L'or du sable peint en dunes mouvantes les reliefs de la porte sise devant votre regard. Grande, carrée, de la pierre brute cercle le contour, un panneau d'ocre semble fait de vagues éternellement caressées par les vents du Désert, nulle poignée...
...Oh, fichtre! Ce n'est qu'une porte en sable, avance au travers et qu'on en parle plus!
Une légère brume vous entoure, mais point d'obscurité opaque là où vous êtes, la lumière se décline en un cercle. En son milieu, trois portails en pierres de coloris différents, flottent, presque imperceptiblement, dans les airs. Au fronton de chacun, sont gravés deux mots sur la pierre.
Au delà de cet espace éclairé, le noir absolu, fait d'un rien insaisissable, vous n'y trouverez que la mort... Au plaisir!
Trois choix semblent donc s'offrir devant vous, lequel allez-vous emprunter? Nul temps ne vous est compté, peut-être ferez-vous montre de curiosité, avant d'aller plus loin? Peut-être réaliserez-vous que, de certaines façons, il existe bien plus que seulement trois possibilités...
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Indications nécessaires & utiles:
₪ L'épreuve est ouverte à plusieurs candidats à la fois -si il y'en a plus d'un- (mais vous serez comme seul dès votre entrée) ₪ Je demanderais à chacun de bien vouloir poster son 1er message sous HIDE (même si une seule personne se présente ou que vous arrivez après plusieurs réponses) ₪ Si vous décidez de ne pas passer directement par l'un des portails, mais d'être curieux, d'avoir bien lu, de réaliser autre chose avant, etc. merci de ne pas aller plus loin que l'acte -le fait- posé (action, propos, etc.) : c'est à dire ne pas anticiper qu'il se passe ou non quelque chose, mais s'arrêter là. ₪ N'hésitez point à me MP ou venir en PV sur le Discord si vous avez des questions!
Un léger frisson parcourt tout mon derme. Une âme humaine vient de pénétrer mon domaine, la résonance des sables chatouille mon corps entier, tandis qu'une silhouette s'imprègne sur la matière de ma psyché. La porte à détouré une forme fine, petite, légère... Une ombre aux contours indistincts pour l'instant.
Peu de mouvements, des sons... Les ondes de la musique de son langage vibrent avec douceur. En cette place centrale où elle se tient, celles-ci se dispersent par vagues circulaires, telle l'onde d'une pierre tombée à l'eau.
La magie s'imprègne des mots et des sens qui siègent en l'esprit de la jeune femme. Réagissant aux échos des trois portails en présence, qui viennent d'être affleurés par ces vibrations humaines.
'Par le visible je ne vois plus rien' ... Le portail désigné voit sa gravure s'estomper et disparaître, ainsi que sa pierre devenir blanche et froide.
'Et du sensible ce n'est que néant' ... L'arche en question se désagrège dans un silence étrange, comme si le néant lui-même absorbait la moindre particule de son et de matière lui étant rattachée. Il disparaît alors simplement.
'Quant à l'invisible il n'est que semblant' ... L'arche de pierre d'un bleu tirant sur le violet vibre un instant. Puis se déplace dans l'espace et vient se positionner devant le portail à présent blanc et dépourvu d'inscription.
Devant, le semblant, ce qui est d'abord perçut en apparence lorsqu'on découvre pour là première fois. Derrière, ce que l'on ne voit plus ou pas... Une seule entrée, composée de deux nouveaux mondes créés par les paroles de l'être qui les observe sûrement.
Un timbre résonne dans l'atmosphère, partout et nulle part à la fois. La magie s'exprime.
"Il est encore envisageable de rebrousser chemin - Ou d'avancer à travers ce possible, composé par ta voix et tes mots."
[Si ton choix se porte vers le portail face à toi, voici ce qui s'offre alors à ton regard]
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Un long défilé entre deux roches, hautes, mais la balafre qui s'ouvre au dessus de ta tête laisse un beau ciel bleu aux nuages colorés apparaître. Au bout de ce défilé, une petite silhouette se dessine, si tu approches, tu seras interpellée par l'étrange être que voilà.
Les visages disparates te font un grand sourire, avant d'entamer une devinette, tout deux parlant ensemble :
"Un est à toi Deux sont à nous Mais sans remous Nous ne sommes trois
Le pouvoir des mots, Erin le connaissait bien. Quelques bons mots placés, un verbe choisi pouvait parfois aussi bien attirer l'attention que le plus doux des baisers. De même, elle appréciait certains de ces codes avec lesquels elle jouait si souvent : maintenant qu'elle était seule dans un tel monde, c'était finalement ce que le Comte lui avait appris qui lui servait à survivre dans cette terrible solitude. C'était assez ironique quand elle y pensait, mais une ironie mordante qu'elle appréciait : lui et ses chers mots étaient tombés pour tous les maux qu'ils avaient causé, et elle arrivait à survivre et à grimper grâce à cet même chose, utilisée avec bien plus de cœur.
Mais là, de voir ses mots faire réagir ces portes, illusions ou non, était une chose qui lui arracha un frisson. Pas un seul instant, elle ne pouvait vraiment oublier que ces invocations, ces demi-dieux, avaient des pouvoirs parfois destructeurs. Et si ces épreuves ne montraient pas vraiment ce qu'elle pourrait y gagner, elles lui indiquaient au moins une certaine psyché du prisonnier sans âge. Elle sourit, pouffant doucement pour elle-même ; au moins, cette bestiole-là ne semblait pas être un monstre avide de sang et de destruction, et cela lui allait très bien.
Pour le moment.
Alors elle observa les portes changer de formes, puis se déplacer, manquant de peu la véritable interprétation et signification de son dernier vers sur l'invisible, mais elle lui accordait ce petit échec. En un sens, c'était même rassurant de les savoir capables d'erreurs.
- Ni d'esprit ni de corps ocieuse, Je ne vais déjà reculer Devant cette entrée lumineuse, Ainsi, je m'en vais avancer.
Ne vous en déplaise.
Et sur ces mots et cette pointe de défi, peut-être qui cassait son rythme facile, elle se mut à nouveau, ses pieds s'enfonçant un peu dans le sable, alors que les petites paillettes de métal sonnait à chacun de ses gestes, à leur cadence choisie et maîtrisée. Oh, elle ne faisait pas la fière pour autant, et Erin retint sa respiration, comme si cela servait à quelque chose, en passant le portail et ferma les yeux quand sa tête dépassa cette étrange ouverture.
Le spectacle n'en fut que plus surprenant, alors qu'elle observa ce nouveau paysage dépaysant. Elle avait beau le savoir, intimement, que tout n'était sûrement qu'illusion dans un tel lieu, ça ne changeait pas son impression, au fond de ce maigre canyon, et elle s'avança jusqu'à l'étrange être en face d'elle, laissant au rythme de ses bijoux lui apaiser l'esprit par le même temps. Face à la devinette posée, elle sourit légèrement.
- Un n'est pas forcément égal à un, répondit-elle avec sa voix toujours douce et claire. Pourriez-vous me parler de votre maître Si j'ai pu voir créations et lettres Tout n'est que détourné, rien n'est commun.
C'était une chose qui lui tenait au moins à cœur. Si la jeune femme comprenait que le but de ces épreuves changeantes était de l'évaluer, elle ne pouvait voir vraiment ce qu'en retirait la créature inconnue, maîtresse de ces lieux. Et de même, elle pensait sincèrement que cette évaluation devait éventuellement se faire dans les deux sens. Mais cela, elle n'allait certainement pas le formuler à haute voix, préférant ne pas risquer un courroux d’ego qui pourrait lui être fatal.
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Huaban Date d'inscription : 27/03/2018 Messages : 510Double Compte : Saen ₪ Rymaïn ₪ Braith ₪ Eira Liens vers la fiche : ₪Veilleur des Lumières & Faiseur de Mirages ₪Sillages Temporels Elément : Invocateur : Qilin Lù ♡ Inventaire : EMBERLIN990 Ŧ
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▼ Tenue civile ▼
Tandis que l'humaine s'avance au travers d'un portail interprètatif, l'entrée de celui-ci disparaît derrière lorsqu'elle arrive dans la faille.
La rencontre avec le petit être aux deux visages portent des fruits étranges. Une réponse et une demande. La réponse enclenche la magie du temple. Un des visages s'exprime joyeusement et ravi.
"Oh, oh ! Relativisation d'une donnée énoncée ! Pensée latérale ! Ça c'est pour moi !"
L'autre visage se renfrogne en silence, l'air bougon, dans un premier temps, tandis que la demande enclenche autre chose, ailleurs, en dehors de l'espace et du temps de l'épreuve.
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Cette sensation glissant le long de mon échine dans un frisson... Encore ! "Héhéhé... J'aime qu'on dévie la magie du temple." J'aime surtout enquiquiner mon monde, en fait, mais ! Là n'est pas encore le propos... "Patience, petite humaine, patience."
Nul écho de ce monologue ne peut atteindre les oreilles de celui qui est dans l'épreuve. Amko'Unn est en mesure de contrôler sa présence comme son absence. La jeune femme, par contre, ouvre sans le savoir des brèches dans la magie du temple, qui peuvent parvenir jusqu'au semi-divin. Mais! Le mécanisme magique demeure prégnant.
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"Malheureusement, ta réponse donnée, le temps nous est compté. Observe bien, il est en tout li..."
Soudain, le visage se fige, interrompu dans son propos, devenant statue inanimée. Ce n'est pas à lui de parler, la réponse proposée l'a exclu des événements. Son voisin renchérit le ton excité.
"Or donc ! Qui dit nouvelle donnée, dit nouvelle équation, hahaha !"
A ces mots, l'être disparaît simplement dans une fumée épaisse, qui semble aspirée par un trou d'air devant tes pieds. Le sol s’élargit, un cercle s'y découpe et dans son mouvement rotatif, crée une spirale d'escaliers qui s'enfonce dans les profondeurs.
Deux chemins s'offrent ainsi à toi, le bout du ravin, lumineux et verdoyant, ou ses entrailles, sombres et incertaines.
° Si tu descends, libre à toi de décrire ce que tu verras, croiseras, entendras,... Tout en ces ténèbres t'appartient et la durée de ta marche n'a plus aucun sens. Saches seulement que si tes pas s'arrêtent d'émettre un écho, l'écho apparaîtra, il te faudra alors attendre et voir ce qui se passera. Si tu continues sans t'arrêter, quelque chose d'autre interviendra... Ou non.
° Si tu avances dans la plaine, tu pourras la visiter, et constateras la présence non loin de trois haute formes, encore indéfinissables. En te rapprochant, une petite colline se dévoile sous les formes, qui se précisent. Libre à toi d'emprunter le chemin de pierre qui y mènent rapidement. Sur la colline, une scène étrange à lieu, un homme qui semble dépité est assis en tailleur sur un petit autel, situé au milieu du demi-cercle formé par les épées. Ses yeux sont clos.
Elle n'arrivait pas à saisir la logique qui agitait ces êtres siamois, ou peut-être étaient-ce ces mots qu'elle n'arrivait pas à comprendre. Qu'était une pensée latérale ? Qu'était une relativisation d'une donnée ? Elle ne savait pas. Ni même pourquoi l'un semblait content tandis que l'autre grognait tout bas. Mais... peut-être n'était-ce pas si important pour l'heure. Comme on lui avait déjà dit, aucune épreuve ne ressemble à une autre, et à ce moment, il lui sembla bien comprendre pourquoi : ces épreuves n'étaient pas faites par des humains.
Et plus le temps avançait dans cette épreuve, plus elle s'en rendait compte clairement. Elle n'était pas dans un milieu sur lequel elle avait la moindre connaissance, et chacun de ses sens lui indiquait la même chose, tout cela la dépassait. Pendant un instant, Erin ne sut pas vraiment que faire, hésitant entre l'idée de s'abandonner à cette épreuve qui lui arrachait parfois des frissons de terreur, et partir sans se retourner. Mais elle était venu pour cela, pour gagner une sorte d'indépendance, une sorte de puissance qu'elle ne se permettait pas d'avoir autrement, ou qu'elle ne pouvait simplement pas atteindre sinon.
Et tandis que la jeune artiste observait la petite créature qui avait reprit parole, celle-ci se figea, faisant se froncer le nez d'Erin. Avait-elle cassé quelque chose ? Avant qu'elle ne puisse prononcer la moindre parole, l'autre reprit parole, qui disparu aussitôt.
Un soupir.
Il est en tout li... En tout lieu ? Ça elle s'en doutait, être observée d'une manière détournée ou non. Mais... L'habitude de ces êtres inconstants à ne pas être plus clair faisait peser un peu plus de poids sur ses nerfs déjà bien tendus. Et la scène changea à nouveau, s’agrandissant pour sembler salle, avec cet étrange trou en son centre, sombre, un escalier qui courait le long de ses côtés, pour s'enfoncer plus profondément.
Et pourtant, entre ce chemin sombre et inconnu, et celui, en face, clair et verdoyant, c'est bien le premier que la courageuse humaine choisit. Ses mains agrippant le devant de sa jupe à volants pour la remonter un peu, elle commença cette descente, attentionnée. A chacun de ses pas sur cette roche dure, loin du sable de la surface, résonnaient plus clairement ses bijoux, s'entrechoquant dans une musique et un rythme préparé. Ainsi, la jeune femme n'était plus simplement seule, avec elle descendait son savoir, ces sons qui résonnaient en écho, pendant que les marches s'enchaînaient, les une après les autres.
Quand elle émit l'inquiétude et le souhait d'avoir un peu de lumière, ce fut d'ailleurs les bijoux qui ornaient aussi bien son corps que ses vêtements, qui en émirent, brillant alors d'une lueur ambrée, douce.
Puis enfin, les marches arrivèrent à leur fin, dans une salle qu'elle estimait ronde, sans éclat autre qu'elle-même. Face à l'inconnu, face à l'invisible, elle reprit alors parole.
- Quoi que mes mots semblent avoir une importance Je crains que mes souhaits, ici, n'aient pas grand sens Alors, humble et humaine, fragile et mortelle Je m'en remets à vous, être surnaturel.
Éclaire moi. Montre tes pensées, montre toi.
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▼ Tenue civile ▼
Échos... Rythmes, musiques, lumières dansantes... Si peu de 'trop' et trop plein de 'si'. L'escalier qui s'enfonce dans l'obscurité se voit baigné de lumière, l'ombre filante et délicate, qui teinte des bruits de parures ces marches de pierres pose enfin un pied à son extrême.
Mais avant que le plus petit tintement ne s'évanouisse complètement, dans l'obscurité de la salle indéfinie, sa voix résonne. Une demande, encore... Une forme d'insistance, peut-être ? Pourquoi montrer lorsqu'il y a tant à voir ? C'est alors l'écho de cette demande qui s'immisce dans les flux magiques du temple.
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Mortelle, humaine, fragile... Sens, souhaits, importance, sembler... Il y aurait bien trop pour débattre du fond et de la forme là... ... ...
Ce que je pense ? Me montrer ? "Ahaha, et puis quoi encore ?" Allongé sur le dos, j'roule de moitié sur le côté. -SBRAAAF- 'Tin... J'avais oublié que j'étais sur ce truc ! Mon corps se redresse, un peu de contenance voyons, la dame veut nous voir ! Mouai, faudrait pas abuser non plus.
Le mur sombre devant moi me fait de l'oeil un instant, avant que je n'y envoie littéralement mon poing. La puissance de l'impact morcelle la pierre qui éclate sous l'onde de choc accompagnant le geste.
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La salle devant toi, jeune humaine, s'est recouverte entre-temps d'une petite couche de sable clair. Celui-ci illumine d'une douce pâleur le lieu, qui semble à ciel ouvert, bien que fermé. Un mur entièrement circulaire se distingue enfin, haut de quatre mètres. Le fond se trouve à guère plus de dix mètres devant toi. Un fond qui, en un point central, se disloque brutalement dans un bruit fracassant, comme si quelque chose venait de le percuter de l'autre côté. Il éclate, et un large trou se dessine, laissant entrevoir une silhouette qui le traverse, avant de s'avancer vers toi.
La guerrière aux cheveux blancs comme le nacre s'approche d'un pas mesuré, dégageant quelque chose de purement bienveillant. La magie ambiante ne te permettra pas de te dérober à elle si tu tentes de le faire... Mais tu peux aussi simplement l'attendre, sans désir d'esquive ou de recul, et voir.
Voir qu'elle s'arrête à quelques centimètres de ton visage. Un peu plus grande, elle lève une main qu'elle pose délicatement sous ton menton, un sourire s'esquisse sur ses lèvres lorsqu'elle plonge ses yeux d'un gris acier dans les tiens. Sa voix s'élève sans qu'on puisse deviner à qui elle s'adresse réellement.
"Voilà ce qui doit probablement fragiliser la magie de l'épreuve... Quelle superbe couleur que celle de ces émeraudes."
La différence demeure là, tout être étant porteur de singularité, mais elle reste si infime, ici... l'écho n'est peut-être pas celui qu'on croit. Elle retire sa main, sentant une présence dans son esprit qui l'interdit soudain de parler davantage à ce propos. "Silence!". La guerrière hoche la tête avec une étrange lassitude, avant de poursuivre sur un nouveau chemin.
"Que cherches-tu en ces lieux? Que crois-tu y percevoir ? Et pourquoi tant d'impatience?"
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"Et gnagnagna"... Je t'en ficherais moi des 'superbes couleurs', stupide extension magique de moi-même! Savent pas faire leur boulot ? Moi qui voulais quelque chose de... Structuré pour une fois, serait-ce trop demander ? J'ai l'esprit sans doute trop anarchique pour construire une idée qui lui est incohérente.
Chuis pas prêt de me montrer t'façons. Je suis être de lumière et d'immanence, le faiseurs de mirages, mes réalités m'appartiennent dans leur consistance semblant illusoire. J'ai pas envie de faire des efforts pour le moment. "Grmmf."
Nouvelle sensation grisante, mon pelage se hérisse doucement, parcouru par l'onde légère d'un nouveau passage... L’inscription psychique se fait au creux de ma propre chair. La silhouette semble animée par un tout autre tempérament, mais tout cela demeure encore flou...
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Les doigts de la jeune femme glissent, presqu'imperceptiblement sur les pierres dressées devant elle. Un léger mouvement s'amorce, très lentement. Si bien qu'elle s'est déjà détournée vers l'obscurité lorsque les trois arches de pierres s'animent, sous l'impulsion d'un frôlement humain. La pierre semble beaucoup plus légère qu'on pourrait le croire, et une valse sans sens particulier se dessine alors au centre de la pièce.
Un rien pour les faire bouger, un rien pour les déplacer, un choix qui peut s'avérer autre que celui de la magie dans un premier temps. Ses propos résonnent, toujours tournée vers l'obscurité, le Temple l'appelle à reporter son attention là où elle ne l'a pas laissé suffisamment longtemps. Le noir devant elle se déroule, comme des tentacules obombrées, qui sans la toucher, pousse l'humaine à se retourner grâce à une force invisible.
Ainsi, elle puis observer la nonchalance des déplacements aléatoires des trois arches de pierres. La magie du temple, comme un écho, offre une phrase à ses mots prononcés plus tôt.
"La question se pose, parce que la réponse est déjà inscrite en nous... Accessible, ou non."
Libre à l'humaine d'interpréter ces mots, et ce spectacle, ainsi que d'agir à sa guise et à ses sens, surtout... l'instinct, la curiosité, ... qu'importe, du moment que le choix et l'acte sont singuliers.
Quand elle fut détournée des ténèbres, Qilin s'aperçut que l'intérieur de la cellule s'était mué en réponse à ses questions. Et comme pour ancrer cette nouvelle réalité, un écho résonna entre les murs. Les paupières légèrement plissées, elle observa le ballet des portails un moment, tentant de déterminer si leur valse avait un sens. Elle pouvait toujours sentir la caresse des ombres effleurer son dos. Était-ce également une illusion ? Quoiqu'il en soit, elle lui plaisait.
La jeune femme finit toutefois par se détacher, attirée par les blocs et couleurs mouvants. Ce fin sourire n'avait pas daigné quitter ses lèvres. Elle s'avança lentement, se décalant d'un pas vif lorsque les portails croisaient sa route. Un entraînement dans l'enceinte de la Garde Dorée, ou une danse exécutée avec autant de précision et de finesse devant une foule de nobles savamment vêtus. La similarité était frappante. Peut-être que cette fois se teintait d'un brin d'amusement. Un lieu sans témoin humain, imbibé de magie et de mystères, l'effet sur sa psyché était remarquable. Son objectif ne s'était pas volatilisé, loin de là. Sa rigueur bridait encore ses muscles, fermait toujours son visage, si ce n'était cette esquisse de sourire respirant la satisfaction. Elle profitait.
Le Temple lui offrait-il l'opportunité qu'elle avait demandé ? Difficile d'y croire, tant les choses au-dehors s'enroulaient dans du faux-semblant. Difficile d'y croire, tant les demi-dieux aspiraient à dévorer la moindre once de pouvoir qui leur était donnée en ces lieux. Cet enfant avait-il le choix au même titre qu'elle ? Quelle cruelle ironie si ce n'était pas le cas. Elle continua à sourire et posa une main sur la pierre. La matière s'arrêta à son contact. Elle la libéra et l'autre repartit. Le sourire avait disparu, remplacé par la concentration.
Qilin laissa pourtant parler ses envies, et non ses pensées. Elle ne les connaissait que trop bien pour avoir besoin de leur accorder réflexion. Sa curiosité modula les pierres selon sa volonté naissante. Elle aligna les portails l'un derrière l'autre. Leur consistance était trompeuse, puisqu'elle y parvint sans véritable effort. Son oeuvre accomplie, elle se tint devant, observant la couleur qui résultait de cette combinaison. Le blanc. Quelque chose s'agita au plus profond d'elle-même.
Là-bas, jamais elle ne songerait à détruire ce qu'elle construisait. Ici cependant, reposait peut-être sa seule occasion. Cet instinct de domination la saisit subitement. D'une simple pichenette, elle souhaita que la pierre s'effondre. Mais la laisserait-on agir ainsi ? C'était un choix, n'est-ce pas ?
Son attention reportée sur la valse sans mesure, la jeune guerrière observe. Ses pas se mêlent alors aux mouvements indéterminés des arches de pierre, légers et méthodiques à la fois, subtil mélange d'un vécu qui lui est propre. Un sourire s'esquisse sur son visage, indéfinissable...
Finalement, le sable soulevé par ses bottes retombe lentement, tandis qu'elle s'aventure de nouveau à toucher la pierre colorée. Au fur et a mesure d'une pensée à priori instinctive, semblant échapper à une logique trop concrète, privilégiant l'abstraction du ressenti, elle dispose à son gré les trois portails qui se laissent portés par ses mouvements.
Ce que l'on ne voit pas serait prime perception... ? Intéressant. A moins que l'invisible soit la plus judicieuse option pour dissimuler le sensible... Un non sens... très sensé...
Dévoiler et ressentir pour enfin voir ? Mais qu'est-ce qui se donne à voir ?
Consistance mentale... La magie donne à voir ce qu'elle perçoit de ce qu'elle ne puis percevoir.
Le premier arche vibre et semble grandir, le second vient se loger parfaitement à l'intérieur, quant au dernier, il se réduit légèrement, assez pour qu'un humain y passe encore... Heureusement, car il vient sous les deux premiers portails, et se met à y tournoyer lentement. Son inscription s'est effacée pour laisser place au mot "RELIÉS" sur une première face, et au mot "DÉLIÉS" sur la seconde.
Deux voie s'offrent alors -chacune ayant conservé cette blancheur lumineuse et immaculée- chaque fois que se présente l'ouverture de l'une ou l'autre face...
"Il est encore possible de faire marche arrière, si tu ne désires pas aller plus en avant."
Que feras-tu, petite humaine ? Montre-toi, montre-moi.
Il aurait pu y avoir du doute, à l'envol de ce soupçon de destruction. Du regret, même. Mais ces deux états ne s'accordaient pas avec la mentalité de Qilin. Elle questionnait pour arriver à une conclusion qui ne laissait nulle place à l'hésitation, ni la dualité. Sinon, elle théorisait sur des choses abstraites. Elle assumait ses choix, ses actions, puisqu'ils suivaient toujours son objectif, sa nature.
L'invisible. Le sensible. Le visible. Le deuxième s'imbriqua dans le premier. Elle se redressa, le menton levé, observant avec une curiosité dissimulée les rouages de la magie. Le troisième suivit le mouvement. Les deux autres portails s'altérèrent pour correspondre au sensible, posé en juste milieu, à l'instar de ses propres choix.
La jeune femme admira le portail uni, et en fit à nouveau le tour pour découvrir cette fois une différence. Deux inscriptions servaient d'initiation à l'inconnu qui s'y trouvait. Deux faces. Un choix ? Elle ne poussa pas le vice.
Le premier qui lui vint fut « Reliés », parce que c'est celui qui prenait le plus de place dans sa vie. Elle aspirait à créer des liens, et non les défaire. Mais elle s'interrogea tout de même sur son opposé. Et lorsqu'elle comprit que toutes ses questions cherchaient justement à le « relier » au premier, elle se planta devant cette face qui n'avait pas quitté son esprit, même quand elle ne la voyait plus.
« Faire marche arrière ? Ce n'est pas une option. »
Elle murmura en réponse au second écho, non parce qu'elle ne voulait pas être entendue, mais parce qu'il n'y avait pas de destinataire précis.
Reliés ... ... ... Le portail s'évapore lentement derrière ton passage, tandis qu'une atmosphère plus sombre et rougeoyante t'accueille, jeune guerrière. Tu te vois plongée au cœur d'une grotte aux allures volcaniques. Tel un couloir de braise qui s'offre, bercé par la lueur d'une lave qui semble s'écouler en son centre, plus en avant. L'emprunter est ta seule option.
Encore quelques pas dans ce lieu aux coloris ardents, mais pourtant à la température agréable, te mèneront au devant d'un panneau, fiché dans le sol, à ta gauche. Une bourse de cuir vide se trouve accrochée à l'un des coins supérieurs.
Instructions du Panneau :
Après ta lecture, une brume dorée mêlée de blanc se déroulera au dessus de tes yeux, au sein de laquelle flotte une multitude de bulles aux reflets jusqu'alors d'un même mélange de bleu nuit scintillant.
Le portail une fois traversé disparût purement et simplement. Le regard de l'épéiste s'attarda un instant sur ce fait, impassible, et haussa légèrement les sourcils. Elle avait été prévenue, et il semblait que cette cage donnait une attention particulière aux mots. Machinalement, sa main revint prendre sa place, trônant sur le pommeau de son arme familiale, tandis qu'elle découvrait les environs.
Qilin s'avança, guidée par la méfiance. Son pas était lent et maîtrisé, pour laisser le temps à son esprit d'étudier chaque cavité, d'anticiper toute menace potentielle. La chaleur néanmoins la berçait, charmait ses sens pour l'inviter à l'aisance. Nulle autre option était permise, cette fois. Le jeu avait changé, et elle devait s'adapter.
Les reflets chatoyants de la grotte dansaient sur son armure dorée et ses habits aux teintes cramoisies. Elle se fondait dans le décor à merveille. Un peu trop peut-être ? À quel point cet endroit s'accordait à sa personne ? Était-ce de l'arrogance ou de la vérité qui habillait cette réflexion ?
La guerrière arriva bientôt au niveau d'un panneau. Avant de s'attarder sur les inscriptions sombres qui l'avaient creusées, un objet suspendu à l'un des coins attira son attention. Une bourse, en cuir, vraisemblablement. Elle lut. Et la brume apparut, tel un courant indicible regorgeant de bulles scintillantes. Des choix, moins obscurs que les précédents, mais tout aussi mystérieux. Si elle n'avait pas vraiment envie de donner des bouts de sa personne ainsi, elle pouvait difficilement ignorer ces consignes. Qui sait ce qui l'attendait plus loin ? Pour cette raison, elle ne se priverait d'aucune bulle, même si la tentation de dévier sans briser la tenait.
Les trois premières lui vinrent instinctivement. Après tout, si elle devait montrer qui elle était, elle était le centre de cette définition. Qilin approcha calmement ses doigts fins de l'une des bulles. À peine effleurée, celle-ci se remplit d'une brume rouge vif, puis se réduit. Elle la saisit et la serra un instant dans sa main avant de la ranger dans le contenant dédié. Quelle étrange sensation.
« Est-ce que tu regardes, enfant divin ? »
La suivante représenterait un animal, mais lequel ? Ce choix était bien plus lourd que les autres. Finalement, lorsqu'elle toucha le composant vide, un dragon aux écailles blanches et dorées y apparut. Son visage se durcit, comme si ses trais réagissaient à une mauvaise surprise. La matière normalement sans consistance prit à nouveau forme entre ses doigts. La deuxième perle alla retrouver sa paire.
« Le moindre de mes gestes, la plus infime de mes décisions ? »
Elle attrapa ensuite un mot, et les lettres s'articulèrent pour former "Pouvoir". Un terme qui, même défait de toutes ses ambitions, restait capable de beaucoup. Et ils furent trois dans son petit sac.
« Est-ce que ça te plaît, d'avoir cette vision que les autres n'ont pas ? »
Cette épreuve ne lui apparaissait déjà plus comme une finalité en soi. Elle savait la divinité quelque part, pour l'instant inaccessible. Les autres données demeuraient dans l'ombre. Elle irait les y chercher s'il le fallait. Cet enfant était son but. Elle devait l'atteindre. Alors elle saisit la question, se demandant "Où ?", sans désirer une réponse immédiate.
« Tu penses vraiment avoir le choix ? »
Et curieusement, la bulle vide fut se dernière addition.
J'observe le plateau carré posé sous mon regard d'argent, où sont disposés cinq écrins, recevant chacun une sphère d'une taille un poil plus petite que celle de mon poing. Cinq sphères vides, transparentes quasiment. L'une d'entre elles vibre alors, puis éclate doucement, avant de laisser échapper un parfum d'encens à l'arôme puissant. Une question me parvient alors... "Mm? Non petite humaine, je ne te vois guère, pas plus que tu ne puis me voir ou m'entendre, moi-même j'ignore où je suis... héhéhé."
"Je ne peux te voir, car je ne le souhaite point, simplement. Mais contrairement à toi, je ressens, le moindre de tes faits et gestes, au plus profond de ma chair. Cela m'importe plus, le ressenti est primal, je ne veux poser un regard qui accorderait un sens trop fermé, j'ai besoin d'éprouver... n'est-ce pas notre but, en cet instant?"
Une seconde sphère se brise, l'arôme est à la fois majestueux et trouble... Comme indéfini. "Tes questions continuent, j'aime tes mots choisi... C'est intéressant de se poser des questions parfois. Tu n'as peut-être même pas besoin que j'y réponde, surtout s'il s'avère que c'est ta réponse que tu cherches."
Troisième bris de verre... Un réel foisonnement de fragrances s'en dégage, il y a tant à percevoir ici, de natures et de formes, d'idées et de sens, ... multiple, riche, ambigu... Intéressant. Nouvelle question... "Si j'la voyais, est-ce que ça me plairait? J'en sais rien, mais au moins, maintenant, je sais que peu sont les êtres qui accèdent à ce que tu donnes ici. Peu, ou nuls, peut-être."
La sphère qui éclate ensuite libère une effluve empreinte de souhait et de volonté... A mes sens, du moins. Interprétations, quand tu nous tiens, bientôt... bientôt. "Si j'ai le choix? J'ai toujours le choix, mais il faut redéfinir sa croyance en cette idée avant de pouvoir s'octroyer une telle liberté de penser!"
Maintenant, la dernière... ... ... La sphère vibre à son tour mais... ne se brise guère. "Ah? Bien, ce choix là, je pense le connaître plus aisément. Il me plait bien, d'ailleurs!" J'm'étire dans un bâillement flegmatique un sourire aux babines. Ma face de primate se plonge sur un plafond invisible...Mm, la suite!
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Au bout du tunnel volcanique, se dessine une arche dans la roche, qui te mènera dans une petite salle qui doit faire onze mètres de diamètre.
La pièce est austère, ronde, faite de mur en pierre, froids et gris. Il y fait cependant clair, comme si le plafond était ciel blanc d’hiver… Du côté opposé où tu es entrée, se trouve une autre arche, pour aller vers la suite de ton parcours. Il n'y a rien dans cet endroit, si ce n'est, au centre, deux olibrius qui te font face depuis leur promontoire individuel :
Lorsque tu approches ils te parlent de concert, un timbre avide et un peu capricieux. "Faim, nous avons grande faim ! Mais rassures-toi, ces petites billes dans ta sacoche feront l’affaire, cette nourriture nous est précieuse. Donnes-nous en, s’il te plait !"
La créature de gauche penche la tête sur le côté, seule, sa voix est plus basse, et moins assurée.
"Si tu ne veux pas m’en donner, ce n’est rien, je te laisserais passer en paix, tu sais."
Celle de droite, en revanche, parle d’un ton vicieux et mauvais.
"Si tu ne m’en donnes pas, il faudra te battre contre moi! J'ajouterais avec grand plaisir un peu de sang sur ce corps déjà peint..."
Le choix est tiens, offrir une ou plusieurs de ces petites sphères précieuses que tu possèdes désormais, et dont tu ne connais point encore l’utilité... Ou combattre afin de les conserver et poursuivre ton chemin.
Option Combat:
Si tu choisis le combat, tu as carte blanche sur les aptitudes de ton adversaires et ses actions, use de ton post pour le décrire entièrement, offre un beau spectacle à la magie du temple et fais moi ressentir quelque chose \o/
Inaudibles furent les réponses de l'enfant caché ici. Inaudibles, ou invisibles ? Mais Qilin n'en attendait pas vraiment. Même si c'était à lui qu'elle s'était adressé, la destination de ses paroles s'arrêta au bord de ses lèvres, à nouveau finement étirées. Les cinq billes réfugiées au creux de la sacoche en cuir, elle reprit son chemin.
Une arche naturelle, trônant dans la roche, marquait la fin du tunnel rougeoyant. Devant, une salle, que la chaleur ne semblait point habiter autant. Elle s'avança, ce qui s'annonçait comme la suite du parcours dans son champ de vision. Elle pouvait sentir les aspérités du sol sous ses semelles de cuir épais. Nulle source de lumière ni fenêtre n'existait, pourtant, elle y voyait très bien. Une autre curiosité de la magie d'Ignis. Bientôt, deux figures lui apparurent. Ils étaient les seuls occupants de cette pièce trop petite pour eux.
Ils se ressemblaient tout en se démarquant par leurs différences. L'ambiance devint oppressante et son esprit aiguisé sentait les menaces dissimulées dans l'air. Le grondement sourd de la lave devint immédiatement plus attrayant que cette compagnie un peu trop vivante. Qilin s'arrêta à quatre mètre d'eux. Et heureusement, ils ne se firent pas prier pour lui expliquer ce qu'ils faisaient là.
La Faim. Elle releva légèrement le menton, signe de réflexion, voire parfois d'intérêt. Cette pulsion qui dévorait les entrailles si elle n'était satisfaite. Elle pouvait représenter le simple besoin alimentaire, mais pouvait également se nourrir des passions de chacun. Quelle que soit sa nature, elle restait primal et viscérale. Que faisait-elle ici ? Les demi-dieux n'étaient pas réputés pour avoir un grand appétit. Représentait-elle celui des humains alors ? Qilin devait-elle mesurer et confronter sa propre faim pour gagner son droit de passage ? Ce fut le défi, et non la provocation, qu'elle perçut dans les propos de l'être au comportement hostile.
Elle soutint leurs propos et leur attitude encore un instant avant de planter son regard sombre dans celui de l'être aux bois cornus et au corps peint.
« Je ne suis pas ton maître. Ce n'est pas à moi de te nourrir, créature. »
Sans surprise, cette réponse ne lui plut guère. Un râle félin s'échappa du monstre sans bouche et il descendit lentement de son perchoir, bras devant. Se mouvant lentement sur ses quatre pattes, il s'approcha de la guerrière à pas mesurés. Sa longue queue fouettait l'air sur son passage. Son agilité risquait d'être la plus à craindre. La main sur la garde de sa lame familiale, Qilin ne bougea pas d'un centimètre, même lorsqu'il vint se poster devant elle et qu'il se redressa, affichant sa grande taille. Il exhiba sa silhouette humanoïde, comme s'il lui posait la question une dernière fois. Son corps dégageait une odeur nauséabonde. Mais elle ne céda pas.
Elle dégaina de moitié son arme, à la verticale, à l'instant où il frappa du revers de sa main droite. La guerrière fut repoussé de plusieurs mètres par l'impact, et dut briser sa garde pour ne pas perdre l'équilibre. Elle avait eu un échantillon de sa force. Il avança tranquillement dans sa direction, et elle sortit ses deux épées. Tendues à l'horizontale, Horus, la plus tranchante, se situait dans sa main gauche, assez haute, et le dao, avec son seul tranchant, dans la droite, au niveau de sa taille. Elle restait mobile, se déplaçait sur le côté en restant toujours face à lui.
La bête s'élança, toutes griffes dehors, visant directement son visage. L'épéiste se décala et se servit du dao pour le dévier, rabattant sur le bras le plus proche sa seconde lame. Il la bloqua de son poignet, et elle se dégagea d'une rotation, enchaînant sur une deuxième attaque. Il avait de bons réflexes, et croisa ses avant-bras en guise de protection. Les lames l'entaillèrent sans mal. Sa peau était donc peu résistante, mais la douleur ne sembla pas le saisir pour autant. Il tira profit de ce temps de réaction dont aurait souffert un humain pour balayer l'air de ses griffes droites, alors que la jeune femme se reculait tout juste. Les doigts crochus effleurèrent sa joue gauche, y laissant trois traces sanglantes.
L'odeur vive du sang emplit ses narines. Hors de portée, Qilin tâta rapidement la blessure. Superficielle, elle guérirait naturellement en quelques jours. Juste assez pour faire jaser la cour et attirer les remontrances de sa génitrice. Son adversaire chargea, tête baissée. Elle rangea ses armes pour avoir les mains libres. Avant qu'il ne l'atteigne, elle s'agrippa à ses cornes de bois et se glissa sous lui, profitant de son élan pour en tirer de la force. Sa tête lourdement attirée vers le sol, il se retrouva déséquilibré quelques secondes, dont elle profita pour tirer ses épées et trancher sous les mollets tout en se relevant derrière lui.
La bête grogna. Sa queue vint percuter la Garde dorée, l'envoyant rouler plus loin. Il chargea à nouveau tandis qu'elle se redressait. Elle n'avait vraisemblablement pas réussi à sectionner ses tendons. Elle courut dans sa direction, il se jeta d'un bon et elle roula de côté pour l'éviter. Prompte à se remettre sur pied, elle arma son bras droit et frappa avec élan. Son geste fut interrompu à sa propre surprise, la queue du monstre s'était enroulée autour de son poignet. Et le coup d'estoc porté avec sa seconde lame rencontra la paume de la créature. Elle voulut la retirer mais celle-ci s'enfonça jusqu'à la garde pour lui attraper la main.
"Je prendrais donc toutes tes pierres."
Sa patte libre se dirigeait vers la bourse de cuir pendue à sa ceinture. Il en était hors de question. Elle se débattit, puis lâcha le dao pour s'accrocher à la queue. Jouant sur les deux points d'appuis que lui donnaient sans le vouloir la créature, elle frappa son torse de ses pieds joints. Il recula sous l'impact et lâcha sa prise. Qilin tomba lourdement au sol, la respiration coupée. Elle enferma les cris de son corps derrière les murs de son esprit pour récupérer son arme laissée au sol. L'autre ne lui en donna pas l'occasion et réitéra son geste, emprisonnant le poignet de la guerrière. Cette fois elle se laissa faire et glissa le long de son appendice caudal, l'attrapant de sa propre main pour qu'il ne s'échappe point avant de le trancher à l'aide d'Horus.
Elle ignora le sang qui giclait du membre sectionné et pivota, la pointe de la lame en avant, visant la poitrine de la bête, espérant qu'un cœur s'y trouve pour le percer. La créature tenta de l'arrêter, plantant ses griffes dans ses épaules, mais son geste était suffisamment engagé. Le corps du vaincu fut traversé de spasmes avant de s'effondrer. La guerrière se dégagea de son étreinte funèbre d'un mouvement d'épaule. La gauche était légèrement touchée, les doigts crochus avaient percé pile sous les raccords de son armure. Elle retira son épée du cadavre. Nul râle ne s'échappa de ses lèvres et aucune grimace ne tortura les traits de son visage. Il n'y avait que son souffle qu'elle ne pouvait contrôler, et sa poitrine qui se soulevait rapidement pour absorber tout l'air de la salle.
Elle rengaina après avoir essuyé ses mains et ses lames sur le bas de ses vêtements. Ses longs cheveux bruns étaient défaits, mais elle ne prit la peine de les rattacher. Le sang maquillait la partie gauche de son visage, dissimulant l'origine de la blessure. Il souillait également son côté droit, et quelques gouttes perlaient sous son épaulière gauche. Elle se jugea largement capable de continuer.
Qilin se rapprocha de l'autre créature, toujours postée au même endroit. Dire qu'il n'avait rien demandé serait faux, même si sa restreinte le rendait déjà plus méritant que son voisin. Elle plongea ses doigts fins dans la petite bourse au contenu tant convoité. Il n'aurait rien réclamé, elle lui aurait peut-être offert la sphère vide. À la place, elle sorti la première choisie, celle emplie d'une épaisse brume rouge. Elle la contempla un instant, retrouvant peu à peu sa respiration normale, puis elle la tendit à l'individu restant, paume ouverte.
« Celle-ci est teintée du sang de ton camarade. Elle en aura le goût. Si tu la veux, prends-là. »
Elle inventait. Mais peut-être que la magie du temple s'accorderait de nouveau à ses propos. À moins qu'elle ait inconsciemment imaginé ce contenu depuis le début. Peu importait. Elle lui donnait un choix, à son tour, car elle aimait tester les autres. C'était la vérité, mais la raison réelle derrière cette offrande était que malgré son air effacé et craintif, elle ne lui faisait pas plus confiance qu'à l'autre. Après tout, ils étaient guidés par la Faim et rien d'autre.
Un temps 'vide' se passe... Combien de temps? Un peu de réflexion, sans doute? Je perçois la clarté du lieu qui baigne mes alentours, elle est dans l'arène de pierre. Une nouvelle phrase se place. Ah, qui est le maître et qui nourrit l'autre? De quoi peut-on se nourrir, d'ailleurs, la faim est grande... le concept, en soi, peut se mouvoir sous bien des formes. En tout les cas, ceci doit être perçu comme un refus par l'affamé...
Une nouvelle danse peut s'entamer. Mon corps se tend de concentration, je m'imprègne de ces nouvelles sensations, agilité, souplesse, réactivité, réflexion... Une forme de calme, ou de contrôle peut-être? "Wow!" J'porte ma main griffue à ma joue gauche, où perle des gouttelettes encore plus rougeoyantes que ma face de macaque, me voilà balafré, maintenant. C'est grisant, ça faisait longtemps que je n'avais pas été blessé. Le sang à une odeur particulière... même le mien... ou le sien?
Au fur et à mesure que s'enchaîne un combat aveugle à mes yeux, l'entierté de mes autres sens s'ouvre, sollicitée par un engouement qui ne m'appartient pas vraiment. Pourtant, ma peau et ma chair s'impriment progressivement de tout ce qui se passe. Une inconnue me file entre les pensées... de quelles armes s'agit-il? J'ai du en expérimenter un bon paquet lors de mes précédentes sorties pourtant. Ah! Sauf les épées! Ouai, chuis un gamin de merde qui a toujours trouvé ça beaucoup trop ringard, la base, le truc que tout le monde utilise... Je pensais pas que le style qui s'insuffle à présent dans mon corps puisse faire autant d'effets. Mais après tout, c'est pas tant la lame qui compte, plutôt celui qui la manipule.
Les quelques chocs sont autrement percutant... "Pas agréable la pierre de l'arène, héhé." Je sens soudainement une, puis deux pressions bien présentent sur mon poignet et ma main. Ces mots là ne sont pas les siens. De vraies saletés quand même ces petites bêtes, mais j'pense pas que ce soit une réelle difficultés. Les difficultés ne sont que là où on veut bien les voir, enfin, je crois, question de point de vue, aussi. "De vue! bordel! Je suis trop barré pour mes propres épreuves, ahaha!"
Les griffes dans les épaules maintenant, mais la pression se relâche aussi sec, oooh y'a comme un vide. J'ai presque du mal à respirer aussi... C'est fini! Enfin, non, qu'est-ce qu'elle fait? Sacrifice d'une sphère... Mmm, ça nourrit l'autre andouille cela-dit. Avec le sang de son pote, en plus...
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La brume de la petite sphère s'est effectivement changée en un liquide plus épais, giclant sur les parois translucide au rythme des mouvements de la guerrière. La créature s'en empare délicatement, fixant les yeux sombres de la jeune femme avec une intensité particulière. D'un geste de la tête, il la remercie, avant d'amener la bille à auteur de son nombril, et de pousser délicatement celle-ci à l'intérieur de son corps qui l’absorbe comme une paroi perméable. Il ne dit rien d'autre, continuant de fixer celle qui se tient devant lui. Il n'y a rien de plus à faire à cela...
L'arche est accessible, une atmosphère étrangement apaisante s'est immiscée dans l'arène blanche, elle semble provenir de l'autre côté du passage qui s'offre à toi.
Là où se trouve une salle basse, longue comme un couloir dans lequel tu pénètres par le milieu. Les deux extrémités sont des murs plats et rouges, devant ton regard s'alignent plusieurs portes closes. Une fois l'arche passée, un pan de mur se referme derrière toi.
Bien que plusieurs options semblent s'offrir ici, tu as déjà fais ton choix!
"Aucune sphère ne peut demeurer dans ce couloir, aucune porte ne s'ouvrira sans se voir entièrement complétée et sans voir la première condition respectée."
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"Mmh... Il y aurait pu y avoir une seule porte hein?" Mais ce serait pas drôle, sinon. La multitude qui n'offre que l'unique. Les portes dans un temple, c'est quand même rasoir cela-dit. Pourtant j'aime bien l'idée à mes heures perdues. Note j'en perds beaucoup si on observe ma condition sous un certain angle.
Il va être temps de bouger un peu mon p'tit Amko, ce serait pas plus mal que tu t'y mettes aussi. "Ouuh, j'me pense à la deuxième personne, sérieusement faut faire quelque chose là!" Mon corps souple et ma démarche simiesque se dirige doucement vers un tunnel qui scintille de légers éclats de lumières... "C'est beau, non? 'Des éclats de lumière'... ça existe même pas en vrai, mais moi j'peux en faire, j'peux faire plein de choses ici... Oui, non, peut-être?"
"Flou, es-tu là...?"
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Une fois la seule porte possible passée, tu débouches dans un endroit sans contours. Nulle porte derrière, rien sur les côtés, devant, au dessus... Une lumière d'un crème un peu doré baigne le lieu infini. Même le sol est fait de cette lumière, bien que solide sous tes pas, tu ne puis rien percevoir d'autre... L'espace, te laisse de la place... Quelle place prenons-nous? Créons-nous? N'est-ce pas les autres qui la désignent un peu parfois? Le sang, le rang, la loyauté, la peur, le besoin de reconnaissance...
Oh, il fait toujours vide de lumière, que vas-tu faire de ce lieu qui pourrait contenir plus que l'univers?
N'était-ce pas une décision fatidique ? L'acceptation et la satisfaction des besoins qui nous habitent ? La créature restante s'empara de la sphère, précieuse chose capable de combler, un temps indicible, le trou créé par la faim en lui. Qu'importait le contenu, seul le résultat comptait. Qilin soutint la pression dans son regard sans ciller. Elle saisissait cette motivation.
L'être n'avait plus rien de cet air effacé. Elle lui trouvait même un côté pernicieux désormais. Il la remercia en silence et consomma sa pitance d'une manière glauque, avant de reporter son attention sur elle. La jeune femme n'avait plus rien à faire ici, aussi elle s'avança vers l'arche encore inconnue. Par automatisme, sa main gauche, où le peu de sang restant commençait à sécher, vint se poser sur le pommeau d'Horus.
Pourtant, en s'approchant de la salle suivante, quelque chose dans l'air calma peu à peu sa méfiance. L'adrénaline du combat finissant de retomber, elle se détendit sensiblement. Il était évident que l'ambiance ici différait, la mesure de sa personne ne serait pas la même qu'avant. L'entrée se referma dans son dos, la laissant face à de nouvelles portes aux serrures inédites, au sein d'un couloir rouge aux extrémités closes. Quelle drôle d'architecture. Seule une petite partie de sa longueur offrait un accès. Cette construction et cette couleur invitaient secrètement à l'intime.
Les consignes étaient claires, elle n'avait nullement le choix cette fois. Ça ne la freina pas. Elle savait se plier autant que s'opposer. Sur la deuxième porte, elle inséra trois des sphères qui lui restait, et contempla la dernière, vide. Elle aurait aimé l'offrir à l'enfant divin, pour qu'il la complète lui-même, sans forcément lui dévoiler son choix. Tant pis. Elle plaça l'objet et la porte s'ouvrit.
Qilin fut accueillie par un berceau de lumière douce et chaleureuse, qui remplissait les lieux sans indiquer de limites physiques. Seul le fait qu'elle se tenait debout prouvait l'existence relative d'une surface. Elle examina les lieux à la recherche d'indices, mais encore une fois, elle apparaissait comme la seule à détenir un sens à tout ceci. Un espace innommable. Son impulsion fut de dominer. Mais... tout était donné, il n'y avait rien à prendre. Quel étrange constat. Cet endroit la mettait à l'aise, attisait ses sens et sa réflexion. Une toile blanche. Une pièce unique. Il ne tenait qu'à elle de la représenter. Et pour se faire, un état précis lui vint en tête : la méditation.
La jeune femme s'assit en tailleur, paumes face au ciel et reposant sur ses cuisses, comme elle en avait l'habitude. Puis elle ferma les yeux. Tout était flou. Les couleurs se mélangeaient, les lumières se confondaient. Elle n'arrivait pas à se concentrer. Quelque chose la gênait. Elle se sentait entravée. Elle se releva, les paupières toujours closes. Une à une, elle défit les pièces de son armure, qui tombèrent lourdement "au sol". Puis, elle retira ses bottes. Lentement, elle fit glisser le tissu sur sa peau, révélant un teint blanc et un aspect lisse. Dessous, des muscles fins et bien taillés.
Qilin détestait se montrer. La lumière renvoyait toutes les couleurs, jouait avec chacune d'entres elles. Il était facile de s'y tromper, de dresser mirages et reflets. Mais les ombres ôtaient la vue. L'esprit prenait la barre pour guider les autres sens, tranchant avec les envies du cœur. La vision des êtres et des objets n'en devenait que plus précise. Qilin détestait se montrer, mais ici, elle se dévoila. Contrairement à beaucoup, elle n'avait pas peur de qui elle était.
Elle se rassit, les jambes légèrement repliées, les mains jointes autour. Doucement, elle vint poser son front contre ses cuisses. Seules ses lames reposaient à côté d'elle. La lumière crémeuse blanchit soudainement, aveuglante de pureté. Quelques tâches rouges apparurent, à l'image de son visage et de ses mains en partie souillées par le sang séché. Sa respiration était si calme et naturelle que sa poitrine se soulevait à peine.
Une forme sinueuse se distingua dans ce blanc béant. Ses écailles se dessinèrent peu à peu. Il semblait gigantesque, même pour cet endroit indéfini. Le rouge se dilua, et le dragon vint s'installer derrière la jeune femme, englobant tout le fond. Sur sa figure floue apparut un masque. Entre ses pattes, une belle femme d'âge mûr, un étrange sourire peint sur les lèvres. Sa mère.
Un cerf doré jaillit soudainement au bout des pieds de la guerrière mise à nue. Il bondissait devant elle, fier et serein, comme si rien ne pouvait l'arrêter. Auréolé de gloire, sa présence réchauffait les alentours, ramenant une teinte plus écru. Chaque fois que ses sabots touchaient le sol, le fracas des armes retentissait. Il s'arrêta quelques mètres plus loin, toujours en face de Qilin, et posa son regard sur elle, comme s'il l'attendait. Son père.
À sa gauche, des éclats de rire insouciant. De nombreuses couleurs et exclamations vives. Ses frères et sœurs. Sur sa droite, des silhouettes immuables, la main sur le cœur, s'apparentant à des statues. La tête haute, le dos droit. Ses traqueurs.
Le noir naquit sous Qilin. Il se répandit jusqu'à recouvrir toute la salle. Elle prit une longue inspiration et releva la tête. Puis expira, lentement. Le calme. Le silence. Les ombres s'agitaient au rythme où se soulevait sa cage thoracique, plus soutenu et maîtrisé. Elle gardait les yeux fermés, car autant elle aimait se retrouver ici, autant elle savait que les ténèbres devenaient oppressantes quand on essayait de les percer avec ses yeux seulement. Le noir se retira avidement, sans dissimuler les traces de danger sur son chemin.
Quelque chose d'autre remua les environs. Un animal. Un dragon aux écailles rouges, qui surgit la gueule grande ouverte et dévora tout ce qui se trouvait sur son chemin. Plus il absorbait de formes, plus il grossissait. Ses cornes et ses griffes furent recouvertes d'or lorsqu'il mangea le cerf. Et son regard blanchit quand il finit par assimiler son homologue. Il s'était enroulé sur lui-même, la jeune femme en son centre, maintenant assise en tailleur. Il prenait toute la place.
Qilin ouvrit les yeux et le tout s'évanouit calmement. Les images s'effacèrent de sa rétine, et presque de son esprit. Elles n'étaient pas pour elle, de toute façon, elle qui les avait déjà éprouvées, puisqu'elle dépeignait son être et ses composantes. Tout en se rhabillant, elle chercha les manifestations qui ne lui appartenaient pas.
« J'ai saigné pour toi, enfant divin. »
Son ton était calme. Sans jugement. Sans sous-entendu. Pur ?
« J'espère sincèrement que tu me feras l'honneur de te montrer. »
Une pointe de défi. Une envie d'obtenir. Une volonté de poursuivre, et d'aller toujours plus loin.
L'extrémité du tunnel se décline dans un cerceau de lumière pâle et bienveillante. Lorsque ma seconde patte se pose au dehors, il disparaît et me laisse seul au milieu de cet espace infini. L'ocre crémeux qui berce ma vision berce aussi mon corps et mes autres sens...
Je porte mon regard sur mes propres paumes un instant, avant de venir tracer dans l'agréable lumière devant moi un cercle d'or et de feu. Filament d'une finesse légère, discrète... Je pose mon regard au travers un instant, le cercle s'élargit, au point que ses contours disparaissent à ma vue, dans l'infinie clarté du lieu. Invisible miroir, je m'assieds dans une position similaire à la sienne, alors que s'immisce dans mes sens et ma psyché une gradation de stimuli divers.
Je perçois de toute ma sensitivité le moindre de ces échos qui ne m'appartiennent guère. Les scènes apparaissent avec netteté aux rives de mon esprit éveillé. Mon corps frisonne, ma crinière semble parcourue par une énergie particulière, alors que mon derme pressent l'intensité brut d'une singularité humaine. Tout est passé, en dedans et en dehors, éléments constitutifs d'une entité multiple.
Elle m'offre ses représentations toutes entières, la perception de soi, un visuel riche, mental, abstrait, métaphorique... Des images qui valent des millier de mots et n'enferment pas les idées. Cela sied à mon esprit diffus.
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Je me lève et traverse le miroir inapparent, une silhouette encore peu détourée exprime une simple phrase, un simple fait, sans nulles autres intentions. Ma voix grave, mais basse, s'élève, comme portée par l'énergie de la lumière présente tout autour. Une réponse aussi simple.
"Et j'ai saigné pour toi, divine enfant."
Mon corps se détaille progressivement, l'approchant. J'ai posé une main sur ma joue, mes doigts marqués de sang offrent ces perles carmines à la lumière devant la jeune femme, qui puis les observer flotter doucement.
"Nous sommes dans ta sphère vide..." Dis-je calmement, observant la guerrière replacer les différents morceaux de son armure. "Un vide que tu as rempli à ta manière, une nudité vêtue de toute la densité qu'elle renferme... Que tu renfermes. Un espace vide offre bien des possibles..."
Allais-je poser mes questions maintenant ? Ou prendre le temps de lui amener autre chose... Mm... Oh, je ne voudrais pas m'emballer trop vite. Un fin sourire se dessine sur mes babines, mon regard argenté fixe les iris sombres devant moi. "L'honneur... Ou le Pouvoir ? Ta capacité à me voir dépend plus de toi que de moi." Mon timbre se veut presque taquin, joueur. "Mais 'voir' est un bien grand mot, une perception particulière, un regard, un aveuglement parfois..." Il y aurait tant à percevoir, que je m'en vais choisir le rien.
Et le tout à la fois. Une vague de sable fin née et se disperse sous mes pattes, elle s'étend de façon concentrique, quelques centimètres à peine de sable, qui recouvrent l'infini alentours. Il scintille par moment, sous l'éclat d'un soleil neuf, brillant au cœur d'un ciel éclatant de bleu et de blanc. Le Désert à prit lieu et place, une vague de sable se dresse, comme un tourbillon léger et disparate, qui s'élève tournant autour de la jeune femme pendant quelques secondes, puis s'envole au loin... "Chaque grain du désert semble insignifiant, mais s'ils l'étaient tous, que signifierait encore le désert ?" Ma question n'attendait nulle réponse, une autre m'importait davantage... une autre réponse. Surtout, un autre point de vue, plus exactement.
Amenée d'un seul souffle, la réponse de l'enfant divin glissa jusqu'à elle. Son timbre empruntait au masculin. Qilin se tourna vers l'origine de la voix, dissimulant rapidement son sourire satisfait de tels mots. En effet, cette main tendue était aussi souillée que la sienne. Sa joue arborait des marques identiques. Et les larmes sanglantes versées furent exposées devant ses yeux. Fut-il blessé en même temps qu'elle ? Peut-être qu'elle n'était pas si loin de la vérité, en lui accordant une vision exclusive, définie par les autres sens, propre à la sienne et en même temps personnelle.
La silhouette simiesque se détacha de ses contours flous. Difficile d'estimer vu sa démarche arquée, mais elle devait mesurer dans les trois mètres. Naturellement, la jeune femme apprécia la vue de sa peau rouge. Le crin d'un blanc cassé sinuait entre le gris et le beige selon les jeux de lumière. Ses iris pâles semblaient enregistrer la moindre des nuances. Et c'était là tout ce qu'elle pouvait définir. Habituée à déceler des comportements et lire des émotions dans chaque trait et chaque détail, Qilin ne pouvait ici rien saisir. Offrant l'impression d'être à la fois immuable et malléable, le demi-dieu se tenait en face d'elle. Curieux.
Finissant de sangler son plastron, elle saisit ses gantelets et se redressa. Elle écoutait attentivement les paroles et les sons émis par l'être divin. Ses gestes étaient guidés par l'habitude, aussi son regard sombre ne quittait que rarement les traits du primate. Donc, il avait vu en éprouvant. Il avait raison, tout était question de pouvoir. Et peut-être rien, au fond. Les propos suivants sonneraient presque comme une remise en perspective. Elle l'assimila. Avait-elle ici un singe philosophe ? Adepte de l'observation, esprit ouvert à tous les angles. Une personnalité aux multiples reflets ? Elle aurait dû se méfier, comme de tous les êtres évoluant dans la lumière. Mais elle était... intriguée.
En quelques secondes, l'environnement fut transformé. Voilà qu'il remplissait sa sphère désormais. Tout en volutés, les grains de sable formèrent un ensemble cohérent, produisant des mouvements fascinants. Une spirale se distingua. Elle vint s'enrouler autour de la jeune femme, sans menace, presque avec taquinerie. Cela lui évoqua brièvement le dragon vermeil et le confort de sa présence. Le demi-dieu reprit la parole, portant ses lèvres et ses mots vers le désert, faisant briller le lien entre singularité et multitude. Puis une question lui fut, enfin, directement adressée.
Elle se détourna de celui qui l'avait posé pour s'avancer dans cette étendue de sable. Ses lèvres étaient finement étirées. Son regard embrassait l'immensité.
« Le Désert. N'est-il pas triste de se dire qu'il demeure vide pour beaucoup, incapables de l'animer ? Alors qu'il recèle tant de lumières... »
Elle se mit à peindre, et l'air prit forme et couleur sous son doigté. Un peu flou, mais pas indicible pour les esprits éveillés.
« Chacun peut y trouver un reflet. » Sa propre silhouette apparut, l'armure étincelant sous ce soleil nouveau. « Ou plusieurs. » Une autre forme d'elle fut constituée, le visage poudré de blanc, le corps drapé de riches et vives étoffes. « Aussi nombreux et singuliers que les grains de sable, ils ne sont rien mais peuvent tout représenter. »
Elle fit le tour des figures, croisant le regard clair qui ornait le visage simiesque, avant de les effacer d'un geste délicat.
« J'aime sa chaleur, exigeante, honnête. J'aime ses mirages parce qu'ils révèlent une vérité. J'aime le fait qu'aucune lumière ne s'éteigne vraiment, même à la nuit tombée. »
La jeune femme fit pleinement face au désert, une dernière fois, avant de se tourner entièrement vers l'habitant de ces lieux.
« Il semble que beaucoup de choses dépendent de mes capacités, ici. Est-ce là ce que tu souhaites ? Que je façonne ton existence et la mienne ? Comme la mienne ? »
Elle marqua un temps, concrétisant un pan de sa question.
J'l'observe, sous toutes ses coutures à présent. Ces infimes détails auxquels mon regard n'a pu accéder par d'autre biais que celui de mes sensations. L'argent de mes prunelles se pose, pour voir, sans cloître. A la fois les traits de son visage, la lumière dans un regard pourtant abyssal, sa stature et son corps, maintenant revêtu de ces tissus, doux et chaleureux et des plaques protectrices de son armure, puis ses armes, ses blessures, son sang... Les images qu'elle dessine, et les mots dont elle les parent, tout cela se découvre plaisant à mon regard. Me découvre... Mmh. Peut-être pourrait-elle composer avec ces faisceaux insaisissables qui caractérisent ma pensée?
Elle 'aime' ... Ooouh, le terme employé sied soudainement à mes oreilles, c'est difficile de rester sérieux trop longtemps, surtout lorsque j'entends la suite! Ma silhouette se redresse complètement, tandis que je m'étire, dans une rire franc. "Hahaha!" Ma voix se perd dans le mouvement rapide et agile de mon corps qui me rapproche d'elle, alors que j'ai posé mes poings sur le sol sablonneux, juste à ses pieds. Le sable glisse sous ses bottes, elle bascule en arrière, et se voit assise sur une dune de sable, son regard à la même hauteur que le mien, fixé sur ses pupilles à peine discernables.
"Souhaiter? Je n'ai point de désir, mais si l'on m'offre des perspectives, je peux m'en modeler au besoin." Ma tête se penche légèrement sur la gauche, si je suis l'éther, je me décline aussi en innombrables reflets et jeux de lumières. L'audace qu'elle avance serait-elle à la mesure des mes multitudes? Et qu'en serait-il des siennes? Nous verrons tout cela plus tard.
"S'il nous est donné d'être liés, sache que nous serons deux à créer nos places, ainsi, indiciblement reliées..." Un temps, un regard, n'a-t-elle pas choisi la voie la plus congruente à ses sens? Quand bien même, l'envers est aussi riche et indissociable, il nous fallait être séparé au préalable... N'est-ce pas? Que serait la vie sans les couples antagonistes qui la constituent? "Que serait la lumière, sans l'obscurité?" dis-je, soudain pris d'une imperceptible impatience. Le Temple n'a pas à garder ce qui peut nous être partagé. Je n'attends aucune réponse, je perçois la vision qu'elle puis en avoir.
"Que serais-je sans toi, fille de lumière...?" Mon timbre bas résonne, grave et pourtant empli d'une bienveillance teintée d'espièglerie. Je ne me prends jamais au sérieux, mais ce n'est pas une raison pour qu'autrui ne me prenne guère au sérieux, non? A ses risques et périls, qui ne sont autres que les miens, à présent.
Du sable s'est mué en un filin doré, tel un lien dont l’œil percevrait la moindre particule. Il forme un symbole humain, un des rares auxquels je donne sens en ce Temple, la boucle de l'infini, dont son être singulier et le mien font à présent partie. Le huit s'égrène soudain, comme tomberait l'eau d'une fontaine, alors qu'une étreinte sensitive imprègne ma chair, au même titre que la sienne, dans un torrent interne de lumière qui forge ma singularité à la sienne. La multitude de deux êtres, reliés dans l'unicité de la magie, fait frissonner mon corps jusqu'au plus profond de mes entrailles divines.
"Montre-moi ton désert et les possibles qui pourraient l'habiter."
M algré le rire de l'enfant divin, Qilin ne partagea pas son amusement. Ses muscles se tendirent et ses sourcils se froncèrent légèrement. Incertaine, elle ne discerna finalement aucune moquerie ni méprise dans l'attitude du demi-dieu. Puis celui-ci se glissa presque instantanément devant elle, crispant tout son corps. Sa méfiance ravivée par réflexe, elle dut quand même retenir un cri de surprise lorsque le sable l'amena à s'asseoir. Ses iris sombres s'accrochèrent à ceux de la divinité. Elle n'y perçut toujours aucun danger. Au contraire, celle-ci semblait satisfaite de son petit manège.
Il se contenterait de prendre corps dans les reflets qu'elle révélerait ? Et bien, l'ambition de la jeune femme lui permettrait au moins de modeler de nombreuses lumières. Cela semblait lui convenir, tant que tous deux reliaient ce qu'ils créaient. Oui, elle pouvait très bien s'en satisfaire. Et peut-être même continuer à tout lui montrer, sans réserve.
Qilin sourit lorsqu'il évoqua le parallèle de deux prétendus contraires. Et de plus belle, lorsqu'il l'appliqua à leur deux êtres. L'amusement vint dénicher sa fierté, tranquillement installée depuis de nombreuses années. Elle n'avait jamais eu besoin de se comparer pour posséder une haute estime de sa personne.
« Tu serais toujours un chercheur de reflets, mais tu n'en aurais pas vu d'aussi vifs que les miens. »
Sans perdre son sourire, elle chercha le regard argenté. Elle commençait à se faire à ses mots et son air légers, qui contenaient une profondeur sensée. Elle ne lui serait peut-être pas tout le temps accessible, il était un demi-dieu après tout. Mais elle était là, et Qilin en avait conscience.
La jeune femme observa les grains de sable se mouvoir et changer d'aspect pour s'aligner et revêtir une teinte dorée. Un huit couché, une boucle croisée. Deux parties égales d'un même ensemble. Son dos se cambra, parcouru d'un frisson. Ce ne fut pas la douleur qu'il laissa sur son passage, mais une marque magique indicible.
Bien avant sa venue au Temple, Qilin s'était préparée à céder une partie de sa place aux semi-divins qui l'accompagneraient. Parce qu'elle avait besoin de leur puissance. Mais, et si l'être en question avait ressenti tout ce qu'elle était, assimilait tout ce qu'elle renvoyait ? S'il devenait quelqu'un qui s'accordait ? Alors cet étrange lien pouvait devenir quelque chose entièrement différent.
« Ce seront nos deux volontés qui lui donneront forme désormais. »
De l'invisible était revenu ce sable, omniprésent dans lequel ses doigts de pieds s'enfonçaient un peu, repliés sur eux-même, accroché à ce qui ne pouvait l'être. Et bien lui en prit,car cette concentration lui évita un grand sursaut, au fond qui se fracassa devant elle : ce ne fut qu'un petit pétillement de sons dus à ses bijoux qui accueillit cette arrivée si brutale. Et vint cette figure, visiblement humaine, sensiblement inhumaine. Qu'était-elle ? Pourquoi ?
Erin plissa son nez, s'approchant d'un pas de plus alors que la guerrière face à elle s'avançait aussi. D'ailleurs, les pas de cette dernière les rapprochèrent tout près, bien trop près à son goût. Mais qui était-elle pour souffler sur les lubies d'un demi-dieux déjà peu compréhensible. Et quand la femme aux cheveux blancs déposa sa main sous le menton de la danseuse, celle-ci ne put empêcher une esquisse de grimace bien vite effacée s'afficher sur son visage. Généralement, c'était elle qui faisait ces pas là, ces gestes là, et se retrouver dans un état contraire, si cela ne l'aurait pas dérangée, pour une fois, ce n'était pas vraiment le lieux, ni le moment.
Mais avant qu'elle ne puisse réagir aux paroles flatteuses et appréciées que la guerrière lui avait offertes, son air changea, et sa main l'abandonna, hochant la tête comme répondant à un son qu'Erin ne pouvait entendre. Troublant. Cependant, les questions qui suivirent lui laissèrent enfin le temps de sourire.
A son tour, elle éleva une main, souple et douce, faisant tinter ses bracelets avec légèreté, pour tapoter une fois sur le bout du menton de la guerrière, avant d'incliner la tête avec respect. Un touché pour un rendu après tout.
- Quoi que je ne sois pas si certaine Que l'impatience soit mon domaine Je cherchais en ces lieux le savoir Pour m'éloigner du fil du rasoir
Elle sourit, amusée, avant de reprendre, lâchant un instant ses formes protectrices et réglées, pour discuter plus librement, une lueur joueuse glissant dans ses yeux émeraude.
- Au delà des mots, que je prononce là... Mon but est aussi incertain que peut l'être la foi, et sans parler de la perception de ces lieux, dont je ne connais que mon ignorance. Je suis bien jeune pour être là, dans une considération humaine, et bien faible, pour ne rien arranger. Et plutôt que l'impatience, je nommerais la curiosité.
Elle s'éloigna juste d'un pas, pour observer de bas en haut la guerrière, faisant à nouveau sonner ses bijoux, au passage.
- Alors, qu'es-tu, pour le maître des lieux ? Et que représentes-tu pour moi ?
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Huaban Date d'inscription : 27/03/2018 Messages : 510Double Compte : Saen ₪ Rymaïn ₪ Braith ₪ Eira Liens vers la fiche : ₪Veilleur des Lumières & Faiseur de Mirages ₪Sillages Temporels Elément : Invocateur : Qilin Lù ♡ Inventaire : EMBERLIN990 Ŧ
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▼ Tenue civile ▼
Voici qu'au doux tintement de ses bijoux, se mêle une sensation tactile... Ooouh, j'passe ma main sur mon menton en frissonnant, cet effleurement s'adresse presque directement à moi, il ne passe pas par le jeu des épreuves. Zut, pourquoi lui ais-je envoyée...?
"...Un bruit dans un souvenir?"
Heureusement que lumière puis se se scinder, il faut néanmoins que je communique avec cet autre moi qui vit de cette guerrier qui vient d'entrer un peu plus tôt. Ma paume vient affleurer un mur à la consistance non compacte, mes doigts se gorgent d'énergie, un parcours qui suit les dédales de l'épreuve, une imprégnation particulière. Mmh... Ma main se retire, j'vais méditer juste le temps de voir et de ressentir réellement, autrement.
Chercherait-elle donc une protection? De quoi l'éloigner de la mort? Je suis là et si loin pourtant, ho, tant pis. Mes yeux se ferment, et ma psychée s'imprime davantage dans celle de ma guerrière.
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La jeune guerrière aux cheveux blanc sourit à ce simple contact, avant de t'écouter. Les mots qu'elle entend ne sont pas anodins, les questions posées non plus, mais ce n'est probablement pas un problème, n'est-ce pas?
"Je suis un avatar... La première incarnation humaine de l'enfant qui réside ici. Une part de lui, infiniment lointaine et indiciblement proche à la fois. Une vie précieuse et unique, dont l'écho de ton regard fait résonner les parois de sa propre tête... Il faut se méfier des avalanches, même lorsqu'elles sont de sable."
Sur cette dernière phrase énigmatique, la guerrière désigne un petit cercle de rochers plats autour d'elles, qui n'existait guère l'instant d'avant, t'invitant à t'y asseoir. Elle se pose sur l'un d'eux, les bras tendus un peu en arrière sur la pierre. Elle s'amuse légèrement, malgré cette prise sur sa psyché plus tôt, elle a sentit la dernière imprégnation d'Amko'Unn, la sienne, en quelque sorte, elle ne sera plus bridée. Le joueur qui ne se prête pas à son propre jeu en pâti plus qu'il ne l'imagine.
"Ce que je puis représenter à tes yeux, n'appartient qu'à toi-même. Bien sûr, il serait difficile pour l'instant de déployer ta perception au delà du peu que je t'offre, sans laisser aller ton imaginaire pour la densifier. Cependant... Je crains que cet écho mêlé à ta curiosité ne permette pas à la magie du Temple de t'offrir les mêmes épreuves qu'elle réserve aux autres humains..."
A ces mots, la silhouette commence soudain à se dématérialiser, disparaissant tels des grains de sable qui se délitent de sa forme humaine, il ne reste plus que le désert au ciel bleu, et le cercle de pierre. Les murs ont également disparus. Une autre forme, à priori aussi humanoïde, s'avance dans ta direction.
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Mon allure simiesque et ma démarche chaloupée ne s'apparente en rien à ma première forme humaine... Aux autres non plus, en réalité. Et la jeune danseuse assise non loin aura tôt fait de l'identifier. Alors que mon apparence divine se découpe sous l'astre ardent, ma voix profonde et calme résonne aisément en ce lieu d'infini. "Alors tu es jeune, humaine et faible? Et... Cela n'arrangea rien?" Me voici bien plus proche, et je prends place sur l'une des pierres face à elle, pattes avant et arrière accrochées dessus, tel un singe sur sa branche rocheuse. Mon fief se penche, mes iris argentés sourient plus que mes lèvres neutres. "Es-tu donc ces mots et ces prisons dans lesquels ta propre perception t'enferme?" Aaah, les... cases. "Grmmf" J'peux pas m'empêcher de laisser échapper un grognement dépité, qui ne la concerne guère.
"Plus tu as foi en la manière dont tu te dépeins, plus les couleurs choisies se densifient... Tu n'est pas jeune, pour l'enfant qui vient au monde, ni faible. Quant à l’ascendance, tu es un être vivant, parmi bien d'autres, humain ou non, cela importe-t-il?" J'me redresse, descends lentement de ma pierre et l'approche un peu, j'lui tourne autour, son regard pourrait presque me morceler si je n'étais pas devenu l'être que je suis devenu... "Il y a tant à voir dans l'invisible, mais peut-être es-tu encore trop lucide pour apprendre à opacifier ton regard." Cela n'est ni question, ni jugement, simple interrogation personnelle, les contours viendront en temps et en heure ou... Plus précisément, l'absence de contours.
"Curiosité... Voilà qui est intéressant." Je viens me poser sur le sable devant elle, en tailleur, le dos droit ici, mon regard pile à hauteur du sien. "C'est pour dévier certaines formes de curiosités que j'ai construis les épreuves de ce temple. Du moins, cette fois-ci." Ma tête se penche légèrement. "Notre histoire personnelle nous inscrit de marques parfois éternelles... Tu n'es sans doute déjà plus assez jeune que pour être passée au travers." Je demeure là, sans attentes particulières, laissant place et espace à son propre élan d'être et de vie et la façon dont il puis se manifester dans les circonstances actuelles.
Elle souriait, et Erin l'écoutait, attentive et le regard maintenant sérieux. Si elle pu sûrement passer une éternité à l'admirer, c'était dans les mots qu'elle appréciait se perdre. Et s'il était parfois frustrant d'entendre ces phrases inutilement alambiquées -l'apanage du Maître de ces lieux-, elle gardait une certaine appréciation de ceux-ci et de son jeu.
- Toute avalanche entraîne plus que son amorce. Et si c'est parfois de l'écho que naît sa force, Offrir à mon regard ce si puissant pouvoir, Serait nier son autorité dans son perchoir.
Perchoir n'était sûrement pas le bon mot, mais c'était le premier qui lui venait pour désigner ce lieu, où elle n'avait fait que descendre, ou monter, ou se téléporter... Quoi qu'elle eut fait comme mouvement en fait. Donc cela passait. Assurément. Erin cligna des yeux, observant le cercle de pierre soudainement apparu. Invitée, elle vint s'y installer, aux côté de l'avatar du demi-dieu.
- Mais je ne suis toujours pas sûre de s...
Elle n'avait pas eu le temps de répondre à l'apparition que celle-ci se brouilla pour finalement devenir un petit tas de sable. Erin roula des yeux relevant le menton, pour se fixer face la nouvelle silhouette qui s'approchait. Bien plus animale... Divine peut-être. Elle avait au moins vu assez de corps humain sous toutes leurs formes pour être sûre que celle-ci ne l'était pas. Et cette dernière s'approchant, elle en eut bien vite la confirmation.
Un Simien.
Enfin ce qui s'en rapprochait, elle n'avait qu'une peau traînant chez un des nobles pour qui elle avait déjà dansé et chanté. Et les descriptions des chasseurs qui avaient été invités pour fêter cet achat avaient réussi à lui offrir une belle idée de l'apparence de ce Monstre. Alors, bien évidemment, Erin ramena ses jambes vers elle, faisant sonner ses bijoux dorés, pour ensuite entourer ses jambes de ses bras, rajoutant une mélodie qui s'arrêta rapidement. La danseuse n'était pas forcément la plus courageuse, mais bon. Après un long soupir, elle secoua la tête pour reprendre contenance et se rattacher au présent.
Alors, dans un premier temps, elle l'écouta. Pour comprendre un peu plus à qui elle avait à faire cette fois, car c'était bien beau d'avoir des avatars pour faire son travail à sa place, mais ça ne lui disait pas si un caractère prédominait. Et ses propos lui semblaient... entre le jugement hâtif, et les remarques qui visaient sans toucher. Et ses propres incompréhensions qui devenaient habituelles maintenant.
- Je prends racines dans le sol instable brindille couverte de glaise
Mes veines poussent des sèves goudronnées pour animer ma gangue de boue sèche
Des visages germent bourgeonnent et fanent dans la terre meuble de ma face
Je tremble à tous les vents au lieu de respirer.
Il est des cases dites, qui ne sont que de ces échos accolés à ma peau. Et quand ceux-là enfoncent leurs serres dans ma chair meuble, il n'est pas suffisant de savoir qu'elles sont fausses ou limités pour s'en extraire. Je ne suis pas que mes mots. Je ne suis pas que mes yeuu. Je ne suis pas non plus ces prisons dans lesquelles il serait si simple de s'y complaire.
Mais un Demi-dieu est-il capable de cette compréhension-là ?
C'était une question véritable. Si la chanteuse avait déjà rencontré des invocations au cours de sa vie, ces dernières avaient, d'un côté, participé à son asservissement, et de l'autre, simplement ignorée. Alors, elle ne savaient pour ainsi dire rien, de ce qu'Elles pouvaient considérer, encore plus avec autant d'individualités différentes.
Elle rajouta, après un temps de silence, où elle resta, ses bras entourant ses genoux, ses pieds s'aggripant au rebord de sa pierre.
- Votre Avatar avait prononcé ces mots avant de disparaître : " Je crains que cet écho mêlé à ta curiosité ne permette pas à la magie du Temple de t'offrir les mêmes épreuves qu'elle réserve aux autres humains..." Que cela signifie-t-il ?
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Ensemble blanc & violet
Pantalon de tissu noir, moulant.
Bottes noires
Cape blanche
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Anneau des Haleb 
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Gantelets intermédiaires 
Bottes légères 
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Pansement coagulant 
Bandes de tissu
Gélules Anez 
Antigel 
Bouclier miroir [air] 
Bombos 
Carte d'Arcane
Déclaration d'invocations
Nécessaire soins corporels
Flacon d'Envoûtant
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Kuro, variquan
Shiro, sylvebec
