Déréliction

22/08/2013

Akelar Katar

Rp Précédent:

► Chronologie: Été +11
► Endurance: 10 [+3]
► Etat: Sain

Objets Magiques:

Equipements:

Nourritures:

Armes:

Déréliction.
Feat Sarabi.

Une fois encore, la chaude nuit estivale d'un été longtemps attendu me fut pénible. Le sommeil m'avait pourtant rapidement enlacé. La noirceur d'une reposante inconscience m'enveloppait de son monochrome voile. Sur ce tableau sans nuance se mit alors à jaillir une aveuglante lueur rougeâtre sous un bruit de tonnerre frappant non loin. Mes yeux s'ouvraient d'un geste, quittant un paisible instant pour observer une chambre balayée par un vent violent ayant ouvert au plus grand la double fenêtre aussi haute que le mur lui-même. Une véritable tempête se déchaînait dehors et l'obscurité de la nuit ne cédait que sous ces rouges éclairs frappant de plus en plus fort. Un froid glacial s'installa alors dans la chambre dont les souffles d'Aër balayaient tout ce qui avait l'audace de se tenir debout, pour finir par se briser au sol.

Difficilement, je parvenais enfin à m'extirper de la pièce pour rejoindre le couloir surplombant l'ensemble de l'étage inférieur d'où aucun bruit ne s'échappait. Derrière moi, et bien que la porte fut encore ouverte, plus aucun son n'en venait. Mon regard scruta tout autours de moi. Il n'y avait rien. Il n'y avait personne. Le manoir paraissait totalement abandonné de toute vie. J'avançai en direction des longs escaliers, cherchant Celle m'ayant juré protection et qui avait prit l'habitude de s'y loger pour veiller. Mais là encore, seul un plancher vide m'attendait. Lentement, je me mis à descendre les marches poussiéreuses. Chaque porte que j'ouvris jusqu'au grand salon du rez-de-chaussée était vide, déserté de tout signe de la moindre existence. Je me retrouvai ainsi, seul, sans armes et avec pour toute armure un pantalon de toile, face aux grandes portes tremblantes sous la puissance des éléments déchaînés à l'extérieur.

C'est alors qu'une violente bourrasque les balaya, manquant de peu de les arracher. Une véritable tempête digne de la colère du Dieu Aër Lui-même grondait sous un ciel rougie d'une pluie que je ne connaissais que trop bien désormais, et des arbres centenaires se pliant jusqu'à frôler le sol. Presque inconsciemment, comme appelé à elle, je m'avançai. Les gouttes de sang tombant des cieux me recouvrirent en quelques secondes. Trempé par cette macabre douche, je continuai mon chemin jusqu'à atteindre la route principale. Mon regard se posa alors sur un horizon dévoilant les quais de la Capitale où l'océan enragé brisait les lourds navires telles de vulgaires allumettes sous la poigne solide d'un homme. Mes pieds dénudés se mirent à ressentir une instabilité qui me fit baisser les yeux. Des os. Encore. Les pavés de la Capitale avaient une nouvelle fois laissés leur place à des centaines de milliers d'os en tout genre servant désormais de route.

En la suivant vers la rage d'Aqua, je vis se tenir debout des silhouettes dont il me paraissait reconnaître les formes. Quarylia. Shanimir. Hio. Gétanol. Loriade. Luce. Mara. Freya. Meiro. Aslan. Ephylix. Sarabi. Dans un ultime violent éclair bien plus aveuglant que tous les autres réunis, une dernière silhouette prit place au milieu de cette vision apocalyptique. Doucement, elle se mit à s'avancer vers moi. Derrière elle, un immense gouffre commençait à avaler les eaux, puis les bâtisses proches. Et plus la dernière ombre s'approchait, et plus le gouffre grossissait, dévorant les tuiles et les os projetés dans sa noirceur absolue par la fureur de Terra. Plus elle s'approchait, et plus je ressentais une colère. Ses pas la firent bientôt rejoindre ces silhouettes reconnues. Mais à chaque fois qu'il passait devant l'une d'elle pour venir à moi, celle-ci tombait au sol telle un cadavre fraîchement égorgé avant de se faire violement aspirer par le gouffre. Tous, périrent face à moi restant immobile, incapable du moindre mouvement.

Quarylia. Shanimir. Hio. Gétanol. Loriade. Luce. Mara. Freya. Meiro. Aslan. Ephylix. Sarabi. Plus elle s'approchait, plus les morts se comptaient. Et plus je ne ressentais plus que de la haine. Lorsque cette dernière ombre mouvante fut assez proche, je la reconnue enfin. L'armure était celle que le Grand Prêtre m'avait faite. Aucun mot ne pouvait sortir de mes lèvres. Aucun geste ne s'exécutait. J'étais prisonnier de mon propre corps, face à ce masque de fer peigné du visage de la Mort Elle-même. Tout autours de nous, brûlait sous le courroux d'Ignis, était projeté par la colère de Terra, balayé par la fureur d'Aër et engloutie sous la sentence d'Aqua. Tout était détruit. Tout n'était que mort et désolation. Tout était envoyé nourrir cet implacable gouffre grandissant. Et lorsqu'il arriva jusqu'à nous, lorsque je sentis mon corps se faire trainer vers lui sous ce violent orage assourdissant, trempé par une pluie de sang incessante, une sombre voix hurlante s'extirpa du masque me faisant face.

- LIBERE-MOI !

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D'un geste vif je me redressai, les yeux écarquillés et le souffle aussi bruyant que saccadé. Tous mes muscles étaient contractés tandis que pesait sur mon torse un poids asphyxiant. L'air me manquait. Difficilement, je tentai de me lever mais je dû renoncer, des vertiges soudains manquant de me faire chuter. Alors de nouveau allongé dans des draps salis d'une froide sueur nocturne, j'attendais. Ce n'était pas la première fois que cela se produisait. Depuis le retour de la Nouvelle Île, je n'avais pas trouvé un seul paisible repos. Chaque jour j'étais davantage fatigué. Incapable de raisonner. Contraint à délaisser un peu plus les affaires quotidiennes. Rapidement, je ne sortais plus de ma chambre qui demeurait dans un noir absolu. Rideaux tirés et chandelles éteintes, aucune lueur ne s'échappait du dessous de cette porte qui resta close malgré les inquiétudes de Sarabi.

Désormais Elle faisait partis de mes rêves. Presque chaque nuit je la voyais mourir. Comme tous ceux ayant un jour été à mes côtés. Cela n'était pas une pensée stupide. Après tout, elle avait risqué de trépasser, empoisonnée dans cette forêt lointaine. Deux nouvelles nuits s'accumulèrent, montant le nombre à sept avant que je ne m'extirpe du manoir. Mon visage était marqué par un laissé aller évident et une fatigue pesante. Sans réellement dire un mot, ni prendre de repas, je fis atteler la carriole. Il était temps de quitter cette ville qui me hantait. L'air de la Vallée Sereine me serait bien plus profitable. Du moins, je le pensai.

J'eu l'espoir un instant de trouver un moment de repos pendant le trajet, mais c'était sans compter sur un esprit s'afférant à lutter pour garder son éveil. Lorsque la lune éclaira notre arrivée aux remparts, mes yeux ne s'étaient toujours pas fermés. Ignorant les salutations que l'on fit à mon passage, je regagnai mes appartements en laissant derrière moi quiconque aurait souhaité me suivre. Aucune discussion. Juste un long sommeil sans tourments. Voila quels étaient mes espoirs. Voila ce qui ne se déroula pas. Du sang. Des morts. Du chaos. Un gouffre. L'annihilation.

Mon épuisement était-elle qu'en dépit d'être parfaitement réveillé, mes paupières demeuraient closes des heures durant, sans que ne me soit accordé le repos. Devant moi, posé sur le rebord du bureau, deux comprimés rougeâtres. Leurs effets ne permettaient pas d'empêcher l'atrocité d'un rêve récurrent. Mais je m'interrogeais sur le fait d'y parvenir si je prenais pour dose deux d'entre eux. Voire beaucoup plus. L'apaisement deviendrait-il totale ? Le cerveau, noyé dans cette substance en serait-il incapable de fonctionner durant le sommeil, m'accordant le repos d'une nuit sans rêves ? Plus j'y pensai, et moins l'idée me paraissait dénuée de sens. Il suffisait de trouver le dosage. La quantité nécessaire.

Ma main porta les deux comprimés à mes lèvres lorsque l'on frappa une nouvelle fois à la porte. Et sans changer aux habitudes j'imposai que l'on me laisse à ma tranquillité. C'est alors qu'une voix ayant vécue se présenta comme le Grand Prêtre. C'était étrange. Il ne me semblait pas qu'il y avait la moindre pratique religieuse particulière dans ce village. J'étais partis depuis si longtemps. A moins que la fatigue ne me l'est fait oublier. Quoi qu'il en soit, et bien qu'intriguant, je déclinai l'offre. Du moins, jusqu'à ce qu'il n'évoque le nom de Lagertha.

Il fut autorisé à entrer à la condition qu'il parle vite. Directement à la chose. La porte se referma derrière lui. C'était un homme ayant principalement connu des hier et dont les demains n'étaient plus nombreux. Sa posture était droite et une certaine bienveillance se dégageait de lui. Après s'être acquitté des politesses d'usages, il se fit hésitant. N'ayant en ce jour aucune patience je le contraignais à trouver ses mots dans l'instant ou à les perdre à jamais au même titre que sa langue. Cela fut efficace. Quelque chose me dit aujourd'hui, qu'il m'aurait été préférable de l'en dissuader à l'inverse de l'encourager.

Prenant courage, il me fit le récit d'un lourd secret auquel je ne m'attendais pas. Plusieurs semaines plus tôt tandis que nous étions encore aux alentours de la moitié du Printemps, tandis que je m'étais absenté pour redonner vigueur à mon entente avec la serviteur du Prince El'Galas, Lagertha s'était adonnée à un rapprochement des plus intimes avec Valion. Le choc fut aussi violent qu'une lame tordant les boyaux à vif. Lui. Le protégé de Sarabi. Celui que je m'étais autorisé à estimer en dépit du fait qu'il soit un homme. Pour qui j'avais de grands projets. Ce misérable et pathétique chasseur de bas étage avait eu l'audace de poser ses mains sur la nordienne qui était mienne.

La barbare. Elle non plus n'était pas innocente à cela. Je l'avais accueillis. Protégée. Ouvert mon lit. Je lui avais pardonné toutes ses fautes. J'étais même assez stupide pour regretter mes gestes impulsifs à son égard. Stupide au point de me reprocher mes agissements. Pendant ce temps, alors qu'elle n'était pas à la hauteur, elle venait se donner à un autre. Dans mes propres murs. L'un de ceux à mon service. Mon poing se claqua sur le bureau, raisonnant dans tout l'étage. Traitre. Elle osait me reprocher des mots vides de sens ? Qu'en étaient-il des siens ? Elle ne savait que s'offrir au premier passant par là et à qui elle pourrait obtenir ce dont elle a besoin. Qui sait ce que ce fou avait pu lui révéler de nos ententes. De Sarabi. Du village.

La fatigue disparu aussitôt la colère revenue. Ou plutôt, la rage. C'était terminé d'être patient. J'en avais assez fait. Désormais il était temps de raser son clan et d'en finir une bonne fois pour toute avec elle. Jamais on ne s'était autant joué de moi. Je ne laisserai pas cette réputation lui survivre. Tous allaient contempler les conséquences d'une telle folie. On ne se moquait pas de moi. On ne me décevait pas. Terminé d'être le Comte. Il n'y aurait à partir d'aujourd'hui qu'un seul Maître à bord. Et son nom est celui qui s'abandonne aux ténèbres les plus obscurs. Celui qui impose la frayeur la plus extrême. Celui que le nomme à juste titre, Le Démon.

D'un bond je me levais, bien décidé à trouver ce Valion. Lagertha était loin. Il me faudrait d'abord préparer les hommes. Mais ce chasseur de pacotille lui, ne devait pas être loin. Toujours à tourner autours de Sarabi. Voila qui serait l'occasion de lui rappeler qui est son Libérateur au passage. Des heures durant je le battrai et l'entaillerai. Je lui arracherai la langue. Découperai les lèvres. Broierai sa virilité. Je réduire l'ensemble de ses organes en une bouillie que je lui extirperai dans ses derniers gémissements pour la faire avaler de force à cette divinité qui a fait de ce pitoyable traître son protégé. Elle paierait son aveuglement en pouvant se réjouir d'être pour toujours lié à ce Valion !

La nordienne ne serait pas en reste. Ma rage ne l'épargnerait pas. J'allais la forcer à me regarder massacrer son clan jusqu'au dernier. Les voir brûler vif après l'avoir contrainte à allumer elle-même les feux. Elle écoutera chaque hurlement. Son corps s'imprégnera de cette odeur de peau cramée. Elle dormira au milieu des cendres en ayant plus comme tenue que les restes de son misérable clan. J'allais la briser pour ne pas avoir été à la hauteur. Pour avoir osée songer un seul instant pouvoir se jouer de moi. Aujourd'hui marquait la fin du clan de Lagertha !

La porte du bureau s'ouvrir brutalement avant que je n'en sorte, marchant vers mes sanglantes représailles. Un serviteur venu avec un plateau me proposer une collation après ne m'avoir pas vu descendre à l'heure du dîner, se heurta à moi à peine eu-je le temps de quitter la pièce. Une partie du plat fut renversée sur ma tenue et il se jeta aussitôt ans une salve de supplications implorant que je lui accorde mon pardon. Mon regard des plus sombres jusqu'alors se releva doucement à hauteur du siens et c'est avec un violent direct du droit que je lui répondais. Ma main attrapa le côté de sa tête pour d'un geste dessinant un demi-cercle, la rabattre sur la seconde porte restée close, juste en-dessous de la serrure. A plusieurs reprises, je lui cognais ainsi le crâne contre celle ouverte se claquant sur lui, dont le bois pourtant solide s'ébrécha peu à peu à chaque impact. Très vite, ce n'était plus qu'un cadavre inerte que je tenais dans le creux de ma main. Cela ne me fit pourtant pas cesser de faire résonner ma rage dans l'ensemble de la bâtisse, autant que la résistance de ses os me le permit.

- Pardon accepté.

Après quoi je délaissai ce qui n'était plus qu'un corps au visage informe devenu liquide pour me tourner vers le second serviteur tétanisé par l'horreur. Ma main attrapa le col de sa tenue avant que je ne le traine jusqu'à la rambarde, bien décidé à le jeter par-dessus. C'était terminé de pardonner. Il était venu le temps des conséquences. Enivré par ma rage, je redécouvrais ce sentiment de puissance et de plaisir intense qu'elle me procurait. Quel imbécile que d'avoir voulu la mettre en cage alors qu'elle était si délectable une fois libre. Le corps de cet homme lambda était à moitié dans le vide lorsque la voix du Grand Prêtre m'interpella à nouveau.

Il avait eu la chance d'être épargné et cela malgré qu'il fut le porteur de la nouvelle et de fait, son gardien durant tant d'années. Une chance inestimable qu'il venait de gâcher en me le faisant réaliser. Mes mains lâchèrent le larbin pour me diriger droit vers ce vieux fou qui méritait châtiment lui-aussi après m'avoir dissimuler la chose tant de semaines. Le garde qui le retenait s'écarta en me voyant ainsi fondre sur ma proie. Rien ne laissait présager le moindre espoir et la moindre pitié dans l'exécution qui allait suivre. Pourtant. Il n'eut pas à subir le moindre mal. A un pas de lui je m'étais figé. Dans l'une de ses mains redressée, un bandeau rouge pendait.

Délicatement, je lui pris. Il glissa sur mes deux mains. Aucun doute. C'était le sien. Mais pourquoi était-il ici ? Était-elle revenue ? Pourquoi s'en serait-elle séparée alors ? Elle ne s'en séparait jamais. Jam.. Le calme revenant dans mon esprit, mon regard remarqua enfin les nuances le parcourant. Doucement, l'extrémité de mon pouce effleura l'une d'elle. Mes yeux se fermèrent à mesure que mes poings se serraient. D'éternelles secondes je restai ainsi, cherchant par tous les moyens de me convaincre que je me trompai. Comment le pourrai-je. Je ne connaissais cette texture que trop bien. Du sang. Son, sang.

- Sortez. Tous.

Deux mots à peine audibles qui interrompirent le début de désolation du vieil homme, et qui furent pourtant parfaitement entendu. Le garde ordonna que le manoir soit vidé dans la seconde et plus personne ne resta à l'intérieur. Clairement, mieux valait pour eux. Lorsqu'il fit son rapport au Général venu se renseigner sur la chose, ce-dernier comprit immédiatement et fit interdire l'accès à quiconque. Plus personne ne franchirait les portes. A vrai dire, tout le monde fut envoyé de l'autre côté du pont qui fut aussitôt fermé. Tant mieux. Car le moindre visage aventureux se verrait massacré. Peu importe à qui il appartiendrait.

Deux nuit passèrent lorsqu'enfin un fou s'aventura. C'était le Grand Prêtre qui parvint à passer après avoir convaincu le Général d'avoir des informations dont je devais être avertis. Etant donné qu'il était celui m'ayant apporté son souvenir, il lui fut permis. C'est très lentement qu'il entra dans le bureau, glissant sur le sang pourtant sec. Il put alors constater toute la décadence de ma situation. Adossé au pieds du canapé faisant face à la cheminée dont le feu était mourant, je me tenais avec le regard vide fixant le bandeau ensanglanté dans ma main tendu face à moi, tandis que je vidai une énième bouteille qui ne tarderait pas à rejoindre le cimetière fait de ses sœurs tout autours de moi.

Sans réelle crainte il s'approcha de moi. Je ne peux pas lui reprocher. Dans cet état j'étais clairement incapable d'être une menace pour qui que ce soit. Moi y comprit. Sans dire un mot, il me tendis un papier. Je l'ignorai mais il persista dix longues minutes. Alors je lui prenais finalement, agacé de sentir ce bras tendu dans ma direction. C'était une sorte de petite carte qui indiquait comme un village ou un quelconque emplacement dans ce qui semblait être les Plaines Glacées. Mes doigts chiffonnèrent son cadeau avant de le jeter au feu. De nouveau un silence régna avant qu'il ne le fasse céder en premier.

- C'est là-bas que vous devez vous rendre, mon Seigneur. Commença-t-il. N'observant aucune réaction de ma part, il reprit. Pensez-vous que son bandeau nous soit revenu jusqu'ici par hasard ? Questionna-t-il avec une étrange sérénité maintenant que j'y pense. Je ne le crois pas. Tout comme je ne doute pas que le fait que ce la coïncide avec l'instant où je parviens enfin à déchiffrer ce code datant de la Renaissance des Hommes n'est pas un hasard. Mais un signe. Un signe des Dieux. Précise-t-il en ayant constaté un léger déplacement de mes yeux vers lui à cette évocation.

- Et qu'est-ce que je suis sensé y trouver, en me rendant à ce signe des Dieux ? L'interrogeai-je en parfumant l'air du bourbon ingurgité avec abondance.

- Des réponses.

- Des réponses ? Répétai-je dans un rire nerveux. Et des réponses à quoi ?

- Au pourquoi vous détenez ce bandeau aujourd'hui. Au comment pour que jamais plus un seul bandeau ne soit ensanglanté.

Il me quitta sur ces paroles. Pour ma part j'engloutissais le reste de ma bouteille avant qu'elle ne vienne claquer contre les autres. Le feu s'éteignit une heure après son départ. Allongé là, dans la pénombre, je ne pouvais m'empêcher de songer à ce qu'il m'avait dis. C'est vrai. Il devait y avoir une raison pour que son bandeau soit arrivé jusque là. Cela ne pouvait dépendre du hasard. Et il déchiffre un emplacement secret au même instant ? Ce n'était pas grand-chose. Rien du tout même. Mais cela se trouvait loin de tout. Loin de la Capitale. Loin de Sirk. Loin de toutes mes erreurs. Au lendemain matin, on me vit sortir du manoir. Je ne m'étais pas rasé depuis mon retour de l'île et cela commençait à se voir. Mon état n'était pas plus sobre que la veille et les jours précédents. Mais au moins j'étais debout.

Je fis atteler mon cheval et m'inquiéta d'où se trouver Sarabi. On m'expliqua qu'un des enfants du village s'était perdu depuis trois jours et qu'Elle était partis accompagnée de deux miliciens pour le retrouver. Parfait. Elle n'était pas là. C'était mieux pour ce à quoi je m'apprêtai. Ma tenue sur le dos, je fis avancer ma monture. A mon poignet, son bandeau était enroulé. Symbole que ce monde n'avait plus rien de bon en lui. Il ne méritait pas que l'on se batte pour lui. Plus rien, ne méritait que l'on se batte. Tandis que je m'éloignais, le Général entra dans le manoir avec quelques autres. Il monta les deux étages afin d'observer le corps du serviteur dont la tête n'était plus qu'un amas de cervelle, d'os et de sang, le tout séché et collé. Mais ce qui fit écarquiller les yeux de cet homme, ne fut pas de voir cette horreur, mais une épée dans son fourreau posé sur un bureau.

Dernière édition par Kris le Lun 02 Sep 2019, 21:55, édité 1 fois

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22/03/2018

&

Déréliction

Sarabi

• Mana

20/20

• Endurance

59/59

• Etat: Sain
• Attaque physique: 8

Voilà des jours qu'Il n'était pas sortit et que personne n'était entré. Pas même moi, malgré mes nombreuses sollicitations. La porte de sa chambre en était témoin, les traces de mes griffes le suppliant pouvait le faire comprendre à quiconque. J'avais eu tout le loisir d'y réfléchir et d'attendre sa sortie, allongée devant sa porte dans cette demeure à la Capitale. Heureusement pour moi, ma condition de Demi-Déesse ne m'avait pas fait souffrir de la faim, ni même de l'épuisement. J'avais pu ainsi veiller durant ces jours interminables. Pourquoi était-il ainsi ? L'île avait été des plus éreintante oui, était-ce cette réalité qui le tourmentait ? Lagertha ? Ou ce qu'il m'avait à peine avoué ? Je n'en savais rien et les possibilités étaient multiples, aucune d'entre elles n'avaient ma faveur puisqu'il n'y avait personne pour me donner de réponse.

Ce fut donc avec un certain soulagement que je le vit enfin sortir, avant que tout ne s'efface rapidement. Son air était affreux et il ne m'avait pas même accordé l'ombre d'un regard. Alors je l'avais suivis, silencieusement avant qu'il n'ordonne que l'on quitte la Capitale pour revenir dans la Vallée. Ce qui serait, je l'espérais, une bonne chose. Mais ce ne fut pas le cas. Au contraire même, puisque Sirk perdait peu à peu son Seigneur. Il fallait pourtant continuer à faire vivre le village et, avec les interdictions de s'approcher de lui, je m'attelais à prendre les rennes de Sirk, aidé par le Général. Ainsi, j'essayais de me concentrer à cette tâche me forçant à ne pas chercher à l'approcher puisqu'il ne le souhaitait pas. C'était un affrontement difficile que je menais mais j'espérais vivement que le jeu en valait la chandelle. Pourtant, mon âme était meurtris, de plus en plus à mesure que le temps passait, comme un écho de sa propre descente dans les abysses.

Un jour pourtant, on vint me quérir, m'informant qu'un enfant était porté disparu depuis plusieurs jours. Mon instinct de mère ne pouvait pas le laisser ainsi, sans rien faire. Rapidement, j'essayais de savoir, par d'autre, si il y avait eu du nouveau Le concernant. Ce n'était pas le cas et malgré la réticence que j'avais à quitter les lieux, je ne pouvais faire autrement. Me faisant accompagner par deux miliciens, je partais à la rechercher de cet enfant, sous les supplications de sa mère éplorée. Cela m'avait fendu le cœur et motivé l'esprit à le retrouver. Avec les indications de sa famille, j'avais pu diriger ma quête, un milicien gardant avec lui une possession de l'enfant que je n'avais de cesse d'humer pour le localiser. Ça m'avait en réalité pris un jour et la nuit entière avant de le retrouver dans un village voisin, auprès de fermiers charmants. Il avait joué un peu trop loin, seul et avait perdu la surveillance de sa mère durant une sortie. Ne le trouvant plus, la venu d'une bête les avait forcé à rentrer, sans l'enfant. Heureusement pour lui des chasseurs l'avait trouvé et ramené dans le village où il se rendait, puisqu'il était incapable de dire dans lequel il vivait.

Ainsi donc, le couple de fermier l'avait accueillis durant ce temps et je les en remerciait chaudement. Arrivant à leur hauteur, j'avais eu le plaisir de voir que l'enfant était soulagé de me retrouver et ainsi, il avait accouru dans mes pattes. Le rassurant, je proposais aux fermiers de revenir les voir, pour les dédommager de leur bienveillance d'une quelconque aide que je pourrais leur apporter. Même si leur politesse les invitait à refuser, je me faisais un devoir de les en remercier. Je laissais alors l'un des miliciens monter l'enfant sur mon dos, sur lequel il finit rapidement par trouver le repos sur le chemin du retour. Pas très étonnant quand on sait les aventures que son petit corps avait vécu. C'est donc en sa compagnie que nous revenions à Sirk, ses parents attendant aux portes du village, soulagé de le revoir, malgré le petit matin et cette nuit durant laquelle ils n'avaient pas réussis à fermer l’œil. Ils m'informaient alors qu'on avait vu le Comte quitter les lieux, plus tôt.

Irradiée par cette nouvelle, je m'empressais de rejoindre son manoir, mes pattes foulant le sol en de longs sauts jusqu'à arrivé jusqu'à ses portes. Sur le chemin, je sentais une sensation particulière tambouriner dans mon crâne. L'inquiétude, l'angoisse ainsi qu'une pointe de déception et d'agacement. La porte étant à peine rabattue, je l'enfonçais en entrant, humant rapidement l'air pour m'apercevoir qu'effectivement, Il avait quitté les lieux. Qu'est-ce qui lui avait pris bon sang ?! La présence des Gardes m'informa que le Général était là et lui saurait peut-être où il était partis. Montant de quelques bons les marches à une allure puissante, j'arrivais à son bureau, croisant l'abomination de ce pauvre corps sur le chemin. Je l'admets, son atrocité m'avait arrêté une seconde avant de continuer ma route pour faire face au Général qui, se retournant vers moi, présentait son épée. Son épée était là, ça signifiait qu'il ne l'avait pas. Il était sortit sans son arme, Mais par les Quatre qu'avait-il en tête ?! Grondant de nervosité, j'informais le Général que j'allais le chercher. Lui en retour me stipula qu'il resterait ici pour prévenir tout débordement des villageois, ce qui était une bonne chose, il m'aurait ralentis.

En quittant son bureau, je tombais à nouveau sur ce corps sans vie qui m'arrêta à nouveau brusquement. Le Général m'avait suivit et observait aussi silencieusement. Je lui ordonnais alors, platement, de le brûler et de faire le nécessaire pour que d'éventuels témoins demeurent dans le silence. Il était un homme réfléchis, je n'avais certainement pas besoin de lui faire savoir que tuer n'était pas la meilleure option. Sans attendre davantage, je quittais le manoir tout aussi rapidement que j'y étais entré. M'informant auprès de qui pourrait me donner de bonnes indications, autrement dit les Gardes, j'avais la porte par laquelle il était sortie et le cheval qu'il chevauchait. Me remémorant alors la signature olfactive de celui-ci, ainsi que du Sien, je m'élançais en dehors des remparts. Suivant sa trace, je la perdit rapidement aux abords de la Sérénade. De l'autre côté de la rive, il y avait une barque, assez grande pour accueillir son cheval. Je grondais à nouveau, posant ma patte sur la pierre qui était accroché à mon cou. J'essayais ainsi de lui adresser un message, lui demandant où il se trouvait, mais la réponse ne venait pas. Par tous les Dieux, je n'avais pas le choix.

Je m'élançais alors, bondissant dans l'eau qui me fit gronder à son contact. Dans ce Nouveau Monde, il n'y avait rien de plus déplaisant qu'un bain et ce bien malgré moi. De quelques coups de pattes, j'arrivais jusqu'à l'autre rive, m'extirpant de la rivière avant de m'ébrouer pour évacuer un maximum l'eau trempant mon pelage. La piste reprenait, je notais une légère nervosité de sa monture à la sortie de la barque, ayant piétiné au même endroit l'herbe. Quoi de plus normal, les chevaux n'aimaient pas particulièrement les milieux instables comme une barque par exemple. Rapprochant mon museau du sol, je discernais à nouveau leur odeur, notant du regard l'herbe qu'il avait écrasée sur son passage.

Remontant sa piste, celle-ci me mena jusqu'à un écurie de fortune, placé aux abords d'un village fortifié. Etonné de voir son cheval là bas, je m'approchais avec hâte, espérant évidemment le trouver lui aussi. Ce ne fut pas le cas, cela va s'en dire, mais je questionnais urgemment le propriétaire à propos de cette monture et de la personne qui était arrivée avec. Il me fit alors l'éloge des Azurix, monture de choix pour les plaines glacées et même si j'en étais évidemment persuadé, je me permettais de le presser. Il finit par me lâcher qu'il était partit en direction des dernières monts enneigés de la Montagne Zan. Heureusement pour moi, d'un coup d’œil, je les repérais rapidement et profitait d'être ici pour m’imprégner des odeurs des azurix présents. Je ne pris même pas le temps de remercier cet homme cette fois-ci, m'élançant à la hâte dans la direction qu'il m'avait donné. Mes coussinets s'enfonçaient à peine dans la neige tant mon allure était rapide, humant l'air à chaque occasion. L'avantage de la neige c'est qu'elle marquait davantage les empreintes et ainsi, j'avais pu repérer rapidement les siennes.

Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que je le vis enfin, trottant comme si de rien n'était. Je sentis alors une bouffé de soulagement teintée d'anxiété et de nervosité, pressant alors ma course pour le rejoindre. Ne voulant pas me faire trop agressive auprès de l'azurix, je ralentissais mes foulées à son approche, m'éloignant un peu de lui avant d'élargir mon trajet pour le prendre à revers et me positionner face à lui. J'étais ainsi face à ce que je n'avais pu voir jusqu'alors : Il était méconnaissable, l'air perdu et ailleurs. Mon corps entier se crispa, sans que cela ne soit dû au froid. J'avais envie de lui hurler dessus, de m'avoir ainsi noyée sous l'angoisse mais je ne le pouvais pas, je ne devais pas effrayer sa monture. Celle-ci avait tout de même noté ma présence avant Lui et je fini par lâcher de quoi, j'espérais, le faire réagir à ma présence.

“ Par les Quatre, qu'est-ce que tu fais ici ?! ”

Mon ton était sec, irrité, à la limite de la colère. Il m'avait mise à l'écart depuis des jours pour finir par sortir seul et désarmé. Mais je ne pouvais m'empêcher d'être cruellement inquiète, son état était alarmant et son regard... tellement vide. Qu'est-ce qui avait bien pu le rendre comme ça ?

@ pyphi(lia)

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22/08/2013

Déréliction.
Feat Sarabi.

L'étendue éternellement enneigée entourait désormais ma monture au pelage bleuté. L'allure de l'Azurix était lente. Il n'y a pas mieux pour apprécier le silence d'un paysage sans relief. Sans vie. Teinté d'un parfait monochrome. Dans ce blanc désert aux dunes mélancoliques, seul le son de la neige craquant sous les sabots venait rythmer la marche de mon exil. Rien de telle qu'une vaste étendue isolée comme tombeau pour le misanthrope que j'étais. Car là était le dénouement de cet éloignement. L'abandon d'un fou qui pensait trouver en ce monde froid et hostile une raison d'espérer. Un utopique rêve auquel je m'étais laissé corrompre avant que l'effroyable tragédie que nous masquons sous le nom de Vie, ne vienne me rappeler l'atroce vérité ensanglantée.

Désormais, elle était nouée à mon poignet. Cette preuve du crime duquel je me devais de répondre. Nul plaidoyer ne saurait accorder une quelconque clémence dans son verdict. Une certitude pour chaque juré rejetant l'acquittement, préférant implorer à la condamnation. Ferme. Sévère. Indiscutable. L'accusation de cet acte infâme ne saurait être contestée. Ma responsabilité n'était plus à démontrer. Ma sentence était tombée. Il allait me falloir survivre, rongé par ma culpabilité et mes remords, jusqu'à ce que les Dieux concèdent à me faire périr dans des souffrances semblables à celles qu'elle due endurer. Telle était ma peine pour n'avoir pas été en mesure de protéger le joyaux de ce monde.

Les yeux à moitié clos par la fatigue et l'alcool accumulés, je me laissai porter par le Bibi bleuté. Mon regard se perdait dans un vide absolu. Etrangement, mon esprit était serein. Il n'y avait aucune pensée qui le traversait. De mémoire cela n'avait jamais dû m'arriver. C'était comme-ci quelque chose s'était rompu en moi et avait avalé la plus petite envie. Mes sens eux-mêmes n'étaient plus en alerte, au point de ne pas remarquer l'approche d'une Semi-déesse qui vint se positionner face à moi. Si l'Azurix ne s'était pas stoppé de lui-même je n'en aurai rien fait. Elle était là, mais c'était comme-ci je ne la voyais pas. Peu importe ce qui aurait pu se trouver que je ne m'en serai pas rendu compte.

Sa colère m'extirpa brièvement de mon état amorphe. Mes yeux perçurent enfin sa présence. Finalement Elle était ici. Cela aurait dû me réjouir comme à chaque fois que je l'apercevais. Pourtant, mon visage resta d'un neutralité dérangeante. Je ne voulais pas qu'Elle soit là. Elle me sauverait. Chercherait à m'acquitter de mes fautes. Cette idée me fit hésiter un instant mais lorsque ma main gauche se posa sur le bandeau et que je m'y perdis quelques secondes, je ne doutai plus. C'était une pitié que je ne méritai pas. Alors tapant sur le flanc de ma monture, je la fis avancer en passant devant Sarabi. D'abord sans un mot, puis quelques uns d'une voix fatigué et dénuée de toute motivation quelconque.

- Rentre.

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22/03/2018

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Sarabi

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• Attaque physique: 8

Si durant une seconde, le voir noter ma présence m'avait rassuré, tout disparu bien vite. Son regard n'était pas le même que d'habitude, quand nous nous retrouvions. Il avait toujours l'air content de me voir, ça n'était pas du tout le cas en cet instant. Ce qui, je dois bien l'avouer, me blessa énormément, suffisamment d'ailleurs pour m'immobiliser, le regard un instant perdu. C'est alors que je le vis frapper les flancs de sa monture et ainsi, mon regard cristallin se mêlant avec l'environnement, le darda. Il ne me répondait même pas ? A nouveau, j'étais blessée, vexée même et une de mes babines se souleva légèrement. Mon regard sévère ne le quittait pas et j'avais espéré que ce soit suffisant pour le faire changer d'avis, mais j'avais tord.

“ Est-ce que c'est un ordre ? Parce que même si s'en est un, je pourrais bien subir la plus horrible colère des Dieux, je ne m'exécuterais pas. ”

Ma voix était toujours sèche et sévère, je ne savais pourtant pas si j'étais capable d'agir en conséquence. Je n'avais jamais eu l'intention de désobéir à aucun de mes Libérateurs. Je ne savais pas ce que cela ferait si je me battais contre, mais j'irais jusqu'à le savoir si il ne changeait pas d'avis. En quelques foulées, je contournais à nouveau l'Azurix pour me placer devant lui, fermement, Le fixant intensément.

“ Dès notre premier jour je t'ai dis que je n'étais pas disposée à te laisser prendre le moindre risque, que je ne te laisserais pas risquer ta vie. Arrêtes toi ou fais demi-tour, mais je ne te laisserais pas avancer davantage sans avoir de réponse. ”

Mes griffes sortirent, marquant la neige sous elles. J'étais prête à tout, à bondir, a traquer son Azurix jusqu'à le mener jusqu'à Sirk, peu importait. Si seulement notre pacte marchait aussi en sens inverse je lui aurait déjà ordonné de rentrer avec moi, mais je savais qu'il n'allait pas se laisser faire si facilement. Ma voix grondante s'élève alors de nouveau.

“ Qu'est-ce qui te prends de venir jusqu'ici ? Seul ? Sans même me prévenir ? ”

J'aurais pu aller plus loin, jouer sur sa culpabilité, mais je ne m'en sentais pas le droit. Il avait le regard d'un homme qui a perdu tout espoir, même en ses propres rêves et je ne pouvais faire autrement qu'être horrifiée par tout ça et une seconde à peine après avoir dis ces mots, mon regard devenait angoissé. Son importance était grande pour moi, le voir ainsi me fendait le cœur et même si je voulais être ferme, je n'arrivais pas à cacher longtemps mon inquiétude.

“ Expliques moi. ”

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22/08/2013

Déréliction.
Feat Sarabi.

Voila qui serait digne d'une tragique ironie divine. Après avoir survécu tant d'années et cherché désespérément une Invocation à la hauteur des contes, c'est de la seule que j'eu enfin trouvé que je périrai. Bien que son Libérateur, j'aurai éprouvé de la crainte à la voir ainsi. A la condition bien entendu, que j'étais encore en mesure d'éprouver quoi que ce soit. Poursuivre ainsi serait une erreur. Elle ne cesserait de nous arrêter à chaque mètre. Dans l'absolu il m'était possible de lui ordonner de s'écarter définitivement, mais je ne me considérai plus en droit d'imposer une quelconque volonté personnelle à un Demi-dieu. De toutes les façons, je n'en possédai plus aucune. Un léger hochement de tête qui l'invitait à poursuivre avec nous, et je nous relançai dans la lente marche.

Tout lui expliquer serait sans doute long. Je n'en avais pas le cœur. Mais il m'était possible de l'inciter à partir d'Elle-même. A l'inverse, il m'était possible de l'amener à faire suffisamment de bruit pour nous attirer quelques complications. Je connaissais un sujet qui ne manquerait pas à cet objectif, tout en répondant à sa requête. Valion. J'avais entendu parlé de lui. Observé. Compris. Il était son point faible. Si Sirk pouvait être rassuré en sachant Sarabi hors d'atteinte, étant donné qu'il faudrait parvenir à s'en prendre à son Libérateur, à savoir moi, le village avait désormais à s'en faire plus que de raison. Il était maintenant possible de l'atteindre en plein cœur avec une cible bien plus facile.

- Valion a couché avec Lagertha. Lâchai-je finalement. Je ne peux concevoir qu'elle puisse se donner à un vulgaire chasseur sans intérêt. Pas en ayant aucune intention derrière. Principalement lorsqu'elle agit de la sorte à l'instant même où je ne me trouve pas à Sirk. M'expliquai-je. Qui sait ce qu'elle désirait savoir. Et ce qu'il lui a dit. Sur notre entente. Sur le village. Sur toi. Continuai-je avant de tourner mon regard en sa direction. J'ai entendu dire que tu étais, particulièrement, proche de lui. Suffisamment pour être de notoriété publique. Assez, pour qu'il ne soit pas difficile à comprendre qu'il est un accès direct pour t'atteindre. Disi-je en tenant le regard avant de revenir au vide me précédent. Tu as créé une faille dans le village. Tu as montré à tous une faiblesse. Terminai-je.

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22/03/2018

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Ce fut avec un certain soulagement que le voyais accepter ma compagnie, soulagement terriblement teinté par cette sensation désagréable de le voir ainsi, si peu... Lui. J'étais donc finalement un peu méfiante mais n'allais pas me faire prier pour le suivre. Il mit cependant un temps assez long avant de lâcher enfin ce qu'il avait sur le cœur. L'annonce d'un échange charnel entre Lagertha et Valion me surpris, je dois bien l'avouer et une légère secousse m'arrêta avant de reprendre. Bien que je savais que l'un et l'autre avait leur charme, je ne me serais jamais douté qu'un jour ils puissent se lier ainsi, tant ils étaient différents.

Evidemment, son avis sur ce « vulgaire chasseur » me fit tiquer et tourner ma tête vers lui alors que je marchais aux côtés de sa monture. Peu importe de qui cela pouvait venir, parler ainsi de Valion provoquerait toujours chez moi un sentiment d'injustice. Mais finalement, bien que je concevais que cela pouvait le tourmenter que Lagertha se soit donner à un autre, les propos qu'Il tenait était pour moi bien trop loin d'une probable vérité. Et surtout, elle était teinté d'une colère froide et d'une certaine paranoïa. Je baissais un instant le regard, commençant y réfléchir mais son visage pointant vers moi me rattrapa immédiatement.

Mon air devenait de plus en plus troublé, perplexe et légèrement vexé. Évidemment, je ne laissais pas la place longtemps à ce sentiment, mes propres états d'âmes m'importaient peu dans l'immédiat, c'était davantage ce que je pouvais tirer de telles paroles qui m'intéressait. Il voyait l'affection comme une faiblesse et faire preuve de faiblesse comme une sorte de trahison, Lagertha avait faillit le payer cher. Moi je ne pensais pas ainsi, au contraire, l'amour est une force qui vous pousse à aller toujours plus loin. Bien qu'il avait détourné son regard, je continuais, moi, à poser mes yeux sur lui.

“ Ce ne sont pas des failles. Mais si Valion est une de mes faiblesses, tu en es une encore bien plus grande. Penses-tu que je suis faible de te porter dans mon cœur ? ”

Demandais-je sans réellement attendre la réponse puisque je savais pertinemment qu'il ne me la donnerait pas directement. Alors, le laissant une seconde y réfléchir, je continuais.

“ Penses-tu vraiment que Lagertha chercherait à te nuir ? A ce point ? Elle qui t'as prêté allégeance, pourquoi penses-tu qu'elle serait capable d'une telle trahison ? Tu la connais mieux que moi, mais je doute qu'elle ai eu une idée derrière la tête en faisant cela. ”

Je pouvais concevoir que ça le tourmente, mais il n'y avait certainement pas que cela. Une simple crise de jalousie ne mène pas un homme aussi bas qu'Il l'était. Tout ça n'avait l'air d'être que le reflet de quelque chose de bien plus important et il me faudrait agir avec discernement pour en connaître la nature.

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22/08/2013

Déréliction.
Feat Sarabi.

Si j'étais en mesure de ressentir une émotion, cela aurait très probablement penché pour de l'énervement que de l'apaisement. Non seulement elle ne démontrait aucune envie de contester un attachement plus que déplacé avec cet homme, elle se permettait de nous mettre au même niveau. Comme-ci j'étais aussi atteignable que lui. Ou qu'il était en mesure d'être aussi redoutable adversaire que moi. Plus à cela, Elle défendait ce chasseur sans apporter la moindre promesse d'y remédier. De quoi être particulièrement agaçant pour moi qui avait espéré trouver auprès de Sarabi l'Invocation au lien si puissant et unique qui unit Libérateur et Invocation.

Je n'en dis cependant rien, laissant la neige craquer sous la lente marche de l'Azurix qui ne semblait pas inquiet de la présence divine. Le regard toujours dans un lointain inexistant, j'entendais plus qu'écoutai les dire de la Veilleuse des Délaissés. Décidemment, Elle ne pouvait concevoir une trahison de Lagertha, prenant une fois encore sa défense. A croire qu'une proximité devait également exister entre elles. Cela dit l'argumentaire tournant autours du fait de la connaître ne me paraissait en rien suffisant. Et n'ayant rien d'autre à faire actuellement, je lui en fis part.

- Je ne connais aucune des traditions nordiques. Tout comme toi je présume. En cela rien ne nous certifie que ce rituel a un sens chez eux. Il est facile de succomber à la manipulation lorsque la connaissance nous manque, Sarabi. Répondis-je dans une neutralité permanente. Tu ne sais de ce Valion que ce qu'il désire te faire comprendre. La preuve étant que tu ne semblais pas avertie de ses agissements avec la nordienne et à en croire ta halte, ne le pensait pas agir de la sorte. Terminai-je, non mécontent de mes arguments.

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Décidément, il serait plus difficile de lui faire entendre raison que je l'espérais, si j'avais espéré quoi que ce soit finalement. Évidemment, j'aimerais le faire s'échapper de ses tourments que je ne connaissais même pas encore vraiment. Même si en faisant les liens avec tout ce qu'il me disait je pouvais commencer à avoir une piste, rien n'était moins sûr. Il avait peur de s'être fait manipuler par Lagertha ? Le redoutait ? Si c'était le cas, ce n'était sans doute pas parce qu'il la jugeait suffisamment compétente pour lui nuire réellement. Ou alors peut-être que si, mais je doutais sérieusement qu'un humain de sa trempe ai ce genre d'angoisse, peu importe l’adversaire.

“ Elle a fait la même chose avec les siens, te rappelles-tu ? Elle aurait tout orchestré ? Lagertha ? Cette femme qui est guidée par son instinct ? A t'elle seulement rétorqué quand tu as levé la main sur elle ? ”

En ces termes, cela ne lui donnerait peut-être pas la réponse que je souhaitais qu'il ai. Mais si mon intuition était bonne, elle ne l'avait pas fait et dans ce cas, ça pourrait signifier beaucoup notamment le fait que sont allégeance soit à la hauteur de ce qu'elle prétends. Concernant Valion...

“ Tu n'as pas tord, ce que tu dis m'étonnes de lui. En revanche, ça m'étonnes moins de Lagertha. Je crois que tu as toi même succombé à ses charmes ? Alors, un « vulgaire chasseur » tel que lui, rien d'étonnant. Cependant, je t'entends faire beaucoup de supposition, mais connais-tu seulement les circonstances exactes de leur liaison ? Si ça avait vraiment été fait dans le seul but de te nuire, pourquoi tu ne l'apprends que maintenant ? Par qui tu l'as appris d'ailleurs ? ”

C'est vrai ça, qui lui as dit une telle chose ? Qui a été assez crétin pour faire ça ? Ni Lagertha ni Valion je présume. Alors, certainement une personne qui lui souhaitait réellement lui nuire.

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22/08/2013

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Feat Sarabi.

Mes paupières se plissèrent légèrement à mesure que mon visage se tournait vers Elle. L'argument était tout autant valable cette fois. Si le fait d'avoir tout orchestré n'était pas de poids au vue de sa ressemblance troublante avec moi, il était vrai que son impulsivité n'était pas feinte. Etablir une stratégie de long terme réclamant de la patience et l'absence totale de la moindre erreur ne correspondait pas au personnage. Pas encore. Ce qui lui sauvait la vie pour cette fois. D'un très léger hochement je m'inclinai à son raisonnement.

Infaillible soutiens de son protégé, elle ne prit pas la peine de s'interroger sur son cas, accusant dans l'instant les désirs de Lagertha comme étant prédateurs du premier passant. L'idée que nos instants partagés ne soient finalement dû qu'au fait d'avoir été celui présent durant ces moments là me causèrent étrangement un trouble, bien que je ne ressentais aucune émotion depuis mon départ. Voire bien avant. Pas sûr que ce soit une meilleure nouvelle finalement.

- Soit. Acquiesçai-je. Peu importe qui a été suffisamment perspicace pour finalement déceler ce que personne d'autre n'a été capable de voir. Ou fut trop lâche pour m'en tenir au secret tout ce temps. Défendais-je le Grand Prêtre. Si c'est de la certitude que tu exiges, il sera aisé de l'obtenir. Le Général s'en chargera. Il saura faire en sorte que la vérité seule soit dite.

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22/03/2018

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Bien, il commençait à entendre raison, à en croire son léger hochement de tête. Il faut dire qu'il ne m'aidait pas trop avec son néant de réaction. Lui qui était capable de renverser une lourde table en bois lorsque la colère le prenait, il n'était plus qu'un corps vide ici et maintenant. Vivant et respirant mais n'aspirant à rien. Je le sentais et cette simple pensée me fit froid dans le dos. Et l'inquiétude reprit alors de plus belle.

Mais si il acceptait réellement que Lagertha n'ai pas fait ça par préméditation, ou pour lui nuire, ça ne cessait pourtant de le déranger, sinon pourquoi jugeaient ils tout le monde incompétent à l'avoir informé de la chose ? Pourquoi quiconque aurait dû l'en informer, dans l'instant et surtout, en le sachant, pourquoi quiconque aurait eu peur de le faire ? En l'observant je tentais vainement de déceler quelque chose qui pourrait me mettre sur la voie. Bien sûr j'avais ma petite idée sur le sujet, mais je n'étais pas sûr que l'aborder directement soit une bonne chose. Ça me semblait pourtant inévitable.

“ Et si d'autres avaient été au courant, pourquoi aurait-il accouru pour te le dire ? Est-ce de notoriété public que Lagertha t'appartient ? En est-elle seulement consciente elle même ? ”

J'usais de ses propres mots pour que mes paroles ai un meilleur écho dans son esprit et j'espérais que cela fonctionnerait. Cependant, durant une seconde, mon attention était appelé ailleurs, mes oreilles détectant les bruits alentours quand j'en ressentais les présences. Quelle idée de venir ici ? Heureusement que j'étais là pour faire fuir les moins téméraires, cependant, si un groupe de Simien venait à vouloir en faire son repas, ma simple aura Semi-Divine n'y pourrait rien.

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Je me tournai d'un geste vif en sa direction lorsqu'elle évoqua le fait que Lagertha puisse être mienne. Je trouvais cela absurde. Si bien qu'aussitôt mon visage retourna faire face au mont enneigé se rapprochant à vue d'œil. Que cette nordienne était mienne. Quelle idée. En revanche c'était une alliée. Mon apprentie. Et à ce titre j'avais droit de regard sur ses coucheries. Notamment si elles se font avec un autre sous mes ordres qui est outrageusement proche de ma divinité. C'était juste pour ça. Rien d'autre. Moi et Lagertha. J'avais eu dans mon lit de nombreuses femmes. Aucune ne s'était faite suffisante pour que je la veuille à mes côtés pour autant. Alors pourquoi cela serait différent avec elle ? Il n'y avait aucune raison. Pas de logique. Donc ça n'était pas ça. De fait. Le raisonnement le disait très bien.

Un masque d'agacement silencieux déforma brièvement mon visage. Toute cette pensée se faisait trop longue, ce pour quoi je l'effaçai. Voila la raison pour laquelle il était préférable que je sois partis seul. Sarabi ne faisait que me pousser à la réflexion. A entendre son point de vue par des cheminements. Parler. Penser. Analyser. Comprendre. Il suffit ! Si je voulais cela je serai resté à Sirk. Ma main lâcha enfin le discret contact du bandeau enroulé pour attraper la gourde de laquelle je pris trois grandes gorgées avant de laisser un spasme du visage réagir à ces lampées de bourbon. Après quoi je gardai la substance en main et laissait le silence reprendre ses droits, une fois quelques mots accordés à la Semi-déesse.

- Elle n'est pas mienne.

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22/03/2018

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Sarabi

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Par tous les Dieux ! Enfin un peu de réaction. L'évocation de cette possibilité l'avait suffisamment secoué pour qu'il en ai l'air offusqué. Que cela soit parce qu'il l'avait déjà envisagé, ou parce que c'était pour lui totalement exclu, peu importait réellement pour moi. Il avait réagit et c'était à mon sens un pas en avant non négligeable. Cette vision de ce corps amorphe, je ne pouvais pas le supporter alors cette simple petite réaction, oui, ça m'avait rassuré. Et même, qu'il se remette à boire une gorgée d'alcool était engageant à cet instant. Ca allait le réchauffer aussi, car même si il était couvert, la température n'était pas clémente malgré la saison chaude. En hiver, c'était bien pire.

Je n'avais cependant pas l'intention de forcer davantage, pas pour l'instant, ça serait certainement contre productif. Je me laissais alors à l'observer quelques instants, mon angoisse étant un peu apaiser. Je pouvais surtout en profiter maintenant pour surveiller les horizons avec plus de concentration. Il n'y avait heureusement au loin, qu'un troupeau d'Azurix, d'un quinzaine d'individu comme à leur habitude. Si à mon approche ils s'étaient vivement redressés et me toisaient à présent, ils furent aussi curieux de voir un congénères. Je savais que si je ne faisais même qu'un seul bon en leur direction, ils détaleraient aussitôt, mais ce n'était pas là mon but, cela va sans dire. Cependant, ils n'étaient toutefois pas complètement rassurés et me gardaient devant leur regard. Quoi de plus normal, avec mon allure de prédateur ?

Ce qui m'inquiétais cependant un peu plus, c'est qu'un troupeau d'Azurix restait une cible et pouvait attiser l'envie d'un griffon. Je scrutais alors le ciel, au cas où un tel individu se présentait. Cependant, c'était finalement autre chose qui attira mon regard. En face de nous, prenant racine dans la neige, ce qui semblait être un château inhabité depuis des dizaines d'années, voir davantage. Évidemment intriguée, je l'observais de bout en bout.

“ C'est là-bas que nous allons ? ”

Ça me paraissait évident que oui, mais peut-être prendrait-il la peine de m'expliquer pourquoi sans que je n'ai à lui demander. Ça me ferait chaud au cœur, mais je m'attendais surtout à un simple « oui ». Cela étant dit, cette vision me rappelait à des souvenirs, en sa compagnie. Alors d'une voix un peu mélancolique, je continuais.

“ Ça me rappelle notre traversée dans le désert Ambré, jusqu'à Skart. Mais je dois bien admettre que je préférais son climat à celui-ci. ”

Je me permis même un léger rire, l'espérant évidemment de connivence avec Lui, même si j'en doutais sérieusement. Je me surprenais à attendre l'impossible, un sourire, un simple regard en ma direction peut-être.

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22/08/2013

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Son questionnement fit disparaître le vide devant mes yeux pour y dessiner les contours d'une ancienne forteresses dont l'emplacement devait être particulièrement stratégique. La chose était, je le reconnais, particulièrement intrigante. Il n'y avait aucun feu ou la moindre fumée s'émanant d'autre part que de mes lèvres se blanchissant doucement. Pas difficile de parier sur le fait que ce lieu était déserté depuis suffisamment longtemps pour être oublié de tous. Ne prenant pas la peine d'y réfléchir, je ne trouvai pas de sens à m'y avoir envoyé. Ce lieu déserté bien avant ma naissance n'avait aucune chance de m'apporter des réponses.

- C'est là.

Une réponse bien courte. Avec le recul je me dis qu'Elle devait surement espérer davantage mais à dire vrai, à ce moment là, je ne savais pas moi-même ce que je faisais ici. Du moins si, mais pourquoi cela se passerait dans ce coin reculé, c'était une autre affaire. Le coin droit de mes lèvres se déforma une seconde à sa remarque. Le contraste était poétique. Une longue marche dans un désert de sable chaud comme premier voyage plein d'espoir ensemble, une longue marche dans un désert de neige froide comme dernier voyage sans espoir. Sérieusement. Moi qui voulait tant secrètement connaître de ces grandes aventures des contes, j'avais de quoi être le héro de la plus magnifique des tragédies.

Arrivés aux pieds des fortifications aux teintes sombres, nous dûmes faire en partie le tour avant de percevoir une brèche permettant l'accès. Mes bottes s'enfoncèrent de trois bons centimètres lorsque je descendis pour tirer derrière moi une monture réticente. Un geste vif et brusque ne laissant aucune résistance passer suffit à la faire docile. Entrer dans ce qui était une sorte de grande cours rectangulaire nous obligea à passer dans un courant d'air glacial. A l'intérieur, les vents se faisaient sentir et fouettaient mon visage pourtant couvert. Sans trop regarder autours, je gagnai la large porte entrouverte menant à la structure centrale.

A l'intérieur, il faisait tout aussi froid mais au moins nous étions protégé des vents sifflants. J'attachai à l'un des anneaux de la porte l'Azurix et pris deux nouvelles gorgées en faisant tomber la capuche m'ayant masqué le long du trajet. Je révélai alors à qui voulais le voir un visage fatigué à la barbe ayant déjà un bon développement, qui n'était en rien entretenue. Lorsque j'eu fini et que mon regard se posa brièvement vers Sarabi, je la vis immobile. Scrutant quelque chose derrière moi. Je me retournai alors, sans précaution quelconque, et vit une vingtaine de petites créatures verdâtres aux oreilles longues, endormis.

D'apparences ils ne me rappelaient aucune créature déjà rencontrée ou aperçu dans l'un des bouquins faisant référence dans ce qui était des bestiaires officiels. Les griffes ne semblaient pas très méchantes, aussi petites que les crocs sortant aux extrémités de leurs gueules. Impossible qu'ils soient la cause du vide de cette forteresse. Ils avaient dus venir élire domicile une fois ce que je supposai les fervents alliés des Aspéras terrassés. Mes mains se posèrent dans le creux de mon dos pour y trouver mes dagues. Ou plutôt, l'une d'elle. C'est vrai que Lagertha avait la seconde. Je la dégainai avant de commencer à faire des pas en direction de la meute, faisant résonner dans toute la pièce l'écho d'un sifflement fort et aigue qui ne manqua pas de réveiller les créatures.

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Avec sa confirmation, ce que j'avais devant les yeux étaient bien notre destination. Cependant et comme je l'avais pressentis, je n'avais aucun information de plus. Alors sans un mot, j'avançais à ses côtés, traversant la neige qui nous séparait de notre point de chute. Le climat était rude. J'avais cependant la chance, ou pas, d'être une fille d'Ignis. Puisque même si mon corps demeurait chaud, la morsure du gel n'en était que plus grande. Si me plonger dans une eau fraiche était désagréable et avait quelque chose de plus agressif pour moi, de la neige sous les pattes et un vent puissant chargé de froid n'était pas des plus agréable, bien au contraire. Me courbant pour mieux le traverser, une ouverture se présenta.

Alors j'étais plutôt ravie qu'on trouve enfin une entrée, malgré la difficulté à la trouver. L'Azurix n'avait pas l'air d'apprécier non plus à vrai dire, malgré son habilité bien plus grande à évoluer ici. Ce qui, durant quelque secondes, m'interpella. Je les savais assez peureux et sa réaction était étrange. Je le toisais un instant alors, mais ça ne devait être dû qu'à la rudesse de Kris puisqu'il consentit malgré tout à le suivre. Si il avait vraiment eu peur de quelque chose, un simple rappel à l'ordre n'aurait probablement pas suffit.

Un fois à l'intérieur en compagnie du froid toujours présent, Il fit tomber sa capuche, révélant son visage tiré par la fatigue et le manque de considération pour sa propre personne. Immobile un instant, je l'observais en silence, cette vision me remuant à nouveau. Pourtant, je n’eus pas le loisir de m'y pencher davantage puisque devant nous, des silhouettes m'interpellèrent brusquement. M'immobilisant complètement, raidit pas l'étonnement, je les observais une à une, ma vision me le permettant sans doute un peu plus que Lui. Je ne les avais pas sentis avant, pourquoi ? D’autant qu'ils ne me disaient absolument rien. Leur odeur non plus. Mais voilà qu'Il se mit à avancer, en... sifflant ? Qu'est-ce qui lui prenait ? Mes yeux s'écarquillent, je crois rêver, par les Quatre qu'est-ce qu'il fait ? Les créatures commençaient à se réveiller en plus de cela. Sans réfléchir davantage, je me plaçais devant lui avant de le repousser d'un coup de tête, le fixant d'un air stupéfait et réprobateur.

Je m'efforçais de le faire renoncer à agir de la sorte, d'un regard insistant avant de me retourner vers les créatures, sur mes gardes et quelque peu craintive je dois bien l'avouer. Je ne les connaissais absolument pas et même si de prime aborde elles n'avaient pas l'air puissante, j'étais bien placé pour savoir qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. D'un regard balayant l'endroit, je notais sur la droite un couloir nous offrant une possible fuite. Quoi que j'envisageais davantage de revenir en arrière. J'aurais alors vraiment aimer savoir ce qu'on fichait ici, pour ne serais-ce qu'avoir une bonne raison de continuer, mais je n'en avais aucune. Mon regard se tournant vers Lui, je me rendais compte qu'Il était ma seule indication. Il voulait être ici ? Il voulait avancer ? Soit. J'étais son Invocation, je le suivrais n'importe où, sans explication. Je plongeais alors mes yeux cristallins dans les siens, intensément, avant de m'en retourner vers les créatures.

Par contre, je ne négocierais rien sur le fait d'être en premier ligne et c'est ainsi que je lui faisais comprendre, en m'avançant lentement, à pas de velours, prenant la direction du couloir sur notre droite. Je conservais alors ma position de rempart entre ces créatures et Lui et ne lui permettrais pas d'en faire autrement. Jamais.

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22/08/2013

Déréliction.
Feat Sarabi.

Je m'avançai en leur direction, lame dégainée. Ces créatures ne me disaient absolument rien. Tomber au combat face à des monstres encore méconnues, voila qui était en mesure de sublimer la poésie de la scène. Un dernier combat épique qui marquerait la finalité de ce chapitre. Je l'espérai du moins, me voyant déjà subir les souffrances qui durent être les siennes, avant que je ne sois repoussé avec détermination. Du museau, Sarabi n'eut aucun mal à me faire reculer de plusieurs pas, ma stabilité n'étant pas assurée. Elle comprendrait facilement à partir de là que les gorgées qu'elle me vit prendre n'étaient pas mes premières du voyage. Après un échange de regards où elle ne vit aucune lueur, elle se mit à s'avancer avec lenteur sur le côté.

Pour ma part, je désaltérai une nouvelle fois ma gorge d'une bonne rasade puis m'approchai des créatures qui avançaient en notre direction. Sans que je ne le remarque, comme tout depuis mon départ, Sarabi surgie face à moi et me repoussa une nouvelle fois. Cela manqua de peu de me faire chuter, devant user de ma main contre le sol pour me stabiliser avant que mes genoux déjà pliés ne manque à céder. Les créatures pour leur part étaient désormais toutes réveillées et fixaient de leurs yeux globuleux les intrus que nous étions. Puis sans signe particulier, se mirent à pousser des cris stridents en courant dans notre direction.

Leur taille était insignifiante. Un mètre peut-être. Néanmoins une vingtaine qui charge c'était assez impressionnant. A la condition que je puisse l'être. Hier encore peut-être. Ma main se serra sur le pommeau de ma dague que je plaçais dans ma main gauche, tandis que sortait d'un geste vif la lame de ma manche. Que la dernière bataille commence !

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

22/03/2018

&

Déréliction

Sarabi

• Mana

17/20

• Endurance

53/59

• Etat: Sain
• Attaque physique: 8

Comme je m'en doutais, Il jouait les imprudents. Je dû évidemment le repousser pour l'empêcher de faire n'importe quoi après avoir bu, encore, de cet alcool que j'avais envie d'envoyer valser plus loin. L'énervement commençant à me guetter quand je me mis à gronder, l'écho amplifiant significativement les choses. C'est à ce moment que les petites créatures se mirent à crier puis à charger de toutes leurs petites tailles. Sans réfléchir davantage, je répliquais dans l'instant. D'une patte se posant lourdement sur le sol, y prenant appuis, je crachais dans un rugissement une gerbe de feu, un peu plus haute qu'eux et tout aussi large. Leurs cris stridents s'amplifiaient et alors que ceux au centre de mon faisceau brûlant succombaient déjà dans la seconde, d'autres voulurent passer sur le côté. Je balayais alors le couloir, durant les quelques secondes pendant lesquelles je pouvais tenir cette déflagration.

Leur chair brûlée empestaient rapidement l'endroit alors qu'inévitablement l’atmosphère s'était réchauffé de plusieurs degrés. L'Azurix derrière nous ne cessait de cabrer tout en hennissant de peur, mais je n'en avais cure pour le moment. Je scrutais alors l'endroit rapidement et sur la vingtaine de petits êtres, il n'en restaient plus que cinq, au plus près des murs, qui n'étaient plus aussi audacieux ainsi leur nombre cruellement réduit. Néanmoins, ils essayèrent quand même et je répondais d'un rugissement adéquat, bondissant sur le premier qui osait, l'écrasant sous mes griffes alors qu'un second se jetais sur mon épaule, essayant de me mordre. Je le délogeais d'un violent coup de pattes, mes griffes se plantant pour l'envoyer valser contre le mur.

Me rappelant alors aux mauvais souvenirs de l'île, aucun ne reçu de coup de crocs. L'un d'eux, en revanche, s'était aventuré à m'éviter pour foncer tout droit sur Lui. Retroussant mes babines, je bondissais, l'écrasant juste avant qu'il n'atteigne sa cible alors que les deux autres choisirent tout simplement de fuir, s'enfonçant dans les ténèbres du couloir au loin. Je me redressais alors, lentement, dardant la direction qu'ils avaient prise avant de me retourner vers Lui, d'un air profondément sérieux.

“ Je prends la tête, tu n'auras qu'à m'indiquer le chemin. ”

[Feu 3 en Rayon]

@ pyphi(lia)

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22/08/2013

Déréliction.
Feat Sarabi.

Prêt au combat, je me voyais déjà combattre ces créatures dans un épique affrontement. Une vingtaine contre un, cela serait digne d'entrer dans la postérité. Du moins je le pensai. Sarabi démontra un aspect d'Elle que je ne lui connaissais pas et déchaîna un torrent de flammes qui transformèrent ce couloir plutôt large en un piège mortel. Les rares survivants furent aussitôt éventrés si bien, que mis à part deux fuyards, de la meute il ne restait déjà plus personne. Je l'admets. C'était plus qu'impressionnant. Quant à sa petite phrase finale, une finalité des plus précises.

Ceci dit, la seule réaction que j'eu fus d'écarter légèrement les bras avant de me tourner vers elle, pomme des mains visibles, un air blasé sur le visage. Il n'y en avait même plus un seul pour moi. Son attaque dévastatrice n'avait laissé le temps à aucun d'entre elles de m'approcher suffisamment pour que je puisse ne serait-ce qu'être légèrement inquiété. Alors après lui avoir adressé un "Sérieux ?" dépité, je rangeai mes lames et prenais une nouvelle gorgée pour finalement prendre la décision concernant l'orientation de notre exploration.

Etant donné qu'en face brûlaient plus d'une dizaine de corps, j'optai nonchalamment pour le fin couloir sur notre droite. Un pas et l'on me fit comprendre que je ne serai pas celui qui ouvrirait la marche. D'un geste ample du bras je lui démontrai que je concédai à ce qu'Elle soit en première ligne, si tel était son souhait. En progressant, nous fîmes une portes sur notre gauche aux environs de la moitié de notre marche. Au bout, sur un présentoir dominant le centre d'une pièce plus ou moins sphérique, un énorme livre. Sans prendre le temps de considérer si Sarabi était d'accord ou non, je fis marche vers cette pièce à la porte forcée, si bien qu'elle ne pouvait plus se refermer entièrement si jamais on essayait.

Nous arrivions dans cette pièce aussi froide que la précédente, quoi que cette dernière devait avoir une température agréable maintenant. En faisant le tour, la Protectrice de Sirk pourrait s'apercevoir que le lieu était de toute évidence abandonné depuis des décennies. Outre des choses sans réelles importances bien que présentes, elle avait pu constater quatre larges trous ronds à mi-hauteur, entourant la pièce de manière proportionnelle. Si l'idée lui prenait de se mettre sur ses pattes arrières pour y jeter un œil, ou même de sauter dans l'un d'eux, Elle décrirait la chose comme de long tunnels. Mais à mi-hauteur.

Pour ma part je ne m'étais pas souciais de cela. Mes pas m'avaient conduit à ce livre aux milliers de pages semblant lui aussi, avoir eu déjà plus de vécu qu'aucun homme vivant à ce jour. Une fine couche de neige le recouvrait. Sans doute l'isolation de la pièce n'était plus à son plein potentiel. Ma main droite essuya la première de couverture pour y laisser apparaître un symbole. Une croix aux quatre branches. Comme mon collier. Mon regard se posa sur ce-dernier. La coïncidence était suffisamment troublante pour que mon état végétatif ne cesse quelques minutes. En remontant, il passa sur la bandeau. Elle adorait les livres. Et c'est le plus gros d'entre eux que j'eu pu voir qui se trouvait ici. Avec pour emblème celui du médaillon que je portai depuis.. Depuis.

Un nouveau revers de la main sur le cuir usé de l'ouvrage ancien et des lettres se mirent à apparaître. Le suivit d'un espace en-dessous suffisamment large pour que l'on puisse y écrire autre chose, puis Tianisme. Cela ne me disait absolument rien. Alors finalement, fatalement par ailleurs, j'ouvrai et commençais à essayer de déchiffrer les premières pages.

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22/03/2018

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Déréliction

Sarabi

• Mana

11/20

• Endurance

53/59

• Etat: Sain
• Attaque physique: 8

Son air blasé après mon balayage d'éventuels gêneurs me fit rouler les yeux au ciel. Allons bon ! Monsieur n'avait pas eu le plaisir de combattre ces petites créatures et ça avait vraiment l'air de le vexer en plus de ça. Quel enfant aujourd'hui, je vous jure. Dans tous les cas, pour ma part, j'étais une mère stricte si il le fallait et je ne négocierais pas ma place de première ligne, ça je lui faisais bien comprendre. Nous prenions donc, finalement, la direction du petit couloir sur le côté, dans un silence finalement assez pesant me concernant.

Finalement, nous optons pour une pièce dans laquelle je pénètre avec beaucoup de méfiance. Souple sur mes appuis, je m'avançais lentement, observant tout ce qui s'y trouvait. A en croire l'odeur d'humidité et de poussière, voilà très longtemps que personne n'était venu. Pour l'instant, il n'y avait pas grand chose à en dire si ce n'est d'étrange ouverture dans les murs. Ses pas lourds, sans discrétion, attirèrent mon attention en mon oreille qui se tourna vers lui, suivit de mon visage. L'observant un peu sévèrement, il s'était avancé jusqu'au centre de la pièce où se trouvais un livre qu'il commençait à feuilleter. Pour ma part, je me dirigeais vers l'un de ces trous.

“ Si c'est ça que tu es venu chercher, tu devrais le prendre pour qu'on puisse repartir rapidement. Je n'aime pas cet endroit. ”

Observant ses potentielles réactions qui se faisaient décidément bien rare, je me levais sur mes pattes arrières et posaient les avant à l'entrée d'une ouverture. Cela avait tout l'air d'un long tunnel sombre et peu engageant. J'humais alors l'air qui pouvait en venir, mais pour l'instant, rien de très notable. Tenant la position, je me tournais vers lui pour voir où il en était et il n'avait pas beaucoup avancé. Un de mes grondements fit légèrement écho dans la pièce, moins que dans le couloir cependant et cette fois-ci, un autre bruit alertait mes oreilles, du fond de ce tunnel. Ça ressemblait à s'y méprendre au cri de ces créatures, mais l'écho m'empêchait d'en être certaine. Prenant alors quelques secondes pour avancer légèrement mon mufle, c'était cependant bien leur odeur que je discernais. Mes yeux s'écarquillaient alors que j'entendais un attroupement bien plus important s'approcher. M'écartant brusquement de l'ouverture, je me dirigeais à toute hâte vers une autre pour en discerner la même chose. Retombant sur mes pattes, je me tournais vers Lui, l'air sévère et urgent.

“ Prends ton livre, on s'en va ! ”

Sa lenteur à s'exécuter me fit gronder plus fort, alors pour réduire le nombre de ces potentielles créatures tant que je le pouvais, je crachais à nouveau une puissante gerbe de feu pour tenter d'en brûler le maximum. Tenant la déflagration durant cinq secondes, je m'apercevais alors de leur nombre à la lumière de mes flammes et aussi, de la profondeur de ce tunnel. C'est le temps qu'il fallut au reste du troupeau pour parvenir jusqu'aux autres entrées, bondissant jusqu'à Lui, je tentais de le faire reculer tout en restant, du mieux que je le pouvais, en première ligne, mais les créatures arrivant de toutes part, cela s'annonçait compliqué.

“ T'en voulais ? En voilà. ”

Sarcastique oui. La situation m'échappait et Il risquait gros à être ici, d'autant qu'Il n'avait visiblement pas envie de reculer jusqu'à la porte de sortie de cette pièce, malgré la pression que j'exerçais pour le faire renoncer. Contenir un suicidaire pendant qu'une soixantaines de créatures cherchaient sa mort. Parfait. A nouveau alors, car c'était la meilleur stratégie, mon rayon de flamme balayait dans un mouvement circulaire, ceux qui se trouvais devant moi pendant que d'autres, évidemment, tenteraient d'attaquer par là où je ne brûlais pas.

[Feu 3x2 en Rayon]

@ pyphi(lia)

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22/08/2013

Déréliction.
Feat Sarabi.

Les premières réprimandes de Sarabi ne trouvèrent pas d'entendeur. Toute mon attention était concentrée sur les lignes que je déchiffrai avec mal. Le temps n'avait pas été généreux avec ces pages et c'est en me reprenant à plusieurs reprises que je parvenais à en comprendre les mots. Si je ne faisais pas erreur, il était question d'un ouvrage religieux qui apportait une nouvelle conception de notre Histoire. Je n'en comprenais pas véritablement le sens mais il était fait mention de Dieux Primordiaux qui seraient parfaitement distincts des Quatre. Peut-être même, leurs seraient préexistant.

C'était dans cette étrange idée que j'étais plongé lorsque Sarabi me força à m'en défaire. Je l'aurai réprimé avant de revenir à ma lecture, si je ne voyais pas sortir de tout endroit ces mêmes créatures. Si une vingtaine n'était pas si menaçant, trois vingtaines dans une pièce assez petite soudainement, c'était autre chose. Ma main attrapa ma dague et l'autre le livre imposant. Son poids était tel que je le mis aussitôt dans le néant de mon []Sacc sans fond[/i]. Le temps de le faire, j'avais fait plusieurs pas en arrière sous la pression imposée par le corps de Sarabi reculant en se tenant dans mes jambes.

Cela fut particulièrement contraignant lorsque trois d'entre ces bestioles sautèrent sur moi. Chacune toucha mais leurs griffes étaient si ridicules que mon armure résista suffisamment et c'est quelques égratignures seulement qui me marquèrent. Un réflexe mortel vint trancher la gorge du premier mais ma lame manqua les deux autres, titubant plus qu'autre chose. La pression de la Demi-déesse se fit plus forte et bien vite je finissais coincée derrière elle dans le couloir. Il n'y avait plus rien à craindre. En les laissant un peu avancer, ils allaient s'engouffrer dans un goulot hardant. Deux nouvelles gerbes de flammes et ils n'y auraient plus personne.

Je rangeai alors ma dague et commençais à partir tranquillement en arrière. Je m'apprêtai à rejoindre la première salle quand je vis un bras immense saisir l'Azurix. Un grognement. Puis la moitié de ma monture tombait au sol quand l'autre se faisait de toutes évidences dévorer. C'était intriguant. Le souvenir du combat face au Léviathan me revint en tête. Il y avait peut-être là un nouvel adversaire digne des légendes. A nouveau, la dague sortie. Il ne me restait plus qu'à marcher vers cet adversaire dont la gueule immense venait de bloquer la fin du couloir tandis que son cri rauque résonna en lâchant une odeur macabre.

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22/03/2018

&

Déréliction

Sarabi

• Mana

8/20

• Endurance

35/59

• Etat: Blessé
• Attaque physique: 8

La pression que j'exerçais sur Lui fonctionnait, tout de moins dans les grandes lignes, puisque sont état alcoolisé lui avait fait perdre beaucoup de réflexes. Quelques créatures avaient réussis à l'atteindre et je m'efforçais de les envoyer plus loin avec de coup de pattes arrières. Mais pendant ce temps et après avoir
brûlé beaucoup d'entre eux, cinq autres s'attaquèrent à moi. Je pu facilement repousser le premier d'un violent coup de patte, mais un deuxième me sauta à la gorge et ses crocs et griffes, finement acérées, me transpercèrent. J'en souffrais dans un terriblement rugissement avant de le repousser d'un coup de pattes quand le troisième attaqua mon épaules et le quatrième en profita pour percer mon flanc. Je grognais de nouveau, me débattant pour les envoyer valser contre les murs avant que de repousser le cinquième avant même qu'il ne m'atteigne.

Mon sang commençait à couler et pendant ce temps, Il avait finit par sortir dans le couloir. Si j'en étais soulager, d'un bref regard vers lui je notais sa grande désinvolture qui finit par rompre complètement ma patience. Reculant moi même jusqu'à la sortie, j'attendis que tout ce petit troupeau se regroupe suffisamment avant de les inonder a nouveau de flammes ardentes. Finissant ainsi le travail, le reste hésita à avancer quand un bruit sourd me fit me retourner brusquement. Mon regard balayant en une seconde le couloir et se fixa alors sur Kris qui avançait vers cette grande bouche. La colère me prenant, je bondissais sur son côté, arrivant devant lui le repoussant violemment d'un coup d'épaule qui ne manquerait pas de le faire chuter en arrière, le sermonnant d'un puissant rugissement, montrant les crocs.

L'adrénaline me prenant, mon regard se porta ensuite vers la nouvelle créature certainement bien plus dangereuse que les autres et repérant à nouveau les portes sur le côtés du couloir, je me jetais à leur rencontre pour essayer de les ouvrir, essayant de passer mes pattes dans la légère ouverture que je
finissais de créer. L'agacement me guidant à cet instant, je rugissais à nouveau en ouvrant d'un coup sec l'une d'entre elle, m'assurant rapidement de ce qui s'y trouvait. Un escalier. Je m'élançais alors vers Lui et attrapait sa cape entre mes crocs pour le tirer, sans mesure et sans son approbation évidemment, l'amenant jusqu'aux premières marches avant de revenir aux portes, m'assurant qu'on ne nous suivait pas.

Je me retournais et me penchait alors vers lui, brusquement, d'un air grave et sévère, grognant de colère. J'aurais pu lui hurler qu'il était fou, suicidaire et qu'Il mettait sa vie, comme la mienne en danger. Que si il espérait que je le laisse agir à sa guise, cherchant visiblement sa mort, Il se trompait lourdement. Mais je n'en fit rien, je me contentais de le fixer d'un air profondément sévère et colérique avant de me reprendre, me redressant lentement. Je le toisais quelques secondes, le souffle lent, pendant un silence pesant avant de lâcher mes directives froidement.

“ Montes ces escaliers maintenant. ”

Mon sang coulait sur mon pelage rosé et commençait à l'imbiber. Ces foutues petites bestioles n'y avait pas été de pattes mortes, mais peu importait. J'avais déjà usé de beaucoup de magie pour seulement nous en défaire et j'allais devoir réfréner mes ardeurs si il Lui venait la nécessité d'être soigné. Ce qui risquait
d'arriver malheureusement, au vu de sa folie. La mine grave, mes babines se crispant, j'attendais qu'Il avance, ne le quittant pas des yeux.

[Feu 3 en Rayon]

@ pyphi(lia)

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22/08/2013

Déréliction.
Feat Sarabi.

Je ne me souviens pas vraiment de passage de l'histoire. Cela commençait à devenir flou avec toutes ces vapeurs. Ce dont j'ai le souvenir néanmoins, c'est de m'être fait bousculer plus que de raison et même tiré en arrière, qui devint rapidement le fait d'être trainé. J'avais du mal à tenir debout, mes jambes lâchaient aussitôt que j'essayais. Abandonnant la lutte, je laissai mon corps dériver jusqu'à ce qu'il s'immobilise. Les bras écartés, je restai un instant allongé sur ce sol. Elle ne lâcherait pas le morceau. Quoi que je puisse faire, il m'en sera impossible tant qu'Elle sera présente. Il ne me restait alors plus qu'une solution. Ordonner.

Mon corps se redressa péniblement, restant à moitié assis au sol. Il était temps de la renvoyer de force loin d'ici. Sirk était trop proche, Elle pourra en plusieurs foulées être revenu avant que je n'en ai terminé. Le Temple du Feu serait une bien meilleure option. Je prenais enfin le temps de réellement regarder Sarabi, comme pour une ultime fois. C'est là que je vis les griffures et le sang sur son pelage. Cette vision me causa un trouble qui évacua bien des tourments. La chose attendrait. Elle n'aurait pas à souffrir davantage.

Péniblement je me redressai, observant pour la première fois ce qui m'entourait. Dans mon regard, l'étincelle d'un cerveau en réflexion s'illumina de nouveau. J'informai la divinité enragée de refermer la porte. Vu la manière dont elle s'ouvrait on ne devrait pas avoir à craindre que ces créatures parviennent à l'ouvrir. Quant à abîmer suffisamment la porte pour y pénétrer, au vue de leurs griffes, il faudrait plusieurs heures. En ce qui était du plus gros, son incapacité à passer par le couloir rendait inutile d'en inquiéter. Quant à nous, un seul chemin nous était possible désormais.

Je montai les marches après avoir hésité à me soucier de manière plus démonstrative de son état. Mais j'en avais assez fait et la situation était trop problématique pour s'adonner à un temps de pause. Les marches montèrent jusqu'à atteindre une cours extérieure qui surmontait de plusieurs mètres la forteresse. En avançant prudemment, on pouvait constater qu'il n'y avait aucune menace ici. Le tour fut vite fait d'un simple regard. Je fis alors constater que la neige au sol n'était tâchée d'aucune emprunte ce qui nous assurait d'être tranquille. Mes pas allèrent ensuite aux bords des remparts. La vue était plongeante sur la cours en contre-bas et les environs.

- C'était sûrement un emplacement stratégique durant les premières guerres.

Ma voix était, dans la mesure du possible, plus proche de ce qu'elle fut autrefois. Nous étions à l'abris ici. Il ne restait plus qu'à attendre que le temps passe et que les créatures retournent à leur occupation. Après quoi nous pourrions redescendre et partir d'ici. D'ici là, je m'adossai aux créneaux en prenant en main ma gourde, sans la lever à mes lèvres. Mes paupières se fermèrent doucement. L'air frais n'était plus si désagréable avec les vapeurs me réchauffant. A moitié endormi, je m'adressai à Sarabi en prenant réflexion que je ne l'avais pas fait depuis notre arrivée dans ce lieu d'un autre âge.

- Tu devrais te soigner.

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22/03/2018

&

Déréliction

Sarabi

• Mana

8/20

• Endurance

35/59

• Etat: Blessé
• Attaque physique: 8

Je ne sais pas si c'était moi, la situation ou Lui-même, mais durant une seconde, il me semblait voir une lueur de lucidité dans son regard. Je me permis alors, l'espace d'un instant, de me détendre même si cela ne dura que furtivement. A son indication, je refermais la porte derrière nous, assurant ainsi une tranquillité toute relative. Je montais ensuite quelques marches, prenant à nouveau la tête en continuant d'observer les portes au cas où elles ne s'ouvrent sur une énième créature. J'en profitais également pour m'assurer qu'Il suive le mouvement, les gouttes de mon sang perlant sur le marches à mesure de mes pas. Je n'y faisais pas attention, l'enjeu était trop important pour que cela me préoccupe.

Nous arrivions alors à une cour extérieure et le vent nous fouetta à nouveau. Cette fois-ci pour ma part, plus que la précédente étant de fait assez mal en point. Je balayais l'endroit du regard semblant calme et sécurisé, mais pour autant, j'étais loin d'être tranquille. Je le suivais alors jusqu'au rempart, m'élevant sur mes pattes arrières pour mieux voir. Il me fallait être prudente et vigilante car Il ne m'aiderait pas à l'être. J’apercevais alors au loin des élémentaires de glace s'approcher. Je grondait face à ma bêtise. C'était évidemment mon feu qui les avaient attiré jusqu'ici. Et ils étaient plus d'une dizaine. Ne restait plus qu'à espérer que la grosse créatures les empêcheraient de monter jusqu'ici. Qui sait ?

Soufflant ma fatigue, je revenais à mes quatre pattes alors que lui même s'était assis lourdement, s'y adossant avant avant de me conseiller de me soigner. Je soufflais à nouveau, de désapprobation, mes pas me guidant jusque face à Lui.

“ Certainement pas. J'ai déjà utilisé beaucoup de magie pour nous sortir de là, je dois en conserver pour l'éventualité que tu sois blessé. ” Je finissais par m'asseoir devant lui, mon regard réprobateur se posant sur sa gourde qu'il m'était de plus en plus difficile de regarder. “ Tu devrais arrêter de boire dans un telle situation.”

Mon ton était sec, j'en avais assez de prendre des pincettes surtout pour des choses aussi évidentes que celle-ci. Cependant, mon regard fut attirer par tout autre chose. Un ruban autour de son poignet que je ne connaissais pas. Fronçant le regard, j'essayais d'en deviner l'origine mais je n'avais évidemment aucun indice, si ce n'est les traces de sang l'imbibant. Mes yeux revenant aux siens, lentement, alors que je pris une grande bouffé d'air, je profitais de cette accalmie.

“ Qu'est-ce que tu cherche à faire en agissant de la sorte ? Est-ce que tu es devenu fou pour ainsi te jeter au devant d'un danger qui t'es inconnu ? Pour te foutre royalement de ce qu'il t'en coutera ? Ou à moi ? ”

Je grondais nerveusement à cette éventualité. Si c'est ici qu'il succomberait, je ne saurais pas comment m'en remettre et même si j'y parviendrais un jour. Une lueur de désespoir traversa alors mes yeux et je les baissais instinctivement, les posant sans y réfléchir non loin de ses pieds. Puis soudain, l'évidence me frappait et mes yeux revinrent à lui immédiatement essayant de ne pas voir ce que j'avais compris. C'est exactement ce qu'il cherchait. Le trépas. La fin. Le Néant.

“ Si tu cherche à mourir ne compte pas sur moi pour t'y aider. Et si il doit t'en couter de me voir être déchiquetée sous tes yeux, j'espère que cela en vaudra le coup. Ce ruban qu'est-ce que c'est ? C'est à cause de ça que tu es ici à chercher la Mort ? ”

@ pyphi(lia)

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22/08/2013

Déréliction.
Feat Sarabi.

- Je ne cherche pas la Mort. Je sais parfaitement où elle se trouve.

Mes mots étaient froids. Ils ne demeuraient néanmoins pas faux. Depuis toujours elle marchait à mes côtés, s'amusant à me faire languir de l'instant où elle se déciderait à croiser mon chemin. Peu importe que je sois ici où à l'autre bout de l'île, elle serait avec moi. En revanche, je ne peux pas cacher que j'espérai parvenir dans ce tombeau à la provoquer suffisamment pour que nous combattions dans un face à face depuis trop longtemps repoussé. Qui sait, c'était peut-être cela mon véritable combat. L'unique affrontement vitale de mon existence.

Qu'est-ce que je me racontai. Mes yeux s'ouvrirent difficilement, ne tenant qu'à moitié alors que je les pointai vers le bandeau noué. L'extrémité de mes doigts effleura son toucher, s'arrêtant à l'une des marques plus foncée traduisant l'emplacement de son sang. Mes muscles se relâchèrent. C'était tout ce qui avait de la valeur dans ce monde. L'incarnation de l'espérance pour notre espèce. En rien un danger mais pourtant nous l'avions trahis. Abandonné. Tué. Une âme dont la pureté était trop grande.

- Si tu l'avais connu, tu aurais été plus proche d'elle que d'aucun autre. Répondis-je finalement dans un murmure. Elle était la Bonté incarnée. Un être aussi naïf qu'innocent. Je me souviens de sa nuque à peine dévoilée sous ses courts cheveux blonds. Sa manière de plisser les yeux lorsqu'elle cherchait un livre dont elle était capable de trouver l'emplacement dans un océan de bouquins. Continuai-je en fixant la soie rougeâtre en laissant apparaître le début d'un faible sourire. La douceur et la bienveillance qui émanaient de son regard lorsqu'il se posait sur moi. Dis-je avec une voix commençant à se faire tremblante. C'était comme-ci, elle voyait quelque chose en moi. Quelque chose de bon. Expliquai-je avant de marquer une pause, et faire disparaître la peine dans mes mots pour la remplacer par de la culpabilité. Un soir trois hommes ont voulu s'en prendre à elle. Je les en ai empêché en tuant deux d'entre eux. Révélai-je en lâchant un rire nerveux à moitié étouffé. Quoi d'autre. C'est tout ce dont je suis capable. Elle fut accusée de meurtres pour ça. Mes, meurtres. Alors elle est venue me demander de l'aider. Pas de menaces. Pas de chantages. Même pas un risque quelconque en cas de refus. Et moi, je lui ai dis de se débrouiller pour me retrouver à Sirk. Me lançai-je dans une explication complète, étouffant un nouveau rire révélant l'absurdité de ce choix. Elle l'a fait.Fis-je en levant mon regard vers Sarabi. Elle est arrivée jusque Sirk par ses propres moyens, alors qu'elle n'avait jamais tenu ne serais-ce qu'un simple couteau. Poursuivis-je avant de le laisser retourner au vague à côté de son visage. Son état était plus que préoccupant. Et qu'est-ce que j'ai fait ? Je lui ai donné un cours auprès du Général et quand la fièvre l'a fait délirer à se dire prête à partir à l'aventure, j'ai laissé faire. Déclarai-je avant qu'une pause plus longue que la précédente ne se fasse. Elle était malade. Faible. Inexpérimentée. Trop bien pour ce monde. Et je l'ai laissé partir. J'aurai dû la retenir. Compris-je enfin alors qu'une larme naissait au coin de mon œil. Désormais, tout ce qui me reste de cette âme pure et innocente après qu'elle fut corrompue à me connaître, c'est ce bandeau qu'elle gardait toujours sur elle. Tâché de son sang. Concluais-je alors que mon regard s'en était retourné à ce souvenir enroulé, tandis que la larme me fuyait lentement.

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22/03/2018

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Sarabi

• Mana

8/20

• Endurance

35/59

• Etat: Blessé
• Attaque physique: 8

Si ça aurait dû me rassurer, cela n'était absolument pas le cas. Ses mots avaient été froids et même assez dur à entendre. Sans doute simplement parce qu'Il s'adressait à moi de la sorte. J'avais supporté son détachement, son air détaché de tout, de moi. Mais la dureté dans sa voix, je n'aimais vraiment pas cela. Je restais cependant silencieuse, écoutant son récit avec une attention toute particulière. Celui que j'avais en face de moi, en cet instant, j'avais l'impression de le découvrir complètement. Peu à peu, Il laissait tomber une barrière, un rempart, me laissant parvenir jusqu'au tréfonds de son cœur.

Puis vint le moment où son regard vint à moi et où, de ce fait, je pouvais en lire davantage. Son état me préoccupait grandement, la tristesse et la culpabilité qui le rongeait me faisait de la peine et pourtant, je ne pouvais me cacher que cela était quelque chose que j'étais heureuse de savoir. Je connaissais la noirceur dans son cœur, je me doutais de son étendue alors, le voir ainsi avec cette lueur, je me sentais plus légère, malgré l'évidente peine que portaient ses mots. Mais pire que tout, ce que je vis perler sur son visage fini par rompre la tension que j'avais accumulé jusqu'à présent.

Sans réfléchir davantage, je me relevais pour m'avancer jusqu'à lui, lentement, avant d'approcher ma tête de son visage, essuyant cette larme sur sa joue dans un élan d'affection que je ne pouvais contenir. Silencieusement, je restais ainsi le temps qu'Il me le permit, ma tempe sur la sienne, la caressant de léger mouvement. Je laissais s'échapper un long soupir chaud sur son épaule avant de me défaire doucement de son contact, m'allongeant devant lui, mes pattes avant entourant ses jambes. Il fallait que je prenne le temps nécessaire pour l'écouter, lui parler, malgré la menace qui nous entourait. En y pensant, je pouvais compter sur le fait que la chaleur dans le couloir allait elle aussi ralentir les élémentaires mais pour combien de temps, je ne le savais pas. Je les sentirais cependant arriver, c'était la seule chose sur laquelle je pouvais compter.

“ Il faut que tu le garde précieusement, je pense qu'elle l'aurait souhaité. En revanche, je doute qu'elle aimerait te voir ainsi, même si c'est parfaitement compréhensible. Tu n'es pas quelqu'un qui corromps ou qui est baigné par le mal comme tu le sous entends, sinon te ne ressentirais aucune culpabilité. C'est ce sentiment qui est révélateur, malgré les possibles fautes commises. ” Je laissais quelques secondes de silence s'écouler, faisant en sorte que ma voix soit la plus chaleureuse possible malgré l'atmosphère inadéquat. J'essayais aussi de capter son regard, cherchant une lueur. “ Tu porte le fardeau d'une mort sur la conscience. Ce n'est pourtant pas toi qui a porté la main sur elle. Tu te dis peut-être que tu aurais pu retarder la fatalité, mais c'est tout ce qui aurait été en ton pouvoir. ”

Je me permis alors de poser, délicatement, l'une de mes pattes sur ses jambes, la faisait évidemment plus légère qu'elle ne l'était pour ne pas qu'il s'en sente acculé. A nouveau, j'essayais de chercher son regard si cela était possible évidemment.

“ Ce n'est pas aujourd'hui que tu dois te laisser ronger par la culpabilité. Tu dois y trouver un nouveau souffle, une nouvelle force, une plus grande rage de vaincre. C'est à cela que sert l'amour que l'on porte à nos proches, à nous donner le courage d'aller toujours plus loin. Sans un peu d'amour et d'affection, une existence semblerait bien morose tu ne pense pas ? Moi, je te porte dans mon cœur et c'est ce qui m'a donné la force de brûler ces petites créatures hideuses là bas. ” Un léger rire, cristallin et simple venait alors ponctuer ces quelques mots. “ Si tu ne le fais pas pour toi même, fais le pour elle. ”

@ pyphi(lia)

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22/08/2013

Déréliction.
Feat Sarabi.

En dépit de sa tendresse qui me toucha, posant délicatement ma main contre son museau tandis que l'autre côté venait se caler contre moi, je n'arrivai pas à considérer avec sérieux ses mots. Comment justifier que je ne corrompais pas ceux m'entourant lorsque ma vie n'était qu'une succession de preuves ? Toutes celles ayant comptées avaient fini par me fuir pour cela. Les divinités qui jurèrent de marcher à mes côtés préférèrent s'opposer jusqu'à ce que je me délie d'eux. Luce qui n'était qu'un joyaux d'innocence fut traquée et considérée pour la postérité comme une meurtrière. Sa mémoire était salie de ma faute. Là ne serait pas la fin. Oblivion finirait par connaître le même sort. Sa réputation irréprochable se ternirait. Le cœur de Valion s'asombrira. Sarabi, finirait par perde sa sérénité intérieure.

Il en était de même pour la culpabilité jouant un rôle salvatrice dans mon histoire. Malheureusement elle n'était présente que pour Luce. De tous les autres meurtres de sang froid que j'avais commis je n'en regrettai aucun. Pas la moindre once de remords. Et si je revenais de cette Plaine Glacée, des centaines d'autres subiraient le même sort. Ma conscience était captive de ma noirceur et à mon poignet se tenait sa pierre tombale. Pour quelle raison aurai-je à pardonner ou à me faire clément envers un monde qui a massacré la seule lueur illuminant les ténèbres dans lesquelles ils se plongent tous ?

Trouver un nouveau souffle. Une nouvelle force. A quoi bon. Tant qu'elle existait j'avais une raison de me battre. Une utopie accessible. Mais désormais qu'elle n'était plus, je ne possédai plus de raison valable. Aucune autre n'était aussi pure que cette jeune bibliothécaire. Aucune autre ne méritait que l'on défie la Mort pour lui bâtir un monde meilleur. Qu'ils restent dans le leur et s'évertuent à courir vers un Nouvel Apocalypse. Je n'avais plus aucune raison de les en empêcher. Plus personne pour qui sauver le monde de la déchéance. Un début de sourire amusé marqua néanmoins mes lèvres pour accompagner son rire. Mes yeux tenaient les siens. Mais ils étaient clairement défaitistes.

- Tu lui ressembles. Lâchai-je avec un semblant de rire amusé à peine soufflé. Un regard de saphirs fait pour percevoir uniquement ce qu'il y a de bon en ce monde. Doux. Paisible. Aimant. Dis-je en gardant ce léger sourire pour finalement le perdre. Qui sait les tourments qu'elle a subis. Poursuivis-je en me reperdant dans le vide. J'ai échoué. Admis-je avant de marquer une pause. Pas étonnant. Regardons la vérité en face, je ne fais que ça. L'accusai-je presque. Je n'ai pas veillé sur elle. Je n'ai toujours pas vengé ma famille. Je n'ai rien changé dans ce monde. Dix ans. Dix longues années. M'emportai-je en ne bougeant que le haut de mon corps, mes jambes étant fort bien telles qu'elles étaient. Et qu'est-ce que j'ai fais ? Qu'est-ce que j'ai accomplis ? Rien. Si ce n'est plus de titres. De terres. De richesses. Je ne suis qu'un putain d'hypocrite. Terminai-je avec colère en jetant au loin ma gourde, avant de regretter aussitôt ce geste tandis que mon visage retrouver la froideur de la pierre.

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