontre. C'est d'ailleurs pour cela que je me contentais de lever une main nonchalante quand il s'adressa à moi à propos de... de quoi en fait ? Je ne savais déjà plus, peu importe.
Mais il ne lâchait pas le morceau, vraiment pas, il nous suivait même, me parlant de son fichu croquis qui correspondait soit disant à Xion. Cela n'aurait pas du me contraindre à m'arrêter, mais l'annonce de mon prénom me fit nerveusement tiquer, relever les babines et gronder silencieusement. Et puis finalement, il ne me laissait plus le choix, m'ordonnant de déposer les armes. Je m'arrêtais donc, restant dos à lui dans un premier tant alors que Xion me toisait du regard pour me demander innocemment si on devait les tuer. Toujours couverte, je me permettais de lui adresser un sourire amusé et plutôt carnassier. J'avais pourtant lutté, fais tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas en venir à cette extrémité, mais j'avais atteins un point de non retour.
❝ Non voyons, enfin... peut-être plus tard qui sait ? ❞
En signe d'obtempération, je j'écartais les bras, paumes vers le ciel avant de me tourner lentement vers lui, le sourire toujours aux lèvres, même si légèrement plus discret qu'à l'encontre de Xion. Une fois bien face à ce foutu Calis, j'arborais une voix un peu plus forte pourqu'il m'entende à son tour.
❝ Je vous en prie, faites le vous-même. ❞
Indiquant d'une inclinaison de tête que si il voulait que je me défasse de mes armes, il devrait le faire lui-même. Qu'il s'avance ou non, je guidais une main jusqu'à ma capuche tandis que l'autre lui faisais signe d'apaisement. Foutu pour foutu, autant que j'essaye d'en tirer des informations utiles. J'avais déjà été suffisamment imprudente avec l'autre, qui connaissait mon nom sans que je ne sache le sien. Avec lui, peut-être qu'il y aurait moyen que je lui soutire quelque chose par... la provocation. Il avait l'air d'aimer la provocation. Je laissais alors tomber le tissu, dévoilant alors mon visage en relevant le menton avec un peu de fierté je dois l'avouer, tendant à nouveau mes bras en signe de paix.
❝ Puisque vous connaissez mon nom, me feriez-vous le plaisir... que dis-je ? L'insigne honneur de m'offrir le vôtre ? ❞
Oh, je ne pensais pas qu'il allait le faire et après tout, pourquoi ? Que risquait-il alors qu'il était sur le point de m'arrêter ?
Finalement, la guerrière opta pour l'obéissance. Grandes étaient les chances qu'il s'agisse bel et bien de la criminelle recherchée. Mais tant qu'il n'y avait pas confirmation visuelle, la Garde ne pouvait engager aucune offensive. L'étrange menace de mort qui circula entre le duo fit tiquer le soldat. Ses mâchoires se crispèrent, et son dragon grogna, faisant écho à la tension de son corps.
L'inconnue se retourna, mains en l'air. Une provocation pareille, sérieusement ? Passé l'incrédulité, Gavhort lâcha un râle. Il y avait sans doute une dague dissimulée quelque part qui serait ravie de l'y aider.
« Mais bien sûr. » Il ajouta, imitant son petit sourire, loin de perdre sa répartie dans le sérieux de la situation. « Je n'aurais pas dit non, en d'autres circonstances évidemment. »
Ah ! Enfin. Avec l'art d'une femme qui se fait désirer, la guerrière abaissa lentement sa capuche. La lumière de la torche et de la lune lui révéla qu'il s'agissait bien de Lagertha. Et cela changeait tout.
Le sourire du colosse s'élargit. Un rictus carnassier remplaça le charme de ses traits. La fierté qu'affichait son adversaire ne faisait qu'alimenter son envie de la confronter. Elle lui demanda son nom. La réponse ne vint immédiatement. Son timbre narquois échappait au Garde. Il ne percevait plus ces détails insignifiants. Ses yeux ne la quittèrent pas tandis qu'il dégainait l'immense épée trônant dans son dos. Une curieuse lueur agitait ses pupilles.
« Gavhort. J'espérais te rencontrer, Lagertha. »
Le sérieux du devoir laissait sa place à celui du combat. Il se fichait bien de lui donner son prénom, mais conservait sa famille par précaution. C'était presque un gage de respect contre un adversaire à la hauteur, même si sa valeur restait à prouver. Elle était loin d'être la première criminelle à avoir sa petite affiche et sur laquelle il mettait les pattes. Sans détourner son attention, il s'adressa au singe d'Ignis avec calme et sans autorité.
« Vivante de préférence. Ne retiens pas tes coups pour autant. »
Hanzo ricana derrière lui. « Enfin ! »
Si seulement il pouvait s'offrir un duel avec la nordienne... La tentation était grande, d'autant plus avec l'absence de sa supérieure. Mais il restait un Lieutenant de la Garde Dorée, avant le reste. Toujours souriant, il donna ses ordres :
« Pose tes armes et rends-toi. Mais ne te sens pas obligée. »
Les grognements provenaient de toutes parts, des deux camps, signe d'une confrontation imminente, peu importe sa nature. Il y en avait déjà finalement, rien qu'avec les quelques paroles que j'échangeais avec ce fameux... Gavhort. De la confrontation digne du mâle dominant qu'il donnait l'impression d'être, ce qui ne m'empêchais pas d'esquisser un sourire carnassier à l'évocation de son prénom. Au moins et bien qu'il faisait parti de ces chiens, il avait la décence et le respect de nous mettre sur un minimum d'égalité ce qui, je dois bien le dire, amplifiait mon envie qui ne faisait que croitre. D'autant plus quand il m'assura qu'elle était réciproque. Mon sourcil se leva alors, d'un intérêt particulier qu'il y avait longtemps que je n'avais ressentis. Peut-être la dernière fois avec Valion, et encore, là c'était très différent.
Je restais droite, immobile, alors que mon sang commençait à bouillonner à en faire battre mes veines. Je sentais l'électrisant adrénaline monter, celle du combat qui m’appelait. Restant muette le temps qu'il donne ses indications à ses compagnons, je ne le quittait cependant pas du regard, à aucun moment. Si confrontation il y avait, cela ne me faisait pas peur, loin de là à dire vrai. J'avais pour expérience son gabarit via mes bagarres avec Lothar, je m'en accommoderais donc. Sans attendre davantage alors, je m'exécutais lorsqu'il m'ordonna de déposer mes armes. Ou presque. Il en avait envie aussi, j'en étais certaine et j'allais lui offrir.
Alors, à une allure mesuré et lente, je dénouais ma cape pour la laisser tomber de manière assez théâtrale sur le sol, dévoilant ainsi tout l'attirail qu'il lui faudrait affronter. J'attrapais mon bouclier, puis mon épée, toujours avec modération.
❝ Je ne me sens pas obligé. Et toi, tu te sens obligé de m'arrêter maintenant ? ❞
Nul besoin de réponse, j'en avais conscience sans aucun mot. Prenant alors une allure plus guerrière après avoir détendue ma nuque de quelques mouvement, je murmurais à Xion de s'occuper de son dragon poilu. Pour ma part, je commençais à m'avancer vers Gavhort en espérant qu'il fasse de même. Xion s'élançait de son côté, ce qui sonnait l’accélération de mon approche. Ma vision était totalement dédiée à ce Calis et dès que j'en fus suffisamment proche, tenant mon bouclier pour me protéger, je grognais en envoyant la pointe de mon épée viser son flan. Qu'il évite, pare dévie, le plat de mon bouclier viendrait avec rage le repousser, fondant toujours sur lui pour venir trancher au niveau de ses cuisses avant de reculer de quelques pas après ce premier assaut n'étant finalement qu'un avertissement de ce qui allait suivre. Mon regard tombant dans le sien le temps d'un instant, je lui laissais le deuxième en souriant.
Ce serait donc un duel. L'invocation de sa supérieure ne semblait pas vouloir prendre part à l'affrontement. Gavhort n'allait pas s'en plaindre puisque cela lui laissait le champ libre. Il aurait pu espérer qu'il n'avertisse pas la capitaine du déroulement choisi. Mais à ce stade, il s'en fichait. L'envie de sang dominait le devoir. Trop tard. L'homme avait bien trop hâte de voir si cette femme valait toute l'agitation qu'on en faisait.
Ces femmes alors, toujours dans le dramatique. Il sourit en découvrant le reste de son équipement. Tant de promesses à jauger par le fil de son épée. Il répondit, sachant qu'il était déjà trop tard pour modifier le cours de l'action.
« Ça peut attendre. »
La nordienne s'avança. Le Garde opéra quelques étirements au niveau de la nuque et des épaules, puis serra la poignée de sa claymore entre ses deux grandes mains. Sa jolie bête s'avança également, prenant pour cible Hanzo. Gavhort ne leur accorda pas un regard. Son attention restait fixée sur le combat qu'il s'apprêtait à mener seul.
Il laissa son adversaire venir, ravi d'observer un total manque d'hésitation. Sa petite épée fonça pointe en avant et le soldat chercha à la parer. Sa propre lame rencontra toutefois le bouclier de la guerrière. Il libéra une main du manche pour venir finalement dévier l'attaque de son gantelet lourd. Une simple éraflure vint le récompenser de cette défense. On ne plaisantait pas avec les écailles de Repthys.
Il avait à peine reculé sous l'impact, les pieds fermement ancrés au sol. Avec ses presque deux mètres de haut et ses cent-dix kilos, il allait en falloir plus pour le déloger. Voilà qu'elle lui laissa la prochaine offensive. Il y alla de son petit commentaire, s'attardant à la fois sur cette initiative et la première.
« Comme c'est mignon. »
Le colosse n'entendait pas la décevoir pour autant. Il chargea. L'espadon fut levé en diagonale avant de s'abattre, une fois à portée, dans un large balayage horizontal. Peu importait qu'il ricoche sur son bouclier, son armure ou s'évanouisse dans le vide. Pivotant les poignets, il réitéra immédiatement l'assaut dans le sens inverse, y mettant cette fois toute sa force. Loin de se reculer alors que sa poitrine était exposée, il défit à nouveau une main de l'étreinte de son arme pour tenter de saisir la jeune femme.
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Non. Peut-être plus tard. Xion écarquille les yeux. Elle ne comprend rien. Ses iris dorés scrutent les mouvements de sa guerrière, à l'opposé d'une réaction offensive. Le fin sourire sur ses lèvres lui reste en tête. Ce doit être comme à Oagran, où elle adopte un faux comportement pour obtenir quelque chose. La renarde ignore quoi mais se tient prête. Une chose qu'elle sait pertinemment, Lagertha ne compte pas se rendre.
Elle attend et observe. Son corps souple glisse derrière son humaine. Elle gronde avec menace quand l'autre sort son arme. Qu'il tente quoique ce soit et elle le dévore. Plus littéralement. Le dragon lui répond. Il est toujours là lui pour ouvrir sa grande gueule. Un ricanement cette fois. La renarde dévoile tous ses crocs. Si seulement elle pouvait les planter dans sa peau carmine. Ses sens se portent aussitôt sur son homologue. Elle ne doit pas oublier le primate. Celui-ci se positionne en retrait, entre elle et son frère. Il ne veut pas se battre ? Qu'il s'écarte comme un faible s'il le souhaite. Ça n'importe que peu, elle tuera quiconque se dresse sur leur chemin.
Le murmure trouve son ouïe divine avec aisance. Un son si agréable. Xion sourit. Elle a enfin l'autorisation. Un affrontement parallèle, entre forces communes. La perspective de relâcher toute sa rage l'excite. Elle se demande si leur cadavre sera dressé avec élégance. Plus tard. Concentration. Ses iris dorés percent le blanc en face. Aucune pensée ne s'envole vers l'issue de l'épreuve.
La créature des abysses disparaît dans l'obscurité. Elle se faufile et s'éloigne pour perdre la vue de son adversaire. Sa réaction survient avec arrogance. Le murmure raisonné ne lui échappe pas non plus, bien qu'elle s'en moque.
« Ah ! Tu veux jouer ? Tu n'avais pas l'air d'une petite souris désireuse de se cacher pourtant. Bon. Ne pas brûler la forêt. »
Elle le voit tourner la tête, chercher quelque chose. La renarde en profite pour bondir. Une lumière éblouissante emplit soudain les environs. De la pyrokinésie. Maudit fils du Soleil ! Aveuglée par cet éclat soudain, elle clôt les paupières pour protéger ses iris sensibles. La longue queue du dragon la cueille en plein vol et l'envoie rouler non loin de son maître.
Avec hargne, elle se redresse. Ses yeux s'ouvrent sur Lagertha, en train de répondre à l'assaut du colosse. Elle gronde mais n'intervient pas. C'est son combat. La lumière ne brûle plus mais brille comme en plein jour. Se dissimuler parmi les ombres devient inutile. Rageuse, elle aperçoit la torche lancée au sol, qui illumine magiquement la zone de manière décuplée. Le singe la tenait deux secondes plus tôt.
Elle se lance sur le gros demi-dieu. Sa course est vive. Il se met à cracher un jet de flammes mais elle saute par-dessus. La chaleur caresse son ventre et un frisson la parcoure. Tout son être résonne. Elle chasse cette désagréable sensation pour chopper le long cou du dragon et se démène pour se planter sur son dos.
J'aurais pu m'en douter, j'aurais même dû, mais je tenais tout de même à jauger ses capacités. Evidemment, ce n'était pas ma force qui allait le faire plier, il n'avait même quasiment pas bronché lorsque j'avais tenté de le repousser. Pas très étonnant vu son gabarit qui comme je le disais était semblable à Lothar. A la différence prêt qu'il n'avait pas son manque de discernement. Il avait également cette touche de provocation, inhérente à sa pauvre condition de Calis sans doute, mais qui avait cependant l'efficacité d'une lame sous ma gorge. Piquée au vif, je grondais dans un nouveau sourire narquois, tenant mon bouclier entre nous d'eux, alors qu'il ne verrait donc que mon regard passer par dessus. Epée prête à pourfendre, je l'accueillais avec plaisir alors que la lumière, à nos côté, devint bien plus intense. Un rapide coup d'oeil vers l'affrontement se déroulant à deux pas, avant de revenir au mien dans un grondement significatif à la vue de ce qui se passait. Néanmoins, j'avais toute confiance en Xion et ainsi, je pouvais me vouer à celui-ci.
Il se jeta vers moi alors que j'ancrais mes bottes fermement dans le sol pour parer sa première attaque circulaire de mon bouclier. Première erreur, sa force, bien que mes pieds ne bougeaient pas, me fit glisser de quelques centimètre sur la terre humidifiée par la nuit. Serrant du poing pour contenir son attaque, je me dérobais subitement, mettant un genoux au sol et deviant le reste de son attaque avec mon bouclier au dessus de moi. Ce qui ne l'empêcha aucunement de revenir à la charge en sens inverse, mais son gabarit ralentissait ses mouvements, ce qui me permis d'en réchapper in extremis d'un bon en arrière, alors que la pointe de sa lame vint lécher mon plastron. Il tenta ensuite de lancer sa main, délaissant son arme.
Changeant alors la direction de mon arme, pour que la lame vienne épouser mon avant bras, je la brandissais pour arrêter sa main, dont la paume venait s'échouer sur le tranchant. Sa force étant bien plus importante que la mienne cependant. Prise d'une rage par l'affront qu'il me faisait, à ainsi vouloir m'attraper, j'envoyais le cerclage de mon bouclier contre ses côtes à ma merci, dans un rugissement expressive. A peine contorsionné, mais suffisamment, je lançais brusquement le pommeau de mon épée en uppercut sous son visage, faisant raisonner ma rage dans son crâne, avant de refaire un pas en arrière.
❝ Le dernier à avoir essayé à perdu ses couilles et sa vie. ❞
Lui lançais-je violemment, d'une voix enraillée par la hargne que cela m'avait provoqué. Le temps n'était plus au plaisir, bien qu'il était toujours présent, mais je souriais déjà moins maintenant que je savais de quoi mon adversaire était capable. Reprenant mon épée plus naturellement, je m'élançais à nouveau, préparant mon arme à le tailler en diagonale, de haut en bas, certainement évité, mais je la retournais déjà pour envoyer son pommeau sur les côtes que j'avais déjà fragilisée tout à l'heure. Puis joignant le geste à la parole, je lançais le plat de mon pied brusquement vers lui, qui de part sa carrure, avait comme cible ses bijoux de famille quand d'habitude, cela se portait plus vers le ventre.
Le repoussant quelque peu, mon visage eu un léger mouvement sur le côté, plutôt satisfaite de l'effet, l'accompagnant d'un léger sourire carnassier avant de revenir à ma position défensive, prête à essuyer son prochain assaut.
En matière de tempérament guerrier, la nordienne s'ancrait dans le grognement et l'esquive. Chaque coup auquel elle échappait, ou qu'elle évitait, agrandissait le sourire du colosse. Certains de ses adversaires perdaient pied en sentant l'étau du combat se refermer. Les frappes pleuvaient, ils reculaient, et éventuellement, ils cédaient sous la pression de sa force brute. L'avenir de la blonde s'engouffrait visiblement dans la même direction.
La grande main de Gavhort se referma finalement sur la lame de son adversaire. Il accueillit la présence du bouclier dans ses côtes avec un râle entre le ricanement et le grognement. Enfin un peu d'action. La jeune femme voulut lui refiler également le pommeau de son arme, mais le soldat leva son bras suivre la forme de l'épée et amortir le choc. L'autre en profita pour s'échapper à nouveau. La provocation en fit naître une seconde sur ses lèvres étirées avec voracité.
« Je ne m'inquiète pas trop si tu continues à fuir la confrontation ainsi. »
Une attaque frontale vint récompenser ses propos. La taillade rata sa cible mais pas le second coup de pommeau. Arquant légèrement le torse, Gavhort l'encaissa plutôt que de mettre en danger ses bras. Qu'elle s'acharne, entre son armure de mailles et de cuir et ses muscles, il pouvait encore en accueillir quelques uns. Malgré toute sa bonne volonté et sa résistance, l'attaque suivante le cueillit à un très mauvais endroit. La présence de ses cuissardes lui évita heureusement de s'effondrer sur place, même si la nordienne sembla lui accorder un brin de répit. Un grognement de douleur retentit tandis qu'il se redressait péniblement.
« Putain mes gosses quoi... »
Si sa future progéniture se trouvait en difficulté physique ou mentale, nul doute que la criminelle notoire serait à blâmer pour cela. Songeant qu'il était particulièrement vile de s'attaquer ainsi à sa descendance, Gavhort secoua la tête.
« Et ben, c'est pas du beau tout ça. »
Il y avait plus honorable qu'une invocation se servant de la nuit pour disparaître et des coups aussi bas. Seuls les lâches se battaient dans l'obscurité et s'en prenaient à la virilité d'un homme. Heureusement, Hanzo avait déjà éclairci ce problème. Le Garde n'en tirait pourtant aucune surprise. Peu importait son degré d'amusement, il savait que tout était permis dans un duel qui n'en avait que l'apparence.
Bon. Il était temps de passer aux choses sérieuses. Faisant craquer sa nuque, le colosse s'avança, épée bien en mains. D'abord, son ridicule bouclier, qu'elle arrête de se cacher derrière. Le soldat chargea, épaule en avant, sa claymore brandie derrière elle. Si la blonde cherchait à l'éviter, il se ferait une joie de lui dire qu'il appréciait la voir bondir comme un Bibi. Quoiqu'il en soit, sitôt son geste finit, il déploierait ses bras avec toute sa force pour écraser sa lame sur le flanc de la guerrier. À moins de se jeter au sol, elle n'aurait pas le temps de se mettre hors de sa portée.
Lui dire que mon objectif n'était pas de lui briser les noix, mais que c'était bien sa taille qui avait causé cette attaque vicieuse, alors que mes mots la précédent portaient clairement à confusion ? Non, vraiment, je n'étais pas sûre de l'intérêt de la chose. Ou plutôt, j'avais assez peu de mal à avoir une certaine répartie en ce moment même. Il faut dire que j'avais sous-estimé le morceau et qu'il avait eu le bon sens d'appuyer sur quelque chose qu'il ne fallait pas. Il m'accusait de fuir la confrontation, vraiment ? Moi qui l'avais initié, moi qui avais marché vers lui, moi qui pourrait m'envoler en une parole ? Il m'accusait de fuir, moi ?
Mes tripes bouillonnaient alors, mes dents se serraient les unes contre les autres, un grondement faisait vibrer mes côtes et le pommeau de mon épée s'incrustait dans ma peau. Je lui ferais ravaler. Mais visiblement, pas maintenant. Il chargeait à nouveau, avec beaucoup de force, j'aurais pu sentir le vent être aspiré par le passage de sa lame. Prise de hargne, j'avais évité de justesse la première, mais essuyais une nouvelle injure, me refusant donc de perdure dans cette voie, c'est finalement mon bouclier que sa lame rencontrait, alors que c'était mon flanc qu'elle cherchait. La force déployer fragilisa mon épaule, au même titre que mon bouclier, à en voir et entendre un craquelure se créer. Mes yeux révulsés trouvait la blessure du bois, avant de trouver ceux de son auteur sous lesquels je distinguais un sourire amusé.
De mon côté, il verrait davantage une grimace, contrainte, hargneuse et dans un râle rageur, je tournoyais sur moi-même, accompagnant sa lame dans sa trajectoire jusqu'à ce qu'elle trouve le vide de l'air, quand mon poings armé de mon épée continuait le cercle je formais, pour venir s'écraser sur son flanc, celui qui j'avais déjà blessé deux fois. Oui, son armure n'allait, elle, pas être transpercé aussi facilement, je m'en rendais compte évidemment, mais ma capacité de discernement était bien biaisé. Voilà, j'étais énervé, il avait gagné cette bataille là. Pourtant, les jeux de notre combat n'étaient pas encore fait et j'allais lui faire comprendre. Suivirent alors quelques échanges rapprochés, j'avais paré un de ses coups avec mon épée, mais l'imaginais déjà brisée si je persistais. Finalement, il prit le dessus, me faisant reculer sans que je ne le souhaite, jusqu'à me faire poser un genou à terre quand sa lame s'écrasait comme un marteau, avant que je ne l'arrête avec mon bouclier au dessus de ma tête. Erreur fatal pour ce dernier. Je le sentais s'ouvrir sur mon avant-bras. Avant qu'il ne cède complètement et alors que sa lame s'était logée dans le bois, suffisamment coincée, je m'élançais sur le côté pour l'embarquer dans ma chute.
Soit il lâcherait son épée, soit ses bras et ses épaules suivraient le mouvement. Dans tous les cas, j'en profitais pour envoyer la mienne contre sa cuisse, lâchant les brides de mon bouclier maintenant hors d'état de me protéger. Redressée et à quelques pas, son cadavre sur le sol me séparait de son destructeur pour qui ma rage palpitait. L'effort commençait à prendre mon souffle. Ainsi face à lui, on se laissait encore un court instant de pause pendant lequel je prenais amèrement conscience du vide qu'il avait crée. J'agitais ma main nue, légère, un peu trop. Et puis mes yeux trouvèrent l'espace d'une seconde la position de Gyllir. Il ne fallait pas que je reste ici. Je commençais à le comprendre. Et Xion ? Où en était-elle ?
Chaque trait de ce visage pâle tordu sous l'effort galvanisait sa soif de combat. La nordienne était loin d'être faible et lâche, en réalité. D'autres avaient cédé bien plus vite sous les assauts du colosse. Mais sa force brute ne pouvait se jouer seule des ennemis, et sa langue arrogante faisait parfois autant de dégâts que ses coups. Et avec cette Lagertha, il était visiblement bien tombé.
Une première fissure craquela son bouclier. Quelle idée d'amener du bois dans un combat d'acier. Si elle tenait autant à se cacher derrière une égide, qu'elle choisisse l'efficacité du métal et assume ce poids inutile. Le Garde ricana. Il poursuivit l'offensive sans relâche. Plusieurs grognements lui échappèrent lorsque ses côtes accueillirent de nouvelles frappes. Impossible de savoir précisément, mais il se doutait bien qu'au moins une ne tarderait à céder.
Aucun sang pourtant. Patience. L'arrivée du liquide vermillon annonçait souvent la fin du combat. Loin de se calmer pour profiter, Gavhort sentit l'excitation poindre dans ses muscles. Il allait céder ce bouclier bordel ! Sur un autre sourire carnassier, il s'élança, bras joints au dessus de sa tête. Ses pieds quittèrent le sol un instant et son arme s'abattit. La jeune femme aurait pu esquiver. Sa lame fracassa le bois à l'impact mais s'y ficha.
Loin de s'effondrer, son adversaire profita de l'élan pour faucher sa jambe. L'homme bascula, refusant de lâcher son arme contre sa volonté. Il dut rouler au sol pour ne pas tomber. Voilà qu'il se salissait enfin. Il se redressa et reprit ses appuis, imitant la nordienne. Le cuir et le tissu avaient cédé, et ce qui restait de sa pièce de maille avait protégé sa chair. Le tout pendouillait désagréablement, aussi le soldat l'arracha d'un geste brusque. Puis il prit le temps de contempler, haletant légèrement.
« Tu le sens ? Un frisson. Une seconde en suspend. L'inévitable. Quoiqu'il arrive, tu vas perdre, Lagertha. »
L'issue d'un combat n'était jamais définie à l'avance, et c'était là tout son intérêt. Gavhort plongea son regard clair dans le brun éclairé par la lueur magique. Même si elle gagnait, sa supérieure pouvait débarquer d'une minute à l'autre. Elle ordonnerait certainement à son primate de participer et leur donnerait ainsi l'avantage. Le temps échappait à la blonde. Et lui, adversaire intermédiaire, comptait bien le faire durer.
Le Garde inspira avec une douce satisfaction. Elle ne tarderait guère à réaliser qu'il avait raison depuis le début, qu'elle finirait par fuir si elle voulait vraiment s'en sortir. Sa possession d'un fils d'Aer était de notoriété publique, et constituait sa seule chance. Est-ce qu'elle s'entêterait ? Il lui tardait de découvrir.
Sa grande lame siffla. Elle reprit l'assaut, toujours plus pressante. Il sentait la concentration de la nordienne décroître. Fatigue ? Inquiétude ? Peur ? La faille s'ouvrit et il s'y engouffra. Gavhort perça sa garde au point de se rapprocher dangereusement. Il saisit sa gorge et lâcha sa claymore pour empoigner le bras armé. Puis il commença à serrer.
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Elle s'accroche de toutes ses forces. Le dragon saute, grogne, et finit même par se rouler au sol. Xion tient bon. Ses griffes ancrées dans la chair et ses crocs plantés dans la large nuque lui procurent une saveur particulière. Elle domine l'enfant d'Ignis. Il se débat, encore et encore. Elle sent sa rage croître et assouvir la sienne. Même pas besoin de s'énerver pour gagner.
Le fils du Feu se jette contre un tronc. Il tourne son dos au dernier moment pour l'y plaquer. La renarde grogne mais reste en place. Un craquement retentit, semblant déchirer la terre. L'arbre chute et fait trembler les environs. Elle resserre sa prise en réponse. Sa bave dégouline sur la peau sanguinolente. Son ennemi réessaie, en vain. Un râle lui échappe finalement.
« Ça suffit ! »
Tout son corps prend feu. La chaleur monte instantanément. La fille d'Aqua tremble. Les flammes lèchent ses écailles. Elles arpentent goulûment sa membrane pour l'assécher. Sa queue fend l'air sous ses gestes frénétiques. Les battements de son cœur s'affolent. Son étau perd en force. Elle glisse. L'autre gronde. Elle s'agrippe au possible. Même issue de l'eau, sa nature reste sensible aux brûlures. Elle penche sur son flanc. Les puissantes mâchoires du dragon se referment sur son corps frêle. Elle couine de douleur.
Xion roule à terre, violemment décrochée puis jetée de son perchoir. Elle l'a énervé. Le contrecoup la ralentit. La longue queue balaie le sol. Ses réflexes la font bondir sur ses pattes pour l'esquiver. La flamme géante charge. Son cœur rate un battement. Elle plonge sur le côté. Quelques gouttes parsèment sa peau, glissant de plus en plus rapidement hors de sa portée. Elle sue. Puis elle grogne. Il lui suffit d'un jet pour éteindre cette danse rougeoyante.
Mais l'enfant d'Ignis ne lui en laisse pas le temps. Il la colle, l'oppresse et cherche à la mordre. Son agilité lui permet de se faufiler sous sa gueule. Il redouble d'ardeur. Si chaud. Elle halète. Ses pensées filent sans s'arrêter. Elle tente d'en saisir une, qui s'évapore aussitôt. Les pieds massifs martèlent la terre. Le bruit résonne dans son crâne. Elle s'agite, nerveuse. Son souffle est aspiré par la chaleur qui cherche à l'encercler.
« Arrête de courir, maudite renarde ! »
Un grognement saccadé lui répond. C'est comme ça qu'on survit non ? Non ! La créature des abysses plante ses griffes dans le sol et pivote. Ses crocs se referment sur le museau de son ennemi, pris par surprise. Il la dégage immédiatement d'un coup de patte. Elle roule au sol. Encore. Ses iris dorés cherchent la silhouette draconique. Ils ne captent qu'une lumière chatoyante. Celle-ci dévore l'herbe sur son chemin. Xion se redresse. Trop tard. La vague enflammée la traverse en meurtrissant tout son être.
Elle tremble. Elle cherche sa respiration. Une deuxième arrive. La houle l'emporte, pourtant guère puissante. Ses paupières se ferment pour préserver ses yeux sensibles de la lumière brûlante. Son corps s'aplatit, comme si la terre pouvait la protéger. Elle ne sait plus où elle se trouve. Son cœur se débat. Le fils du Feu profite de son immobilité pour s'avancer et lui souffler un jet de flammes continu. Elle se recroqueville.
C'est fini. Elle gémit. Le feu engloutit son monde. Plus de bulle. Il ne s'agit pas des humains qui incendient son eau, mais ça n'a plus d'importance. Elle tente de saisir la rage plusieurs fois. La peur tétanise ses membres. La voix de son frère violente son esprit. Espèce de faible. Elle veut pleurer. Elle veut se relever. Quel pathétique traumatisme pour une enfant de l'océan. Si faible.
C'est fini. Elle n'a plus qu'à mourir. Laisser les flammes tout prendre puis souffrir de la cruelle magie qui guérira lentement ses plaies. C'est tout ce qu'un lâche mérite.
Oui, je le sentais ce frisson, mais en aucun cas je ne voulais me résoudre à ce qu'il soit le synonyme de ma défaite. Il en était hors de question. Pourtant, l'idée de fuir commençait à se faire pressante. Après avoir porté mon attention à la position de Gyllir, c'est vers le combat que menait Xion qu'elle se dirigeait. Je n'eus cependant pas le loisir de l'observer longtemps que le Garde Doré se jetait déjà sur moi, à nouveau. Sans bouclier pour me protéger, j'eus parfois le réflexe de positionner mon bras en parade, le retirant aussitôt que je m'en rendait compte. La fatigue, l'inquiétude pour Xion vers qui mon regard tentait inlassablement de se porter, l'inconfort de ne plus avoir de bouclier, le besoin de fuir. Tout cela avait eu raison de ma concentration au combat. Voilà ce qui arrive quand on pense à fuir, l'esprit combattif ne suit plus.
C'était bien ma veine, puisque ce fichu colosse parvint à s'introduire par l'une des failles que j'avais laissé ouverte. Je sentais alors sa lourde et grosse main attraper ma gorge, m'arrachant un râle et un regard révulsé. Avec rage, j'allais pour planter mon épée quelque part, n'importe où, mais il l'arrêta d'un geste, attrapant mon poignet pour le contraindre à ne pas s'avancer davantage. Je m'agitais alors, brusquement, violemment et sauvagement. Au plus je me débattais, au plus ses prises se resserraient. Ma main libre s'accordait à ma danse sauvage, frappant ce qu'elle pouvait, alors que mes pieds l'accompagnaient. Mais rien n'y faisait, il ne bougeait pas, il ne cillait pas et dans son regard je lisais une excitation palpable. Je grimaçais, grondais, grognais, de moins en moins.
Mes pensées allèrent subitement à Xion ainsi que mon regard, je ne pouvais pas perdre maintenant. Même si j'avais entendu le garde préféré m'avoir vivante, j'avais déjà oublié et m'attendais à mourir sous son étranglement. Non, je ne pouvais pas perdre et mourir maintenant, la liberté de Xion en dépendait. Xion. Non... Non ! Qu'est-ce qu'elle avait ? Acculée, elle aussi, sous les flammes de se foutu dragon. Elle ne bougeait plus, si ça continuait comme ça elle allait finir par succomber. Non ! Non. Certainement pas. Je ne le permettrait pas. Ne m'agitant plus de manière anarchique subitement, mon regard empli d'une noirceur profonde se planta dans celui du Garde. Non, je ne le permettrait pas.
Levant une babine et grondant une dernière fois, animé d'une rage implacable, j'empoignais avec force et vivement la dague accrochée dans mon dos de ma main libre avant de la planter dans la jointure de ce bras qui m'emprisonnait. Si ça ne suffisait pas, je tournerais la lame dans ce qu'elle s'était incrusté. Lui faisant lâcher prise dans un râle significatif, je voulu faire de même avec l'autre, mais par réflexe il l'évitait, me libérant tout de même. Je me dégageais de lui complètement en envoyant mon épée en arc de cercle pour l'éloigner. Prise d'une toux, je n'attendais cependant pas plus longtemps pour m'élancer et courir le plus rapidement possible loin de lui. Sur ce terrain là, j'étais presque certaine de le battre. Ma course était implacable et mon regard allait à Xion avant de lui crier des ordres.
❝ Xion ! Vas-t'en ! Bouges ! ❞
Mon regard navigait entre ma destination et elle, mais elle ne bougeait pas plus. Grognant plus fort, je ne freinais pas ma course, au contraire, même si elle m'éloignait d'elle.
❝ Xion ! Je t'ordonnes de fuir !!! ❞
Enfin, elle réagissait. Merci les Dieux pour ce précieux pacte. Il n'était pas encore temps de me poser la question de savoir si il était de bon ton d'en user ou pas, l'enjeu était trop grand. Je courrais toujours, ayant entre temps ranger mes armes pour augmenter l'amplitude de mes bras. Il fallait maintenant fuir, pour de bon.
❝ Galifey ! Viens à moi ! ❞
L'imposant griffon apparaissait alors en plein vol au dessus de nos tête. Sans jamais freiner ma course, je lui criais à lui aussi des indications, succinctes j'en conviens, mais je n'avais pas vraiment le temps de m’épancher sur des explications.
❝ Emmènes moi loin d'ici ! ❞
Avec du recul, j'aurais dû me dire qu'il lui aurait fallut plus d'information pour faire tout ce que je désirais qu'il fasse. Mais...
Une Voix. Un écho qui traverse l’espace et le temps. Un appel reconnaissable entre tous ; impossible à ignorer.
Dans un silence pesant, le griffon apparaît. D’abord, tout petit. Pas plus gros que la taille d’un chat volant haut au-dessus de Lagertha. Puis, à mesure que ses ailes battent un rythme imperceptible, il grossit — encore et encore, jusqu’à retrouver sa forme originelle, immense et menaçante.
Ses yeux écarlates absorbent la scène. Des flammes. Un bouclier brisé. Un homme à la carrure imposante parmi les siens. Un Frère ! Il ne sera néanmoins pas son allié, en ce temps du Nouveau Monde. L’odeur de la chair brûlée emplit les nasaux du griffon aux couleurs du crépuscule. Un éclat, une luciole qui court pour sa vie.
Sous lui, son Invocatrice qui fuit. L’expression du Demi-dieu est difficile à lire. C’est pourtant l’étonnement qui prime ; mais le sentiment est mêlé à une inquiétude perplexe. Xion aurait échoué à protéger Lagertha ?
« Emmènes moi loin d'ici ! »
L’ordre est implacable. Galifey pique. Les arbres se tordent et ploient sous la force du vent — leur feuillage balayé bruyamment. Il attrape son humaine dans son bec avec la précision des grands chasseurs du ciel et la douceur d’une mère pour son petit. Sa tête se retourne ensuite comme celle du hibou ; et il laisse Lagertha tomber au milieu de sa longue fourrure parsemée de plumes, à la base de sa nuque.
Leur vitesse est prodigieuse. Ils s’éloignent sans se retourner. Galifey demeure tout de même attentif, au cas où son Frère recevrait l’ordre de les pourchasser. Les flammes savent voler haut dans le ciel, et le Demi-dieu ne peut prendre plus d’altitude sans risquer de faire geler son Invocatrice.
« Qu’attends-tu de moi, Lagertha ? »
Aucun reproche dans ses paroles ; aucun jugement. Seule une détermination grave.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Invok eau
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
La bulle se referme. Les flammes pressent son petit corps. Elle a déjà abandonné pourtant, mais sa nature divine en est autrement. Alors lentement, elle agonise, rongée par le souffle du dragon. Rien ne l'atteint. Ni l'écho de la bataille, ni le cri de son élue. Mais la magie du Pacte, oui.
Un frisson parcoure tout son corps et électrise chacun de ses nerfs. Xion se redresse brusquement. Son corps s'extirpe de l'étau infernal bien avant son esprit. Elle pivote et s'élance. Sa conscience ballote au gré de son pas de course. Rapide. Déterminé.
« Hé ! Reviens ici ! »
Les mots du fils d'Ignis lui parviennent d'abord à peine, puis saisissent ses pensées. Le bois défile des deux côtés. Elle tourne la tête vers l'arrière, s'éloignant de la scène. Son cœur sourd et muet s'affole. Elle fuit ? Non. Non ! La silhouette de Lagertha est déjà trop loin pour qu'elle l'aperçoive à travers les arbres.
« Non non non !!! LALA ! »
Elle doit y retourner ! Elle doit faire demi-tour ! Mais ses muscles ne lui obéissent pas. Elle grogne. Ses crocs se referment autour d'une de ses pattes avant. Ça ne change rien. Son corps ne lui appartient plus. Un ordre, forcément, pour qu'une volonté surpasse la sienne. La colère gronde à nouveau. Ce qui vient de se passer reste tapi dans l'ombre. La renarde est trop focalisée sur la sécurité de son humaine.
Les feuillages plient sous une force aérienne, soudaine. Le vent ébouriffe ses sens et sa crinière osseuse. Son frère ! Des sentiments contraires la submergent. Mais au moins, il va sauver leur humaine. C'est le principal.
Quelle furie. Plus elle se débattait, plus le sourire du colosse s'étirait. Bras tendu, il la maintenait aussi loin que possible, penchant la tête en arrière pour éviter ses frappes. Malgré ça, il restait exposé. Mais les coups reçus en valaient la peine. Un en particulier, qui atteignit sa mâchoire et lui arracha un joyeux grognement.
Quand la hargne de la nordienne diminua, son regard dériva, et Gavhort sut que la victoire était sienne. Quelle idiotie de se préoccuper du sort d'un être immortel. Oh ? Un regain de détermination. Bien. Ça se finissait trop vite à son goût.
Un râle de douleur s'échappa de sa gorge. Surprise ! Il n'aurait de toute façon pas pu contrer cette attaque. Le garde s'accrocha. Puis la dague tournoya, s'enfonçant dans la chair en épargnant aucun tissu. Alors qu'il se dégageait pour éviter les féroces représailles, il rit, les nerfs enfin enivrés par le sang et la souffrance. Se redressant, il toisa la guerrière qui prenait ses jambes à son cou. Son timbre grave et moqueur retentit avec force :
« Je peux sentir ta peur, nordienne ! »
Mais il ne comptait pas la laisser partir. On ne jetait pas les bons jouets dès la première utilisation. À moins qu'ils ne cassent. Le soldat ne détourna pas le regard, se fichant de qui avait l'avantage dans l'autre duel. Sa seule préoccupation était que Hanzo soit en état de la rattraper, car lui non.
Le reste s'enchaîna si vite et si brutalement que son esprit dut rompre le focus. Une impressionnante bourrasque tenta de l'arracher à la terre. Gavhort résista, les pieds ancrés au sol. Le fils d'Ignis, lancé à la suite de sa cousine, dérapa pour faire demi-tour à l'apparition de cette pression magique. Têtu comme un calis, son idiot de maître ne ferait certainement pas demi-tour. Pas maintenant que son sang avait coulé.
Avant que l'invocation, dont la taille ne cessait de croître, n'écrase bêtement le soldat, le dragon se jeta sur lui. Le chopant dans sa gueule sans délicatesse, comptant sur l'armure de mailles, il s'écarta d'un bond. Galvanisé par la rage de son compagnon, fraîchement déposé, il cracha une boule de feu sur l'énorme griffon. Cette intervention aussi lâche que divine déclencha la colère de l'humain. Il n'y avait pas pire à ses yeux que de s'éloigner d'un combat simplement parce qu'il s'annonçait perdu.
« C'est ça, fuis Lagertha ! »
Sa provocation fut suivie d'un puissant grondement. Hanzo préparait déjà sa prochaine, et sa dernière, boule de feu. Il comptait bien cramer quelques plumes en plus des écailles pour étouffer sa frustration.
L'initiative s'évanouit à l'instant où une voix calme et impérieuse s'éleva derrière eux.
Galifey m'attrape sous mes ordres, je sens mes pieds quitter le sol et en un instant, c'est sur son plumage que je retombe. Un soupire profond et puissant m'échappe, comme la fuite de l'énorme tension qui avait habité mon corps l'instant d'avant. Amèrement, je fronçais les sourcils et baissais les yeux. J'avais fuis une bataille, cela ne me ressemblait pas. Qu'allait-il advenir de moi, maintenant que j'avais été lâche ? Toutes ces pensées furent cependant balayé d'un souffle par la question de Galifey. Revenant brusquement à la surface de ma conscience, je cherchais du regard autour de moi. Prenant conscience de notre position haute, je regardais maintenant vers le bas, partout en même temps.
❝ Xion ! Viens à moi ! ❞
Elle apparue derrière moi et un profond soulagement m'envahit alors. Je l'observais s'installer sur le dos de son cousin, me rapprochant d'elle en passant ma main sur son museau, un air grave se dépeint sur mon visage.
❝ Je... je suis désolée... ❞
Un murmure, presque inaudible tant le vent sifflait à nos côtés. Cependant, il était maintenant temps pour Xion de se reposer et la voyant ainsi fragiliser, la colère reprenait sa place en mon âme. Mon visage se cripsa ainsi que mon corps quand je me retournais vers Galifey. Sur un ton bref et rauque, je lui indiquais ce que je voulais qu'il fasse.
❝ Vole jusqu'au désert. ❞
C'était là sans doute un ordre étrange à entendre et difficile à concevoir. Il n'y avait sans doute que moi pour le comprendre, mais peu m'importait. Mon besoin immédiat et irrépressible était maintenant celui de laisser échapper ma colère. Celle d'avoir du fuir, d'avoir été mise à mal par une pourriture de Calis Doré. Celle d'avoir été méprise par une divinité, d'avoir échouée face à cette vipère. De m'être trainé jusqu'ici sous les conseils d'un Démon qui ne savait que me blâmer et pourquoi ? Pour échouer. Celle de le décevoir, mais celle aussi de me décevoir moi. J'allais la laisser éclater et le monde me remercierait de le faire entre les murs magiques d'un temple.
Le crépitement du feu divin l'avertit de son arrivée bien avant son impact brûlant. Galifey scinde ses quatre paires d'aile et esquive sans mal le projectile. Une simple boule enflammée, catapultée en sa direction, ne suffira pas pour le toucher —pas auprès des nuages et des courants aériens. Son Frère devra le poursuivre, et s'approcher, s'il souhaite l'atteindre.
Il n'en fait rien.
Pendant ce temps, Lagertha appelle la fille d'Aqua à elle. Elle empeste la chair brûlée. L'immense griffon tourne un œil inquisiteur sur la scène.
Xion est mal en point. Blessée et, à son regard hagard, tourmentée par l'affrontement qui vient de se dérouler. Leur humaine se soucie de son état. Ses doigts caressent doucement les écailles. Comme une mère. Comme une amie. La colère gronde dans la gorge du Demi-dieu.
Le regard écarlate se porte vers l'horizon d'où rugit son Frère d'Ignis, la gueule béante brûlante de feu et de rage. Galifey les voit aussi clairement qu'on voit le fond d'une rivière pure et limpide. La tempête vient pour eux. Elle se manifeste à leurs pieds ; souffle tranquillement sur l'herbe et siffle délicatement à leurs oreilles. C'est un unique avertissement. Son Frère n'aura qu'une seconde pour mettre à l'abri son Maître s'il ne veut pas perdre sa liberté.
D'un seul coup, la tornade se déchaîne.
Le griffon se désintéresse alors. Morts ou vifs, la menace est posée. La mort collatérale du troisième individu tout juste apparu le laisse profondément indifférent. Ne comptent que son élue et sa Sœur bien-aimée.
La voix rauque de son humaine parvient à ses oreilles et résonne jusqu'aux tréfonds de son existence.
« Vole jusqu'au désert. »
L'immense griffon porte son regard rougeoyant jusqu'à la ligne d'horizon derrière laquelle se trouve le désert. L'ordre est étrange, mais il choisit de ne pas le questionner. À la place, les plumes qui chatouillent les écailles de sa Sœur s'illuminent d'une lueur timide, fantomatique et chaleureuse. Lentement mais sûrement, Xion guérit.
Utilisation des sorts Vent 5 et Soin 4.
[11/20]
Dernière édition par Galifey le Ven 03 Avr 2020, 23:55, édité 2 fois
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Invok eau
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Nombreuses sont les branches qui fouettent sa gueule. Aucune ne parvient à lui faire accepter. Xion continue à regarder le chemin derrière elle. Tout son corps souffre. Tout son être crie. Mais une sorte d'engourdissement, probablement divin, enveloppe ses sens dans une couverture de silence. Même ses yeux lui font défaut, abîmés par la chaleur et la lumière du feu. Elle avance aveuglément, soumise. Son cœur affolé devance son esprit.
Quelque chose la tire. L'Appel. À la seconde où ses pattes effleurent les plumes, elle freine brutalement sa course. Trop. Son membre faiblit. Elle s'étale plus vite et moins gracieusement que prévu. La taille du griffon lui permet heureusement cette chute. Et juste à côté de son humaine apparemment. Sa présence la soulage. Le ravissement devra attendre que l'émoi cède sa place.
Puis elle arrive d'un coup. La douleur. Pire encore que sous sa forme humaine assommée par de pitoyable individus. Quelques glapissements incontrôlés s'échappent de sa gorge. L'odeur lui donne envie de vomir. Ses écailles restantes sont profondément noircies. Sa peau a abandonné la couleur de sa mère pour celle d'Ignis. Sa queue a perdu de sa superbe et ses longues moustaches ont disparu, entièrement carbonisées. Elle fait pitié.
Tout est flou. Allongée sans autre confort que l'épais duvet du griffon, la renarde halète. Ses poumons enflammés lui donne un souffle lourd, saccadé et rauque. Les mots et les doigts de son élue la touchent sans l'étreindre. Elle la cherche de son regard perdu mais ne la voit pas. Le blanc laiteux de ses iris l'en empêche.
Une douce chaleur, ténue, caresse son flanc. Xion tente d'étouffer les sanglots qui la saisissent. Elle ne pense qu'au feu, qu'à sa défaite, sa fuite. La honte égale la peine. Mais dans toute cette noirceur subsiste une étincelle. Elle s'y accroche avec la seule et maigre force qui lui reste.
« J'ai mal... mon Frère. »
L'apaisement magique frappe aux portes de son esprit. Une pointe acerbe et amère s'y mêle. Lagertha est en vie. Alors qu'elle meure ou guérisse, ça n'a pas d'importance. Elle s'abandonne progressivement dans les bras du premier et enterre le reste. L'enfant des abysses ne veut plus rien ressentir.