En désespoir de cause

11/05/2017

En désespoir de cause

Voilà, le ciel commençait à rougir, à se laisser teinter par le coucher du soleil et moi, j'étais planté là à le contempler sans savoir quoi faire. J'étais arrivé au point de non-retour, celui qui nous forcerait à quitter Sirk sans rien dire. Lui et ses lois... Avec un peu plus de temps j'aurais pu trouver un moyen de l'approcher sans trop faire de vague. Mais là, j'allais finir par ne plus avoir le choix. Il fallait que je trouve un moyen, rapide, efficace et percutant. Pas de demi mesure ni de négociation, ça ne fonctionnerait pas ici, j'en était persuadée.

M'approchant des tours où on avait rangé nos armes, je m'arrêtais, fixant au loin sa demeure qui m'étais complètement inaccessible. Que faire ? Escalader ses murs ? Je ne crois pas, ses soldats n'avaient pas l'air de faire dans la dentelle. Si j'arrivais à m'approcher ce serait déjà le bout du monde. Alors quoi ? Inexorablement, je m'avançais vers le bâtiment, d'un pas lent, presque à reculons. Les miens me suivaient également, de plusieurs pas en arrière. Ils se demandaient surement ce qui pouvait bien me trotter dans la tête. Les seuls qui auraient pu me conseiller n'était pas là, alors j'avais préféré ne faire marcher que ma propre cervelle, mais cela ne donnait pas grand chose.

On arrivait alors dans la salle. L'homme qui s'occupait de tout ça nous rendit nos armes une à une, finissant par moi. Je les installais, les rangeais, les accrochais jusqu'à mon épée, que je fixais silencieusement. Et puis merde ! Il fallait que je tente le tout pour le tout. D'un geste ample et rapide, je la dégaina et la pointa sur la jugulaire du type. Les gardes dehors serait vite alertés alors je me précipitais en avant, le forçant à reculer jusqu'à sortir du bâtiment.

Sans indications, Lothar et Ivar prirent le pli et sortirent tout deux à ma suite, brandissant leur arme vers les gardes à l'entrée. L'homme que je menaçais n'avait de cesse de me questionner sur mes intentions mais je ne répondait pas, des yeux mauvais rivés sur lui. Les soldats nous ordonnaient de déposer les armes alors que d'autres commençaient à rappliquer. Hagen bandait son arc vers l'un d'eux et Astrid rejoignit Lothar et Ivar, protégeant mes arrières. J'avançais encore, forçant le type à reculer, nous positionnant un peu plus à la vue de tous. Une petite foule se spectateurs ne tarderait pas à s’agglutiner autour de nous. Une goutte de son sang glissa sur la lame de mon épée. Les secondes défilaient, son affolement augmentait et les gardes se faisaient de plus en plus pressant. J'enfonçais alors un peu plus mon épée, le voyant grimacer et ce fut le coup d'envoi.

Un garde se jeta sur moi, permettant au type fuir et de rameter le reste de la troupe. La confrontation fut rude, leur nombre grandissait quand le notre stagnait alors autant dire qu'avec le grabuge, on s'est rapidement fait submerger. Il y eu quelques blessures évidemment, mais j'avais fais comprendre aux miens de ne tuer personne. La première à se faire avoir fut Astrid, les autres ont suivit rapidement. J'ai fini sur les genoux après qu'on les ai frappé dans le creux, mais je souriais intérieurement. Nos poignets furent attaché dans le dos. Relevée brutalement, un des gardes se posa devant moi et continuait de me questionner, cherchant à savoir si j'étais bien celle qui dirigeait. Malmenée, je lui répondait en lui crachant au visage un mélange de salive et de sang, achevant sa patience.

Les choses s'enchainèrent alors très vite, celui qui commandait ordonna de m'isoler du reste du groupe quand ces derniers furent mené autre part. Je leur adressais à tous un regard rassurant avant d'être menée, tel un sac, vers la demeure du comte. Je me débattais évidemment, avec hargne et vigueur. Mais peut-être que j'avais eu une bonne idée finalement...

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22/08/2013

Akelar Katar

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Toute une après-midi de solitude était à peine parvenu à calmer la rage provoquée par mon entrevue avec Ephylix. Cette tigresse détenait une puissance dévastatrice bien trop colossale pour que je ne fasse l'erreur de m'en séparer. Mais que les Quatre m'en soit témoin que dans le cas où cette vérité serait tout autre, je m'en serai débarrassé aussi vite que les autres. Par chance, potentielle, je pouvais désormais m'appuyer sur la compétence d'un autre félin divin. N'ayant pas trouvé ce à quoi j'aspirai tant dans un nouveau bain versé que dans le confort de la bibliothèque, c'est au creux du lourd fauteuil dominant la vaste pièce qu'était mon bureau, que j'observai vaguement la fenêtre donnant sur les remparts lointain.

Sans véritable raison, je repensai au jour de notre retour. C'était avec un certain plaisir que je découvrais ma Protectrice silencieusement allongée aux pieds de l'escalier donnant sur le second étage du manoir. Un instant j'eu l'envie de réprimander le vieil homme de n'avoir pas fourni un lit à la divinité, mais je devais admettre trouver cette posture agréable. Elle se tenait là, tel un solide rempart. Si nous avions subis une attaque, cela m'aurait accordé bien plus de temps pour me lever et m'équiper, que si elle s'était trouvée dans la chambre voisine. Nous n'échangions alors que très peu de mots avant de retourner sur les quais dans le but de gagner rapidement Sirk.

Durant ce laps de temps, j'avais fait envoyer un message jusque là-bas afin que des préparatifs soient entrepris. Cela ne fut pas une déception. A notre approche, les grandes portes s'ouvrirent et révélèrent une foule réunie qui acclamait notre venue. Hommes. Femmes. Enfants. Tous étaient présent pour accueillir non pas leur Seigneur, mais la Demi-déesse qui allait veiller sur eux. Contrairement à la recommandation du Général, c'est sans escorte que nous avancions dans cette masse, afin que Sarabi puisse ressentir autant que possible la véritable joie que ressentais ces humains de la savoir ici. Lorsque nous parvenions de l'autre côté, c'est une ligne défensive de Kataclysms à travers laquelle nous passions, pour enfin nous retourner vers le peuple de Sirk, tandis que l'ensemble des Katarydons se tenaient dans notre dos.

Un signe de tête de mon second et le silence régna lorsque le bruit spécifique d'une épée frappant un bouclier retentit. C'est à ce moment, que je présenta à mes sujets Sarabi, Fille d'Ignis et Protectrice de Sirk. Tous posèrent genoux à terre, les hommes en armes comprit, fixant respectueusement le sol. Ne sachant si elle parviendrait à comprendre cela, je lui en expliquai la raison. Ils étaient honorés d'être protégés par elle. Reconnaissant de n'avoir plus à craindre bandits mais surtout monstres environnants. Optimistes, quant à l'espoir d'un avenir paisible et glorieux qu'elle amenait.

Je la laissai alors, non sans que deux membres de ma garde personnelle ne garde un œil dessus, aller à la rencontre de ces gens. Elle n'avait pas besoin de m'en faire la requête. Nos conversations depuis sa Libération me laissait fortement à penser que c'était là une chose souhaitée. De mon côté je regagnai la résidence principale. Après avoir profité d'un bain et installé la nouvelle pièce sur mon échiquier, je fis l'erreur de laisser ma bonne humeur songer à appeler Ephylix. Rien n'avait été particulièrement agréable alors, jusqu'à ce que Sarabi me rejoint enfin. La nuit était tombée. Pas étonnant. Ils devaient avoir eu milles et unes questions pour la Subalterne. Nous restâmes dans cette pièce, éclairée par quelques bougies ayant déjà consumées la moitié de leur vie.

C'est à ce moment que je lui présentai le village dans les grandes lignes. Tant dans son fonctionnement actuelle que celui vers lequel je souhaitai aller. L'échange était agréable jusqu'à ce que des bruits que trop familiers n'attirent mon attention. Déjà à la fenêtre, je fus rejoins par Sarabi. Nous vîmes alors les ombres d'une altercation. Les Kataclysms étaient à l'évidence malmenés et ce n'est qu'à l'arrivée des Katarydons que l'histoire prit rapidement fin. De l'ensemble, une seule silhouette fut menée jusqu'au Général. Il s'était lentement avancé vers elle, le regard aussi sombre que la nuit tombée.

- Pourquoi mes hommes ont-ils dû quitter leur poste ? Gronda-t-il presque de sa voix roque à l'intention du Commandant précédent la jeune femme fermement maintenue par deux de ses hommes

- Cette femme a mené ses hommes en armes vers la résidence. Nous avons dû l'arrêter.

- Et pourquoi a-t-elle encore sa tête sur les épaules ?

- Quelque chose m'a frappé.

- A part elle, vous voulez dire ?

- Oui, Général.. Nous aurions dû avoir des morts. J'ai vu certains de ses hommes retenir leur lame. Sans doute préférera-t-il connaître la raison à cela.

- Bien. Lâcha-t-il finalement après un long silence. Menez ses hommes en différents lieux, une dague sous la gorge et que le Bâtisseur prépare de solides piliers. Le spectacle risque d'être grandiose. Ordonna le Général avant de bloquer avec la fermeté de sa solide poigne, la mâchoire de la coupable Au moindre incident ou soupçon, vos hommes seront égorgés.

Sans rien ajouter d'autre, deux Katarydons la prirent sans ménagement. Envoyant un larbin m'informer de la situation, je lui transmettais l'ordre de me l'amener. La journée n'était pas la plus agréable. J'avais besoin de passer mes nerfs après le comportement inexcusable d'Ephylix et ses hommes feraient l'affaire. Mais avant de m'occuper d'eux, je devais savoir pour qui elle travaillait. Qui, avait eu l'audace de tenter une attaque sur mon propre territoire. L'une des deux grandes portes s'ouvrit et je vis enfin le coupable. Ou plutôt, la coupable. D'un coup sec, le Général la força à plier genou avant de maintenir avec force sa tête vers le sol. Elle n'était pas digne de maintenir le regard face au Seigneurs des lieux. L'un assit dans un fauteuil. L'autre, à ses côtés.

- Pourquoi avoir décidée de mourir ce soir ?

Dernière édition par Kris le Lun 19 Nov 2018, 14:28, édité 1 fois

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11/05/2017

En désespoir de cause

Je restais complètement silencieuse, avançant lentement vers mon objectif. Ça semblait fonctionner et c'était bien le principal. J'étais resté muette devant la provocation du Général, celui-ci même qui avait attrapé ma mâchoire avec bien peu de délicatesse. Il avait l'air d'un homme de poigne, autant physiquement que moralement. Ça me plaisait. Et de fait, j'avais soutenu son regard avec provocation, plissant les paupières d'un air de défi.

Et puis je fus enfin mené devant lui, lui dont j'avais croisé le regard l'espace d'une seconde a peine avant d'être agenouillée au sol, la tête fermement maintenue. J'avais beau essayé de rétorquer, j'étais dans une trop mauvaise posture pour parvenir à quoi que ce soit et puis, ce n'était que de l'apparat, un jeu de scène. Je faisais mine de me débattre mais avec bien peu de vigueur, car si je l'avais vraiment voulu j'aurais certainement pu me défaire d'eux. Mais ce n'était pas ce que je souhaitais.

A genoux devant lui et un fauve rosé que j'avais cru apercevoir, bien qu'il avait capté complètement mon attention, je ne bougeais plus. Visage rivés vers le sol alors que sa voix résonna dans la pièce. Je l'entendais enfin et elle me faisait frémir... d'excitation. Mais maintenant, il fallait que je choisisse bien mes mots, au risque de me faire trancher la tête. Bien que j'étais persuadée de ne pas avoir à mourir ici.

Je laissais alors quelques secondes s'écouler avant de répondre, prenant une lente respiration et m'exprimais ainsi d'une voix posée et très calme, compte tenue de ma position.

❝ Ni ma mort, ni mon destin ne m'appartiennent. Je n'ai pas la prétention de croire que je peux en décider. ❞

Entre chaque phrase, je laissais un court silence s'installer, pesant chaque mot pour qu'il puisse y discerner tout ce que je souhaitais lui exprimer. Il fallait être à la fois direct et subtile. Le deuxième aspect était un peu bancale me concernant.

❝ Et puis, qui pourrait ? Choisir sa mort est un luxe que peu peuvent se permettre. Certains même finissent traînés derrière un cheval... A travers toute l'île... Pour être dévoré, morceau par morceau... par tous les monstres possibles... Je doute que celui là ai décidé de quoi que ce soit... ❞

Est-ce que cela allait suffire ? J'hésitais à provoquer autrement son attention, plus frontalement. Ce n'était pas forcément ce que je voulais et j'étais loin de penser qu'agir ainsi pourrait jouer en ma faveur, surtout maintenant. Mais si il m'obligeais à agir de la sorte, je le ferais et ne reculerais devant rien, pas même devant lui.

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Mon regard ne fut que bref dans sa direction. A peine furent-ils échangés qu'elle était genou à terre, contrainte de détourner le sien. A l'habitude, son accueil aurait été tout autre. Mais l'évidence l'imposait, son agissement avait fortement contrarié mon second. Quoi de plus normal. Lui sur qui avait pour tâche d'assurer la sécurité interne du village venait de voir tout un groupe armé à l'intérieur, marchant vers la résidence principale. Cela restait néanmoins un soucis secondaire. Exiger la perfection aussi tôt dans l'existence de Sirk était absurde. Les remparts commençaient seulement à se fortifier un peu, les hommes à prendre leurs marques, et les étrangers à comprendre que nous n'étions pas de ceux qu'il était bon à défier. Tout ceci prendrait du temps et c'est par les erreurs commises et les vaines tentatives ennemies, que l'on parviendrait à remédier aux failles.

Mon attention était donc principalement portée sur des papiers résumant les différents secteurs du village, ainsi que des informations recueillies récemment sur ce qui se passait dans les environs. Lorsque la captive évoqua que son destin ne lui appartenait pas, elle eut droit à un regard de ma part, bien que seuls mes yeux se levèrent vers elle. Au moins cette femme n'était pas totalement inconsciente. Elle ne pouvait en effet pas décider de sa mort. J'étais, celui qui en déciderait. Si je pouvais presque accepter une sentence plus légère pour sa prise de conscience, mon regard s'assombris fortement alors qu'elle évoquait une mort bien particulière. Un rapide aller-retour sur le Général, et il m'informa que personne d'entre eux n'avait fait mention de Vettori. Cela n'allait pas jouer en sa faveur.

Toute mon attention était désormais sur elle. Qu'elle ait connaissance de ce corps trainé n'était pas une surprise. Beaucoup devait l'avoir vu. Le messager faisait correctement son travail au moins. Mais pour qu'elle vienne avec des hommes en armes, jusqu'à ce village si lointain, marcher vers la résidence principale et parler très précisément de Vettori une fois face à moi, ne pouvait relever de la coïncidence. La question dont il fallait une réponse désormais, était de savoir si le chemin emprunté jusqu'ici était celui de la vengeance ou non. Je me tournai alors vers Sarabi, toujours silencieuse à mes côtés. Cela ne devait rien lui évoquer de particulier, ne lui ayant pas parlé de cette partie de l'histoire du village. Lentement, je me levai pour aller à sa rencontre. M'accroupissant devant elle, je l'observai un instant bien qu'elle ne pouvait toujours pas en faire autant. Allait-elle mourir cette nuit ?

- Tu fais erreur. Cet homme dont tu parles, a décidé de sa mort. A l'instant même où il s'est opposé à moi. Finis-je par dire, faisant en sorte de prendre la voix que j'espérai ma plus froide et menaçante. Est-ce ce que tu es venue faire ici, t'opposer à moi ?

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11/05/2017

En désespoir de cause

Est-ce que ma tentative allait créer l'effet désiré ? Je n'allais pas tarder à le savoir. Cela dit, la position qu'on me forçait à avoir commençait à devenir inconfortable, j'essayais de remuer un peu, histoire d'être plus à l'aise, mais on me braquait d'autant plus, m'arrachant un grondement digne d'un fauve qu'on aurait muselé. Et puis je me figeais, entendant des bruits de pas venant de devant moi. Ils s'approchaient, lentement, à une allure presque effrayante. Il s'approchait de moi, j'avais gagné son attention. Et à mesure de ses pas, je sentais mon cœur s’accélérer, des sueurs froides glissant dans mon dos. Mes poings scellés dans mon dos se crispaient, je sentais à nouveau ma peau frémir, jusqu'à m'envahir complètement quand j'apercevais ses pieds devant moi, relevant les yeux autant que je le pouvais. Il était là, devant moi et s'accroupissait. Sa voix en était d'autant plus délectable qu'elle était proche.

Je baissais à nouveau les yeux, l'écoutant me révéler que c'était bien l'homme dont cet homme blond m'avait parlé. C'était donc bien lui, le Démon que je recherchais. Ce fut alors un soulagement, exprimé en un fin soupir, fermant les yeux. C'était lui. Mais la partie n'était pas gagnée pour autant. Je répondais alors à sa question qui aurait pu me faire légèrement rire. Quelle idée de venir s'opposer à lui, de la sorte, entre ses propres murs.

❝ Au contraire. Je ferais pas la même erreur que ce... Vettori ? ❞

La tête baissée, il ne pourrait pas discerner dans mes yeux que c'était un faux doute. Moi qui avait une mémoire assez médiocre des noms, celui-ci s'était ancré dans mon crâne et n'avait jamais voulu en sortir. Toujours à genoux, j'essayais à nouveau de dénouer mes épaules, sans grand succès.

❝ L'attaque que j'ai mené contre vos hommes n'avait rien de sérieux. C'était simplement une manière... ma manière, d'être amenée jusqu'à vous. On à d'ailleurs dû vous dire que mes hommes ont retenu leurs coups. Simplement parce que je n'ai aucune intention de vous nuire... Monsieur ?... Le Démon ? ❞

Il n'avait pas nié le châtiment de Vettori devant ses hommes, j'en déduisais qu'ils étaient plus au moins au courant et que je pouvais en parler librement sans risquer de griller sa couverture. Mais à l'évocation de ce surnom je me sentait frémir encore. Je sentais une sorte d'adrénaline étrange gonfler mes veines, c'était enivrant, sombre et chaud à la fois.

❝ Je suis venue jusqu'ici parce que vos manières, à vous... m'excitent... ❞

Je déglutissais et frémit à nouveau. Oh j'aurais pu polir un peu mon discours, dire qu'elles m'attiraient, me captivaient ou me fascinaient. C'était le cas, mais à quoi bon être légère quand le sujet ne l'était pas. Que mon honnêteté ne l'était pas. Que mon envie d'être ici l'était encore moins. J'étais là pour une raison, une seule et je n'avais aucune intention de lui cacher.

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C'est en silence que j'écoutai ses mots. Seul un haussement de sourcil souligna la surprise lorsqu'elle évoqua un surnom dont je n'étais au courant. Je l'admet, il me plaisait assez. Pour le reste, il n'y avait rien à dire. Aucune fausse note. Aucun oublie. Humilité déguisée, une menace silencieuse et une flatterie subtile. Non il ne manquait rien. Certainement cela aurait conquis n'importe lequel des dirigeants, mais cela était bien trop propre à mon goût. Ma seule conclusion, était qu'elle me connaissait. Beaucoup trop. Il n'est jamais bon de laisser une personne sachant vous parler en vie, lorsque vous, ne savez rien d'elle. Ou si peu.

Un léger regard au Général, et il me confirma sans briser le calme installé qu'aucun mal autre que des marques temporaires n'eut été fait. En parcourant ce qu'il m'était ainsi possible de voir, j'en déduisais qu'elle venait de nord hivernale. Puisque la Plaine Glacée était à exclure, étant donné que jamais qui que ce soit ne venait de là-bas, j'optai pour une résidente des Landes Nordiques. Probablement d'un village opposé au Prince pour ainsi venir à moi. Rien d'intéressant en soit. La question qui se posait néanmoins, était de savoir pourquoi un si long périple, pourquoi Le Démon comme elle m'avait nommé, plutôt que le Keizer régnant là-haut ? J'avais forte estime de moi-même, en parfait connaisseur de mes capacités, mais de là à valoir le long détour exigé.

Pourtant, quelque chose me plaisait en elle. Aussi proche que nous étions, je pouvais sans difficulté ressentir son inconfort d'être ainsi yeux au sol. Même prise entre moi et le Général, elle ne se soumettait pas entièrement. L'armure révélait son choix d'être guerrière plutôt que femme de. Hypothétiquement suffisamment douée avec sa lame pour diriger des hommes aussi rudes que les Nordiens. Une femme qui était forte. Dangereuse. Sachant où elle allait. Prête à faire ce qui devait l'être. Une femme qui ne fuyait pas. Une femme à l'opposé de cette fragile et constante victime qu'était Luce. Oui. Elle me plaisait. Pour cela, une chance lui serait donné. Lentement, mes lèvres s'approchèrent de son oreille, où après quelques secondes d'immobilité, un murmure s'y glissa.

- Alors laisse-moi satisfaire ton excitation. Soufflais-je avant de me redresser et de lui tourner le dos pour regagner mon bureau. De quatre manières différentes.

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11/05/2017

En désespoir de cause

Aussi inconfortable que ma position pouvait être, j'étais étonnamment à l'aise dans mon esprit. Pas sûr que cela dur pour autant. L'homme qui me maintenait avait tendance à resserrer de temps à autres sa poigne et ça avait le don de m'énerver. Je m'agitais de plus en plus, essayant par la même occasion de regarder le Démon, sans y parvenir complètement. Jusqu'à ce que tout s'arrête, le sentant approcher de mon oreille pour m'y susurrer des mots qui me firent frissonner. Des frissons presque douloureux et assez énigmatiques.

Il quitta sa position pour s'éloigner et une fois de plus, j'essayais de me défaire de la prise de mon bourreau, rien que pour pouvoir le regarder. Pourquoi cette fascination débordante ? Elle était déjà présente avant mais je la sentais grandir à chaque seconde passé en sa présence. C'était déroutant. Et puis, sa phrase suivante me stoppa.

❝ Quatre ? ❞

D'abord curieuse, voir impatiente je me mis ensuite à réfléchir. Pourquoi quatre précisément ? Ça aurait pu être excitant oui, ça aurait dû même, mais je sentais une intuition de mauvaise augure me traverser l'esprit. Ses hommes retenaient les miens, qui étaient quatre. Est-ce que c'était vraiment ça le lien à faire ? Je déglutissais bruyamment mon appréhension avant de poursuivre à voix basse.

❝ Qu'est-ce que vous allez faire ?... ❞

Je commençais à montrer les crocs de ma tête baissées, à grogner même, tandis qu'il ne me répondit pas dans l'immédiat. Mauvais choix. Mes poings se serrèrent et l'éventualité qu'il s'attaque aux miens fit bouillonner mon sang. Soudainement et brusquement, je m'agitais pour me défaire de l'emprise de l'homme. Il n'y avait plus de place pour la diplomatie à cet instant et la rage bandait mes muscles, uns à uns.

Je me libérais quelques secondes, parvenant à planter mon regard sombre dans le sien.

❝ Regarde moi quand je te parles ! Qu'est-ce que tu va faire ?!❞

J'eus à peine finis ma phrase qu'on me rabaissait de force la tête. Il ne m'en fallait pas plus pour redoubler de hargne et de force. En quelques mouvements, j'esquivais son emprise, lui envoyait un coup de genou dans l'abdomen en grognant comme une bête enragée. J'allais même parvenir à me saisir de son arme avant que le reste de la troupe ne me tombe dessus. J'avais beau être virulente et leur tenir tête quelques minutes, j'allais certainement bientôt finir par plier...

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22/08/2013

Akelar Katar

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Ainsi donc je ne m'étais pas trompé. Alors que je me tenais au plus près d'elle, laissant seul mon lent souffle caresser la lobe de son oreille, j'avais pu observer sous un angle nouveau la mystérieuse captive. Les frissons parcourant sa nuque. La dureté de ses points resserrés en permanence. Le calme de sa voix. La tranquillité se dégageant en dépit de sa situation et de ma présence à quelques centimètres. Elle n'était pas une proie. C'est elle, qui chassait. Un imperceptible sourire manqua de se dessiner au coin de mes lèvres tandis qu'une idée me vint. Un prédateur s'attrape avec une proie. Mes mots furent alors murmurés et tandis que je m'éloignais, je la laissai se révéler à moi.

J'eu alors l'impression d'une scène au combien familière. Dans ce bureau, la docilité d'apparat tombait pour laisser place à une fureur trop longtemps contenue afin de faire face au Maître des lieux, qui évoquait la mort d'êtres proches. Gardant le dos tournait tandis qu'elle se défaisait une première fois du Général, je me surprenais à penser que cela ne pouvait être une coïncidence. Une telle similitude. L'inconvénient, était que pour ma part, j'avais battu à mort mon ennemi et je n'étais pas disposé à lui laisser connaître un plaisir si intense. Sa question n'eut aucune réponse alors qu'elle était finalement remise genou à terre. Et si c'était elle ?

Mes songes n'eurent pas plus de temps car les sons de luttes reprirent avec davantage de lourdeur. Me tournant, je la vis malmener mon Général. Cet affrontement fut fort instructif et n'eut à subir de fait, aucune intervention de ma part. L'académique enchaînement de mon second laissait apparaître avec clarté l'anarchique de l'inconnue. Elle avait l'habitude du combat mais laisser davantage s'exprimer un instinct, une colère libérée, plutôt qu'une maîtrise appelant à un esprit calme. Loin d'être parfaite, cela était des plus prometteur car il me semblait n'avoir encore jamais rencontré d'individu en mesure de tenir aussi longtemps le Katarydon face à moi. Finalement, elle prit l'avantage.

Son dernier coup lui permis de tenir suffisamment le Général à distance pour pouvoir se retourner vers moi et bondir à ma rencontre. Mais si son corps s'était déjà avancé d'un pas dans son élan, son visage lui recula d'autant. Prolongeant mon bras dans une horizontalité parfaite, ma lame aiguisée maintenait en respect sa gorge. Un léger mouvement de ma part, ne serait-ce que sous le poids de l'arme ou l'instabilité de mon bras, et l'une de ses veines serait aussitôt tranchée. Nos regards se croisèrent, peut-être même se défièrent un instant. Je savais désormais qui se tenait réellement face à moi. La discussion pouvait commencer.

- A Sirk, c'est debout que se tiennent les femmes. Tâche de ne pas l'oublier. Lui apprenais-je, finissant sur une intonation presque menaçante tandis que mon autre main ayant appelé Sarabi à attendre avant d'intervenir, lui fit signe qu'elle pouvait retrouver sa droiture.

J'en avais assez de les voir s'agenouiller devant le premier homme. S'excuser d'avoir une opinion. Ne parlant que pour réclamer assistance. Se soumettant à une fragilité que l'on disait élégante. Il était temps que les femmes prennent conscience de leur véritable place. Du potentiel que les Quatre ont également instaurés en elles. Car dorénavant, toutes celles vivant à genoux, n'obtiendraient plus rien de moi. D'un signe de la main je congédiai le Général, non sans qu'il ne lance un sourire satisfait à l'inconnue auparavant. Lui aussi avait plaisir à se rendre compte qu'elle n'était pas une demoiselle en détresse de plus venue quémander la bonté d'un prince charmant.

- Qu'espères-tu de moi ? Lançais-je après avoir retrouvé ma place derrière le bureau, feintant de gribouiller quelques mots importants sur des parchemins.

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11/05/2017

En désespoir de cause

L'affrontement se prolongeait pendant encore quelques instants. L'un reçu mon poing, l'autre mon genoux. Pour ma part, je me faisais davantage malmener que frapper, à proprement parler, mais ce n'est pas ça qui allait m'arrêter, bien au contraire. D'un geste bien placé, je me défaisais de leur emprise avant de me jeter vers lui, dans un grognement animal. Mais sans que je ne puisse le voir arriver, c'est sa lame qui m'accueillit, me stoppant net dans ma lancée.

Je fixais son épée, puis ses yeux dans lesquels je me plongeais avec insistance, le défiant presque d'aller jusqu'au bout. Ainsi immobile face à lui, je m'empêchais tout mouvement néanmoins, mourir ici était loin d'être ce que je désirais. Sa réflexion me fit un effet étrange, je dardais mon regard vers lui d'autant plus mais ne répondais rien, me contentant de lever une babine et dévoilant un croc, du fait que sa lame était toujours trop proche pour me permettre le moindre mouvement.

Du coin de l’œil je notais la lionne rosée qui avait été arrêté juste avant de me tordre le cou, elle aussi. J'avançais sur un fil aussi fin que l'un de ses poils et c'était grisant. Finalement, il se détourna avant de renvoyer son Général qui me sourit franchement. Pour seul réponse il eu droit à un air interrogative et méfiant. Mais de cette courte confrontation, je ne doutais pas qu'il aimait se battre au moins autant que moi. Je reprenais à mon tour une position plus confortable, me redressant simplement alors qu'il me questionna en retournant à son bureau.

Pour ma part, j'avais bien intégré ses mises en garde, par contre mes revendications, lui avait l'air de les avoir déjà oublié. J'intensifiais mon regard vers lui, plissant mes paupières et répondais d'un voix franche.

❝ Je crois avoir demandé à ce que tu me regarde quand je te parle. ❞

Oh oui, ma diplomatie mimée et jouée comme je l'avais pu était définitivement partie et très loin. Et de toutes manières, ce n'était visiblement pas ça qui m'avait attiré son attention alors je n'allais certainement pas continuer à agir de la sorte. Je croisais alors mes bras sur ma poitrine, jaugeant du coin de l’œil la lionne derrière lui de temps en temps. Relevant quelque peu le menton, j'attendais sans un mot qu'il m'accorde l'attention que je demandais et que je méritais.

Quand j’obtenais enfin gain de cause, je répondais à sa question sans ciller, mon regard planté dans le sien.

❝ Je te l'ai déjà dis, je suis ici pour ta façon de traiter tes ennemis. ❞

Je lâchais enfin notre contact visuel pour observer les lieux, m'approchant de son bureau sans plus le regarder, caressant du bout de mes doigts le bois. Puis je le contournais pour me diriger vers la première fenêtre et y observer le village en contre bas.

❝ Et tu as certainement obtenu tout ça de la même manière. ❞

Je le fixais à nouveau, le rejoignant une fois de plus, face à lui, ayant pour seule barrière entre nous son bureau, sur lequel je posais mes mains avant de me pencher vers lui, le jaugeant de haut en bas.

❝ Mais tu n'as pas fini ce pour quoi tu en es là, non ? Sinon je ne serais déjà
plus en vie. ❞

Je le fixais sans retenue avec une pointe de convoitise dans le regard. De quel nature était cette dernière ? Moi même je n'en étais pas certaine. Je laissais ainsi quelques secondes s'écouler avant de faire un pas en arrière, croisant à nouveau mes bras contre ma poitrine.

❝ J'ai des objectifs que tu pourrais me permettre d'atteindre et je suis presque certaine que je pourrais en faire autant pour toi. ❞

Voilà qui était dit, sans trop en dévoiler. J'attendais alors sa réponse, presque patiemment, quoi que pas vraiment. Je lui proposais clairement une alliance, mais alors que je savais déjà pas mal de chose le concernant, lui ne savait à priori rien à mon égard. Il ne tenait qu'à lui de s'en intéresser.

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22/08/2013

Akelar Katar

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Un regard aussi sombre que la nuit en dépit de son azur voilé d'origine se jeta dans le brunifié qu'était le siens. Une femme de caractère était appréciée, mais il lui fallait prendre garde. Tous ceux ayant voulu me soumettre n'était plus de ce monde, ou travaillait pour moi sans que je ne leur accorde la moindre considération. A cet instant, la balance tenait encore en équilibre, n'allant ni d'un côté, ni de l'autre. Mais il fallait qu'elle prenne la précaution de ne pas trop user de ce tutoiement dont j'avais perdu l'habitude depuis trop longtemps pour m'en souvenir. Silencieux, je l'observai alors prendre connaissance des lieux avec une indifférence évidente. Au moins elle n'était pas attirée par l'or.

Tandis qu'elle allait à la fenêtre, je tournai mon regard vers Sarabi. Cela ne faisait guère longtemps que nous étions unis mais nous avions déjà cette sensation de pouvoir communiquer sans dire un seul mot. Son regard ne démontrait plus aucune méfiance particulière et tout comme elle, je tournai le miens pour l'écouter en silence. C'était là une bonne stratégie. La laisser dévoiler des informations, qu'elle en soit consciente ou non. C'est alors que la pensée que notre rencontre ne pouvait pas être qu'hasardeuse me revint. De tout comportement possible, elle avait opté pour se tenir à l'endroit même où j'en eu pris l'habitude, pour regarder le village avec hauteur. J'en eu presque l'impression de me voir si ces longs cheveux blonds attachés en des tresses entremêlées avaient été dissimulées sous une capuche.

Sa manière de me regarder par la suite, jugeant de son regard alors qu'elle s'était penchée par-dessus mon bureau, me laissait un arrière-goût dont elle n'eut fait la rencontre que par son appartenance à la gente féminine. Cela dit, je dois admettre qu'il est fort probable que dans le cas d'un homme, il serait déjà mort depuis bien longtemps. Chassant cela, j'en revenais à ses propos. Il n'était pas compliqué de savoir mes projets encore incomplets à la vue de Sirk. Surtout depuis la fenêtre. J'optai que son analyse tenait de cela et qu'elle n'y voyait que la volonté de bâtir un village plus présentable. De toutes les façons, l'importance n'était pas dans cela, mais dans ce qu'elle disait à son sujet.

Une chose m'avait marqué depuis toutes ces années à fréquenter les deux mondes. Lorsque l'on n'expliquait pas d'emblée l'objectif en question, c'est qu'il n'était pas des plus légal. Et lorsque l'on venait à ma rencontre pour cela, c'est qu'il appelait à du sang en plus d'avoir de l'envergure. La pâleur naturelle de sa peau, sa tenue ainsi que sa manière de combattre me certifiait de son appartenance au Grand Nord. Les Landes Nordiques étaient en guerre contre Rorn et par extension, le Prince. Mais je me refusais à la croire vouloir s'en prendre à lui directement. Tout d'abord, car je lui accordais un minimum de crédit intellectuel. Ensuite, parce que les Landes Luxuriantes enneigées étaient déjà en affrontement avec le Prince. Alors pourquoi ne pas aller demander soutient au Keizer ?

Cette question laissait également entendre qu'elle n'appartenait pas à ses hommes, sans quoi elle n'aurait pas la possibilité de lui demander assistance. Elle lui obéirait. A cela, l'impression qu'elle n'était gouverné par quiconque lorsqu'elle employa l'expression d'avoir personnellement des objectifs. C'était les siens. C'était elle qui était au sommet de sa chaine de commandement. Il avait également la volonté d'apprendre quant à ma manière de traiter mes ennemis. Rudes. Spectaculaires. Qui marque les esprits et n'appellent qu'à la soumission, empêchant toute révolte possible. Le genre de chose, qu'il serait primordial pour s'attirer la ferveur de villages nordiques. Mais cela imposait de faire face à un autre Prince.

- Le Keizer je suppose ?

Ma voix était d'un neutre irréprochable en dépit de ce que cela évoquait, tandis que je lançais cette conclusion qui me paraissait cohérente. Mais étais-ce véritablement cela ? Que ce soit en le passant par l'épée ou un pacte de non-agression, j'étais convaincu que les objectifs dont elle parlait appelaient à s'opposer à lui d'une manière ou d'une autre. Une manière, qu'il n'apprécierait pas. A cette idée, j'eu grande hâte de connaître ce dont elle était prête à proposer pour un tel service rendu. Lâchant enfin la plume, je me calais dans le fond de mon fauteuil. C'était le moment pour elle de se montrer plus détaillée dans son attente. Quant à moi, je gardais pour plus tard ce dont je pourrai bien avoir besoin. Entre nous la balance avait commencé à s'équilibrer et il était temps pour moi de la faire pencher de mon côté.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

11/05/2017

En désespoir de cause

Les bras croisés sur ma poitrine, je respirais à une allure mesuré alors que le regard défiant que je lui envoyais depuis tout à l'heure s'apaisait quelque peu. La discussion prenait un court différent, l'heure n'était plus tout à fait à la confrontation mais davantage à la discussion vers un entente. De ce fait, mes bras fermement fermés se détendaient un peu, en restant croisés, tombant un peu plus. Je levais un sourcil à l'évocation du Keizer, pour ensuite les froncer.

❝ Une conséquence, plus qu'un objectif. ❞

Mes lèvres se tordirent dans une moue perplexe alors que je laissais mon regard divaguer jusqu'à la fenêtre où passait les rayons du soleil, forçant à plisser mes paupières à l'impact de cette clarté. Pendant quelques instants, je me m'y à réfléchir à cette fameuse conséquence à laquelle je n'avais pas spécifiquement pensé jusqu'à maintenant, trop aveuglé par ma vengeance imminente, comme face à cette fenêtre éclairée.

Il était évident que me venger, investir le camp de Sangtis, m'allier à un homme comme le Démon, gagner en puissance et tout ça dans le dos du Keizer n'allait pas m'attirer ses faveurs. Bien au contraire. Mais bien qu'avant l'attaque de notre clan nous étions sur le point de le rejoindre, je n'étais pas certaine que c'était ce que je souhaitais. Les années parlent pour lui, la seule chose qu'il ai fait depuis longtemps était l'attaque de Rorn qui n'avait même pas été anéantis ou même investie. C'était un premier pas non négligeable certes, mais cela faisait si longtemps qu'il était attendu qu'il en devenait insuffisant. Alors quoi ? Le rejoindre, feindre un ralliement ou me dresser contre lui ?

L'ombre d'un volatile, barrant la lumière des rayons du soleil au travers de la fenêtre, me rappela à l'ordre. Je m'ébrouais quelque peu pour retrouver mes esprits et revenir à lui. Passant par la lionne derrière lui, je restais un instant sur elle.

❝ J'ai d'autres choses à faire avant ça. ❞

Sans savoir pourquoi, j'avais l'impression de chercher la bonne direction à travers les yeux cristallins de la lionne. Ils étaient hypnotiques et peut-être qu'ils m'aideraient. En tout cas, ils n'étaient pas menaçants et même plutôt apaisants. Je baissais ensuite les miens quelques secondes. Lui révéler mes objectifs à court terme me forçais par la même occasion à lui avouer la faiblesse de ma situation actuelle. Un clan réduit, divisé et affaiblis. Tant pis, il fallait que je me lance. Mon regard brun revint donc vers le sien, assez neutre cette fois-ci, tout comme ma voix qui était pourtant ferme.

❝ J'ai d'abord une vengeance à accomplir, contre un clan à la botte du Prince. ❞

L'amertume et la haine se lisait sur mon visage en une grimace prête à dévoiler mes crocs. Je récupérais alors un peu d'apaisement dans les yeux de la lionne avant de revenir aux siens.

❝ Mais c'est pas possible pour le moment, mon clan est réduis et affaiblis. C'est pour ça que je te propose mon soutien dans un premier temps, jusqu'à ce que je puisse demander le tiens, le moment venu. ❞

Non, je n'étais clairement pas en position de force et il n'avait certainement pas besoin de cette dernière révélation pour le savoir. J'inspirais silencieusement, gonflant ma poitrine en attendant avec une certaine appréhension son verdict.

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Akelar Katar

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Mes paupières masquèrent de moitié mon regard le temps d'un instant, alors qu'elle peignait le Keizer comme une simple conséquence. Pouvait-elle dissimuler un objectif plus grandiose que cela ? Davantage spectaculaire ? Si inattendu, que je n'en eu même pas l'idée ? Son moment d'absence fit croitre ma curiosité tant mes pensées se plaisaient à entendre une chose nouvelle. Finalement, une certaine marque de déception se lissa sur mon visage se relâchant. Une vengeance. Encore. Et contre un simple village qui plus est. Si encore la cible était le Keizer, il y aurait quelque chose d'impressionnant là-dedans, expliquant parfaitement le besoin de faire appel au Démon. Mais un simple village au service du Prince. Il n'y avait même pas un seul assassin expérimenté là-dedans à tous les coups.

Alors qu'elle se laissait prendre à l'hypnotique regard azuré de Sarabi, je profitai de son inattention pour enfin prendre le temps de l'observer réellement. Les traits de son visage étaient fins et ne démontraient aucune trace d'un coup reçu. Pour une guerrière, cela en disait long sur sa maîtrise des armes. Ou sur son aptitude à savoir choisir ses ennemis. L'armure qu'elle arborait était faite de tissus, de cuirs et de plaques métalliques. Un ensemble bien trop épais pour m'en faire deviner les courbes dessous, mais à s'en fier au poids que cela représente, je partais sur une certaine musculature bien que harmonieuse. Il serait étrange que le corps soit différent du visage après tout.

Finalement, elle parvint à s'extirper du labyrinthe cristallin pour retrouver un intérêt à me regarder. A l'évocation du soutient qu'elle se proposait de m'apporter, je ne parvins à retenir la moitié d'un sourire rieur. D'elle-même, l'aveu fut fait que son clan était en sous nombre et affaiblis. Par ailleurs, pour être plus précis et dans la supposition que l'ensemble de son groupe était avec elle, son clan était actuellement prisonnier avec une dague sous la gorge pendant qu'elle se tenait à un bond d'un félin divin prêt à lui broyer les os sous ma simple volonté. En dépit de cela, elle me déclarait avoir besoin de son soutien. Son soutien. Je savais les femmes nordiques culotés cependant pas à ce niveau-là.

- Vous aviez raison tout à l'heure. Lançai-je après un temps de réflexion, observant dans la vitre jaunis par le soleil matinal. Ce village était autrefois à mes ennemis. Désormais il est miens. Acquis avec la manière dont je traite mes ennemis. Continuai-je lentement, lui laissant le temps d'imaginer plus en détails le processus avant de la questionner en revenant sur elle. Dîtes-moi. Qu'est-ce qu'un clan réduis et affaiblis pourrait bien m'apporter que je ne puisse obtenir seul ? De quel soutien que tu serais puis-je bien avoir besoin ?

Ce fut là une question essentielle. J'en avais fini de m'associer à des quémandeurs n'ayant pas l'envergure nécessaire à une alliance avec moi. Et bien que j'étais disposé à l'estimer comme guerrière, ou comme dirigeante de son clan d'ailleurs, je ne voyais absolument pas ce qu'elle pouvait m'offrir dans son état actuel. Moins encore, qui puisse être de la valeur d'un village entier à la botte du Prince massacré en son nom. Sans doute c'était-elle trompée dans l'emploi du terme mais oser prétendre pareille chose auprès de moi. Je ne savais si cela se traduisait par un audace attirant ou une vantardise à réprimer.

Incertain, ce fut sans aprioris que je l'écoutai me répondre. La chose faite, je l'informais que j'allais réfléchir à son offre. Durant ce temps, en signe de bonne foi, elle devra se tenir calme dans les geôles de Sirk jusqu'à ce que décision soit prise concernant l'ensemble des individus ayant portés les armes. Cela n'étant pas discutable, elle fut emmenée malgré ses potentielles objections jusqu'à la première cellule. Là, elle fut attachée et enfermée. Au côté de la grille, contre le mur afin de n'être vu, le geôlier se faisait discret afin d'être en mesure d'espionner la captive à son insu. Quant à moi, lorsque les portes furent closes, je portai le menton à ma main tandis que mon coude prenait appuis sur le bras du fauteuil. Quelques secondes de réflexion silencieuse, et mon regard se tourna vers celui de Sarabi. Je lui avais promis de l'estimer et de l'inclure dans mes décisions concernant Sirk en faisant d'elle davantage qu'une simple Invocation. Une conseillère dont je consulterai l'avis. Dès aujourd'hui, je tenais parole.

- Qu'en penses-tu ?

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11/05/2017

En désespoir de cause

A son retour au vouvoiement, je ne pouvais cacher ma crispation. Moi qui répugnais à user de ce genre de détour, lui me forçait à y retourner. Je grimaçais donc quelque peu, referment un peu plus le croisement de mes bras sur ma poitrine, en l'écoutant néanmoins avec attention, le regard un peu sévère. Ce revirement n'apportait rien de bon. Puis il me questionna à propos du soutien que je lui proposais et visiblement, on s'était assez mal compris. J'eus, de fait, un léger rictus avant de lui répondre.

❝ Ça dépends. Nous les Nordiens, on sait se rendre utile et puis, vous ne refuseriez pas de la main d’œuvre gratuite ? Nous sommes des guerriers, des bâtisseurs et tellement d'autres choses. Je suis sûre que vous trouverez des occupations à la hauteur de mes... compétences. ❞

J'appuyais sur le dernier mot de manière énigmatique. Ce dernier pouvait renfermer beaucoup de chose. Le temps donnerait bien l'occasion de les lui montrer. Je détournais ensuite mon regard de lui, une fois encore pour le diriger vers la fenêtre.

❝ Voyez ça comme un investissement à long terme, avec les possibilités que ça peut présenter. Si j'ai réussis à vous atteindre par mes propres moyens, c'est presque certain que je pourrais me rapprocher du Keizer, par la confrontation ou l’infiltration. Peu importe comment je pourrais bien avoir l'appui des Hommes Libres, il n'est pas négligeable, n'est-ce pas ? ❞

Sur ses paroles, je revenais à lui, lentement, appuyant mes derniers mots par un regard appuyé. Quelques instants de silence nous séparait de sa "conclusion" : il allait réfléchir. C'était évident, lui qui s'était tout à coup montré distant n'allait pas sauter sur l'occasion sans la mesurer. Il n'était pas comme ça, non.

Sans plus d'échange entre nous, il ordonna de me faire captive. Je me laissais faire, quoiqu'en rétorquant un peu quand ses hommes me tirèrent pour m'en éloigner. Je laissais alors mon regard plongé dans le sien, jusqu'au dernier moment avant de m'en défaire, donnant des coups d'épaule pour indiquer à mes geôliers que je savais marcher seuls. Après quelques hésitations de leur part, ils finirent par me lâcher en ne manquant pas de se resserrer autour de moi, le temps de me guider jusqu'à ma nouvelle demeure.

J'y étais seule, sans les miens, pestant et jurant de temps à autre. Mais bien vite, je finis par me résigner à laisser le temps passer, réfléchissant à cette hypothèse qui était apparue tout naturellement, sans que je l'y invite. Le Keizer hein ? C'était une idée... Encore fallait-il que je sorte d'ici.

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22/03/2018

&

En désespoir de cause

Mon regard clair et cristallin n'avait jamais lâché l'étrangère à l'âme enflammée. Il la suivait, dans le moindre de ses mouvements pour en déceler les subtilités, les forces, les failles. Elle m'en avait déjà dit beaucoup, de part le fait également qu'elle m'avait considéré plus d'une fois. Il y avait beaucoup à dire et à la fois si peu. J'étais resté complètement silencieuse, la laissant faire à sa guise, si ce n'est lorsqu'elle s'était montré un peu trop menaçante.

Après son départ, Kris n'attendit pas longtemps pour me questionner alors que mon regard restait poser sur la porte qui l'avait laisser quitter la pièce. Sur une voix calme, neutre et légère, j'essayais de lui confier mon avis avec le plus de justesse possible.

“ C'est difficile à dire. ”

Une entrée en matière mesurée, je préférais avancer à tâtons. Des mes yeux bleus, je l'imaginais encore devant nous sous les traits d'une âme rougeoyante. J'avais opté pour ne pas regarder Kris au risque de me fier à son propre jugement. Il voulait le mien, sans détour, alors j'allais lui donner.

“ Elle est audacieuse, c'est certain et ce malgré le peu de moyen dont elle semble disposer. C'est à se demander ce dont elle serait capable si elle en avait des plus conséquents. Elle est aussi caractérielle et effrontée, il faudra faire attention, mais je la sens suffisamment intelligente pour se contenir si nécessaire. ”

Je laissais quelques instants de silence ponctuer cette première partie. J'inspirais ensuite profondément, l'air apaisé et contenu, reprenant ma tirade sur le même ton, presque monotone.

“ C'est une farouche guerrière qui renferme un cœur avec ses failles. Tu serais capable de les exploiter facilement, d'autant plus qu'elle te demande à demi mot de le faire. ”

C'est ce moment que je choisis pour tourner mon visage vers Kris, lentement avant de plonger mon regard dans le sien.

“ Je pense qu'elle mérite que tu t'y intéresse, au moins pour s'être donné la peine d'être venue jusqu'à toi. A toi de voir jusqu'à quel point tu peux lui accorder ton intérêt. ”

Je lui accordais un sourire invisible, l'exprimant suffisamment par mon regard. Puis je me redressais jusqu'à prendre la place de la farouche guerrière face à lui, face à son bureau devant lequel je m'asseyais souplement.

“ J'ai moi aussi une requête. ”

Laissant passer l'effet de surprise en arborant un air des plus doux, j'énonçais ma demande lorsqu'il m'invita à le faire.

“ J'ai rencontré un chasseur répondant à ton appel, comme tu me l'a demandé. Je me suis entretenu longuement avec lui et il me semble qu'il en a dans le ventre et qu'il saura être un bon élément pour le bien de Sirk. Mais j'aimerais aussi en avoir le cœur net et juger de ses compétences sur le terrain. M'autoriserais-tu à l'accompagner durant une chasse ? Ainsi, si il se révèle moins compétent que je le pense, je pourrais moi même m'occuper de ramener le butin et nous n'aurions ainsi pas perdu de temps. ”

J'avais gardé pour moi ce que je savais réellement de Valion, pourquoi je le lui conseillais et le fait que je le connaissais. Je commençais à déceler les traits de caractère de Kris, lui révéler que Valion avait tenté mon épreuve et qu'il n'en était pas ressortit avec moi lui indiquerait simplement que c'était un incapable. De cet fait, cette information me paraissait inappropriée. Ma queue battait souplement le sol en attendant sa réponse, avec une pointe d'impatience, je dois bien le reconnaître.

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22/08/2013

Akelar Katar

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Aucun partie n'était réellement pris par Sarabi, mais la sagesse de ses paroles demeuraient. Indéniablement, cette femme représentait une menace. Cependant, je me devais d'admettre qu'elle semblait en mesure de garder sa place face à moi. Une incertitude raisonnait tout de même. J'étais également calme et docile face à Vettori, jusqu'à ce que l'envie me passe.
Mais comme me le rappelait le félin à mes côtés, non sans une certaine surprise chez moi, il me serait possible de déceler ses failles et d'en jouer au besoin. La tête contre le dossier du fauteuil, je réfléchissais à cela.

En résumant l'ensemble, une conclusion insatisfaisante se fit. Ce que je connaissais d'elle était finalement superflu. L'essentiel me manquait. Si le Keizer n'était pas son objectif final, alors pourquoi ne pas avoir requis son aide pour l'attaque d'un village pro-prince ? Se trouvait-il seulement dans les Landes Nordiques ou en un autre lieu ? De combien d'hommes se composait exactement le reste de son clan ? A quelle force devions-nous faire face ? Quels étaient ses projets une fois le village ensanglanté ? Jusqu'où pouvais-je aller dans les tâches à accomplir ? J'avais entendu l'avertissement de Sarabi aux portes de Skart. Pour éviter un tel sort, il me fallait connaître mes ennemis, et plus encore mes alliés. Pour celle-ci, je m'étais emporté face à son aisance un peu trop vite acquis à mon goût. Un échange bien plus long aurait été nécessaire mais je ne me voyais pas déjà la rappeler.

Alors que je méditai à tout cela, la Fille d'Ignis à mes côtés me fit face et provoqua le haussement d'un sourcil en affirmant avoir à son tour une requête. Ce dont il était question, me laissa sans voix. Mon front vint se caler dans le creux de ma main appuyée sur le bras de fauteuil, avant de s'y frotter lentement à plusieurs reprises. Que me faisait-elle ? Nous étions en pleine conversation sur un cas n'ayant encore pas trouvé de solution finale que déjà elle me parlait d'autre chose. Un simple chasseur lambda qui plus est. Plus encore, tandis que Sirk faisait face à un groupe ayant pris les armes, marché vers moi, et dont on ignorait si une partie de ce clan n'attendait pas au loin pour attaquer, sa Protectrice s'occupait à demander l'autorisation d'aller chasser avec un illustre inconnu.

Je reconnais, avoir eu une certaine déception à cet instant. Une énième fois j'avais eu l'espoir qu'apporter une importance aux divinités, leur donner de hautes responsabilités au sein de ce que je tentai de construire, leur apporterait suffisamment pour qu'ils s'en préoccupe. Pour qu'ils restent à mes côtés. Je devais me résoudre, une nouvelle fois, à constater l'inverse. Fort bien. Je m'occuperai de cette menace imminente seul et la laisserait aller chasser le Dulcius pendant ce temps. Il y avait tellement à faire. Et tellement à régler.

- Accordé. Déclarai-je en me redressant. Vois si cet homme peut révéler un potentiel satisfaisant, qui pourrait nous permettre d'enfin détenir le nom d'un chasseur sur lequel nous appuyer. Continuai-je en me dirigeant vers la porte, que j'ouvris pour inviter Sarabi à le rejoindre où qu'il pouvait être. Passe voir Solow, le Marchandeur. Il t'indiquera ce dont nous avons le besoin actuellement. Repasse ensuite par lui à votre retour. Si c'est concluant, il doit en prendre note. Lui indiquai-je avant de refermer la porte, non sans lui avoir demandé de faire attention à elle.

Quelques secondes de silences suivirent avant que mon poing ne vienne se mesurer à l'un des murs. Qu'il était plus simple de se contenter de parcourir le monde. Je n'avais jamais aspirer à diriger et je savais désormais pourquoi. Mais si je ne le faisais pas, qui le ferai ? Qui était capable de prendre ma relève ? Aucun nom ne me venait. Sans doute étais-ce mieux pour cette personne d'ailleurs. La porte s'ouvrit de nouveau et j'hurlai une liste de noms. Tout juste quelques minutes s'écoulèrent et déboula dans mon bureau la quasi-totalité de l'Assemblée. Mes premières directives furent dirigées vers Fourhas le Sage, Grand Archiviste. Dans la multitude de documents entassés depuis des générations en provenance des quatre coins de l'île, il allait devoir me trouver autant d'information que possible sur la situation dans les Landes Nordiques. Plus particulièrement, celles concernant le Keizer lui-même et le fonctionnement des hommes libres.

Sans le laisser attendre davantage, il quitta la pièce pour se mettre à l'ouvrage. Le second à écouter fut Aetius, le Dernier. Ses hommes avaient commis une grave faute en se laissant surprendre de la sorte. Je me voyais déjà le sanctionner durement, lorsqu'il m'expliqua que notre manière de procédé n'était pas optimal. Cet incident, était en réalité à ses yeux une bonne chose. Il avait pu constater des failles ne pouvant être révélé que lors d'un passage à l'acte, et détenait déjà une solution pour la plupart d'entre eux. Son discours et la conviction dans sa voix parvinrent à l'acquitter. Je lui laissais deux semaines au plus, pour régler l'ensemble des problèmes remarqués de manière définitive. Après un remerciement, il se hâta de lui-même à quitter le bureau. Ne restait alors plus que le Général, qui referma la porte avant de se tourner vers moi.

- Ton analyse ?

- Il ne nous faut pas seulement renforcer les murs. Nous n'avons pas encore beaucoup de bâtiment mais la superficie du village reste vaste. Il nous faut davantage d'hommes.

- Je débloquerai les fonds, tu te chargeras du recrutement. Avant cela, donne-moi ton opinion. Nos invités se proposent à servir auprès de nous, le temps de les préparer à une vengeance.

- Ils ne me paraissent pas inutiles. Mais c'est trop tôt pour parler de confiance.

- C'est là un résumé de ce que pense Sarabi elle aussi.

- Sa divinité Sarabi est pleine de sagesse.

- Je sais. Mais son jugement se fit à une discussion avec une seule d'entre eux. Mais si on les associe à nous, c'est à chacun d'entre eux que nous allons devoir nous fier. Comment s'assurer qu'aucun ne flanchera et qu'ils me seront fidèles ?

- Dans mon autre vie, j'ai souvent affronté les hommes libres sous les appels du Prince. Aucun d'entre eux ne le sera jamais auprès de vous. Ces types-là, la fidélité c'est carrément une question d'honneur. Et il ne la voue qu'à leur dirigeant. Ou plutôt leur dirigeante dans notre cas. Tant qu'elle sera en vie, ils n'obéiront à personne d'autres.

- Dois-je alors la tuer ?

- Cela pourrait être une solution si vous pensez à un duel dans les règles.

- Et l'autre solution ?

- Faites en sorte qu'elle vous jure fidélité. Alors aucun de ses hommes ne manigancera contre vous.

Je l'invitai peu de temps après cela à quitter à son tour le bureau pour s'occuper de ce dont je l'avais chargé. Sa proposition en tête, je commençai à envisager la survie éventuelle de ces assaillants. Midi venait de passer, et je détenais toujours aucune prise de décision. Trop d'informations me manquaient. Il me fallait leur réponse. J'ordonnai alors à ce que me soit amené, avec considération, la femme composant le groupe de captifs éparpillés dans Sirk. Détachée et conviée silencieusement à suivre le Katarydon envoyé pour la peine, elle fut conduite jusqu'à la résidence principale puis l'étage où je me tenais. La porte ouverte, elle fut conduite par indication plus qu'autre chose, jusqu'à la grille sur laquelle je m'appuyais, observant le village continuer sa vie.

- Bien que le sang n'a pas coulé, ou si peu, vous avez commis un acte qui vous condamne inévitablement à la mort. Lançai-je en guise de présentation, le regard toujours sur l'horizon. C'était là le sort vous étant réservé. Cependant, votre cheffe à réussit l'exploit de me faire envisager non pas un macabre spectacle, mais une alliance possible entre votre clan, et ce que je bâtis ici. Expliquai-je avec une franchise évidente dans la voix, au même titre qu'un certain détachement quant à une préférence dans le choix qui en découlerait. Mais avant cela, je me dois d'avoir confirmation auprès de vous de détails qu'elle m'a communiqué. Ainsi que d'autres. Continuai-je avant de me retourner vers elle. Autrement dis, c'est vous qui allait décider du destin de vos camarades. Commençons simple. De combien d'hommes et de femmes se compose votre clan actuellement ?

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11/05/2017

En désespoir de cause

A la demande du Maître des Lieux, Astrid fut retiré de l'endroit dans lequel elle avait été menée plus tôt. Son seul œil valide n'avait de cesse de jauger les gardes qui la guidait, d'un air plus que méfiant. Mais elle marchait, silencieuse, sans être brusquée alors elle ne bousculait pas en retour. Elle se posait simplement suffisamment de question pour rester sur ses gardes, davantage encore quand on la libéra de ses liens.

Arrivée dans la résidence, elle jaugea les lieux avec intérêt, presque même avec convoitise. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas mis les pieds dans une telle demeure et cela se lisait aisément sur son visage. Bien vite, elle fut guidé jusqu'au bureau de l'homme qui l'avait convié, devant même jusqu'à se poster à ses côtés.

Elle ne savait pas pourquoi elle avait été mené ici et sa mine grimaçante le montrait bien, d'autant plus quand elle observait de comte d'un air des plus méfiant. Elle préférait s'écarter un maximum de lui, le maximum que lui permettait la largeur de la porte. Elle ne le quittait pas vraiment du regard d'ailleurs, ou alors seulement quelques instants pour s’enquérir de ce que lui même observait. Elle l'écoutait, avec son air méfiant, contrainte et forcée d'être ici alors qu'elle aurait préférée être ailleurs.

Mais d'ailleurs, pourquoi c'était à elle qu'il s'adressait et pas à Lagertha. La question lui brûla suffisamment les lèvres pour lui exprimer en grimaçant, après lui avoir tout de même répondu dans un élan succin.

❝ Six hommes, trois femmes et une enfant. Pourquoi c'est à moi que vous parlez de ça et pas à Elle ? ❞

Son œil mimait la contrariété. Pourquoi s'adresser à elle quand sa cheffe semblait disposé à le faire. C'est elle qui avait leur destin entre ses mains, pas la borgne qu'était Astrid.

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22/08/2013

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Maintenant que je lui accordais de l'attention, je ne pouvais passer outre le fait qu'elle était borgne. A moins que cela ne soit un plaisir d'apparat pour effrayer ses adversaires. Ou les humilier en n'ayant même pas besoin de ses deux yeux pour les vaincre. Quoi qui pouvait en être, je ne lui faisais grâce d'aucune pitié quelconque. A quoi bon avoir le moindre attachement après tout avec une femme qui se retrouverait enterrée dans quelques minutes si elle venait à choisir le mensonge à la vérité. Méfiante de toute évidence, elle eut l'intelligence de garder une certaine distance. Mais toujours trop faible pour une lame tendue.

A entendre sa réponse, elle n'avait aucune prédisposition de plaisir quant à l'idée d'être ici. Pourtant cela était préférable à la salle où on la retenait captive. Quoi que, en y réfléchissant, si elle avait connaissance de qui j'étais, il était alors vrai que rien n'en était sûr. Mais peu importait ce détail. J'avais eu raison de poser l'hypothèse que bien qu'affaiblis, une partie attendait au loin. Hommes et femmes étant de même menace, cela en faisait neuf. Moins les quatre cela en laissait encore cinq. Et une enfant. Quelle folie de faire parcourir un tel périple à un âge si bas qu'on la distingue des adultes. Avec tous les dangers et les monstres. Enfin, c'était peut-être là leur moyen d'endurcie dès le plus jeune des âges les futures guerriers et guerrières.

Quoi qu'il en fut, cela me déplaisait bien que je tentai de ne rien laisser paraître. Cinq individus en armes. Voilà qui pouvait faire du dégâts. J'eu bien l'idée d'exiger de connaître leur position précise mais cela pouvait bien trop se laisser à une interprétation belliqueuse. Leur instinct particulièrement développé concernant la protection mutuelle des membres du clan risquait d'être un peu trop titillé pour une volonté d'alliance de confiance. Je gardai donc cela pour plus tard et continuais avec une question probablement plus importante à bien y penser.

- Je vous l'ai dit. Nous avons parlé, et je souhaite désormais vérifier qu'elle ne m'a pas mentis. Demander directement à la personne concernée n'est pas réellement productif, vous en conviendrez. Répondis-je dans un premier temps. Elle a fait mention d'un village sur lequel sa vengeance doit s'abattre. Dis m'en plus sur ces deux éléments. Fini-je avec neutralité, espérant ainsi ne pas lui permettre de comprendre si je disposai déjà des informations en questions, ou non.

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11/05/2017

En désespoir de cause

Astrid lui lançait alors un regard en coin, toujours aussi méfiante, voir un peu plus encore. La mine grimaçante, elle ne s'aventurait cependant pas à le défier du regard, Lagertha avait déjà du s'occuper de ça. Maintenant, il fallait plutôt qu'elle à s'intéresse à là où il voulait en venir.

Lagertha ne leur avait donné aucune directives dans le cas où ils seraient fait prisonnier et interrogé à part. Elle ne l'avait peut-être pas vu venir après tout, mais peut-être n'en avait-elle tout simplement pas vu l'utilité. Tous savaient plus où moins pourquoi ils étaient là, ils étaient là pour lui. Ils étaient aussi tous vaguement au courant de ses manières, Lagertha leur avait raconté. Dans ces conditions, Astrid doutait que Lag joue les mesquines où use d'entourloupe. Ce n'était de toutes façons pas dans ses façons de faire, à elle. La borgne optait donc pour la franchise, sans détour et sans faux semblant.

En grimaçant toujours un peu, elle obtempéra et répondit, comme si il n'y avait pas particulièrement d'enjeu dans cette discussion.

❝ Les Sangtis, un village qui a juré fidélité au Prince, dans les Landes Nord. C'est à cause d'eux qu'on est réduit à seulement neuf. Ils nous ont attaqué cet hiver par surprise, la nuit et ont tué la grande majorité de notre clan. On doit venger nos morts, voilà tout ce qu'il y a à dire. ❞

Son œil se détournait de lui pour soupirer discrètement. Elle n'aimait pas particulièrement la position dans laquelle elle se trouvait. Néanmoins, les doutes qu'il soulevait à l'encontre de Lagertha lui plaisait encore moins. Que le clan ai "besoin" de son aide ne justifiait pas de discréditer leur cheffe. Elle lui exprimait simplement, sans agression ni reproche, sur un ton neutre. Plus comme un lionceau qui chercherait à glorifier sa lionne de mère.

❝ Vous ne devriez pas douter de sa franchise. ❞

Si il y avait bien quelque chose dont pouvait se vanter Lagertha, c'était la franchise.

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22/08/2013

Akelar Katar

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Il fallait croire que toute vengeance menait à moi, car cette fois encore, tel était l'objet de la visite. Quelque peu lassant à force, mais au moins j'avais l'avantage de connaître parfaitement le terrain sur lequel ma partie avec Lagertha allait se jouer. L'ayant écouté avec intérêt, je me détournai à la suite, le regard porté sur les remparts au loin. Peut-être étais-ce là un signe des Quatre, marquant l'instant où il était bon pour moi de consolider mon idée d'Organisation. Actuellement je les observai en tant que menace de par cette belliqueuse présentation, mais il ne manquait rien pour les regarder comme alliés. Huit hommes et femmes dont Sirk pourrait user pour se fortifier. Se défendre. Et pourquoi pas s'agrandir par la suite. Seulement, pour qu'une telle possibilité soit envisageable, il me faudrait leur présenter ce Démon et non plus le Comte Katar.

Mon visage se tourna de moitié vers la borgne alors qu'elle certifiait mon erreur à douter de l'indomptable. Un léger sourire se dessina au coin de mes lèvres et mes iris voilés retournèrent sur le lointain. C'était vrai. Ce petit questionnaire surprise me laissait aller à l'admettre. La franchise paraissait être prédominante chez eux. Sans doute avaient-ils plus à gagner qu'à perdre en venant ici. Doucement, l'Œil d'Ignis se levait pour se poser sur cette pathétique île en conflits. Sa chaleur printanière luttait encore avec la fraîcheur descendant des brumes non loin alors que mes yeux se fermaient pour savourer cet instant rendant hommage à la renommée du lieu. Il était temps pour moi d'avancer des pions. Aujourd'hui, marquait le début de ma partie d'échec avec le Prince.

- De toutes évidences, et vous venez de m'en donner l'indiscutable preuve.

C'était dans un chaleureux et fin sourire que je lui avais finalement répondu. Tendant le bras, je l'invitai à me précéder afin de rejoindre l'intérieur de la pièce. Derrière elle, je refermai la double fenêtre puis fit venir le Général restait non loin. En quelques instructions non dissimulaient, je fis revenir Lagertha. Cette fois, elle n'était en rien maintenu et ne devait supporter qu'une escorte réduite gardant ses distances et se faire devancer par son libérateur. Lorsqu'ils arrivèrent, je congédiai tout le monde et laissait quelques instants aux deux femmes pour se retrouver. Alors qu'elles devaient sans doute se demander l'une et l'autre si tout se passait bien, je m'attelais à retrouver des documents précis. Lorsque ce fut fait, je fis en sorte de me retrouver une nouvelle fois seul avec la dirigeante de cette troupe nordique.

- Général, veillez à faire servir un repas aussi chaud que copieux à nos nouveaux invités. Trois assiettes pour l'instant, nous avons à parler.

Lorsque la porte se referma, mon regard s'obscurcie brutalement. Je la fixai, silencieux. Quelque chose me dérangeait en elle. Une intuition me murmurai de devoir me méfier de cette femme. Mais je ne pouvais ignorer les conseils de mon Général et surtout, de Sarabi, qui allaient tous deux dans le même sens. Ils représentaient un atout non négligeable, pour le peu qu'ils comptaient comme alliés. Il était désormais temps de prouver leur engagement et la sincérité des mots qu'elle employa. Soit elle serait femme d'honneur et obtiendrait ce qu'elle désire, soit elle n'était que mensonge et rejoindrait ses morts sans avoir vengé le moindre d'entre eux.

- Vous souhaitez une vengeance. Mais vous êtes trop peu. Trop loin. Trop faible. Commençai-je en gardant le regard sur elle, d'une voix froide, avant de reprendre aussitôt avant même qu'elle ne pu réagir. Oui, trop faible. Si tout ton village a pu se faire massacrer par eux, au point qu'il ne reste à peine une dizaine d'entre vous, c'est que vous n'êtes pas à la hauteur pour les défier. Encore moins maintenant. Je laissai un instant de silence, parlant de nouveau le premier en l'empêchant de m'interrompre Je suis en mesure de vous apporter l'opportunité de vous venger. De vous venger comme il se doit. Mais j'y impose des conditions non négociables. Premièrement, la moindre évocation de ce qui se passe ici, de ce qu'y se dit ici ou de qui je suis ici, condamnera l'ensemble des survivants restant à la plus douloureuse et irrespectueuse mort. Enumérai-je en continuant de la fixer. La défier n'était pas judicieux, mais cela allait m'être révélateur sur une réelle possible coopération entre nous ou non. Deuxièmement, vous aurez à exécuter des tâches qui serviront autant à vous préparer qu'à consolider Sirk. Et troisièmement. Terminai-je en m'avançant lentement jusqu'à elle, pour n'être plus qu'à quelques centimètres. Vous reconnaîtrez et respecterez la hiérarchie de l'Organisation que vous rejoindrai. A ce titre, vous et votre clan me reconnaîtraient au rang qui est le miens, à savoir celui de Maître.

Mon regard ne quittait pas le sien. Tout allait se jouer maintenant. Était-elle une de ces assoiffée d'égo qui ne servaient qu'à me faire perdre mon temps, ou une cohérente dirigeante en mesure de reconnaître mon titre au vue de ses attentes et de mon passif ? Bien entendu, ce titre n'était pour moi qu'un moyen de cadrer les choses, tant auprès de mes hommes que des siens s'ils venaient à profiter de mes atouts, mais ce terme pouvait très bien agacer la femme libre face à moi. Cela allait rendre encore plus évident les conclusions qui découleraient de son choix. Le superficiel était terminé. Désormais, nous entrions dans le décisif.

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11/05/2017

En désespoir de cause

Finalement et un peu surprise, je me vois invité à sortir, par le général lui même, qui avant cela avait tant bataillé pour me foutre ici. La méfiance était de mise, qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir arriver maintenant. Sur mes gardes, je sors et évite soigneusement mes geôliers, mettant entre eux et moi une certaine distance qu'ils avaient eux même l'air de vouloir entretenir. Je les suis, observant tout autour de moi avec insistance, voulant ancrer dans mon esprits les dédales qui me séparaient de lui, juste au cas où. Et puis je surveillais surtout avec la plus grande prudence les gestes de mes chaleureux compagnons de route.

Cette route fut très silencieuse jusqu'à être amenée, à nouveau, dans son bureau. Je rejoins Astrid, elle attrapa mon bras et en quelques échanges de mots brefs et de regard, je savais qu'il ne lui avait rien fait et qu'elle s'était comporté comme je l'aurais souhaité. Mon regard le darde instantanément pourtant, toujours aussi méfiante à son égard. Il commanda un repas chaud pour mon clan et congédia tout le monde, nous retrouvant ainsi seuls, à nouveau. Ses agissements commençaient à me tourmenter et pas dans le bon sens. Qu'est-ce qu'il cherchait à la fin.

Je me place alors face à lui, face à son bureau, croise mes bras sur mon abdomen et attends qu'il veuille bien me faire le plaisir de s'expliquer. Sa première réflexion provoque sur mon visage un rictus et fronce d'autant plus mes sourcils. Il avait raison cependant, alors j'écoutais encore. Mon regard s'assombrit, plutôt vexée qu'il s'adonne à ce point à descendre ma condition quand je lui avais avoué moi même. Ce besoin qu'on les hommes de rabaisser les autres... Pour autant je ne répondais pas, autant par manque de temps que par manque d'envie. Si il avait envie de me faire un discours, qu'il le fasse, mais rapidement.

Ma mâchoire se crispe fortement à l'évocation d'une possible mise à mort punitive si je n'acceptais pas ses conditions. Mes doigts se crispent sur mes bras, mais j'écoute encore, mon souffle prompt émergeant des mes narines comme une chimère. Essayait-il de trouver le point de non-retour ? Si c'était le cas, il risquerait d'y parvenir bien plus vite qu'il ne l'aurait sans doute pensé.

Puis il s'avance vers moi, de son air sombre et noir. Quand il arrive, je me replace et appuis ma position, ancrant mes pieds dans le sol, je lâche aussi mes bras, les laissant retomber sur mes hanches, les poings serrés. S'il voulait me faire face, il n'allait pas être déçu. Je lui rends son regard et ne cille en aucune façon. Bien que son ton et son espèce de mégalomanie avait le don de tendre le moindre de mes muscles, je ne pouvais nier sa présence, celle que j'avais cherché à rejoindre, après tout.

Mon regard demeure sévère pourtant et quand j'estime qu'il en a terminé avec ses conditions, j'inspire profondément avant de lui répondre, le visage tourné vers le sien tandis que sa taille est bien supérieur à la mienne.

❝ Maître, hm ? ❞

Ma tête se penche légèrement sur le côté, mes yeux se plisse un instant comme pour marquer ce mot qui n'était de toute évidence pas celui que j'aurais choisis. Cette dénomination évoquait une supériorité malsaine et il l'était de toute évidence.

❝ Peut-être serait-il bon de me parler de cette Organisation un peu plus en détails, avant que je n'accepte ou refuse quoi que ce soit, "Maître"... ❞

J'avais articulé avec insistance le terme qu'il tenait tant à me faire dire, montrant les crocs autant que je pouvais, rapprochant même mon visage du sien, très légèrement, pour qu'il discerne toute l'animosité qui m'emplissait à cet instant. Pourtant, je reconnais aisément ne pas être en position de négocier quoi que ce soit. S'il souhaitait que je l'appelle Maître, grand bien lui en face. Il serait toujours temps de lui faire regretter son arrogance plus tard. Pour l'instant, l'heure n'était pas à la confrontation inutile.

J'avais besoin de lui, alors je me plierais à ses exigences. Cependant, je me promettais à moi-même de lui reprendre un jour cet affront, de lui faire ravaler sa fierté alors il a prit tant de plaisir à marcher sur la mienne.

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Du long de mon discours, nos regards ne se quittèrent en aucun instant. Plongé au profond du sien, je sondai silencieusement la conviction de cette femme qui réclamait de rencontrer le véritable moi. En elle sommeillait une fureur aussi prometteuse qu'incontestable. Néanmoins, il existait deux types de personnes. Celle se laissant consumer par elle, et celle en mesure de la contrôler. Tout ce qui était dis n'avait que ce but. Mes sens étaient en éveils, mon esprit se préparait déjà aux diverses possibilités d'affrontement afin d'anticiper ses potentielles réactions musclées. Mais rien ne vint. Hormis son esprit qui devait m'imaginer sous ses coups encore et encore, rien ne se passa.

Aucune réponse ne lui fut donné, continuant sans un mot à explorer la noirceur de son œil. Puis, finalement, un léger sourire se dessina pour elle. Oui, elle avait réussi l'ultime épreuve. Beaucoup s'étaient présenté à moi avec de belles paroles, Hommes comme Demi-dieux. Aucun n'était encore présent à mes côtés. Mensonges. Prétentions. Ego. Inefficacité. Voila les seules choses que j'avais récolté à leur faire confiance. Désormais je ne m'entourai que de ceux en mesure de tenir leurs engagements. Et il n'y avait pas plus belle preuve qu'une femme libre du Nord appeler un homme "Maître", juste parce qu'il lui a imposé de le faire et cela sans le moindre coup en dépit du fait d'avoir juste auparavant menacé l'ensemble de son clan. Oui, elle avait réussi l'ultime épreuve.

- Il semblerait que tu sois capable de faire ce qu'il y a à faire pour obtenir ta vengeance. Tu peux laisser tomber ce titre, tant que tu n'oublies pas que je ne suis pas homme à se laisser défier. Repris-je sur un ton plus chaleureux enlui tournant le dos pour me placer face à l'échiquier, non sans indiquer au passage la trace de sang restante à l'endroit où j'avais, quelques temps plus tôt, écraser le crâne du précédent maître des lieux jusqu'à n'avoir qu'une bouillie informe. Il est temps de parler de la manière de l'obtenir.

Je restai ainsi quelques secondes face à ce damier plus large que les autres, demandant une petite table ronde haute jusqu'à mi-hauteur d'homme pour pouvoir tenir dessus. En y prêtant plus d'attention, nous pouvions distinguer que les pièces n'étaient pas communes à l'ordinaire. Mon visage légèrement tourné vers elle l'invita à me rejoindre. Sur le droite, on distinguait à la place du roi un homme au visage dissimulé. L'une des tours, ressemblait fortement à celles que l'on pouvait voir entourer Sirk. Les cavaliers quant à eux, avait l'apparence de félin. L'un doux, l'autre sévère. Pour les pions, des visages tant masculins que féminins qui ne lui dirait rien. De l'autre côté, un Prince, de grands noms de la sociétés comme de l'armée royale, deux tours à l'image de Lûh et de Rorn ainsi que d'autres formes dont elle ne saurait sans doute pas reconnaître les traits.

- Voila, l'Organisation. Ses premiers fondements du moins. Lui expliquai-je calmement. La tyrannie Princière mène notre île à revivre prochainement une nouvelle apocalypse, sans certitude d'une nouvelle renaissance divine. Sous son autorité nous n'avons plus que des guerres, des massacres, des injustices, une disparition de l'honneur, la monté de la corruption, l'avènement de l'or, la naissance d'obscurs désirs faisant perdurer un cercle vicieux accélérant le compte à rebours. Je vais mettre fin à cela. Si je te fourni de quoi te venger à la hauteur du crime subis, j'attends que tu contribues en retour si le besoin s'en fait ressentir.

Je la laissai alors quelques instants seule face à l'échiquier tandis que je regagnai mon siège. Maintenant que je la savais capable de contrôler ses nerfs et ainsi de ne pas me mettre dans une situation délicate par une simple et stupide impulsivité, il me fallait maintenant juger de son potentiel sur le terrain. Plusieurs tâches pouvaient aller dans ce sens, mais l'une d'elle se trouvait être plus intéressante. Son attaque pacifique, dirons-nous, démontrait la nécessité de renforcer dès à présent et de manière plus rapide les fortifications. Mon engagement auprès de Nérée m'empêchait toute transaction financière auprès d'autre fournisseur de bois. Il me suffisait ainsi d'oublier la partie monétaire dans l'échange.

- Mais avant cela, il me faut démontrer à mon peuple que vous n'êtes pas une menace en dépit de votre approche. Prouver votre envie d'une alliance réciproque. Sur les côtes de la Plaine Brumeuse, se tient un campement de bûcherons. Ramener une bonne quantité de bois jusqu'à Sirk afin que nous continuons nos renforcements, apaiserez les esprits. Qu'en penses-tu ?

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11/05/2017

En désespoir de cause

Il se détend un peu et moi avec, d'autant qu'il m'avait intimé ne pas avoir à user de ce joli titre. Bien sûr, ça me soulageait de ne pas avoir à l'appeler systématiquement "Maître", à chaque fin de phrase, comme pourrait le faire l'un de ses sujets. Un à un, mes muscles se détendent et mon air animal commençait à s'évanouir. Je reste cependant sur mes gardes, je n'avais sûrement pas gagné sa confiance et c'était réciproque.

Je le suis alors de quelques pas, rejoignant ce fameux damier dont j'essaye de percer les significations. Si se plaçait en tant que Roi de ce côté-ci, est-ce que je pouvais considérer que l'un de ses cavaliers était la lionne que j'avais vu tout à l'heure ? C'est là la seule véritable pensée que me traverse l'esprit, préférant par la suite écouter ce qu'il avait à me dire à propos de son Organisation. J'étais étonné de constater que nos avis concernant la règne du Prince n'était pas si différent, voir assez similaire. Même si lui évoquait la totalité de l'île, les conséquences de la tyrannie du Prince, j'en avais fais les frais personnellement. Son discours résonne ainsi harmonieusement dans mon esprit, ce qui me rassurait quelque peu je dois dire.

Je croise alors mes bras, attrapant mon menton du bout des doigts d'un air intéressé et impliqué. Quand il évoque ce qu'il attend de moi concernant ses objectifs, je me contente de hocher de la tête une fois, restant cependant silencieuse. Il s'éloigne ensuite, ma laissant face à son échiquier. Je n'avais que des notions vagues concernant les échecs, réminiscence de mon enfance enfoui dans les bas-fonds de la noblesse Lühienne. Pourtant, je me mets à imaginer ma place dans tout ça. Pour l'instant, je ne pouvais prétendre qu'à la position de pion, mais rien ne m'empêchais de prendre une place plus forte.

Il s'adresse à nouveau à moi, récupérant mon attention alors que je me tourne vers lui, les bras nonchalamment croisés sur le ventre. Mon regard reste un peu fermé, mais ici synonyme d'implication et d'intérêt. D'autant qu'il retrouve l'usage du tutoiement, ce qui me fait arquer un sourcil distraitement.

❝ J'y vois pas d'inconvénient. Par quelle voie dois-je opérer ? Par la mer ou par les terres ? Est-ce que nous devons y aller seuls ou accompagné par quelques uns de vos hommes, histoire de nous... encadrer ? ❞

Ce serait étonnant qu'il me missionne directement sans appuis, sans surveillance de sa part, mais je ne m'en formaliserait pas. Ce serait bien normal.

❝ Dites moi simplement quand nous devons partir et avec quel moyen de transport, pour le bois. Si toutefois vous nous les fournissez. Quelles sont vos attentes en terme de quantité, de délai ? Et... ❞

Je lève les yeux en diagonale, un instant, réfléchissant à ce qui pouvait bien me manquer comme information, mes doigts pianotant sur mes bras. Touchant au but, je ramène mes yeux vers lui.

❝ Vous avez déjà une entente avec ces bûcherons ? Ou il faut que je m'occupe de ça aussi ? ❞

Je n'avais pas besoin de plus, à mon sens. J'avais plus ou moins l'habite d'accomplie des missions, pas nécessairement de ce genre là, mais en tant que bras armé d'Harald, je ne voyais pas de problème à escorter une cargaison de bois, aussi loin soit-elle. J'avais cependant l'impression d'oublier quelque chose, mais quoi ?

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La tension qui s'était accumulée se dissipait à vue d'œil, un peu malheureusement. Son air de défiance avait quelque chose d'attirant. Il changeait de tous ces visages sans réelle expression qui ne laissait paraître ni ressentis, ni caractère. C'est peut-être cela par ailleurs que je trouvai plaisant. Une femme qui avait enfin du caractère. Et qui ne tentait pas de me trancher la gorge non plus. Quoi qu'il en était, j'acceptai avec un léger regret que notre entente se fasse plus apaisée. Ses questions laissaient entendre une capacité minimale à la stratégie. La savoir en mesure d'envisager d'obtenir un certain nombre de renseignements avant de se lancer était rassurant. Au moins je n'aurai pas à partir des bases avec elle. Cependant, cela ne m'apportait pas encore assez de données pour connaître ce que je pouvais lui apporter concrètement.

C'était là le second objectif de la tâche que je venais de lui confier. Alors qu'elle attendait ma réponse, je lui expliquai alors que notre alliance évoquait l'idée d'un accord entre deux dirigeants. A ce titre, c'était ainsi que j'allais l'épauler. Faire d'elle une dirigeante efficace et non pas une exécutrice. Ce pour quoi, je ne répondrai à aucune de ses questions. C'était à elle de se renseigner sur le lieu, ses occupants, ce dont elle aurait besoin et cela en fonction des hommes et femmes qu'elle emmènerait. Néanmoins, je fis venir le Grand Archiviste afin de lui présenter. Ayant les archives de nombreuses années d'un Maître Assassin cherchant à tout connaître de l'île, beaucoup de questions pouvaient trouver des réponses dans ces bouquins ou parchemins.

Pour aujourd'hui, cela serait une étape que l'on passerait tandis que je le congédiai. Lui tendant un bout de parchemin seulement à moitié vieillis, je lui expliquai ce qu'elle pouvait y voir. Aux abords de la Plaine Brumeuse, annoté d'une référence R-11, était marqué l'emplacement d'un large campement de bûcherons. Sur une autre feuille, des indications évoquées l'appartenance à une compagnie marchande ne s'étant jamais aventurée ailleurs. Les livraisons se faisaient autant vers le Nord que le Sud, par une voie maritime que ce soit la Mer Intérieur ou la rivière Rivebrume, et par voie terrestre via des escortes jusqu'au lieu de rendez-vous ne pouvant être au plus loin que la frontière des Brumes.

- Pour ce qui est de partir, cela sera quand tu jugeras être prête. Quant à un accord existant entre moi et ces marchands, disons qu'ils ne seront pas au courant de votre arrivée ni même de mon existence. Mais libre à vous d'opter pour une négociation, si vous souhaitez dépenser votre propre richesse. Mes finances sont destinées à d'autres nécessités.

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11/05/2017

En désespoir de cause

Mes questions ne trouvèrent aucune réponse. D'abord mécontente de l'apprendre, je fronce les sourcils en intensifiant mon regard, plongé dans le sien, attendant avec impatience quelque chose qui pourrait me satisfaire. La suite était suffisamment surprenante pour me faire arquer un sourcil, les bras toujours croisés sur le ventre. Alors comme ça j'avais un place d'égal dans l'affaire ? Bien, dans ce cas j'allais agir comme tel. J'inspire alors profondément avant de commenter.

❝ Bien, dans ce cas je veux une partie de ce que je ramènerais. ❞

Je laisse cette phrase en suspens, le moment n'était pas forcément à négocier de la quantité de bois qui m'appartiendrais mais il fallait qu'il sache que je n'allais pas me déplacer seulement pour ses beaux yeux, surtout si je n'étais pas son exécutrice. Après quoi il fait venir son archiviste pour me renseigner sur l'emplacement de ce fameux village de bûcheron. Et alors que je m'attèle à observer la carte pour réfléchir à au trajet le plus rapide en écoutant ce qu'il s'attèle à me dire, je stoppe soudainement mes pensées, arquant un sourcil. Lentement, je détache mon regard de la carte, relevant mon visage vers lui d'un air un peu surpris.

❝ Hm. Je vois. Et je suppose que tu te garderas bien d'informer les habitants de Sirk sur la façon dont j'aurais obtenue ce fameux bois ?... ❞

Question rhétorique, évidemment, mais je comprenais enfin ce qu'il attendait de moi. Il n'était pas question d'escorte, mais de pillage. Je plante à nouveau mon regard dans le sien. J'avais abandonné le vouvoiement, c'était mieux si je voulais entretenir ma place d'égal. Je m'en détache ensuite nonchalamment, observant à nouveau la carte que je tenais entre mes mains.

❝ Le reste de mon clan est à Heilan, nous ne serons donc que cinq. Est-ce que tu aurais des hommes à me fournir pour cette « mission » ? Sinon je peux aussi bien m'adresser directement à ton Général si tu tiens tant à me laisser prendre les informations moi même. ❞

Mes yeux passaient sur la carte, lentement, je faisais mine de l'observer attentivement, laissant cependant mon regard se relever vers lui l'air de rien. Quel genre de jeu voulait-il réellement à jouer avec moi ? Il n'avait qu'une réponse à donner pour que je le sache et ma curiosité était touchée. Puis je revenais sur la carte. Une bonne partie de la plaine était en terre de Non-Droit, c'était un avantage indéniable quand ont voulait piller en toute impunité, mais aussi un risque plus important. Leur escorte serait sans doute plus importante que s'ils se déplaçaient en terre Princière. Quoi qu'il en soit, il fallait que j'approche ce village.

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22/08/2013

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La sympathie que je lui concédai fit naître en elle une confiance déplacée. Une nouvelle fois, j'avais la preuve qu'il n'était pas permis d'user d'une méthode autre que celle appelant à la fermeté et à la distance. Voila qu'à la suite de quelques échanges, la jeune guerrière se permettait de réclamer une part d'un butin m'étant destiné. Mon fin sourire se dissipa en même temps que l'étincelle de la dureté se ralluma dans les profondeurs de mon regard. Plus encore, alors que la femme encore inconnue il y a quelques heures venait à me tutoyer. Je ne suis pas sympathisant du vouvoiement que j'associe à l'irritante noblesse avec ces codes visant à se placer au-dessus des autres. Pourtant, cela fit cesser mon envie de poser face à elle le Comte.

Silencieux, je l'écoutai dérouler ses nouvelles interrogations. L'information qu'elle communiqua se nota précieusement dans un coin de mon esprit. Ainsi donc le reste de la troupe se trouvait à plusieurs dizaine de centaines de kilomètres, dans cette ville surplombant l'océan. Voila qui les rendait plus facile à retrouver, tout comme dans l'incapacité d'être compter comme renfort si les choses tournaient en défaveur pour le reste du clan entre ces murs. La porte restait ouverte fut lentement refermée par mes soins après avoir fait s'éclipser le garde restant habituellement derrière. Il était peut-être nécessaire qu'elle ait un aperçu du Démon finalement. Si jamais elle escomptait repartir avec l'ensemble de ceux festoyant en-dessous de nous.

- Ce que tu ramèneras est le prix pour obtenir le pardon après qu'avec tes hommes tu te sois permise de sortir les lames. Libre à toi de garder la part servant à sauver l'une de leur vie.

Je me dirigeai alors dans sa direction, ne démontrant aucun signe d'accueille chaleureux en sa faveur. Mon regard observa l'ensemble de son allure tandis que j'atteignais sa hauteur. Probablement avais-je laissé l'aspect intriguant et novateur d'une femme sachant porter l'armure, au regard combatif et aux formes attractives, laisser paraître qu'une familiarité était déjà permise entre nous.

- Ce que le peuple de Sirk a besoin de connaître ne concerne que moi. Lui lançai-je tandis que je regagnai l'avant de mon bureau pour m'y appuyer en lui faisant face. Je te laisse rejoindre le Général. Il te présentera celui qui vous accompagnera. Et puisque je suis un homme d'équité, j'accueillerai en retour l'un des tiens, afin qu'il reste à mes côtés. Le temps que tu reviennes. Quoi que, à l'image de notre possible alliance, optons pour cette femme avec laquelle j'ai déjà fait connaissance. Informai-je plus que je ne le suggérai-je en lui indiquant la sortie.

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