Identité

Prénom ~ Oni
Sexe ~ Mâle
Elément associé ~
Tache dans l'ancien monde ~ Gardien des lucioles
Endurance ~ 58

Physique

De prime abord, il semblerait que mon père m’ait doté d'un physique effrayant. Du moins, aux yeux des humains, ce qui se révèle très embêtant. Car jusqu'à leur création, je ne pensais pas être à ce point repoussant et... Monstrueux. D'autant que ma taille n'est pas très impressionnante comparativement à certains de mes frères et sœurs.

Sur mes quatre pattes, je peux fixer un humain dans le yeux, ce qui fait qu'en station debout j'atteins sensiblement les quatre mètres. Un peu plus si l'on considère les deux longues cornes crantées qui se dressent sur ma tête, d'un rouge vif et éclatant. Trois yeux jaunes, cernés de cyan et taillés de pupilles noires et fines, surmontent une gueule qui s'étire jusqu'à mes oreilles. L'antre de ma bouche et ma langue, scindée en deux, sont elles aussi de cette teinte bleutée lumineuse. Ma mâchoire est bardée de longues dents et de crocs acérés qui s'en échappent.  A bien y penser, je ne sais pas vraiment à quoi ils me servent. Mais grâce à eux, un sourire de tous les instants trône sur mon faciès. Symbole d'une gaîté naturelle, parfois ternie par le temps. Deux longues oreilles touffues suivent le mouvement.

Mes bras, dotés de doigts préhensiles, sont bien plus longs que mes pattes arrières, ce qui me permet de me suspendre bien plus facilement, une longue queue m'offrant un équilibre indispensable à ce genre de déplacement. Des détails qui n'ont été finalement importants que pour ma tâche, m'évitant ainsi de piétiner les petites vies qui jonchaient le sol. De manière générale, mon rôle m'a appris à être précautionneux avec la nature. Ainsi, son équilibre est primordial et toute chose, grande ou petite, est d'une importance capitale. Sa grandeur, comme ses détails sont à mes yeux un tableau d'une harmonie parfaite, à préserver impérativement.

Je ne me tiens debout que rarement, davantage pour avoir une vision plus lointaine. Je suis évidemment bien plus rapide sur tous mes appuis, mes longues griffes noires mordant la terre sous ma course. Alors de la pointe de mon museau jusqu'au bout de ma queue, je m'étire sur six à sept mètres.

Le noir est la couleur qui domine la majorité de mon corps, d'une peau épaisse quand quelques zones poilues s'en détachent. Au creux de mon cou, sur mes épaules formant une crinière épaisse, sur mes avant bras. Et cette peau est rayée de rouge par endroit, sur le naissance de mon cou, le haut de mes pattes arrières, ma queue. Mes coussinets son rouge vif eux aussi. Ce qui dénote particulièrement avec mon corps sombre. Saurez-vous me dire alors, si vous aussi vous me trouvez effrayant ?

Caractère

Moi qui suis si joyeux, peut-être un peu malicieux, j'aimerais sincèrement n'inspirer qu'une gaîté de tous les instants. J'aime m'amuser, jouer ou me prélasser. Me balancer, courir et surtout rire. Je suis par ailleurs très chatouilleux, ce qui peut provoquer des fous rire incontrôlables. Je peux me montrer un brin chahuteur également, sans trop mesurer ma force durant ces moments. Mais jamais, au grand jamais, je n'aime inspirer la peur, le dégoût ou la douleur. Car si il y a bien un fils d'Ignis qui se devait d'être prévenant et délicat, c'est moi. Durant les instants de quiétude, de calme et de sérieux, je me montre on ne peut plus tranquille. Lorsqu'il s'agit de prendre soin de mes petits protégés, là encore je suis d'une douceur essentielle.

Je fais mon maximum pour bien m'entendre avec ceux qui m'entourent. Ça n'avait jamais vraiment posé problème avec mes frères et sœurs. Ils me connaissaient depuis toujours, je n'avais pas à m'en faire. Certes, ils ne souhaitaient pas tous s'amuser avec moi et sans autre raison qu'un manque d'envie, je n'y voyais pas d'inconvénient. Pourtant, concernant les humains, le problème se révèle on ne peut plus frustrant. Les premiers temps, je ne comprenais pas, mais avec les siècles, la dure réalité ne pouvait que s'imposer. Malgré mes multiples tentatives, ils me trouvent effrayant. J'aimerais simplement jouer, vivre avec eux en harmonie, mais la majorité me repousse. Alors je peux parfois me montrer insistant, pour ne pas avouer que c'est le cas la plupart du temps. Parfois, la tristesse s'en suit. Et d'une nature un peu boudeuse, je préfère m'isoler après un échec.

A mon grand désarroi, ils se multiplient avec ces siècles d'enfermement. Sans jamais faillir au respect et à l'amour que je porte à nos Pères, leur punition se révèle malgré tout très difficile à vivre pour moi. Seul dans une grande pièce sombre, mes seuls moments de répit apparaissent à l'entrée d'un humain. Comme toujours, l'épreuve se soldant par un échec cuisant, la dure réalité m'assaille violemment. Ainsi, heureux de vivre dans les temps anciens, cet enfermement devient une véritable torture et mon seul souhait est, aujourd'hui, d'en sortir. Même pour quelques années, voir moins.

Histoire

Moi Oni, fils d'Ignis, ai été pourvu d'une mission. Pas aussi grande, ni aussi glorieuse que d'autres, mais elle me convenait amplement. J'étais le gardien des petits vies qui évoluent la nuit. Celles qui ont besoin de lumière pour se défendre et se retrouver. Indispensable à la survie de leur espèce, à ces petits insectes. Petits, mais nombreux. Très nombreux. Ma tâche était alors des plus fastidieuses, mais je l'aimais. Il y avait toujours une quiétude indéfinissable qui découlait de ces instants de paix, partagés avec ces petites bêtes. On ne les distinguaient pas vraiment, mais leur lumière, celle que je leur apportait, leur offrait une des plus belles présences lorsqu'ils se rassemblaient. Un spectacle magnifique, duquel je ne m'ennuyais jamais.

Par ailleurs, cette tâche avait le grand avantage de me laisser assez de temps la journée pour me détendre. Ces pauses bien méritées, je voulais toujours les partager. Alors je me trouvais des frères, des sœurs pour m'amuser. Car si la nuit j'étais paisible et calme, le jour, l'astre d'Ignis insufflait en mon être une vitalité explosive. Je chahutais, roulais, faisait la course dans les arbres. Je me trouvais assez facilement des partenaires, mais cela pouvait arriver que ma présence ne soit pas appréciée. Surtout venant des plus ronchons ou des plus occupés. Mais je ne m'en formalisais pas et passais mon chemin.

La vie était belle, merveilleuse même. Pourtant, il semblait qu'il n'en était pas de même pour certains de mes frères. Quelques uns d'entre eux prévoyaient de se prendre pour nos Pères, de créer une vie comme ils l'avaient fait avec nous et le monde entier. Plus qu'une vie, il s'agissait d'une espèce. Aux prémices de cette idée, je n'étais pas particulièrement emballé, mais avec le temps, une pensée s'insinua dans mon esprit. La faune, bien que très joueuse pour la plupart, n'était pas souvent une compagne de jeu pour moi. Je n'avais pas le physique pour m'intégrer à la majorité des espèces, ce n'était d'ailleurs pas ma place. De fait, si cette nouvelle création pouvait se révéler plus a même de m'accepter, je voulais qu'elle soit créée.

Me joignant à mes frères, sœurs, cousins et cousines, de bon cœur je partageais mes idées avec les leurs. Quand certains pointaient leur conscience, psychologie et trait de caractère, ce qui m'importait moi était leur physique. Mais quelques congénères se montraient trop ambitieux et voulaient imposer leur point de vue. C'était notamment le cas d'une fille d'Aqua téméraire, que les autres rechignaient à intégrer. Alors pour ma part, voulant bien faire, je restais un peu en retrait pour mieux faire apprécier mes envies. Tout ce que je demandais, c'est qu'ils soient proches des primates, seule espèce avec qui j'avais réussi à m'amuser. Et mon souhait fut exaucé, cependant la joie ne fut que de courte durée.

Je me suis présenté à eux très rapidement, impatient de les rencontrer et leur réaction a été des plus négatives. Ma présence, ma vue les effrayait. Certains de mes frères me conseillaient de changer mon apparence pour les approcher, ce à quoi je ne voulais pas céder. Non, ma morphologie devait me permettre de m'y intégrer, mais malgré ça, rien n'y faisait. Alors après quelques tentatives, je laissais passer du temps et tous les siècles, je recommençais, sans plus de succès. J'essayais même de m'entourer de mes amies les lucioles pour les approcher, mais mes apparitions nocturnes semblaient pires encore, peu importait les terres sur lesquelles je m'y essayais.

Il y eu cependant un épisode fructueux, d'une humaine blessée, cernée par des loups au fond de la forêt a qui j'étais venu porter secours. Après avoir fait fuir les canidés, cela avait été une longue affaire avant qu'elle accepte mon aide. Mais notre échange, même bref, était une lumière dans l'obscurité, un espoir pour moi qui était sur le point d'abandonner. Elle connaissait mon nom et je connaissais le sien. Elle fut l'unique. Et l'éphémère. Par la suite, pire que de ne pas m'accepter ou me fuir, ses congénères ont été jusqu'à créer une histoire autour de mon existence. Oni, le monstre de la nuit. Racontée aux enfants, je ne pouvais lutter contre une idée passant de génération en génération. Finalement, le désespoir eu raison de moi et de mon ambition.

Obnubilé par mon envie de les rejoindre, je n'avais pas même senti la nature dépérir. Au début, cela avait été suffisamment infime pour que je ne me rende pas compte, mais les siècles passant, c'était devenu de pire en pire. L'emprunte des humains sur le monde s'élargissait à mesure que leur nombre grandissait. Ils évoluaient, créaient eux aussi, mais des choses qui blessaient la nature. J'étais perdu, je ne savais pas quoi faire, tiraillé entre mon amour à sens unique et l'importance de la nature. Et finalement, l'un de mes frères me souffla une idée toute simple, celle de les faire fuir. Rechignant, car la peur que je leur avait inspirée sans le vouloir m'avait blessé, je cédais finalement pour tenter de les contenir.

Alors à contre cœur, j'ai sévis. De longs siècles pendant lesquels Oni le monstre effrayait les humains du crépuscule jusqu'au matin. Mais ça n'avait pas suffit. La nature s'étiolait et mon énergie avec. Préférant fuir à mon tour, je me suis suis reclus au fin fond du monde pendant un temps que je n'avais su déterminer, sentant douloureusement ma magie dépérir avec mon envie de subsister, refusant d'un instinct puéril, de me confronter à sa totale destruction. A la fin, nos Pères revinrent pour sauver ce monde en perdition. Ou plutôt le détruire, repartir à zéro, avec d'autres humains moins destructeurs, qui permettrait à la nature de prospérer sans heurt. Une autre espèce. Peut-être celle-ci, créée par les Dieux eux-même, allaient pouvoir m'accueillir ? C'était en tout cas mon souhait, mais jusqu'à lors, jamais je ne pu m'y confronter réellement. Puni et enfermé, peu d'humain s'était aventuré jusqu'à ma cellule et aucun n'était resté.

Un châtiment douloureux, pour moi qui aimait tant vivre. Il m'accorda tout le temps de prendre conscience de la honte qui tourmentait aujourd'hui mon cœur, d'avoir voulu créer égoïstement une espèce qui aurait pu me combler. Le prix à payer, celui de la destruction de la nature, avait été trop lourd. Et de cette faute, je ne pourrais me pardonner.

Hors-jeu

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