La force qu'il donnait, couplé à l'élan de l'avancée de sa monture, tira sur la corde brusquement. Mon contrepoids, mis aisément à mal, m'envoyait avec simplicité dans l'autre sens, manquant même de tomber, jusqu'à me retenir d'un genou à terre. Grognant de plus belle, je continuais d'essayer de tirer dans l'autre sens, par la seule force de mes bras. Me trancher la tête, insinuait-il ? Grondant, je rétorquais en montrant les crocs.
❝ Ça te plairais hein ?! ❞
Les hommes par delà les murs semblaient s'amuser de la situation, tandis que deux d'entre eux marmonnaient quelque chose d'indicible à notre position. Mon regard perçait jusqu'à eux, leur offrant l'ardent d'un égo blessé par leur ricanement. Le premier et seul qui avait prit la parole librement s'exclamait en continuant de rire.
❝ Il faudrait peut-être envisager le bâillon si vous voulez entrer. Notre chef à les oreilles sensibles. ❞
Continuant de rire entre eux, mon regard les foudroyaient, sans trop de résultat au vue de ma position de faiblesse. Puis mes iris glissèrent jusqu'au Démon, grognant à nouveau en dévoilant mes crocs à son intention.
❝ Essayes un peu pour voir ! ❞
Oh, il allait surement le faire, puisque cela semblait être la condition à ce qu'on puisse pénétrer ces murs. D'un geste assez vague, l'homme sur indiqua un direction.
❝ Longez la rivière par là, il y aura un pont que vous devrez traverser pour nous rejoindre l'entrée du camp de ce côté-là. ❞
Ce qui devait sous-entendre qu'ils concédaient à notre demande. Ça me paraissait un peu trop facile et mes sourcils se fronçaient d'incertitude, pourtant, je n'allais pas me faire prier. Tout au plus tirer par cette laisse de corde qui commençait à ronger quelque peu pas peau, jaugeant la réaction que le Démon aurait.
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : yangngi - Deviant Art Date d'inscription : 22/08/2013 Messages : 752Double Compte : Sobki Liens vers la fiche : . Résumés des Rps Présentation de Sirk Boite aux lettres Pièce secrète Elément : Métier : Maître Assassin - Comte Akelar, dernier des Katar - Seigneur du village de Sirk - Co-propriétaire de la grande Arène de Lüh Invocation(s) : Ephylix, le Tigre en cavale ♥ [Terre] - Sarabi, la Lionne-mère des Demi-dieux ♥ [FEU] Inventaire : . Compétences offensives
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TOME V - Chapitre 01 Partie III – La marche du Démon et de l'Insoumise.
J'attendais que l'écho de mes paroles obligent ces parfaits inconnus à ouvrir leurs portes tout en ignorant les rires, lorsque quelques mots attirèrent mon attention. Une recommandation qui déformait mon visage en un sourire amusé. Lentement je me retournais en direction de ma captive, qui ne montrait aucun enthousiasme à la chose. Malheureusement, ô implacable fatalité, je devais me résoudre à la chose sans quoi toute notre entreprise se verrait compromise. C'est donc avec tranquillité que je mettais pied à terre pour ensuite, un pas après l'autre, m'approcher de la sauvageonne en réduisant le mou de la corde.
De nouveau à la limite d'être collé l'un à l'autre, je tirai sur ce lien physique nous unissant afin de la contraindre à me montrer ses mains. Les maintenant à ma hauteur de l'une de mienne, j'usais de l'autre pour tirer un morceau de tissus à son poignet. Je l'avais repéré depuis un moment désormais et il avait été source de questionnement. Mais aujourd'hui, il serait celui qui empêcherait toute réponse d'être dîtes. Le dénouant de force, je l'enroulais par la suite sur lui-même. J'aurai aimé avoir quelques mots à lui dire juste avant de la contraindre au silence, mais ses fuites laissaient peu de choses à dire au final.
- Je ne te cache pas, qu'il se peut que j'y trouve une certaine satisfaction.
Mes mots furent murmurés tandis que je terminais le nœud à l'arrière de son crâne. Une seconde à la regarder, puis je remontais sur ma monture avant de la forcer à suivre. C'est donc avec la célèbre et dangereuse Lagertha, estimée à plusieurs dizaine de milliers de Tsuris, attachée et bâillonnée, que j'entrais dans leur enceinte. Mon regard observait alors chaque recoin, cherchant à détailler le type d'équipement ainsi que le nombre des gardes, mais aussi la présence d'archers, véritables menaces pour le plan de la nordienne. Et de fait, les premiers à cibler.
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┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈ Armement
Je le savais. Je savais bien qu'il allait répondre à leur provocation, pourtant à son approche, je ne pu m'empêcher de ressentir une rage tapis au fond de mes tripes. Comme si mon regard voyais en lui un ennemi qu'il jouait si bien. Montrant les crocs, je grognais quand il tira sur ma laisse, resistant autant que je le pouvais, enfonçant mon regard noir dans le sien quand il se trouva face à moi. D'abord immobilisée par la rage, je tentais ensuite de me débattre face à lui, détournant le visage en de multiples fois, jusqu'à y être contrainte. Je serrais alors les doigts sur les bouts de cordes que je tenais quand il m'arrachait le tissu à mon poignet. C'était à moi. Je n'aimais pas cette facilité qu'il avait à me retirer ce qui m'appartenait, même au sein d'un jeu d'acteur. Juste avant que je ne sois réduite au silence, je lâchais ma menace, à demi-mot, alors que même les hommes sur le mur n'allaient sans doute pas l'entendre.
❝ Tu vas me le payer. ❞
Grognais-je avant de me voir enfoncer ce bâillon de tissu dans la bouche. Mon regard trahissait bien des choses quand il était porté vers lui, mais bientôt, je n'en aurais plus l'occasion. Pas plus tard que l'instant suivant, le cortège suivis les indications données, jusqu'à traverser ce fameux pont pour rejoindre la porte Ouest. Mes yeux balayaient la zone discrètement. A l'entrée, les gardes perchés armés de leur arcs sommaient à la majorité du cortège de s'arrêter, invitant le fameux comte à n'entrer qu'avec la détenue et à peine quelques hommes, le temps, semble-t'il, de convenir des modalités de leur accueil.
Me faisant trainer jusqu'à la place centrale au milieu de laquelle trônait un arbre, je me voyais déjà ligoté à son tronc. Mimant à nouveau un désir de fuite, j'en profitais surtout pour observer les portes qui restaient à demi ouvertes, gardés par deux hommes. Sur les remparts, les gardes à l'entrée étaient quatre, la moitié nous observait et l'autre tenait son regard sur les hommes à l'extérieur. Ainsi divisé, il faudrait agir vite pour les laisser entrer eux aussi.
Bien vite, une grande assemblée s'amassait autour de nous. Il n'était pas nombreux, mais n'était pas non plus peu. Sans doute que le reste n'était pas encore attiré par le tapage que cela avait provoqué. La dizaine d'homme autour de nous nous observait et je leur renvoyais un regard noir, accompagné du grognement que me permettait d'exprimer mon bâillon. La salive de la prédatrice que j'étais commençait à imbiber le linge. Si l'un d'entre nous, peut-être le Démon, s'avançait à prendre la parole, il serait immédiatement stoppé, informé que le chef arriverait sous peu. Quelques instants de rire, au creux desquels j'entendais parfois mon nom, puis enfin il se montrait.
Un homme plutôt grand, bien bâtit, mais trahis par l'âge et la fatigue de vivre en ces terres. Mon regard se portait à lui et sa vue me figea immédiatement. Son visage me disait quelque chose, sans que je ne sache quoi, pourtant, mon estomac se nouait et se muait d'une rage incompréhensible. Oui, je l'avais déjà vu, mais où ? Lui semblait aussi me connaitre, mais de quelle manière ? Je n'en étais pas certaine, après tout, mon visage était maintenant assez célèbre pour que même ceux ne m'ayant pas croisé pensent savoir qui je suis. Ce dernier s'avançait, non loin de nous, relevait son menton et me narguait d'un regard évident. Un sourire étirait ses lèvres, avant d'ouvrir son horrible bouche, sans que ses yeux se décrochent de moi. Trois de ses hommes s'avançaient derrière lui et décrivaient un arc de cercle face à nous.
Je grognais à mon impossibilité de lui répondre. Pourtant, la rage qui me prenait me fit avancer brusquement vers lui, retenu par la laisse en corde. Un fauve sauvage, freiné par des liens, dans l'incapacité d'étriper la proie qu'il s'était désigné. Il y avait de quoi rire et il ne s'empêchait pas de le faire, avant de porter une seconde son regard vers le Comte, avant de le reposer sur moi.
❝ Vous cherchez à vous reposer c'est ça ? Avant de rejoindre la Capitale pour a livrer je suppose ? Ahah, un beau pactole vous attends et vous n'avez pas l'air d'en avoir beaucoup besoin. ❞
Argumentait-il alors que son regard se posait avidement sur le Comte. Les bras croisés, il ne se permit tout de même pas un air irrespectueux, après tout, il s'agissait là d'un membre de la haute, de la principauté qu'il avait rejoint. Cependant, je doutais qu'il l'ai fait par conviction. Encore un qui se cache derrière les jupons du Prince pour profiter de sa protection. La rage montait d'un nouveau cran.
❝ Pourtant vous venez du sud, pourquoi avoir remonté jusqu'ici plutôt que de trouver un point de chute sur votre route ? Bah, peu importe. Je peux accéder à votre requête, mais sous condition évidemment. ❞
Un sourire levait sa commissure alors que ses yeux tombaient sur moi avec une avidité étrange, avant de s'avancer d'un pas pour me faire face. Levant à mon tour le menton, je sentais sa poigne fondre sur ma mâchoire et essayant de tourner mon visage dans les sens qui lui plaisaient, d'un œil observateur. Forçant contre sa poigne, je cherchais à m'en défaire, ses doigts appuyant de plus en plus sur mes joues.
❝ Elle a une certaine valeur. Que diriez-vous de partager un peu de la récompense avec nous, pour nous remercier de notre hospitalité ? ❞
Rongé par l'agacement, je me débattais soudainement bien plus que l'instant d'avant, éveillant dans son regard une étincelle qui me glaçait le sang. Ce regard, je le connaissais trop bien et la rage bouillonnait dans mes veines, jusqu'à essayer de le frapper avec mes jambes libres. Il lui suffit de reculer d'un pas, me lâchant, avant de rire à gorge déployée.
❝ On s'occupera de la ranger quelque part en attendant. ❞
La plupart des hommes présents s'amusèrent encore de la situation. C'était rageant d'ainsi l'avoir à ma portée sans pouvoir lui lacérer le visage. La majorité de l'assemblée était des guerriers, rien de plus normal. Il y avait aussi des femmes dans le lot, bien moins cependant. Même au Nord, il faut croire que l'influence du Prince était plus importantes que les valeurs auquel on croit. Pour peu qu'il croit à quoi que ce soit.
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TOME V - Chapitre 01 Partie III – La marche du Démon et de l'Insoumise.
De mon perchoir je demeurai dans un difficile silence tandis que les erreurs s'accumulaient dans la bouche de cet homme pour qui je n'éprouvais pas le moindre intérêt. La première fut de m'interroger pour ensuite se permettre de me couper toute réponse possible. Cela était présent bien avant mon usurpation mais depuis que la chose fut faites, je me trouvais de moins en moins patient avec ceux qui ne s'inclinaient pas face à moi pour se contenter d'écouter dans un silence obéissant. La seconde fut son insinuation en rien dissimulée. Une femme attachée, et l'obscénité masculine jaillissait. Une nouvelle preuve que je faisais bien d'appliquer une méthode drastique, impliquant chaque homme sans prendre en compte son potentiel à être un bon gars. Qu'il soit père, frère, fils ou grand amour, cela ne changeait rien. La purge n'épargnerait aucun d'eux. La troisième, et plus grave de toute, fut lorsqu'il posa sa main sur elle.
Les miennes enserrèrent de frustration les lanières de cuir tenant ma monture alors que ma mâchoire se contractait avec plus de force que celle d'un Cruentur affamé. Son petit discours terminé, je cessai de le fixer pour inspirer profondément en jetant un dernier regard sur les alentours. Il me démangeait de lancer l'assaut directement. Quelques hommes, suffisamment à porter pour se protéger des flèches, pas d'Invocations dans les parages aux premiers regards. Une belle bande de bousseux qui se pense puissante parce qu'ils ont des épées à leur ceinture et un semblant de virilité en guise de meneur. Mais bien sûr, si je cédai à ma pulsion, Lagertha trouverait encore le moyen de m'en faire le reproche. C'était son attaque. Son plan. Après avoir pris quelques secondes pour moi, je descendais enfin de ce fidèle cheval pour lentement m'avancer jusqu'à être au plus proche. Un nouvel instant, et je l'informais de la situation.
- Lagertha est ma captive. Ma, propriété. Sa place est au bout de ma corde et je déconseille à quiconque, de vouloir toucher ce qui m'appartient. Ou il en répondra devant la Garde Princière dans le meilleur des cas. Dans le pire.. Marquais-je une pause après avoir parler assez fort et en observant ses hommes, afin de terminer en ne fixant que cet homme qui au vue de sa proximité avec moi, était déjà mort si je venais à perdre mon calme. En répondra devant moi. Finissais-je tandis que deux hommes d'escortes ayant été autorisés à entrer, venaient se placer au plus près d'elle.
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Mes yeux n'avaient de cesse de piquer sur lui. Rien n'arrivait à m'en décrocher. Il accaparait mon attention avec tant d'intensité que ses mots rebondissaient sur moi, comme un écho dans les abysses. Qui était-il ? De quelle manière me connaissait-t'il ? Des questions auxquelles je n'aurais probablement pas de réponse, du moins, pas tant que je serais dans ces conditions.
Mais pour l'heure, ma contemplation fut détournée par une voix plus familière, celle du Démon, qui trahissait un mécontentement que je pouvais aujourd'hui remarquer. Serrant les dents, mon visage pivotait jusqu'à lui lentement, notant dans son regard cet étincelle qui m'avait fait frémir à plus d'une reprise. Demande lui qui il est. Demande lui son nom. Voilà ce que j'aurais aimé lui dire, mais par mon simple regard, il me semblait que la télépathie ne faisait pas encore parti de nos pouvoirs.
Le chef se mit à ricaner en montrant ses paumes, bien en évidence, comme pour mimer qu'il ne me toucherais plus.
❝ Allons du calme voyons, je n'allais pas abîmer votre précieux jouet. ❞
Son regard allait vers lui, quelque fois vers moi, mais avec bien moins d'insistance. Peut-être la lucidité lui était revenue, après tout, il avait prêter allégeance à ce foutu blondinet et il se devait, normalement, d'être un peu plus respectueux que ça avec le notables. Mais un sang trop froid coulait visiblement dans ses veines. Ce qui m'irritais par contre bien plus que tout ça, c'était son petit sourire en coin de lèvre. Il s'inclinait grossièrement.
❝ Restez donc autant que vous voulez, Seigneur. En espérant que vous soyez de ceux avec assez d'honneur pour exprimer leur gratitude aux bouseux qui leur ouvrent leurs portes. ❞
Son sourire était toujours là, il avait l'air de s'être calmé et commençait même un demi-tour. La frustration de le voir s'éloigner, même de quelques centimètres, me fit serrer la corde dans ma paume, prête à sonner le début de l'assaut. Pourtant, quelque chose me retenait. L'inconnu qui ne l'était pas. Je voulais savoir pourquoi et mes yeux bruns vissés sur lui n'avaient de cesse de prier les Dieux pour y répondre. Peut-être allaient-ils m'exaucer ? Il se ravisait en levant le doigt, se retournait avec un air enjôleur.
❝ Permettez moi un mot à votre captive. ❞
Dit-il en n'attendant aucune autorisation, mais gardant les mains bien en évidence avant de s'approcher de moi. Il avança sa tête non loin de mon oreille pour y murmurer quelque chose qui me glaça le sang.
❝ Tu as bien grandis... ❞
Il s'éloigna aussi sec, me laissant figée sur place, l'air blafard et le regard révulsé.
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TOME V - Chapitre 01 Partie III – La marche du Démon et de l'Insoumise.
Plus ces paroles résonnaient dans l'enceinte, et plus l'avenir annonçait que nous serions deux à se battre pour être en droit de s'occuper de cet homme. Une chose étrange me troublait. Sa manière de s'exprimer et de se permettre me laissait entendre qu'il était bien plus que l'apparat ne concéder à montrer. Rares étaient ceux pouvant se permettre d'ainsi agir face à un notable, qui plus est accompagné de sa garde. Mais étais-ce simplement parce que nous paraissions nécessiteux de son hospitalité, ou étais-ce pour une raison plus obscure ?
Sans doutes en d'autres temps cette curiosité m'aurait amené à l'interroger. Aujourd'hui cependant, tout ce qui m'intéressait était de cramer l'ensemble des habitants. Alors, d'un calme soudain, je lui souriais à l'instant où il me tournait le dos. Nous étions désormais à l'intérieur et il ne nous restait plus qu'à attendre l'instant où Lagertha déciderait que la bataille devrait commencer. Lentement, jetant un dernier regard pour repérer les environs, je descendais de ma monture. Mon regard passa en revu mes hommes auquel j'amorçais quelques mots.
- Vous avez mérité votre quartier libre messieurs. Allez donc trouver un endroit où vous poser, manger voire vous déshydrater.
Ainsi j'envoyais mes hommes prendre positions un peu partout, de même que se rapprocher de certains hommes en quête de renseignements dans le but inavoué d'être suffisamment à porter, pour leur planter une dague avant même qu'ils ne puissent réagir. Après tout, des bousseux d'hérétiques ne méritaient pas le privilège d'un combat honorable. Pour ma part, je tirais une nouvelle fois sur la corde afin que me suive Lagertha, toujours escortée par mes deux hommes en armes. Mon sourire quant à lui, s'élargissait à chacun de mes pas.
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Ma vision se troublais à mesure que ses pas l'éloignaient de moi. Une ombre se met à planer, au dessus et autour de lui, un épais brouillard noir venu l'encercler. Mes yeux se plissent alors sur cette cible. Ma cible. Il ne m'échapperait pas, en aucune façon. Lui. C'était lui. J'avais oublié jusqu'à son visage et voilà qu'aujourd'hui il s'amusait de moi. Il n'allait pas rire bien longtemps. Focalisée sur son dos, le regard noir et glacial, je me sens tirée par la corde me forçant à me retourner.
C'était à présent le dos du Démon qui se présentait à moi, sur lequel se déposait la morsure polaire du mes yeux bruns. Je serrais les mâchoires, mon esprit n'ayant plus de place pour la réflexion. Il était là, simplement là et j'étais moi aussi simplement là. J'attrape alors la corde qui nous lie, fermement, avant de m'arrêter avec robustesse. Je n'avancerais plus, lui se retourne à mon encontre. Mon regard se plante alors dans le sien, dur, glacial, déterminé.
Moi face à Lui, Lui face à moi, je ne décrochais pas mon regard et tirais doucement sur la corde pour libérer une première main, afin de libérer ma bouche, ma salive ayant imprégnée le tissu clair, un filet s'en détachant par la suite. Je le tiens fermement dans ma main et ne cesse de regarder le Démon.
❝ Il est à moi. ❞
Ma voix était froide et tout aussi brûlante de cette chose qui m'avait animé la dernière fois, face à cet homme que ma dague avait transpercé à tant de reprise. Cette noirceur d'âme qui faisait disparaître toute notion de pitié. Ces mots ne pouvaient être contestés, même pas par Lui. Personne d'autre ne toucherait à cette raclure à part moi. D'un mouvement lent, mesuré et implacable, je me retourne et fini de libérer mes liens, le vent s'engouffrant dans mes cheveux les faisant danser aux dessus de mes épaules.
❝ Xion, viens à moi. ❞
Elle apparaît à mes côtés en une seconde, je reste fixée ici, juste le temps de le voir se retourner d'effroi et croiser mon regard. Je voulais qu'il sache qu'il allait mourir aujourd'hui, de mes mains. Je voulais qu'il sache que je n'avais pas oublié et que c'était aujourd'hui qu'il allait payer. Je lâchais un simple murmure, à l'encontre de Xion, qui comprendrait rapidement avec mes yeux vissé sur lui.
❝ C'est ma proie. ❞
Je n'avais pas d'autre ordre à stipuler à mon Fléau, elle savait quoi faire. Les cris commencent à retentir et la fourmilière à s'agiter. Un rictus orne mes lèvres, entre rage et délectation. Les secondes s'accélèrent, je rejoins le cheval qui m'avait traîné jusqu'ici, récupérant dans mon sac sans fond mon épée que je brandis amplement. Le Démon n'était pas loin, si il me regardait je ne le voyais pas, tout comme si il se battait.
Le fracas sonne, ne me faisant aucunement ciller, il résonnait plutôt comme un tambour dans mes entrailles. Galifey à détruit la porte, mes hommes rentrent en hurlant et tuant les vigies qui s'y trouvaient, je les entends au loin, il n'y avait rien de plus galvanisant pour moi. Je prête rapidement attention autour de moi, les hommes du Démon ont l'air d'avoir déjà fait un beau ménage. Mon regard tourne encore jusqu'à tomber dans Le sien, intensément.
❝ Regardes-moi. ❞
Dis-je avant de m'engouffrer dans la bataille, n'ayant pas à attendre bien longtemps avant que l'un de nos ennemis ne fonde sur moi, évitant sa lame pour planter la mienne avec rage dans son abdomen, l'en extirpant en le propulsant violemment avec mon pied. Mon regard était vif, touchait à tout. La chair qui se déchire entre les crocs de Xion, les lames s'entrechoquant, le poids lourds des corps tombant au sol et leur sang ruisselant imprègnent mon esprit. Les miens nous rejoignent non loin, le battement d'ailes de Galifey tournoyant autour des remparts soulèvent la brume.
Mon regard vif trépigne en tout sens, cherchant ma cible. Un autre fond sur moi, je pare alors son attaque de front et sors, de ma main libre, la dague à ma ceinture, fondant sur son flanc avant de le marteler à plusieurs reprises de la morsure de ma fine lame. Je l'accompagne de mon dernier coup et le projette plus loin avant de m'avancer vers lui, plantant avec force ma lame dans son cœur, la tournant sur elle même pour forcer le trait avant de me redresser.
Je ne m'étais jamais battu ainsi, avec autant de froideur. C'était étrange, mais assez plaisant et c'était surtout possible grâce à tous les autres qui tenaient éloignés le reste de nos ennemis, les décimant uns à uns pour que ceux qui passaient leur filets arrivent au compte goutte jusqu'à moi.
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TOME V - Chapitre 01 Partie III – La marche du Démon et de l'Insoumise.
La corde détachée se repliait lentement sur elle-même, enroulait par mes soins tandis que la captive se libérait. L'acier prolonge de nouveau son bras et les premières entailles se font. Précises et profondes, les lames courtes de la garde noire rougissent à l'instant où ils aperçoivent la guerrière reprendre son bien. La position qu'ils prirent permis d'éliminer rapidement ce qui aurait pu la gêner pour invoquer Xion et par la même occasion, ouvrir officiellement les hostilités.
Quelques secondes de silence sous la stupéfaction générale à bien des niveaux, et le vacarme de la bataille se lance. Le grincement du fer s'entrechoquant s'immisce entre les grognements des hommes et les cris des femmes. Le sifflement des flèches perce jusqu'à heurter les boucliers. Le vent se lève et la terre tremble, la vision se rétracte instinctivement et l'ouïe s'affine, les appels à la charge tentent de masquer ceux à fuir et les portes qui se brisent laissent s'échapper les hurlements de douleurs. J'inspirai profondément à ce chaos se répandant, admirant la charge de nos forces qui en moins de trois minutes, avaient déjà le contrôle de la porte Est et de ses environs.
Pour ma part, je n'avais toujours pas dégainé. Nos troupes étant trop nombreuses pour que j'en ai l'utilité, voire la possibilité. Scrutant l'horizon commençant à fumer par certains endroits, je trouve deux iris captant mon attention. Le sourire sur mon visage n'est que plus prononcé et mes yeux se plissent d'un certain désir lorsqu'elle m'ordonne de la regarder. Sa silhouette me dépasse et c'est face à des opposants qu'elle s'élance, seule. Sa souplesse est présente, son instinct bon et ses coups sauvagement efficaces. Je ne peux dès lors m'en défaire et j'oublie jusqu'à la bataille m'entourant. L'envie d'accumuler les cadavres s'est dissipée, ne laissant que celui de la contempler accumuler les siens.
Du coin de l'œil je perçois néanmoins une tentative. L'arme dans la main droite et le bras levé ne laisse aucun doute à la trajectoire prévisible qui va en découler. D'autant plus qu'il fait l'erreur de hurler pour bien attirer mon attention. Sans tourner le visage, ce-dernier toujours focaliser sur ma farouche guerrière, j'attrape sa lame descendante de mes gants au cuir renforcé et dans le même instant, je porte mon autre main à sa gorge pour aussitôt déclencher la pointe dissimulée. Le coup est rapide et aussitôt fut-il fini que je lui arrachais son épée et lui tapotais la joue pour déjà ne plus lui accordais d'attention. Pour peu que je lui en avais réellement accordé.
Mon regard observait toujours sa mortelle danse tandis que le nordiste à mes côtés tombait enfin à genoux, perdurant son regard ébahis face à mon ignorance la plus totale. La démonstration de Lagertha m'enivrait et me fit plus envie que les pensées des derniers jours. J'optais alors pour enfin entrer dans la bataille mais il n'était pas question d'y prendre sa place. L'artiste peignait sa toile avec une épée aiguisée en guise de pinceau et du sang chaud comme peinture. Mon désir n'était alors que d'apporter à l'œuvre ma modeste contribution. Ou plus particulièrement, de lui fournir le calme nécessaire pour qu'elle atteigne sa proie, tout comme je m'étais assuré jadis que Meiro et Aslan le fasse pour moi.
Quelques sifflements, deux coups lourds et une fracture plus tard et j'arrivais à hauteur de Xion bien que plusieurs mètres nous séparaient. Xion. Nous avions trouvé la possibilité d'un accord la veille mais désormais que le plaisir de tuer était en œuvre, je ne voyais en le regardant que le fautif. Le responsable. Celui qui n'était pas parvenu à la défendre et qui n'avait eu aucun supplice pour un tel échec. Lagertha n'était pas assez détaché de lui ni même assez forte pour faire ce qu'il fallait. Je ne l'en blâmait pas, il m'avait fallu de nombreuses déceptions divines pour l'accepter moi-même. Mais aujourd'hui, à cet instant, la bataille faisait rage. Des coups allaient et venaient de toute part.
Mes pas s'avancèrent doucement vers le Semi-dieu, la poigne maintenant avec fermeté le pommeau. J'avais fait comprendre à celle qui hante mes pensées que je ne le voulais pas ici, pas auprès d'elle durant la bataille. Qu'elle devrait l'envoyer aux autres portes pour s'occuper fuyards, ce qui était déjà un acte de charité. Mais il était là. Plus proche d'elle que des issues closes. Alors lorsque je fus assez proche pour que ma voix puisse se porter jusqu'à lui en dépit du brouhaha nous entourant, je l'interpellais.
- Hey l'Oboro Bleu ? Lançais-je à son encontre. Et si on voyait qui est le plus apte à la protéger ?
Ma question se terminait par mon visage pivotant dans sa direction, ou plus précisément, vers les différents adversaires convergeant de toute part pour venir assister leur dirigeant. Ils restaient à mes yeux de simples pecnots qui n'avaient pas livré bataille depuis trop longtemps pour être en mesure d'arrêter le fauve, d'autant plus maintenant qu'il s'était élancé dans sa traque, mais ils parviendraient inévitablement à lui faire perdre assez de temps pour lui faire perdre sa trace. Revenant à la Fille d'Aqua, je déformais mes lèvres d'un sourire en coin soulignant la défiance de animant mon regard. Je n'avais entendu que des paroles affirmant son aptitude à protéger Lagertha, désormais, nous allions voir si ce n'étaient là que des mots comme à l'habitude ou si elle valait vraiment quelque chose à ce poste.
N'attendant pas plus de réponses de sa part, je marchais en direction de ma guerrière s'étant arrêté pour repérer les traces fraiches. Mes pas augmentèrent leur rythme et bientôt je me trouvais au trot pour intercepter mon premier obstacle. Ce-dernier se retournait pour me faire face peu de temps avant que je ne l'atteigne mais profitant de mon élan, je renvoyais en arrière son bras armé. Le miens utilisait la hauteur obtenu dans ce geste pour venir se placer derrière la nuque de mon adversaire, la lame froide réchauffé par le sang de ses compagnons se collant à son cou. Mon genou percutant ses abdominaux l'obligea à se courber, me révélant la dague dans le bas de son dos. J'attrapais cette dernière et la lançait sur un assaillant au loin brandissant déjà une hache au-dessus de sa tête.
La pointe fit saigner l'aisselle du barbu, non mortel certes, mais cela donnerait l'occasion à Lagertha de remarquer sa présence, mais aussi de s'en charger sans mal. J'attendais une poignée de secondes ainsi, que la chose fut faite et que son regard ne se pose vers moi. La révérence de mon captif toujours sous mon bras, je remontais mon genou pour lui briser la trachée et le laissait enfin tomber pour agoniser. Deux nouvelles secondes à ainsi la contempler, laissant entendre sans mal que je continuais de l'observais, mais surtout que j'aimais ce que je voyais. Tout comme le fait, qu'elle pouvait se focaliser sur celui dont elle s'était réservé la mort. J'allais me charger des sbires sans intérêts. Ou plutôt, nous allions, traduisais-je en pivotant lentement mon visage vers Xion.
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Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Un Fléau. Le tonnerre gronde dans les mots de son élue. Le souffle d'Aer charge ses yeux bruns en électricité. L'enfant des abysses n'avait jamais fait le rapprochement avec son Parent jusqu'ici. L'évidence la frappe à présent. Cette lueur crépitante à l'aube de sa rage ne s'apparente pas aux flammes, mais à la pression de l'air prête à délivrer son divin châtiment. Voilà pourquoi leur duo guerrier fonctionne si bien.
Un large sourire étire les babines de Xion. L'excitation coure dans son corps avec tant d'anticipation qu'elle en bave presque. Un grondement sourd accompagne le départ de Lagertha. Le sang abreuvera la rivière et les cadavres nourriront les plantations. Bientôt, les Skoggandr auront un chez eux.
Le clan prend position sur l'immense dos de Galifey. La renarde ne peut s'empêcher de rester debout. Ses griffes plantées dans le derme épais lui permettent de s'accrocher. Il se pose au sud-est, comme indiqué par leur cheffe. Là-bas le temps s'étire.
L'attente est insupportable. La fille d'Aqua essaie de ne pas songer au danger. Ses pensées chaotiques s'attachent à l'idée qu'on ne l'attend pas pour commencer cette bataille. La menace du Maître rôde et dérive son attention de sa propre faiblesse. Elle cultive sa hâte pour oublier son inquiétude.
Enfin, l'Appel survient. Xion fléchit ses pattes arrières et bondit. La magie la tire vers son élue.
Elle atterrit à ses côtés. Ses coussinets s'enfoncent dans l'humidité du sol avec satisfaction. La Plaine brumeuse masque la lune mais porte un air constamment chargé d'eau. Un véritable plaisir pour sa nature divine. Le fracas de l'acier règne déjà. L'excitation fait un bond dans sa poitrine.
Quelque chose de plus enivrant encore l'absorbe. Une brume sombre, épaisse, à la fois lourde et légère, emplit ses poumons. Les émotions de sa cheffe se couplent aux siennes avec une aisance délectable. Elles l'ont déjà vécue, cette noirceur avide de souffrance. L'aura de la guerrière est si dense que le concept imprègne immédiatement ses sens.
Le faciès de l'homme s'impose à son esprit dans une étreinte familière. Sa gueule s'ouvre déjà, prête à se refermer sur sa vie insignifiante. Les mots de Lagertha orientent sa vision. L'humain qui se tient à genoux dans son épreuve, la chair ensanglantée, dépouillé de sa volonté, revient à sa mémoire. Le regard de Xion s'illumine d'une voracité sans faim. Sangtis ?
Plus rien d'autre que le noir n'existe. La magie pulse dans ses veines. Elles ne font qu'une devant cette promesse de sang. Une folie meurtrière capable d'animer leur corps de vie et leur esprit de couleurs. L'engeance de la pénombre n'a pas à réfléchir, juste à ressentir. Comme une bête. Un Fléau.
Un grondement rauque s'extirpe lentement de ses entrailles. La brume gonfle autour de la place centrale, au-delà de leur perception. La pluie serait une caresse trop douce pour leur ennemi. Il va subir leur courroux, leur vengeance. L'eau se charge en électricité, symbole de l'union entre le divin et l'humain ici présents. L'aigle ne s'envolera pas. Et ses oisillons seront foudroyés sur place à la moindre tentative de fuite. L'essence mêlée d'Aqua et d'Aer ne peut ôter plus de quelques vies. Mais qui en est conscient, à l'instant ?
Lagertha s'engage dans le combat. Le voile de l'exaltation glisse tranquillement du visage carapacé. Un murmure fébrile accompagne ses crocs humains jusqu'à leur cible.
« Je veux voir ses ailes. »
Xion se lèche les babines. Puis inspire profondément. À la vue de la proie et de sa prédatrice, l'air porte un goût et une odeur incomparablement délicieux. Elle bondit. Sa mâchoire crispée emporte un bras dans son élan. Brisé d'une pression singulière. Ses muscles se tendent. Les griffes attrapent la chair avec facilité. Le sang jaillit telle l'eau pure d'une rivière. Il coule sur ses écailles et son masque avec fluidité. Son corps lumineux offre à ses semblables un repère macabre dans l'environnement opaque.
D'un grand saut, la renarde écrase l'archer incapable de réceptionner ses presque deux-cent kilos. Immobilisé sous son poids, elle prend le temps de lui arracher lentement la tête. Oui. Elle est capable de causer la souffrance désormais. La silhouette élancé descend de son perchoir. Elle reprend sa danse mortelle.
Il faut la voix du Maître pour l'en sortir. Ses pupilles dorées observent les alentours. Pas d'autre individu bleu. Sa question adopte le ton du défi. La protéger ? Elle ne comprend pas. Pas de place pour le blanc, Lagertha a dit. Il lance un jeu ? Un écho récent traverse sa psyché. Son large sourire dévoile ses crocs ensanglantés. Un glapissement joyeux domine le fracas des armes.
« Je parie que je peux tuer plus que toi ! »
Un cadavre déambule vers la blonde foudroyante. Xion sprinte jusqu'à lui. Sa gueule béante désarticule le torse sous son étau. Elle jette le tronc inanimé à plusieurs mètres. Le Maître suit de près. La dague siffle entre ses longues moustaches avant d'atteindre sa cible. Elle rit. Les capacités du Maître ne font aucun doute. Nouveau bond, nouvelle mort. Et encore. Ils chutent si vite.
Son corps longiligne glisse dans le dos du Démon. Clac. Crac. L'homme beuglant, hache et bouclier en mains, s'effondre en silence, la nuque brisée. Un autre charge sa cheffe. La queue aux reflets aqueux de l'abyssale se gèle. Le pic de glace obtenu fuse dans sa direction. Empalé. La solidification magique s'évapore. Les entrailles se déversent.
Et lui ? L'humain de Sarabi est occupé, il n'est donc pas pris. Xion se jette dessus avec un zèle que seule sa rage connaît. Il n'ira pas loin sans jambes. Chaque pourriture approchant de trop près son élue subit un sort du même acabit. Il y a juste assez pour la laisser s'amuser aussi.
La brume d'éclairs se rapproche. Elle encercle la place dans son étau crépitant.
Le tonnerre sonne le fracas des armes tambourinant dans la brume épaisse et froide. Le vent s'invite au festin, crispant les peaux et d'autant plus la mienne d'un délectable souvenir de contrées lointaines. Les Landes Nord me revenaient en un battement de cils, avant qu'elle ne s’éclipsent pour revenir au présent duquel ma cible ne s'échapperait. Que dis-je ? Ma proie. Il n'était rien d'autre que ça, du gibier pour la chasseuse affamée que j'étais devenue. Je reniflais ses traces, le traquais et le trouverais pour le faire quitter ce monde, pour que ma lame se délecte de sa chair et que mon odorat se savoure les embruns de son sang déferlant. Les mots de mon Fléau résonnent. Elle veut voir ses ailes et je me devais de répondre à ses désirs. Je réservais Ce châtiment à Sangtis, mais lui, cet ignoble insecte le méritait amplement.
Je l'ai vu, au loin, disparaissant en s'enfouissant dans le mur en bois. Il y avait d'ailleurs quelques relants de brûlé dans l'air, mais la brume les fera taire. Une autre partie ? Oui, il me semblait bien que Galifey m'avait parlé de ça en survolant la première fois cet endroit. Qu'est-ce qu'il comptait faire en se retranchant ? Me réservait-il une surprise qui mettrait à mal ma traque, ou était-il parti pisser sa trouille de voir ses poumons s'envoler ? J'optais pour la seconde solution, mais je sens un macchabée venir dans mon dos. A peine le temps de me retourner et de chercher à l'empaler que mon Fléau le sépare en deux et envoie valser ce qu'elle avait croqué. Un fin sourire lève la commissure de mes lèvres, me délectant de cette admirable vue, alors que je cerne un dague fusée à son encontre. Ou presque.
D'instinct, j'avais pris ça pour une attaque directe, mais il n'en était rien. En suivant la dague sifflante, je la vois se loger dans un deuxième assaillant que je termine en l'empalant d'un coup d'estoc. Mon regard s'élance vers le lanceur qui n'est autre que le Démon. Du coin de l’œil, je note que mon Fléau continu à faire tomber les mouches, une à une, me valant un léger sourire. Le ménage sera plus long que la dernière fois. Je reste plantée ainsi quelques instants, laissant mon regard voguer entre mon Fléau et mon Démon, une étincelle crépitante au fond des yeux, animé d'une étrange sensation de fierté et de délectation. C'était à se demander si j'avais besoin de sortir mon épée, tant j'étais bien entourée. En d'autres temps, mon âme d'égocentrique guerrière l'aurait vécue comme un affront, mais aujourd'hui, j'avais des aspirations qui mettaient largement de côté ces états d'âmes perturbants.
Un instant, je partageais la profondeur d'un regard avec mon Démon qui se battait non loin, d'une agile noirceur sans décrocher ses yeux des miens. M'arrachant un léger sourire, je finis par m'en détourner avant de reprendre ma traque meurtrière. Quelques pas me séparaient des portes restées ouvertes, séparant les deux parties d'un pont que mes pas avalaient d'une traite. Je me sentais invincible, intouchable et immortelle. L'orage crépitait au fond et derrière moi, j'avançais sans mal et me présentais à nouveau au travers de portes ouvertes.
Invincible, je ne l'étais pas, mais écervelée, pour sûr je l'étais. Ma conviction profonde m'avait menée jusqu'ici sans me soucier d'un quelconque danger, trop bien escortée pour m'en alarmer. Mais ici, j'étais la première à arriver et un comité d'accueil me cueillait en une attaque sournoise par le flanc. Une esquive me permet de minimiser les dégâts en une profonde estafilade de mon cuir protégeant mes côtes, chatouillant le derme de ma peau. Grinçant des dents et serrant les mâchoires, je renvois l'épée mordeuse d'un coup de la mienne avant de laisser fondre ma dague dans la jugulaire de l'importun. Implacable était étonnement cette petite lame. Pourtant, il ne meurt pas sur le coup et attrape mon poignet, me forçant à un certain immobilisme alors qu'un deuxième lève sa hache au dessus de ma tête.
L'instant suivant, c'était le dos de son comparse qu'il fracassait, alors que j'avais lâché mon épée pour l'attraper sous l'épaule et l'attirer brutalement au dessus de moi, après m'être laissé tomber sur le sol. Avec acharnement, je le renvoyais sur le côté avant de me relever et de plonger sur mon assaillant. Tel un bélier sur une porte, je frappais dans un cri guerrier et le plaquais au sol avant de cisailler la fine peau du creux de son cou, en une multitude de frappe de dague. Son sang giclait et acculait mon visage, alors qu'il avait sans doute déjà perdu la vie avant que je n'arrête mes percées. Lui hurlant au visage, je me sentais perdre peu à peu l'esprit et comme une prédatrice enragée, le bruit de l'herbe s'affaissant sous un pied m'alerte, les yeux révulsés.
Lui. Il était là, la hache engagée et l'air déterminé, mais tellement perturbé. Reprenant conscience de sa future mort sous mes doigts et de l'envie viscérale qui s'y attachait, je me relève lentement et récupère mon épée alors que mes pas me font avancer jusqu'à lui. Le visage maculé de liquide empourpré, celui qui coule sur mon flanc ne me fait aucunement souffrir tant l'estafilade est superficielle et l'adrénaline imposante. Il veut combattre ? Moi pas. Il n'a ni assez d'honneur ni assez de mérite pour avoir le droit m'affronter en face à face.
❝ Rends-toi tant que tu peux. ❞
Lachais-je férocement comme première avertissement, le faisant reculer d'un pas. Il camouflait suffisamment bien sa peur pour qu'elle ne paraisse pas, mais je la sentais d'ici m'ennivrer. Lui qui, en tant que lèche cul du prince, n'avait dû subir d'assaut depuis trop longtemps pour pouvoir se souvenir de la manière dont on se défends.
❝ Plutôt mourir ! ❞
Il n'y avait pas meilleure réponse à cet instant que celle-ci. Mes lèvres s'élargissent en un sourire carnassier, ma langue s'en échappant pour récolter le sang qui s'étaient glissé jusqu'à elles.
❝ Sois pas si pressé. ❞
Oh, je jubile. S'en est même déconcertant à quel point mes tripes frissonnent à l'idée de déployer ses ailes et d'entendre ses cris anéantissant la moindre parcelle de sa fierté. Mon souffle, réchauffé par le sang qui pulse dans mes veines, vient se mêler à la brume environnante. Mes tempes tambourinent à m'en faire perdre toute notion de temps, le forçant à ralentir à chacun de mes pas me rapprochant de lui. A nouveau, cette impression de toute puissance, comme si rien ne pouvait arrêter mes projets. A quel moment les choses avaient changées ? C'était là une question à laquelle je n'avais pas de réponse, mais il était sûr qu'au plus loin que remontaient mes souvenirs, jamais je n'avais ressentis pareil appétit, si différent, si troublant. Il ne m'échappera pas.
Pourtant, il essaye et il s'élance vers moi, sa lourde hache fendant l'air horizontalement, manquant de scinder en deux mon plastron, parvenant à mordre ma peau malgré ma retraite. Son style me fait penser à Oblivion et sa Claymore, facile à éviter mais dévastateur si l'on n'y parvenait pas. Lui par contre, avait une force plus importante pour lui et si face à la Garde Dorée j'aurais déjà pu rétorquer, sa hache fait déjà demi-tour et manque de me cisailler de nouveau.
Pas de combat j'ai dis, enfin simplement pensé. Je lâche mes armes d'un seul trait, attrape son poignet sur sa lancée et tourne sur moi-même, frappant de plein fouet la naissance de sa mâchoire de mon coude brutal. C'était là un point que je savais désorienter, pour l'avoir déjà subis par le passé. Ses yeux touchent les cieux, les teintes de blanc et il perds pied rapidement. J'en profite pour le frapper au genou, l’entraînant ensuite au sol du mien avant de récupérer mon épée et de le frapper derrière le crâne avec le pommeau. Il perds ainsi connaissance en un clin d’œil et bientôt, il se réveillera face à sa mort.
Je retourne à la surface, reprenant douloureusement conscience de mes blessures et de ma respiration saccadée, les mâchoires pourtant serrées alors que mes yeux fixes cet insecte sous ma pression. Pas de cri, pas de larme ils ne les méritent pas et je reviens à ma rage froide, celle-ci n'ayant pas été assez abreuvée.. C'est alors que j'entends des pas venus du chemin que j'avais arpenté, m'alertant avant de faire face à ma garde rapprochée que j'accueillais d'un regard sombre et fier, à l'idée de présenter le carnage que j'avais accomplis.
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : yangngi - Deviant Art Date d'inscription : 22/08/2013 Messages : 752Double Compte : Sobki Liens vers la fiche : . Résumés des Rps Présentation de Sirk Boite aux lettres Pièce secrète Elément : Métier : Maître Assassin - Comte Akelar, dernier des Katar - Seigneur du village de Sirk - Co-propriétaire de la grande Arène de Lüh Invocation(s) : Ephylix, le Tigre en cavale ♥ [Terre] - Sarabi, la Lionne-mère des Demi-dieux ♥ [FEU] Inventaire : . Compétences offensives
Niveau 1 - [+1] à l'épée. Niveau 0 - [+0] à l'arc.
Compétences défensives
Niveau 1 - [+1] à l'esquive. Niveau 0 - [+0] à la parade au bouclier.
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TOME V - Chapitre 01 Partie III – La marche du Démon et de l'Insoumise.
La brume éternelle enveloppait de son voile le champs de bataille, rendant fantomatique les cris de douleurs s'échappant des ombres m'entourant. Le bruit de l'acier se heurtant au fer ou transperçant la chair était désormais un écho lointain qui surgissait soudainement à côté de nous. Petit à petit la silhouette de la Guerrière se fondait au brouillard alors qu'elle se traçait un chemin derrière lequel le silence s'imposait. L'arme dégainée, je repoussai les assauts surgissant de l'inconnu lorsqu'un trait bleuté ne venait pas s'en charger avant de disparaître aussitôt. Par la présence de notre trio, la zone dont nous prenions possession vit rapidement toute menace écartée et c'est en quête de défit, ou d'assouvissement d'un instinct sadique réclamant sa dose de meurtres, que je m'écartais pour à mon tour me fondre avec la région.
Mes pas avançaient lentement, le pommeau de mon arme fermement empoigné. Mes sens retrouvaient leurs alertes, à l'instar de ma jeunesse où la moindre perte d'attention m'aurait valut une sauvage mise à mort. Mes pieds passèrent par-dessus plusieurs cadavres dont aucun ne semblait porter l'armure noire, lorsqu'ils n’écrasaient pas des armes ensanglantées tombées avec leurs maîtres. Un parcourt que je suivais presque inconsciemment, attiré par la sensation d'un danger duquel je ne souhaitais pourtant pas m'éloigner. Une incertitude qui trouvait sa confirmation lorsqu'un adversaire se tenait sans crainte au milieu d'un chemin. Difficile de faire plus évident, pourtant j'allais à sa rencontre.
Avant que je ne l'atteigne, profitant de l'avantage d'un terrain dans lequel ils grandissaient depuis leurs jeunesses, l'un d'eux surgit dans une charge sur mon flanc, me forçant à traverser une porte non-verrouillée. Ma lame était tombée à l'extérieure et je me retrouvais au sol, dominé par deux autres dont la présence confirmait l’embuscade. Coudes redressés, j'encaissais une multitude de coups cherchant à percer ma défense tandis que les spectateurs s'aventuraient occasionnellement à quelques dégagements plutôt bien placés. La pointe dans ma manche pouvait changer la donne, pourtant, je ne la dégainais pas. J'éprouvais un certain plaisir à recevoir les coups.
Ce n'était pas cette fois pour accroître la satisfaction par la suite de briser leur égo fraîchement revigoré. Cela faisait longtemps que plus personne ne parvenait à prendre l'avantage, au point de faire durer le combat plus de quelques secondes. Le semblant de difficulté me manquait. Car à vaincre sans complexité, on en ressentait de moins en moins de satisfaction. Ceci étant, je n'étais pas pour autant adepte de la situation et laissant mes réflexes reprendre le dessus, je sortais la lame pour forcer son impact à empaler son propre poing. Les quelques secondes consacrés à encaisser sa douleur furent utiliser pour me retourner de quelques degrés, me permettant de voir et surtout éviter le pied faisant une nouvelle charge. D'une main je le maintenait tandis que de l'autre, je tranchais le tendons qui dans un claquement sonore remontant jusqu'à son genoux, l'imposant à la chute.
Le pied du suivant s’empala à son tour alors que l'un de mes pieds ramené vers moi, maintenait à distance le cogneur. Un effort sur mon appuie et sa position instable me permit de le faire basculer en arrière. De nouveau sur mes jambes, je subissais l'étranglement arrière, plutôt grossier, de celui au pied ensanglanté. Blessure ravivée par le miens écrasant le siens avant que je ne lui fasse face, dans le but de le forcer à reculer, centimètres après centimètres à coups de phalanges renforcés. Nez et lèvres déformés, il s'écroula en essayant d'en retenir le sang abondant qui s'en écoulait. Dans sa stupidité, le dernier debout m'avertissait de son attaque sournoise en poussant un cri rageur. Une chance car dans sa main valide, l'éclat du fer s'était ajouté. Quelques mouvements pour éviter les tentatives grossières et facilement anticipées, pour finalement me saisir de son poignet agressif et le contraindre à empaler de nouveau son poing meurtri. Après quoi je l'en soulageai pour m'en servir dans un geste vif, tranchant sa gorge.
Je m'apprêtais à achever les autres lorsque celui dont j'avais totalement oublié la présence et qui avait servis d'appât, apparu dans l'encadrement de la porte, accompagné de deux autres aux armes dégainées. Probablement que ne voyant pas ses comparses ressortir et entendant leurs beuglements, l'idée lui était venu de trouver quelques renforts. La pièce où j'étais était petite et allait se retrouvait encore moins large lorsqu'ils rentreraient. Moi qui souhaitais de la difficulté, voilà que j'allais trouver de quoi me satisfaire. Ma main lâcha la longue dague. Nous serions bien trop proche pour qu'une quelconque lame puisse être maniée avec aisance. Du moins parmi celle-ci et les leurs. Lentement, je sortais l'un de mes couteaux de lancés maintenus dans mon dos. Trois contre un. Un espace restreint. Un couteau tenu par une carrure acceptable face à deux épées et une hache prolongeant des corps plus larges que le miens. C'est le moment parfait pour les paris.
La main sur le côté droit de mon flanc, je me posais là où ils se tenaient tous les trois de longues minutes auparavant. Retrouvant petit à petit mon souffle, je laissai derrière moi chaises et table brisées, étagère au sol et diverses objets en plusieurs morceaux. Mon visage trahissait que je n'étais pas parvenu à éviter tous les coups, dont certains furent puissants. Et au moins une lame à en croire mon gant rougie. Affaiblie, je me sentais pourtant particulièrement vivant. Il n'y avait pas mieux que de mettre sa vie en jeu pour se rappeler que nous la possédions. Après un temps de repos, je retrouvais ma stature et masquais suffisamment la plaie.
Deux membres de la Garde Noire me retrouvèrent. Leur apparence laissait entendre qu'ils avaient eu de mauvaises rencontres mais mis à part quelques plaies assez superficielles au final, leur état paraissait convenable. Ils me firent escorte afin de remonter la longue route que j'avais descendu en quête d'adrénaline. Il n'y avait plus que des échos lointains lorsqu'un sifflement précéda le hurlement de l'un de mes hommes. Un trait de bois venait de transpercer son tibia et dans un reflexe commun, tous deux brandir leur bouclier. L'un derrière l'autre, il me protégeait de toute ma hauteur en plus de se prémunir eux-mêmes d'un nouveau tir.
Le grognement à demi retenu laissait comprendre la douleur qu'il devait éprouver. Malheureusement, nous ne pouvions pas prendre le risque de bouger. Autant tenter sa chance face à une lame était acceptable, autant face à une flèche c'était non envisageable. Impossible à parer au vue de sa rapidité autant que de sa finesse, et il y avait de trop nombreuses zones où elle pouvait être mortelle, voire pire, handicapante. Nous restions alors de longues secondes ainsi à maudire cet Oiseau qui avait pourtant comme tâche de nous débarrasser de tous les archers.
Au quatrième juron, deux adversaire déboulaient derrière nous et c'est en veillant à rester aligner avec mes hommes, qui se décalaient autant que possible en même temps que moi, empêchant de nouveaux projectiles de m'atteindre, que je luttais avec nos assaillants. Une main sur le pommeau, l'autre sur mon flanc s'endolorissant de chaque mouvement. La défense tenait mais elle promettait de ne pas en faire plus. J'ai cependant, suite à un léger sifflement en comprenant que je ne parviendrai pas à prendre l'avantage, profitai d'un coup en traitre de l'un de mes gardes tranchant le dos de l'homme à la hache pour agir. Tandis que ce-dernier se tendait sous la douleur et perdait un instant d'attention, je fis tournoyais ma lame autour de l'adversaire à l'épée et d'un mouvement, guidait sa lame afin de le forcer à planter son allié. Après quoi, avant même de lui laisser le temps de réagir, je levais la mienne pour lui trancher sa main.
Croisant nos fers, nous achevions les deux en un geste sec alors que quatre nouveaux surgissaient de la brume en pleine charge. Coincés entre eux et les flèches incessantes, la tournure devenait complexe. C'est à cet instant qu'une violente bourrasque les souffla au travers l'une des maisons avant qu'une ombre massive nous survola. Quelques secondes après qu'elle eut pris la direction des archers, nous n'avions plus à craindre d'eux. La marche reprit.
Mes hommes retrouvés, les blessés se contentèrent de se positionner en retrait et de ceux qui restaient, j'envoyais une bonne partie s'assurer que les portes demeuraient sous contrôle. Après quoi, je me frayais un chemin entre ceux de la nordienne qui s'étaient réunis autours de bruits facilement reconnaissable. J'arrivais lorsqu'elle fit son dernier enchainement et que sa proie tombait au sol. Immobile, aligné avec les siens, je remontais lentement mon regard vers le siens qui balayait l'ensemble. Je ne cacherai pas qu'une pointe de désir enflammait ma rétine, comme à chaque fois qu'elle se posait sur elle, et d'autant plus en imaginant ce qui s'était passé au vue des corps, des perforations, des hématomes et des giclées de sang. Elle avait été aussi sauvage qu'impitoyable. J'en étais presque déçu de ne pas y avoir assisté.
Mais au-delà de ça, il y avait principalement de la fierté. Aucun crocs dans les cadavres, ni reflux magiques. C'est seule qu'elle s'était débarrassé d'eux. Seule qu'elle avait pris l'avantage et maitrisé le chef adverse. Sauvagement impitoyable. Un frisson me parcourait en me murmurant silencieusement ces mots. Et désormais elle se tenait face à nous, entachée. Vainqueur. Triomphante. Oui, elle n'avait plus besoin de ma présence par-dessus son épaule. Aujourd'hui elle démontrait qu'elle était légitime à diriger son peuple. Qu'elle était assez forte pour livrer elle-même ses batailles et les remporter. Aujourd'hui nous rencontrions enfin, Lagertha.
L'adolescente est morte, vive la femme.
- Et quelle femme.. ~
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Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Exaltée par le chaos ambiant, et non magique, Xion participe au massacre sans aucune modestie. Soudain elle s'immobilise et se redresse. Ses pupilles dorées percent la brume à la recherche de son élue. Celle-ci s'éloigne, absorbée par sa traque. Le fléau devient naturellement ombre, sans les barrières de la rage. Elle se glisse à sa suite.
Un dernier regard file vers le Maître, qui s'oublie dans le jeu. Il y met tant d'ardeur que sa flamme l'en éloigne avec facilité. Le défi devient naturellement une simple provocation. Il serait futile d'y succomber. Une chose plus puissante l'appelle.
L'enfant d'Aqua inspire avec force. La brume déjà dénuée d'éclairs s'évanouit, offrant davantage de victimes aux bourreaux. Quelques visages familiers se dessinent dans son champ de vision. Ses babines s'étirent fièrement en voyant les membres de son clan mener le combat avec brio.
Tandis que Lagertha trace son propre chemin, Xion garde ses arrières. Ses crocs se referment à plusieurs reprises sur les inconscients espérant prendre son humaine par surprise. Il est si simple d'écraser leur espoir. Elle prend même le temps de réfléchir. Une barrière de glace pourrait sécuriser définitivement le passage. Non. Autant ne pas se priver d'ennemis, en attendant que sa cheffe ait fini.
La créature des abysses grogne, agacée. L'os de sa dernière victime s'est cassé. Un morceau se trouve coincé entre ses crocs. Elle tente de le dégager d'un coup de langue. Échec et second grognement. Sa queue se solidifie à nouveau pour trancher la tête d'une femme qui vient la déranger. Enfin, elle réussit. Son corps fait volte-face, prêt à intervenir si besoin. La vue de son élue triomphante apaise ses sens et conclut l'affrontement.
En croisant les yeux sombres, elle rit doucement. Le Maître arrive à leur hauteur. La fille de l'eau se faufile contre la guerrière ensanglantée et s'enroule fièrement autour d'elle. Ses moustaches effleurent son beau visage dans une caresse potentiellement chatouilleuse. Sous son air léger, Xion l'étudie. Aucune blessure. Elle achève le constat en léchant largement la joue de Lagertha, récoltant une partie du liquide vermeil. Sa fierté et sa joie débordent.
Puis, son regard se pose sur l'homme au sol. La déception affaisse ses épaules.
« Ce n'est pas lui. »
L'incompréhension gagne ses traits carapacés. Ses pupilles brillent d'une lueur innocente. Sa tête penche sur le côté afin de mieux observer l'individu. Ce visage ne lui rappelle rien. Peut-être que sa cheffe s'est acharnée seulement parce qu'il était le plus grand ennemi présent. Ses sens, reliés à ceux de la jeune femme, émettent un doute. La noirceur si profonde semble personnelle.
Elle l'interroge du regard mais reste silencieuse. Doivent-elles traiter tous leurs ennemis de cette façon désormais ? Ça lui est égal. Son rôle n'est pas de poser des questions, comprendre la ligne de conduite suffit. Et aujourd'hui, Xion est fière d'elle-même. Elle pense s'être comportée selon la volonté de son élue. Ah, mais peut-être qu'elle aurait dû tuer plus d'adversaires ? Les occasions se sont vite réduites, avec la présence du Maître !
Je me relève lentement, l'esprit aussi léger qu'embrumé. Je sens mon regard peser sur Xion qui arrive, suivit du Démon. Lourd d'une fierté silencieuse, accordant à mes mouvements un aspect quasi solennel. Pourtant je ne souris pas vraiment, sans doute à cause d'une sorte de modestie. C'était vraiment étrange, je me sentais emplis d'un nouveau sentiment à des lieux de ce que je pouvais ressentir par la passé. Je fixe un instant, lourdement et intensément, le Démon un peu plus loin.
Xion arrive jusqu'à moi et mon regard la suit et là, enfin, un léger sourire illumine mon visage à la vue de sa joie non dissimulée. Elle sautille, me tourne autour et me lèche généreusement la joue. Son comportement dénote terriblement avec le mien mais n'en réchauffe que plus mon cœur. Pourtant, l'incompréhension la gagne, tout comme moi à sa suite. Je fronce légèrement les sourcils et suis son regard jusqu'à ma proie au sol. Pas lui ? Je ne comprends pas tout de suite et puis, rapidement, des pensées s'enchainent. Elle voulait voir ses ailes, comme Sangtis pendant son épreuve ? Elle pensait que c'était lui peut-être ? Mon regard reste tombant sur celui qui allait prématurément subit ma vengeance.
❝ Il mérite aussi de voler. ❞
Peut-être lui faudrait-il des explications, mais pour le moment, je m'en tenais à ça. Finalement, l'environnement revenait doucement à mes oreilles par son allègement. Le fracas des armes cessait et la bataille touchait à sa fin. Instinctivement alors, mes yeux voguaient au delà de la muraille en bois qui nous séparaient du reste des troupes et bien vite, Amalrik fait son apparition lui aussi pour nous annoncer la conclusion de l'affrontement.
❝ La victoire est nôtre Lagertha. Nous avons fait des prisonniers. Des instructions ? ❞En arrivant, il avait fait un rapide tour d'horizon. De loin, je ne discernais pas ses réactions, mais c'était la première fois qu'il attendait un ordre de ma part et pour moi, sa démarche était loin d'être anodine. J'inspirais alors profondément en jetant un dernier regard à ma proie avant de revenir à Amalrik.
❝ Rassemble les prisonniers et fais venir Lothar, je vais avoir besoin de lui. Et d'une autre corde. ❞
Il jette, lui aussi, un regard à ma prochaine victime avant de se détourner pour exécuter mes ordres. Le ménage attendra, j'avais mieux à faire, d'autant qu'il n'allait pas tarder à se réveiller. Je balaye la zone du regard et m'arrête sur la butée à côté de la maison principale, là où trône un arbre. Ça fera très bien l'affaire. Mon attention revient vers le Démon pour poser mes yeux sur lui, intensément. Ma voix est sobre, tout comme mon attitude à son égard.
❝ Tu peux rejoindre tes hommes si besoin, mais je veux que tu sois là. Je te ferais appeler quand tout sera prêt. ❞
Ne prenant pas la teneur de mes propos, je passais complètement au dessus du fait qu'ils pouvaient eux aussi paraître directifs. J'étais sans doute un peu trop prise par l'engouement et la fierté d'une cheffe, mais peu m'importait à cet instant, l'intention était là. Si il devait les rejoindre, je ne l'empêcherais pas. Pour l'heure, il fallait que je me conditionne et depuis, mon regard s'était fermé à tout joyeuseté. Pourtant, ma main se posais sur l'encolure de Xion avec douceur, tout comme mes yeux.
❝ Reste avec moi. ❞
Là non plus je n'avais aucune intention de la contraindre, il m'arrivait simplement trop souvent d'oublier l'impact magique qu'avait notre lien. Ou j'espérais peut-être simplement qu'il ne s'agissait pas d'une demande de ma part, mais tout autant d'un désir pour elle.
Que le Démon s'éloigne ou non, de l'autre côté, tout le monde s'affairait. Lothar a récupérer une corde et à me rejoindre, les autres à rassembler les prisonniers au centre de la place principale. Étrangement, le clan reflétait mes propres ressentiments. Il n'y avait pas de démonstration de liesse chez eux non plus. Le temps des festivités viendrait plus tard, pour l'heure, nous avions davantage à faire à la mort et au sang qu'à l'engouement. Lothar ne tarde pas à nous rejoindre, une corde à la main, attendant sans doute mes instructions qui ne se font pas prier.
❝ Aide moi à lui enlever son plastron et à le mettre là bas. ❞
L'informais-je en désignant la butée et l'arbre. J'aurais pu demander à Xion, sa force aurait largement suffit, mais étrangement ou non, je ne voulais pas lui imposer de tâche aussi ingrate. Je voulais qu'elle soit spectatrice, qu'elle m'observe, qu'elle me regarde. Alors en compagnie de Lothar qui n'a pas non plus grand mal à soulever le poids mort, je l'aide à peine à le déshabiller et le mener là où je le souhaite. Suivant mes directives, il le place à genoux face à l'arbre pendant que je m'occupe d'y lier ses poignets, suffisamment en l'air pour le forcer à lever les bras au dessus des épaules. Presque poétique, comme une prière faite à Terra. Je l'entends grommeler alors qu'il semble reprendre peu à peu conscience. Une fois ses liens serrés avec force, je tapote énergiquement sa joue avant de me placer derrière lui.
❝ Allez on se réveille. ❞
Je sors d'abord ma dague pour sectionner le tissu qui le couvre encore avant de finir par le déchirer et me dévoiler son dos. Ah, le froid à l'air le fait émerger. Il commence même déjà à gigoter et à essayer de me trouver.
❝ Qu'est... Qu'est-ce que tu fous ?! ❞
Si le Démon avait quitté l'endroit, je demande à Lothar d'aller le chercher. D'un coup d’œil, je vérifie que Xion est bien installée pour observer avant de ranger ma dague pour empoigner ma hachette. Ma respiration est profonde et lente, mes doigts pianotent sur le bois de mon arme. Une envie, la même que la dernière fois, commence à emplir et réchauffer mes organes. Mes épaules se délassent presque langoureusement alors que je mordille mes lèvres. Le Démon est là, un rapide regard vers lui m'en assure. L'autre gigote toujours. Je me penche vers lui et susurre à son oreille des mots doux qui feront échos à ceux du passé.
❝ Ne crie pas. ❞
L'ironisme du moment était délectable, c'était les mêmes mots qu'il m'avait murmuré, à moitié allongé sur moi. Bien sûr, il allait crier, il le devait. Je voulais qu'il résonne dans toutes les plaines, qu'elles soient brumeuses ou glacées. Partout on entendrait les hurlements d'une pourriture châtiée. Tout comme ce qui allait suivre se faisait le reflet de la brume des abysses, je lève ma hache et la fait lourdement tomber dans son dos, lui arrachant un premier râle contenu. Son sang gicle déjà et perle sur mes joues. Ma lame creuse le long de sa colonne et fait surgir des cris. De moi, au contraire, commence à provenir de mes lèvres cette fameuse comptine inconsciente.
Je charcute son dos, de part en part, d'un côté et de l'autre. Sa chair s'ouvre à moi, me dévoile ses os à mesure que je creuse encore. Ses cris s'intensifient et finissent par emplir l'endroit de leur écho. De l'autre côté du mur, on les entends, mais surtout, ils résonnent harmonieusement avec mon âme. Plus que d'ouvrir sa peau, mes coups se font désormais plus forts pour briser les os de ses côtes, un a un, désolidarisés de sa colonne. Le monde semble n'être qu'une brume opaque et sombre autour de moi, je l'oublie le temps d'un instant, merveilleusement obnubilé par mes desseins. Je laisse tomber ma hache, teintant l'herbe de carmin et respire son sang à plein poumon, caresse sa chair à vif avant d'y plonger habilement la main. Avec dextérité et délicatesse, mes doigts se frayent un chemin jusqu'à attraper une côte. Je la saisis fermement avant de la lui arracher.
J'avale ma salive avec délectation, chargée d'une passion dévorante. Son cri résonne dans mes chairs et je réitère, avec chacun de ses os. Les craquements sont de petites décharges pour mon cœur, je les savoure tous avec envie. Bien que mes mouvements soient mesurés, l'orage sourd commence à se saisir de mes tripes. Il est ouvert à moi et je prends enfin le temps de m'écarter pour me délecter du spectacle. Un sourire carnassier orne mes lèvres et ma langue passe sur mes crocs. A nouveau, je m'abaisse à lui susurrer.
❝ T'aime ça, hein ? ❞
Incapable de me répondre, il bafouille ce qui semble être des suppliques. Face à la douleur et leur mort, ils ne sont tous que des insectes, des moins que rien faiblards et fragiles. Qu'il se rassure, j'ai bientôt fini. C'est déjà étonnant qu'il n'ai pas encore perdu connaissance, mais ça ne saurait tarder. Moi même un peu éprise, je pose la main gauche sur son épaule pour me soutenir. L'autre plonge à nouveau et attrape son poumon. Chaud et glissant, mon autre main vient finalement pour parfaire le tout et le faire glisser délicatement au dessus de son épaule. Ça y est, on ne l'entend plus. Pas de quoi m'arrêter, j'accomplis la même chose de l'autre côté et mon art enfin terminé, je fais un pas en arrière pour l'observer. Je sens des frissons me parcourir l'échine et mon souffle chaud trahir mon excitation.
Ma tête bascule en arrière, inspirant profondément, avant de soupirer les yeux clos. Je reste ainsi quelques secondes nécessaires à retrouver une once d'apaisement, voir de plénitude. Mes paupières s'ouvrent avec douceur et mon visage pivote sur le côté, offrant un mine satisfaite à mes spectateurs.
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Un glapissement approbateur résonne dans le silence du carnage. Très bien. Malgré sa curiosité, l'enfant des océans n'a pas besoin de plus. Cette réponse encourage clairement son rôle de fléau. L'excitation vibre dans son corps, jusqu'au bout de ses fines moustaches. Elles s'agitent vivement, en parfaite harmonie avec son corps longiligne.
Le grand poilu surgit, victorieux, et se plante devant leur cheffe. Cette fois, étrangement, il semble plus petit. Les paupières de la créature abyssale clignent frénétiquement, comme si sa vision captait ou cherchait certains détails. Il n'a pas l'air gravement blessé. Une petite léchouille ponctue la fin de sa question. Les poils roux se dressent de manière cocasse au passage de sa langue. Elle manque de recracher quelques fuyards. Le sérieux des deux interlocuteurs l'en empêche.
Le clan et leurs alliés se réorganisent. Xion s'assoit. L'adrénaline redescend doucement. Pas la joie. La fatigue apparaît brutalement. Haletante, langue pendante, elle observe les environs. S'assure de l'état des membres de sa famille. Puis cherche un point d'eau où s'abreuver. Les rivières sanglantes des affrontements se mêlent inévitablement à l'essence d'Aqua. Hormis le goût, ça l'indiffère.
Son regard lumineux embrasse les cadavres vermeil et boueux. Certains suintent encore. Le grand loup bleu renifle le fumet des vaincus en de profondes inspirations. Il ricane, se gausse des morts et salue sa propre gloire. Son regard azuré plonge fièrement dans le sien. Xion secoue la tête. Il n'est plus là. Nagah ? Un grondement fait vibrer tout son être. S'il pouvait témoigner de ce charnier, il n'aurait d'autre choix que de reconnaître sa force. Leur prochaine rencontre signerait la défaite de son soi-disant grand frère.
Ces brèves minutes loin de son élue la ramènent vite auprès d'elle.
❝ Reste avec moi. ❞
Un frisson parcoure son échine. Une évidence. Magique ou pas, elle l'ignore, les sensations s'entremêlent. Leur volonté aussi. La main de Lagertha dégage une douce chaleur. La renarde ronronne. Dès que son élue se remet en marche, elle trottine gaiement à sa suite.
Postée dans le dos du volatile, à quelques mètres de son bourreau, Xion se gorge du spectacle. Les lèvres bleu nuit semblent figées en un sourire carnassier. Le rituel soigneusement orchestré la maintient délicieusement en tension, et l'absorbe complètement. Chaque mouvement de la Skoggandr en chef perpétue l'envoûtement. Chaque craquement d'os pique son être d'excitation. La bave dégouline de sa gueule. Xion se lèche les babines avec appétit.
Les émotions noires pulsent et le rouge jaillit. Elle trépigne sur place. La comptine berce tendrement ses sens. Aujourd'hui, elle saisit avidement le plaisir éprouvée par son élue.
Mon corps fourmille d'une passion vibrante, comme après une intense nuit d'ivresse. Je délasse langoureusement ma nuque et un regard lascif se pose sur mon œuvre. D'un geste souple, j'essuie du pouce le sang qui avait perlé jusqu'à mes lèvres. D'un coup d’œil, je note que Xion est dans un état quasi similaire. Elle semble avoir faim et l'écho de mes propres aspirations étire délicatement un sourire sur mon visage. Lothar n'était pas loin lui non plus, mais passant au dessus de la potentielle surprise d'un tel spectacle, je lui ordonne d'amener les prisonniers jusqu'ici.
Se faisant, quelques minutes passent pendant lesquelles je respire pleinement les effluves de la chair chaude de cette pourriture qui avait finalement cédé à sa douleur. Le travail aurait pu être plus propre pour faire durer davantage son agonie, mais la délicatesse en des temps si sombres ne faisait pas parti de mes manières. Derrière moi, j'entends les pas des ennemis vaincus se rapprocher, escortés par mon clan et quelques hommes du Démon. Leur effroi perce la brume en voyant ce dont j'avais été capable à l'encontre de leur chef. Peut-être même que dans le cœur des miens, une appréhension aurait pu naître. Demeurant dos à eux, un sourire plus franc étire mes lèvres.
Je me retourne, lentement et leur fait face, alors qu'on les avaient évidemment délesté de leurs armes au préalable. Ils étaient une dizaine, voir une quinzaine tout au plus et je discerne la présence de quelques esclaves. Je m'occuperais de leur cas plus tard. Pour l'heure, j'avais bien l'intention d'imprimer dans tous leur esprit que me contrarier n'était pas une bonne idée. Les jaugeant avec un air impérieux, je reste sur la butée pour les dominer.
❝ Je suis Lagertha Skoggandr, fille d'Harald et Lagertha Skoggandr et aujourd'hui, je vous offre l'opportunité d'un choix. ❞
Ma voix portait loin, forte et dont l'impact faisait soit frémir, soit gronder. Le regard de chacun passait sur moi, Xion et notre cher volatile. Mes propres yeux brûlaient d'un éclat nouveau. Je sentais la toute puissance m'enivrer, le goût de l'invulnérabilité et celui d'être maîtresse de mon destin. Et du leur.
❝ A genou et servez moi. Ou mourrez. ❞
Les esclaves ne se font pas prier, ils n'ont de toutes manières pas grand intérêt à faire autrement, défendre ceux qui les asservissent n'avait aucun sens. Les guerriers eux, aucun ne se décident pour le moment, même si la scène derrière moi avait de quoi remettre en question leur fierté. L'un d'eux, plus téméraire que les autres, s'avancent d'un pas.
❝ Je préfère mourir que de te servir ! Mon allégeance va à mon clan !❞
Un sourire carnassier étire mes lèvres et intime une intention macabre.
❝ C'est tout à ton honneur et je respecte ton choix. ❞
Ses mots avaient inspirer plus de courage dans le cœur de quelques autres qui se montraient déjà plus audacieux. Je fixe celui qui serait le premier à succomber et l'invite à avancer d'un geste de la main, lui indiquant quand s'arrêter. Je lui demande alors son nom.
❝ Arvid, je te condamne à mort. ❞
D'un geste ample, je me tourne et tends la main vers Xion, l'invitant à se rapprocher de moi dans un sourire discret. Une fois à mes côtés, mes yeux tombent lourdement sur celui qui avait fait le choix de mourir. Peut-être que si il avait su comment, il se serait ravisé. Ma voix porte alors, s'adressant à Xion et pour que mon public m'entende.
❝ Détruit-le. ❞
Pleine d'orgueil, je dévore du regard la sentence du Fléau d'Aqua s'abattre sur sa victime et savoure la détresse qui empli l'atmosphère. J'entends leur appréhension et face à ce carnage, eux qui n'avaient sans doute jamais assisté à pareil spectacle, ils finissent tous par se raviser et ployer le genou à leur tour. Se faire dévorer vivant, voilà qui était un sort peu enviable et les cris de celui qui n'était plus qu'un morceau de viande, emplissent la brume épaisse autour de nous. Mon regard s'intensifie quand la mort l'emporte et j'observe maintenant avec délectation le paysage plaisant de l'asservissement.
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : yangngi - Deviant Art Date d'inscription : 22/08/2013 Messages : 752Double Compte : Sobki Liens vers la fiche : . Résumés des Rps Présentation de Sirk Boite aux lettres Pièce secrète Elément : Métier : Maître Assassin - Comte Akelar, dernier des Katar - Seigneur du village de Sirk - Co-propriétaire de la grande Arène de Lüh Invocation(s) : Ephylix, le Tigre en cavale ♥ [Terre] - Sarabi, la Lionne-mère des Demi-dieux ♥ [FEU] Inventaire : . Compétences offensives
Niveau 1 - [+1] à l'épée. Niveau 0 - [+0] à l'arc.
Compétences défensives
Niveau 1 - [+1] à l'esquive. Niveau 0 - [+0] à la parade au bouclier.
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : yangngi - Deviant Art Date d'inscription : 22/08/2013 Messages : 752Double Compte : Sobki Liens vers la fiche : . Résumés des Rps Présentation de Sirk Boite aux lettres Pièce secrète Elément : Métier : Maître Assassin - Comte Akelar, dernier des Katar - Seigneur du village de Sirk - Co-propriétaire de la grande Arène de Lüh Invocation(s) : Ephylix, le Tigre en cavale ♥ [Terre] - Sarabi, la Lionne-mère des Demi-dieux ♥ [FEU] Inventaire : . Compétences offensives
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Compétences défensives
Niveau 1 - [+1] à l'esquive. Niveau 0 - [+0] à la parade au bouclier.
TOME V - Chapitre 01 Partie III – La marche du Démon et de l'Insoumise.
L’admiration que mon regard posé sur Lagertha lors de son sanglant dernier coup ayant imposé la fin de la bataille, pétillait encore lorsque je fus invité à rejoindre une nouvelle cérémonie. Prenant un mur pour pilier, j’observais de loin. Ses hommes, ainsi que ses prisonniers, ne devaient voir que cette femme venue prendre ce qui désormais été sa demeure. Bien que la plaie encore saignante se faisait dérangeante, je souriai à la vue de cette femme. Elle n’était plus la prisonnière d’une Garde. Aujourd’hui elle était celle qui avait la victoire.
C’était là mes pensées, ô combien admiratives, jusqu’à ce que mon sourire ne se dissipe lentement à mesure que ses paroles se projetaient sur l’assemblée.Si mes hommes avaient mis la main sur le pommeau lorsqu’elle avait annoncé le choix qu’ils avaient, prêts à trancher celui qui opterait de rejoindre le Dieu Mort, un signe discret de la mienne les fit lâcher leur prise. Dans mon esprit, régnait un silence identique à celui qui rendit muet l’ensemble du village. Si pour eux il s’agissait de faire le bon choix, me concernant il était question d'interpréter correctement ce qu’elle venait de dire. Chose qui ne fut finalement pas utile, au vue de la suite.
Brave ou pris de folie, un opposant se dressa. Un instant j’eu l’espoir de voir ce qui allait être la parfaite preuve d’un enseignement compris, mais il n’en fut rien. Loin de régler cette affaire de ses propres mains comme elle venait de le faire peu de temps auparavant, la solution fut d’user de son Invocation. Lorsque cette dernière se jeta sur sa proie et que les cris furent étouffés par les craquements et les déchirures, mes yeux se fermaient lentement à mesure que mon visage se secouait d’un côté et de l’autre.
Lorsqu’ils s’ouvrirent de nouveau, ils n'aimaient pas ce qu’ils voyaient. Sa posture et l’ensemble de la scène ne laissaient aucun doute à l’interprétation. Elle dominait, et elle se délectait de cela. Sans dire un mot, je faisais venir l’un de ma garde. Dans son regard, on y voyait l’incertitude. Rien d’étonnant car tout comme moi, cela devait être la première fois où il assistait à un tel spectacle. Un homme dévoré vivant en guise de punition. Quoi qu’il puisse en être, nous en avions terminé avec notre tâche.
- Réunis les hommes. Qu’ils s’assurent que leurs captifs soient désarmés puis qu’ils se tiennent sur le départ. Nous en avons fini ici.
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Un tel degré d'excitation ne trouve aucun écho dans ce monde, depuis son arrivée. Il enivre complètement l'enfant d'Aqua. La nature de l'émotion, cette délectation particulièrement jouissive éprouvée par son élue, est unique. Xion ne l'a jamais ressentie auparavant. L'information se noie dans sa mémoire tronquée et l'ivresse de la situation.
Le puissant guerrier s'active, sur ordre de sa cheffe. C'est donc fini ? La créature abyssale étouffe un gémissement plaintif. Son corps se glisse affectueusement contre celui de Lagertha. Sous son bras, ses écailles glissent. La crête osseuse heurte sans trop de mal le plastron de cuir. L'autre bras, puis son dos contre lequel elle frotte son visage. Elle a gagné. Son élue est la plus forte des humains.
L'étreinte se relâche. Son attention revient au supplicié. Le bout de ses moustaches s'enroule autour de la nuque. Du cadavre. Elle n'a même pas remarqué quand la vie l'a quitté. Ses naseaux inspirent profondément, imitant inconsciemment son élue. La mort pue. Mais ça, la fraîcheur du sang, la chaleur fuyante, et le froid dévorant, fait frémir tout son être d'appréciation.
Tiens. Lagertha et Harald. Le nom de ses parents. La joie d'une information gagnée sans demander la comble. Quand la suite du spectacle se profile, Xion reprend position. Elle patiente, difficilement. Sa poitrine se gonfle de fierté devant la domination évidente de sa guerrière. Menteurs sont ceux qui la contestent. Et la mort se profile en une punition logique. Mais il y a plus amusant encore.
Surprise par la main tendue, la fille d'Aqua au corps sombre et lumineux s'avance, incertaine de son rôle. Un fléau. L'ordre l'arrache facilement à sa contemplation. L'impatience agite tous ses membres nerveusement. Elle a tellement hâte de jouer.
❝ Détruit-le. ❞
Son corps s'élance, comme piqué par l'injonction magique. La seconde d'après, sa gueule se referme sur la tête de l'ennemi. Il crie. Presque. Ce serait trop rapide, non ? Lagertha s'est amusée durant de longues minutes. La prise se relâche. Ses crocs se sont à peine enfoncés dans la chair. Marquée de petits trous, elle saigne légèrement.
Xion se lèche les babines pour évacuer tout liquide. Sa tête penche sur le côté, pensive. Détruire. Sa mâchoire se referme sur l'épaule la plus proche. Elle l'attire brutalement et le reste s'étale grossièrement au sol. Sa patte siège à présent entre les omoplates de l'homme, face contre terre. Il se débat. Elle ne le remarque pas.
Ses crocs claquent la jonction de son poignet droit. Sa force ne rivalise pas avec la plupart de ses congénères. Elle s'y reprend plusieurs fois. Les os craquent. Le sang gicle. Les tendons s'étirent. Enfin, elle sectionne le membre et le mâche. Il hurle. Elle ne le remarque pas.
Ensuite, un morceau de cuisse. Un bout d'épaule. Un pied. Le fessier. Un bras complet. Cinq minutes de mastication craquante s'ensuivent. Sa tâche achevée, Xion se tourne vers son élue, tout sourire, la queue battante.
Un mouvement au coin de son champ de vision attire son attention. Le Maître s'en va. Est-ce que c'est fini ?
Mon regard pétillait à chaque giclée, ma peau frissonnait à chaque craquement. Encore pleine d'une jouissance qui emplissait entièrement mon corps, je me délecte de l'atmosphère enivrant pour moi, pesant pour les autres. Leur sort était donc scellé, ils avaient préféré l'asservissement à une horrible mort. Un choix judicieux s'il en est.
Mon regard lascif glisse jusqu'à Lothar, ne remarquant pas la perplexité qui orne ses traits, trop bercée par ma propre satisfaction. D'un mouvement de tête directif, je lui indique de vider les lieux de ses spectateurs. Une fois fait, mes yeux coulent en direction de Xion, fière et glorieuse de la savoir à mes côtés. Un sourire sincère accueille son attention une fois tournée vers moi. Sans un mot, je marche dans sa direction jusqu'à la rejoindre.
J'ouvre les mains vers elle et les glisse tendrement sous sa tête, approchant mon front jusqu'à le poser délicatement sur le sien. Fermant les yeux, j'inspire et expire profondément, profitant de cet instant de béatitude.
❝ Tu a été magnifique. ❞
Lui soufflais-je doucement. Je ressentais en cette instant une réelle euphorie de l'avoir auprès de moi. Je l'avais toujours été, mais aujourd'hui j'étais particulièrement heureuse qu'elle m'ait choisi ce jour là, au temple d'Aqua. Je ne pouvais nier le subtil lien avec la puissance qui en émanait, mais pour elle, j'éprouvais tellement plus.
Profitant encore quelques instants de ce partage si précieux à mes yeux, je relâche lentement notre connexion, gardant vers elle un regard apaisé, tandis que l'une de mes mains reste sur sa joue, le temps d'une caresse.
❝ Tu m'es si précieuse. ❞
Rares étaient les moments où je me laissais aller à tant de sincérité. Mais mon cœur avait été porté si haut en extase, qu'il me semblait allégé de toutes les barrières qu'il s'était érigé.
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
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Son élue se rapproche. Xion accoure. Les mains de Lagertha glissent sous sa mâchoire. Sa fine peau vibre doucement, tel un ronronnement muet. Ses paupières voilent les pupilles lumineuses. Un frisson d'extase dresse ses écailles devant le compliment. Si la guerrière ne la tenait pas, elle aurait bondi dans tous les sens sans plus jamais s'arrêter. Sa poitrine se gonfle d'un long souffle brûlant. Relâché, il embrase son être d'une joie extraordinaire. Partagée.
« Merci de m'avoir appelée à tes côtés. Je suis fière de notre victoire. Et d'avoir pu aider. »
Les moustaches s'enroulent tendrement autour de sa cheffe. Peu importe le sang qui macule leur corps. Leur esprit embrasse cette bulle de quiétude. La queue de la renarde fouette vivement l'air. Elle est si heureuse. Elle ne s'est jamais autant amusée depuis sa libération. Même avec Hedda. Tout semble plein de vie. Grâce à ce rouge si vif.
Le sens des mots suivants lui échappe. Pas le sentiment qu'ils portent. Sa gueule se fend largement. Elle dévoile presque tous ses crocs tâchés. Un glapissement de bonheur résonne sur la plaine. Puis une grande léchouille cueille la joue droite, redevenue pâle.
« Je veux rester avec toi pour toujours. »
L'émotion déborde, se transforme en rire. Xion s'écarte. Trottine. Fléchit ses pattes. Bondit. Elle veut jouer. Encore.
« La prochaine fois, ce sera Lui ! »
Ses crocs claquent. Elle rit. Il lui tarde. L'adrénaline redescend quelque peu. La joie, nullement. La fille d'Aqua observe son élue. Elle pense lire son état. Et, lestée de certaines barrières, ose même demander confirmation.
La gaîté communicative de Xion étire mes lèvres davantage encore. L'observer ainsi, pleine de vie, réchauffe mon cœur en profondeur, allant même jusqu'à oublier l'épisode qui avait précédé. Bien que le sang qui maculait ses crocs n'y faisait pas défaut. Un bref moment, j'ai comme un sursaut de conscience, d'un tic de visage, mais il s'éloigne aussi vivement qu'il est apparu, sans crier gare.
Je roule légèrement les épaules pour accueillir l'étreinte de ses moustaches, celles-là même qui avait marqué ma peau de notre lien. Mon regard brun se pose sur l'avant bras en question, l'espace d'un instant avant de revenir à celui, pétillant, de Xion.
Un plus large sourire encore, lorsque j'entends son souhait, qui était également le mien. Pour rien au monde je ne la laisserais ou la renverrais. Elle était mienne et j'étais sienne. Mes yeux la scrute avec une liesse non dissimulée alors qu'elle bondit en tout sens. Et à nouveau, un sursaut de conscience. Plus douloureux que le précédent, plus prégnant aussi. Lui. Sangtis. Mes traits se ternissent sensiblement, sans en perdre totalement le sentiment commun.
Et finalement, sa question aussi innocente soit-elle, alourdi un peu plus mon cœur. Est-ce que je suis heureuse ? J'en étais bien incertaine. Mes lèvres s'entrouvrent légèrement, inspirant une fine couche d'air comme prête à répondre promptement. Mais je me ravise et retrouve un visage doux à l'encontre de ma fille d'Aqua. Je n'ai pas le cœur à lui mentir, mais je ne souhaite pas non plus ternir l'instant que nous partageons avec des états d'âme qui n'avait pas lieu d'être.
❝ Je n'me suis jamais senti aussi bien. ❞
C'était sincère, vraiment et un doux sourire accompagne mes mots. Pour ce qui est d'être heureuse, je crains que le mot soit trop fort, trop lointain et inatteignable. Mais à ainsi plonger mes yeux dans les siens, s'il n'y avait qu'elle et moi, alors peut-être que ce serait un objectif accessible.
❝ Et toi, comment tu te sens ? Est-ce que notre nouvelle maison te plais ? ❞
Un fin sourire s'étire, alors que d'un mouvement de tête je désigne l'endroit qui nous entoure, épaissi d'une brume qui se noircie d'heures en heures. Bientôt, le crépuscule cueillera l'horizon nébuleux. Il me semblait ressentir une certaine quiétude à être ici, comme s'il s'agissait d'une barrière contre le reste du monde, un couffin confortable. Ça me rappelait également son épreuve au temple, là où j'avais choisi de traverser la brume plutôt que la lumière. N'était-ce pas là les fils du destin qui se tissaient ?
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Alors ça y est ? Il n'y aura plus jamais d'instant où elle se sentirait seule ? Où son élue la mettra à l'écart ? Voilà le sens de ses propos si elle est aussi bien en sa compagnie. Peut-être. Noyée dans la joie, la renarde choisit y croit aveuglément. Elle ressent sa sincérité.
« Je me sens BIEN ! C'était très amusant, j'ai hâte qu'on recommence. »
La seconde interrogation la laisse perplexe. Ses paupières clignent. Les pupilles de lumière brute suivent le mouvement de tête. Elles embrassent la brume environnante. Une information lui fait défaut. Elle sait la détenir, mais ne la trouve pas. Comme si autre chose la dissimulait à son esprit. Peut-être l'opacité ténébreuse qu'elle a convoqué ? Que l'humidité naturelle des lieux abreuve, et que la nuit obscurcit. Sa queue bat plus lentement. Xion veut répondre pour ne pas décevoir Lagertha. Il lui faut un temps. Pour se rappeler du blanc.
« Oh ! Oui ! »
Ses pattes avant s'agitent de contentement. Offrir une maison au clan Skoggandr, la raison de l'attaque. Son museau s'immobilise. Son regard fixe le sol inconsciemment. Il ne s'agit pas de la vengeance. Elle ne sait plus. Les deux ? Quelle importance ? Nouveau jappement de joie. Elles ont gagné. Le clan va enfin pouvoir s'installer. Fini la fuite. « Oui ! C'est très bien. Très très bien. »
Puis elle réfléchit. Tous les lieux possèdent une appellation. Toute chose qui naît en reçoit généralement un. Un nom marque l'existence. Même issu d'une rivière de sang. Même pris à autrui. Son visage carapacé se dresse vers sa cheffe, plein de curiosité. « Est-ce qu'on va lui donner un nom ? »
L'adrénaline descend doucement. La vue de l'humaine ensanglantée alerte brusquement ses sens. « Tu es blessée ? Je peux te soigner. » Ses moustaches effleurent timidement la peau maculée, à la recherche de plaies.
Les atours juvéniles de Xion concernant ce qui venait d'être accomplis, dans la douleur, le sang et la tourmente, étire mon sourire largement. J'aime la voir ainsi, joyeuse dans le carnage, ravie dans la brutalité. Je me sens à l'aise à ses côtés, connectée par un ressenti qui n'appartient qu'à nous. Je ne pourrais évidement être aussi spectaculaire qu'elle, mais mes tripes tremblent, elles aussi, d'une vibration quasi enfantine.
Et la fierté point à l'horizon de nouveau. J'ai hâte, moi aussi, que l'on recommence. Le visage de Sangtis se dépeint dans mon esprit et à nouveau, l'adrénaline gronde. Je donnerais n'importe quoi pour qu'il soit ici, face à moi et que je lui assène le même sort. J'en rêverais plusieurs nuits.
La joie de mon Fléau éclipse cette nouvelle rage et réchauffe mon corps d'une toute autre douceur. Mes yeux se posent sur elle, tendrement. J'aimerais lui offrir le monde sur un plateau, qu'elle le dévore avidement devant mes yeux. Je voulais tout lui donner, tant elle m'apportait et dans des songes macabres, je me plonge lentement, le sourire aux lèvres.
Un nom ? Émergeant doucement de ma pénombre, mes traits se tiraillent de réflexion. Les yeux dans le vague brumeux, je réfléchis un instant. Mes agissements étaient dictés par la vengeance, en l'honneur des miens perdus au combat, mais surtout, pour eux. Ma famille. Les premiers à m'avoir donné une place sur ces terres. Je portais déjà le nom de Lagertha en son hommage, il est temps de le nommer, lui. Mes rétines glissent jusqu'à Xion, une lueur au fond des yeux.
❝ Harask ? ❞
Il s'agissait d'une simple contraction. Harald Skograndrr, mon père et ancien chef du clan. Je suis certaine que ce nom plaira à tous. En son honneur, nous avons repris notre place et en son honneur, nous baptiseront cet endroit. Prenant le temps de l'explication, ma voix porte avec fermeté et douceur.
❝ Harald Skoggandrr. Je voudrais que cette victoire lui soit dédiée. ❞
Un sourire franc étire mes lèvres avant qu'il ne se perde. Blessée ? Mon air se fronce et mes yeux tombent dans ma propre direction. Si j'étais gravement en danger, je le sentirais, mais maintenant que Xion me pose la question, je crois bien que ma peau a été mordue par endroits. Rien d'alarmant, peut-être un peu brûlant. Mon plastron avait laissé passer quelques estafilades qui marquent le cuir sur mes côtes droites et mon torse. Il faudrait le réparer lui aussi.
❝ Rien de grave, grâce à toi. ❞
Conclue-je en relevant les yeux vers elle, l'accueillant d'un doux sourire. Ces quelques échanges m'avaient tirés des profondeurs pour me ramener à des préoccupations plus pragmatiques. Mon regard balaye l'endroit, dans lequel nous étions seules.
❝ On devrait rejoindre les autres. Ils auront peut-être besoin de tes soins, eux. ❞
En parlant des autres, l'absence d'un en particulier se fait lourdement sentir. Le Démon n'était plus. Comme disparu dans la brume, sans même l'avoir noté. Mes tripes et mes traits se tordent d'une amertume désagréable. La démonstration de force dont nous avions fait preuve me semblait être un spectacle à son goût. En un sens, peut-être même que j'avais été si loin pour lui plaire. Pourtant, il n'est pas là pour me féliciter.
Me tournant vers Xion, je l'invite à me suivre d'une caresse sur sa joue avant d'entamer la courte route qui nous mènera jusqu'à la place centrale du village. Un pont de bois, à l'air libre et pendant au dessus des douves, séparait les deux zones. Au milieu de celui-ci, je m'arrête pour contempler l'horizon épais. A plein poumon, j'accueille la brume qui est à présent notre maison et reprends notre marche de plus belle.
Sur place, mes guerriers s'affairent à arracher leurs armes à nos esclaves et à leur frères morts, étendus sur le sol. Je note quelques têtes inconnues qui les accompagnent. Peut-être d'anciens asservis qui estiment adoucir leur sort en nous apportant leur soutien. La plupart se tourne vers nous à notre approche. Le terreur anime le regard de nos ennemis déchus et une sensation de toute puissance pulse dans mes veines. Optant pour une stricte neutralité à leur encontre, je me tourne finalement vers Xion et m'adresse à elle avec délicatesse.
❝ Vois si tu peux les aider. Je dois trouver le Démon. Je te reviens dès que j'ai finis. ❞
A nouveau, je glisse une main sous sa mâchoire et pose brièvement mon front sur le sien. Mes paroles cherchent à adoucir son cœur, comme le mien. L'idée de m'éloigner d'elle est douloureuse, mais j'escompte bien m'entretenir seul à seul avec le Démon.
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La tête de Xion penche sur le côté. Ce nom ne lui évoque rien. Peu importe. Elle soutient inconditionnellement le choix de son élue. L'explication donne une toute autre consistance à ce dernier. Elle acquiesce, emplie d'un profond respect.
« Nous sommes nés d'eux, nos parents. C'est important de ne pas l'oublier."
Sa question trouve une réponse partielle. La fierté gonfle à nouveau son poitrail. Incertaine quant à la volonté de Lagertha, elle patiente sagement. La suite arrive d'elle-même. Sa cheffe souhaite conserver sa magie pour le reste du clan. Protéger. La renarde s'engage d'un pas vif à la suite de l'humaine. Quand elle s'arrête à mi-chemin du pont, elle l'imite. Ses poumons se forgent de l'air brumeux. Oui, cet endroit lui plaît énormément.
Finalement, il est décidé qu'elles se séparent. Le Maître est prioritaire. Xion se sent honorée de la mission confiée. Une pointe de déception l'envahit. Elle ne veut pas être séparée de son élue. Mais elle comprend à force d'habitude. Elle a envie de s'accrocher. Il faut suivre les ordres. La magie la tire vers les Skoggandr affairés. Elle devrait déjà s'estimer heureuse que Lagertha ait passé du temps avec elle. Elle ne mérite sans doute pas plus, d'où son départ.
Pas grave. L'enfant d'Aqua possède une directive. C'est tout ce qu'il souhaite. Elle se dirige en trottinant vers les siens, et demande à chaque individu :
« Tu es blessé ? »
Ses moustaches s'agitent en tout sens pour trouver les plaies. Certains reculent, terrifiés, lorsqu'elle pointe son museau bleuté sur eux. Elle ne comprend pas. Ils font partie du clan maintenant. Pourquoi avoir peur ? Elle ne leur fera aucun mal. Son rôle est de les protéger. Xion n'insiste pas. Sa tâche accomplie, elle se couche non loin et observe. La fatigue tombe sur son corps frêle. Elle attend le retour de son élue.
Mon regard coule sur Xion qui s'éloigne et alors, je sens mes mâchoires se comprimer d'une amertume grandissante. Il valait sans doute mieux que je garde tout cela de côté, pour l'instant. J'en avais après tout fait la demande, pour qu'elle genre d'idiote je passerais de la rappeler à mes côtés ? Et puis, ce ressentiment se mêle à un autre, celui de la déception en repensant à l'absence du Démon à ma sortie triomphale. Les traits tirés, le bruns de mes yeux balayant la brume. Sa présence n'y est pas. Aussi, j'emboîte le pas et trouve l'un de ses hommes non loin, à qui je demande de m'indiquer sa position.
Il aurait trouvé la relative chaleur d'une des maisons vidées de leurs occupants. Sans plus de réflexion, je m'y dirige et trouve une porte fermée face à moi. L'ironie me chamboule l'estomac. Ma mémoire m'apporte les prémices de la bataille, dans le petit camp que nous avions investi avant ça. Lui qui abhorrait que je lui ferme la moindre porte, me voilà recluse derrière celle qui me barrait la route jusqu'à lui. De vagues souvenirs s'immiscent, ceux de la chaleur salvatrice qui m'avaient animé avant notre départ. Il me semblaient remonter à tellement loin tant mon être était emplis d'autres tourments si viscéraux.
Sans frapper à cette porte qui était davantage la mienne que la sienne, j'enclenche la poignée et l'ouvre sur un Démon assis et à moitié dévêtu, visiblement affairé à panser ses plaies. Dos à moi, la situation m'accable d'autant plus. Non content de se soustraire à la moindre félicitation, il m'accueille le dos tourné. Un fin grondement vrombit dans ma gorge et j'entre finalement d'un pas, sans penser à fermer la porte derrière moi.
❝ Est-ce que je dois appeler Xion pour te soigner ? ❞
Le timbre de ma voix trahit mes pensées. Sec et sévère, aucune chaleur ne s'en dégage. J'aurais préféré opter pour la neutralité, mais voilà, je n'y suis pas arrivé. Je demeure ainsi, à peine plus loin que l'encadrement de la porte qui encercle ma présence. A quelle part de lui aurait-je à faire maintenant ? Moi qui m'étais tant enivré à ses côtés, laissé aller dans son lit, jusqu'à même en être troublée ? Qui avais essuyé tant de remontrance, d'invalidation ? Qui avait espéré voir la fierté dans ses yeux, quelle part de moi verrait-il cette fois ?
Comme je l'avais étrangement ressentis, il n'en fait rien. Au contraire même de la reconnaissance, il exprime sa déception. Face à mes actes, à mes choix, à l'avenir que je me dessinais. Et cette fois-ci, s'en est trop pour moi. Son éternelle insatisfaction a fini par me fragiliser jusqu'à la moelle, tandis que mes poumons se gonflaient jusque là de le contenter. Il m'accable. Je m'étais hissé si haut, la chute est trop haute et je craque. Mon cœur froid de Nordienne reprends le dessus à son égard en une fraction de seconde. J'avais perdu tout espoir de le contenter et avec, la moindre envie d'essayer.
Je quittais donc la maison, lui sommant de quitter la village qui était mien dès qu'il en aurait l'occasion. Avec son départ, il emportera des tourments, mais laissera également des questionnements dans son sillage. A quel moment me suis-je perdu dans ses yeux pour ainsi le laisser juger de mon existence ? Je n'en étais pas certaine. Toujours est-il que la honte ressentis n'avait rien à voir avec ses attentes, mais bel et bien avec ce que j'aurais dû me devoir, à moi-même.